
Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. TroisiĂšme de la Feria de San Isidro 2024. Deux tiers de plaza.
Toros de Baltasar IbĂĄn,
ERNESTO JAVIER âCALITAâ, silence aprĂšs avis et silence.
FRANCISCO DE MANUEL, silence aprĂšs avis et oavtion aprĂšs deux avis.
ĂLVARO ALARCĂN, silence et silence.
A lâissue du paseo on a gardĂ© une minute de silence Ă la mĂ©moire du matador palentino Pedro Giraldo.
Les banderilleros Juan Carlos Rey et Javier SĂĄnchez Araujo ont saluĂ© au second.Â
Le picador Juan Francisco Peña a Ă©tĂ© ovationnĂ© Ă l’issue du tiers de piques du 5Ăšme toro.
Dure corrida de Baltasar Iban, dĂ©cevante par son jeu dangereux, dĂ©veloppant ce peligro sordo qui ne passa pas aux tendidos agitĂ©s hier de pulsions contradictoires et parfois vulgaires. Un ensemble avec lequel une terna inexpĂ©rimentĂ©e ne put briller. Bastonito, toro complet, sorti en cinquiĂšme, releva la tarde, la sauvant dâun dĂ©sastre annoncĂ©. No hay quinto malo⊠comme dit le proverbe taurin.
ProtestĂ©s dĂšs leur sortie âles deux premiers surtout- les Baltasar Iban Ă©taient pourtant bien dans le type de leur origine contreras, encaste minoritaire quâune bonne partie des contestataires prĂ©tend dĂ©fendre par ailleurs. En rĂ©alitĂ© inĂ©gal, lâensemble ne manquait pas de sĂ©rieux, bien armĂ© et astifino, de poids variĂ© âcâest peut-ĂȘtre ce qui lui fut reprochĂ©. MĂ©diocres Ă la pique dans lâensemble, partant de loin certes mais sans s’employer rĂ©ellement, les Baltasar nâont jamais rompu par la suite. Le cinquiĂšme, brillante exception du jour aurait pu faire une vuelta. Le sixiĂšme a fait illusion mais nâa pas durĂ©. Le lot de Calita a Ă©tĂ© le moins accommodant : le quatriĂšme immobile dĂšs de dĂ©but du tiers de banderilles.

Calita un des cadors des plazas du Nouveau Monde, bien connu en Espagne aussi, a dĂ©montrĂ© dans ces circonstances particuliĂšrement amĂšres son officio, sa capacitĂ© Ă mener une lidia efficace et sobre. En ce sens il montre une autre face de la tauromachie du Nouveau Monde dont on vante lâentrega et lâoriginalitĂ© mais qui se manifeste aussi par ses capacitĂ©s techniques. Deux Ă©pĂ©es habiles lui ont permis de se dĂ©barrasser de ses adversaires. Les toreros mexicains mĂ©ritent mieux que lâingratitude de ces deux derniĂšres aprĂšs-midi venteñas. Reste une cartouche pour Fonseca.

Dur de se mettre Ă la hauteur dâun grand toro ! Sans ĂȘtre mal non plus, Francisco de Manuel ne put profiter des superbes charges et de lâhumiliation constante de Bastonito cinquiĂšme de la corrida. Il le dĂ©buta Ă genoux le toro venant avec un bon tranco des planches vers le centre et lui donna dans un premier temps, avec justesse, de la distance. Il construisit par la suite un trasteo banal, sans jamais ralentir la charge vigoureuse ni sâaccoupler rĂ©ellement avec le burraco. TorĂ©ant un tantinet sur le voyage il ne connecta pas avec les tendidos. Câest le toro qui donnait lâĂ©motion. Une Ă©pĂ©e tendida et deux descabellos. Le madrilĂšne avait créé lâillusion lors de son premier passage en dĂ©butant avec profondeur, genou en terre. LâinanitĂ© du Baltasar lâobligea Ă en rabattre et lâaffaire tourna court.

Vert Alvaro Alarcon trop inexpĂ©rimentĂ© pour ce genre de confrontation. Il ne sut que faire dâun lot dĂ©sagrĂ©able et pĂ©rilleux dont il se dĂ©barrassa dignement mais sans gloire. Il est vrai que câĂ©tait sa premiĂšre corrida de la saison ; la seconde pour de Manuel. Pas vraiment un cadeau.
Pierre Vidal