Mois : mai 2024 Page 9 sur 14

Madrid: « No hay quinto malo »

HĂ©ros du jour: BASTONITO, NÂș 35, DE BALTASAR IBÁN

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. TroisiĂšme de la Feria de San Isidro 2024. Deux tiers de plaza.

Toros de Baltasar IbĂĄn,

ERNESTO JAVIER ‘CALITA’silence aprùs avis et silence.

FRANCISCO DE MANUEL, silence aprĂšs avis et oavtion aprĂšs deux avis.

ÁLVARO ALARCÓN, silence et silence. 

A l’issue du paseo on a gardĂ© une minute de silence Ă  la mĂ©moire du matador palentino Pedro Giraldo

Les banderilleros Juan Carlos Rey et Javier Sånchez Araujo ont salué au second. 

Le picador Juan Francisco Peña a Ă©tĂ© ovationnĂ© Ă  l’issue du tiers de piques du 5Ăšme toro.

Dure corrida de Baltasar Iban, dĂ©cevante par son jeu dangereux, dĂ©veloppant ce peligro sordo qui ne passa pas aux tendidos agitĂ©s hier de pulsions contradictoires et parfois vulgaires. Un ensemble avec lequel une terna inexpĂ©rimentĂ©e ne put briller. Bastonito, toro complet, sorti en cinquiĂšme, releva la tarde, la sauvant d’un dĂ©sastre annoncĂ©. No hay quinto malo
 comme dit le proverbe taurin.

ProtestĂ©s dĂšs leur sortie –les deux premiers surtout- les Baltasar Iban Ă©taient pourtant bien dans le type de leur origine contreras, encaste minoritaire qu’une bonne partie des contestataires prĂ©tend dĂ©fendre par ailleurs. En rĂ©alitĂ© inĂ©gal, l’ensemble ne manquait pas de sĂ©rieux, bien armĂ© et astifino, de poids variĂ© –c’est peut-ĂȘtre ce qui lui fut reprochĂ©. MĂ©diocres Ă  la pique dans l’ensemble, partant de loin certes mais sans s’employer rĂ©ellement, les Baltasar n’ont jamais rompu par la suite. Le cinquiĂšme, brillante exception du jour aurait pu faire une vuelta. Le sixiĂšme a fait illusion mais n’a pas durĂ©. Le lot de Calita a Ă©tĂ© le moins accommodant : le quatriĂšme immobile dĂšs de dĂ©but du tiers de banderilles.

Calita un des cadors des plazas du Nouveau Monde, bien connu en Espagne aussi, a dĂ©montrĂ© dans ces circonstances particuliĂšrement amĂšres son officio, sa capacitĂ© Ă  mener une lidia efficace et sobre. En ce sens il montre une autre face de la tauromachie du Nouveau Monde dont on vante l’entrega et l’originalitĂ© mais qui se manifeste aussi par ses capacitĂ©s techniques. Deux Ă©pĂ©es habiles lui ont permis de se dĂ©barrasser de ses adversaires. Les toreros mexicains mĂ©ritent mieux que l’ingratitude de ces deux derniĂšres aprĂšs-midi venteñas. Reste une cartouche pour Fonseca.

Dur de se mettre Ă  la hauteur d’un grand toro ! Sans ĂȘtre mal non plus, Francisco de Manuel ne put profiter des superbes charges et de l’humiliation constante de Bastonito cinquiĂšme de la corrida. Il le dĂ©buta Ă  genoux le toro venant avec un bon tranco des planches vers le centre et lui donna dans un premier temps, avec justesse, de la distance. Il construisit par la suite un trasteo banal, sans jamais ralentir la charge vigoureuse ni s’accoupler rĂ©ellement avec le burraco. TorĂ©ant un tantinet sur le voyage il ne connecta pas avec les tendidos. C’est le toro qui donnait l’émotion. Une Ă©pĂ©e tendida et deux descabellos. Le madrilĂšne avait créé l’illusion lors de son premier passage en dĂ©butant avec profondeur, genou en terre. L’inanitĂ© du Baltasar l’obligea Ă  en rabattre et l’affaire tourna court.

Vert Alvaro Alarcon trop inexpĂ©rimentĂ© pour ce genre de confrontation. Il ne sut que faire d’un lot dĂ©sagrĂ©able et pĂ©rilleux dont il se dĂ©barrassa dignement mais sans gloire. Il est vrai que c’était sa premiĂšre corrida de la saison ; la seconde pour de Manuel. Pas vraiment un cadeau.     

Pierre Vidal

AlĂšs. Un bon toro de Yonnet et une oreille pour Morenito de Aranda

DerniÚre corrida du cycle à AlÚs. Elle est placée sous le signe du célÚbre fer de la Ganaderia de Yonnet. Pour les affronter, Morenito de Aranda, Luis Gerpe révélation lors de la feria de Vic Fezensac en 2023 et Tibo Garcia qui oriente sa carriÚre sur ce type de corrida.

PrĂ©sident C BUTTET. Musique Pena Ricard. Soleil et nuage. 7/10 d’arĂšne. Cavalerie Bonijol. Onze piques

Morenito de Aranda : salut au tiers avec des applaudissements chaleureux et une oreille et avis

Luis Gerpe : Salut et Silence

Tibo Garcia : silence aprÚs avis et silence

Le lot que l’organisateur prĂ©sente est homogĂšne allant de cinq cent dix kilos Ă  cinq cent soixante kilos, mais aussi de belle prĂ©sentation pour les photographes. Le comportement dans l’ensemble est dĂ©cevant, distrait, avec des charges au cheval qui ne font pas vibrer le public. Seul le quatriĂšme rĂ©veille le public. PrĂ©tendre que la corrida est ennuyeuse serait mensonger mais longuette oui. Les matadors se sont investis pour donner de l’émotion.

Morenito de Aranda.

Sur son premier toro Morenito de Aranda est applaudi lors du premier tiers. Le matador commence sa faena Ă  mi-hauteur. Il exĂ©cute passe par passe tellement le toro est arrĂȘtĂ© sur les derechazos. Sur la gauche le toro passe mieux. L’épĂ©e est entiĂšre lĂ©gĂšrement de cĂŽtĂ©. Il utilise le descabello.

Son second toro permet au maestro d’exprimer son professionnalisme. A la cape, il exĂ©cute des vĂ©roniques harmonieuses. A la muleta, les passes sont exĂ©cutĂ©es avec de la profondeur et de joli trincherillas. La faena va Ă  mas. La seconde Ă©pĂ©e est entiĂšre et efficace. PĂ©tition d’oreille.

Luis Gerpe

Son premier toro est plus coopĂ©ratif mĂȘme s’il est distrait au cheval. Anecdote : il dĂ©truit les planches et va dans le callejon aprĂšs le tercio de pique. Luis Gerpe exĂ©cute parfaitement des vĂ©roniques avec de la rĂ©elle profondeur. Medhi Savalli pose une belle paire de banderille que le  public applaudit. A la muleta, il exĂ©cute principalement des sĂ©ries sur la droite.

Sur le second toro, le torero met constamment cette dĂ©termination Ă  la cape et Ă  la muleta avec quelques sĂ©ries Ă  droite trĂšs appuyĂ©es. Il est obligĂ© de faire deux tentatives Ă  l’épĂ©e et seulement le silence retenti dans l’arĂšne. 

Tibo Garcia montre de la dĂ©termination . Il est appliqué  Ă  la cape et Ă  la muleta sur ses deux toros . Il n’a pas un lot qui permet d’exprimer sa technique. Sa tauromachie est sĂ©rieuse et il rĂ©ussi quelques jolis derechazos sur ces deux toros exigeants . Il n’a pas de chance Ă  l’Ă©pĂ©e et plusieurs tentatives sont nĂ©cessaires .avant d’en finir.

texte N.C

Galerie photo de Philippe Gil Mir ci dessous

AlÚs 12-05-2024 vespertina Toros de Hubert Yonnet y Christophe Yonnet para Morenito de Aranda, Luis Gerpe, Tibo García © Philippe Gil Mir

LĂ©o Valadez le miraculĂ©… vu par JF NeviĂšre

Le 11 mai Ă  Las Ventas, jour anniversaire de la mort de Pepe Hillo tuĂ© de trois coups de cornes  tous mortels par « Barbudo », le jeune et aussi talentueux que courageux torero mexicain Leo Valadez Ă  pris par son premier toro de Fuente Ymbro » Hichezo » à  deux reprises qui l’une comme l’autre auraient pu lui ĂȘtre fatales.

A la premiĂšre le piton se glissa sous l’empeigne de sa zapatilla et le matador se trouva soulevĂ© la jambe tendue vers le ciel pour retomber ensuite sur la tĂȘte, n’Ă©chappant que par miracle aux deux cornes immenses qui le cherchaient au sol.

Quelques minutes plus tard, aprĂšs une faena engagĂ©e, audacieuse et belle, quoique difficile Ă  extirper de ce toro compliquĂ© et plein de genio, le torero se profila pour tenter la suerte de mort, bien en face des cornes et n’eut pas le temps de passer la corne droite qui le prit violemment, mollet, ventre et aisselle droites sous ce scalpel , l’envoya rouler sur l’albero de Madrid comme en un sacrifice commĂ©moratif de la mort de Pepe Hillo, en trois points du corps presque identiques, jambe, ventre, coeur. 

DeuxiĂšme miracle, alors qu’on croit la corne entrĂ©e, miracle dont on ne peut plus douter, le torero se releva, le bras tueur, comme brisĂ© tenu par l’autre bras, Ă©cartĂ© du corps pliĂ© en deux sous la douleur.

Leo Valadez aurait pu, ce que bien d’autres auraient fait, gagner l’infirmerie dans les bras de ses banderilleros, mais il tint Ă  rester jusqu’Ă  la mort de son adversaire. L’oreille qu’alors il aurait peut ĂȘtre reçue sur « la toile cirĂ©e » de l’hĂŽpital ne lui fut pas accordĂ©e et personne d’ailleiurs ne la rĂ©clama, choquĂ© par l’Ă©vĂšnement. Saisis  de peur pour lui, rassurĂ©s de voir le jeune maestro encore debout de maniĂšre incomprĂ©hensible, les spectateurs ne lui offrirent qu’une belle salve d’applaudissements, salaire de son extraordinaire courage.

On sut trĂšs vite que la corne n’Ă©tait entrĂ©e nulle part et qu’une luxation de l’Ă©paule droite avec possible fracture du bras droit  Ă©taient probables, transport Ă  l’hĂŽpital de la FraternitĂ© et la vie continue…

Le pire n’est jamais sĂ»r, heureusement, mais quelle honnĂȘtetĂ© faut il Ă  un homme pour risquer ainsi sa vie en Ă©change de celle du toro, tout droit entre les cornes.Hier Ă  Las Ventas les superbes toros de Ricardo Gallardo ont entretenu dans le public un climat de risque  et de beautĂ©  dont surent l’honorer les deux vrais triomphateurs de cette tarde.

Roman et Leo Valadez, unis l’un et l’autre avec une hombria remarquable.

Merci Ă  eux de nous avoir montrĂ© de maniĂšre diffĂ©rente  ce qu’est l’engagement sincĂšre des vrais toreros devant des toros bravos.

Jean François NeviÚre

La détermination des novilleros et de bon erales pour la novillada non piquée de AlÚs

Photo N.C

 

Pour ce dernier jour de la temporada AlĂšsienne , le dimanche matin c’est la traditionnelle novillada non piquĂ©e et le second trophĂ©e Gard CĂ©vennes Camargue ainsi que le 5em trophĂ©e des rĂ©vĂ©lations porte de Temperas avec des Ă©levages camarguais . Il y a une competencia entre les Ă©leveurs avec des origines variĂ©es, mais aussi entre les novilleros avec chacun leur style. Ils ont prĂ©cisĂ©ment qu’une chance Ă©quitable de se faire remarquer pour sortir majestueusement en triomphe.

Président T Valgadier. Musique Peña Ricard

Public 1/4 d’arene lĂ©gĂšre pluie

Samuel Lopez Ortega Ganaderia San Sebastian: Silence

Bruno Gimeno Fernandez Ganaderia Durand : une oreille et vuelta Ă  l’Ă©ral, vainqueur du trophĂ©e rĂ©vĂ©lation du TempĂ©ras et vainqueur de l’Ă©pĂ©e.

Valentin Ganaderia Barcelo : une oreille prix de l’union des clubs taurin de France

Bautista Angosto Ganaderia La Suerte : un avis

Matias Ganaderia François André une oreille

Samuel Lopez Ortega tombe sur l’éral de la Ganaderia San SĂ©bastian. Cet Ă©ral a le plus petit trapio du lot. Il a un manque de force. Le novillero ouvre cette novillada avec d’énormes intentions. Il commence par une puerta gayola. Il enchaĂźne avec des lopesinas. Il continue en posant les banderilles.  Il est exigeant sur les premiĂšres sĂ©ries Ă  droite alors que l’éral est faible. Sur les naturelles, ce dernier est plus coopĂ©ratif. Dans le dernier tiers, il exĂ©cute une sĂ©rie de derechazos a mi-hauteur. Il finit avec des manoletinas. La premiĂšre Ă©pĂ©e rentre d’un quart et la seconde est une demi-Ă©pĂ©e.

Bruno Gimeno Fernandez tombe sur un Ă©ral trĂšs encastĂ© et d’un trapio plus volumineux que le premier. Il a charge courte. Le novillero commence par une puerta gayola. Ses gestes Ă  la cape ont de la douceur. Comme le prĂ©cĂ©dent il pose les banderilles. La seconde paire est trĂšs belle. Il se fait accrocher. Il exĂ©cute de jolies sĂ©ries de naturelles. L’épĂ©e est entiĂšre une oreille et vuelta pour l’éral.

Valentin. Le sortĂ©o lui donne l’éral de la Ganaderia Barcelo. De l’ensemble du lot c’est celui qui a le plus de trapio. Il est encastĂ© comme le prĂ©cĂšdent. Le novillero a beaucoup progressĂ© ; il est appliquĂ© dans le premier tiers mais aussi avec la muleta. Plein centre il construit sa faena. Il transmet au public. Ses derechazos et ses naturelles sont profonde. Il coupe une oreille.

Bautista Angosto. L’éral de la GanaderĂ­a La Suerte lui est destinĂ©. Il prend une vuelta de campana et possĂšde une charge courte et embiste mieux sur la droite, il a une tendance Ă  fuir. Le novillero construit une jolie faena Ă  la cape en commençant avec une largua. Il pose les banderilles. Il commence sa faena plein centre. Il est plus appliquĂ© sur les naturelles. A l’épĂ©e, il est surpris par la charge du toro. Il est obligĂ© de s’y reprendre Ă  deux reprises Ă  l’épĂ©e.

Matias. C’est sa premiĂšre prestation en public. Il a un Ă©ral de la ganaderia François AndrĂ© qui peut permettre de briller. Il rĂ©ussit sa puerta gayola. Sa faena Ă  la cape est bien construite et avec dĂ©termination. Lors du dernier tier Ă  la muleta, Il est dĂ©croisĂ© sur les derechazos. Les naturelles sont exĂ©cutĂ©es avec de la profondeur et il est bien croisĂ©. Il exprime un rĂ©pertoire variĂ©. Son Ă©pĂ©e est engagĂ©e et une oreille tombe.

 

 

Texte N.C

Gallerie photos de Philippe Gil Mir ci dessous

AlÚs 12-05-2024 matinal Erales de Héritiers François André, Roland Durand, Barceló, San Sebastian, La Suerte para Santiago López Ortega, Bruno Gimeno Fernåndez, Valentin, Bautista Angosto, Matias © Philippe Gil Mir

Blessures de samedi

Leo Valadez est allĂ© Ă  l’infirmerie aprĂšs avoir tuĂ© le troisiĂšme taureau de l’aprĂšs-midi Ă  Madrid. Le mexicain a subi un violent saut pĂ©rilleux lorsqu’il s’est avancĂ© pour tuer, dont il est sorti avec un bras droit trĂšs douloureux. À l’infirmerie, Valadez a Ă©tĂ© traitĂ© pour une luxation de l’épaule droite, des contusions et de multiples plaies. Il a Ă©tĂ© mis sous sĂ©dation Ă  l’infirmerie des arĂšnes, transfĂ©rĂ© pour Ă©tude radiologique Ă  l’hĂŽpital la Fraternidad Mupresa Habana. Pronostic rĂ©servĂ© qui a empĂȘchĂ© la suite du combat.

Le subalterne Luis BlĂĄzquez a Ă©tĂ© touchĂ© hier aprĂšs-midi Ă  Jerez lors de la derniĂšre de la Feria. AprĂšs l’accident, le banderillero a Ă©tĂ© rapidement transfĂ©rĂ© Ă  l’infirmerie pour faire une premiĂšre exploration de l’étendue des blessures. Le rapport mĂ©dical a exclu un coup de corne comme il semblait au dĂ©but, mais il a constatĂ© une plaie incisĂ©e contondante non pĂ©nĂ©trante sur la face interne de la cuisse gauche Ă  partir du genou. Contusion thoracique gauche non pĂ©nĂ©trante: Pas d’emphysĂšme ni d’hĂ©matome. Pronostic rĂ©servĂ©’.

CASTELLA SURVOLE LA DERNIERE DE JEREZ

Les arĂšnes de Jerez de la Fontera Ă©taient quasi-pleine pour cette derniĂšre corrida d’abono, une fĂ©ria qui ne marquera pas l’histoire de la tauromachie du moins en bien.

Six toros de Juan Pedro Domecq totalement dĂ©castĂ©s, corrects de poids (470 Ă  520 kilos), peu et trĂšs mal piquĂ©s, imprĂ©sentables de tĂȘte; le second devait Ă  peine avoir un double dĂ©cimĂštre d’une pointe Ă  l’autre et le dernier correct de conformation paraissait rasĂ© de frais.

Pour :

JosĂ© Antonio Morante de la Puebla : salut de sympathie et bronca entendue jusqu’au Guadalquivir

SĂ©bastien Castella : deux oreilles et salut trĂšs fortement ovationnĂ©

Jose Mari Manzanares : silence et deux oreilles.

Morante enchaĂźne les soirĂ©es difficiles. Son premier adversaire se retourne un peu vite Ă  la premiĂšre passe de capote et s’en est fini du premier tiers. Le toro est trĂšs copieusement chĂątiĂ© puis Ă  la muleta on relĂšvera trois naturelles morantesques et des passes incomprĂ©hensibles et dĂ©sordonnĂ©es visant Ă  rĂ©duire l’animal avant un horrible pinchazo et trois quarts de lame en arriĂšre et de travers puis un descabello. Les morantistes, nombreux ici, appellent le cigarero Ă  saluer. De son second toro nous ne retiendrons que trois vĂ©roniques et la bronca qui dut s’entendre jusqu’Ă  SĂ©ville aprĂšs un coup de yatagan en traĂźtre au bout de deux minutes de faena montre en main.

Castella a brillĂ© tant au capote par ses douces vĂ©roniques et son quite alternant chicuelinas et tafalleras qu’Ă  la muleta. Le tercio de banderilles est dangereux Luis Blasquez sĂ©vĂšrement pris sera portĂ© Ă  l’infirmerie. SĂ©bastien commence sa faena par une sĂ©rie de statuaires terminĂ©es par un trĂšs long derechazo au ralenti. Le ton est donnĂ© pour une faena artistique et puissante terminĂ©e par quelques dĂ©tails baroques et tremendistes. L’Ă©pĂ©e, bien qu’en arriĂšre, est entiĂšre et efficace. Le tout lui vaut de couper deux oreilles.

Son deuxiĂšme adversaire est un manso violent qui provoque une chute spectaculaire du cheval de pique. L’entame Ă  la muleta se fait par doblones, suivis d’une trĂšs bonne sĂ©rie de dĂ©rechazos dans laquelle le maestro biterrois allonge la charge de l’animal. La sĂ©rie suivante est remarquablement templĂ©e. A gauche l’animal se rĂ©vĂšle plus compliquĂ©  et sort seul en direction des planches. Qu’Ă  cela ne tienne, Castella finit par le soumettre. La mise Ă  mort en deux temps ne lui permet pas de couper un nouveau trophĂ©e mais il Ă©coute une ovation plus que chaleureuse de la part du public jerezano .

JosĂ© Mari Manzanares semble venu passer une soirĂ©e tranquille Ă  Jerez. Son mĂ©tier lui permet de faire passer et repasser son premier particuliĂšrement soso dans le pico de sa muleta la mise Ă  mort est laborieuse et le silence lui rĂ©pond. A son second qui ne vaut guĂšre mieux que le premier il donnera avec son Ă©lĂ©gance naturelle, l’illusion du travail bien fait en le forçant Ă  suivre la muleta d’abord Ă  droite dans une querencia puis Ă  gauche dans un autre secteur d’arĂšne, au fil des planches toujours. Le public est satisfait et rĂ©clamera deux oreilles aprĂšs une entiĂšre desprendida.

Rencontrant quelques amis Ă  la sortie des arĂšnes, toreros retirĂ©s et aficionados confirmĂ©s, nous ne pouvions que nous attrister du manque de culture taurine du public et de l’indigence proposĂ©e lors de cette fĂ©ria qui fut autrefois mythique.

Jean Dupin

Dans les ruedos de ce samedi

Plaza de toros de Valence, Comunidad Valenciana. 

Novillada del día de La Virgen de los Desamparados. moins de 1/2 entrée.

 Novillos de José Cruz

MANUEL CABALLERO, vuelta al ruedo et silence aprÚs avis. 

ISMAEL MARTÍN, ovation et oreille.

NEK ROMERO, silence et oreille.

 Plaza de toros de Valladolid, Castilla y León. PremiÚre de la Feria de San Pedro Regalado. 1/2 entrée. Novillos de Toros de Brazuelas. 

DANIEL MEDINA, ovation, vuelta al ruedo et ovation. 

MARIO NAVAS, ovation, silence et oreille.

Plaza de toros de Cordoue. 1/2 entrée.

Novillos de Jandilla.

MANUEL ROMÁN, ovation, ovation, palmas.

MARCO PÉREZ, vuelta al ruedo, ovation et oreille aprùs avis.

Madrid : grande dimension de RomĂĄn

Plaza de toros de Las Ventas, Madrid. DeuxiĂšme de la Feria de San Isidro 2024. Plus de trois quarts d’entrĂ©e. Toros de Fuente Ymbro,

DAVID FANDILA ‘EL FANDI’silence aprĂšs avis, silence et silence Ă  celui tuĂ© pour Valadez

ROMÁNoreille aprĂšs avis et vuelta al ruedo aprĂšs deux avis. 

LEO VALADEZ, silence et blessure. 

LĂ©o Valadez a Ă©tĂ© blessĂ© Ă  l’épaule droite en tuant son premier toro. Il a du passer par l’infirmerie puis transportĂ© Ă  la clinique pour une luxation.

SoirĂ©e austĂšre mais prenante, suivie par une entrĂ©e magnifique, Madrid retrouve sa boussole: sĂ©rieux et exigence. Grande dimension de Roman qui s’ouvre un chemin avec un courage admirable.

La corrida de Gallardo Ă©tait remarquablement prĂ©sentĂ©e le sixiĂšme ralliant tous les suffrages ; le premier applaudi Ă  la sortie des chiqueros. Au moral, elle a Ă©tĂ© compliquĂ©e pour les toreros les mettant souvent en danger. Il y eut un grand toro le second ; trĂšs complet. Le sixiĂšme avait lui aussi ses avantages mais n’a pas durĂ©. Le premier manso au cheval s’est vite Ă©teint lui aussi. Les troisiĂšmes et cinquiĂšmes compliquĂ©s, sur la dĂ©fensive dĂ©veloppant genio et sentido.

Banal aux banderilles, un tiers oĂč il a perdu son brio, la vĂ©ritĂ© oblige Ă  dire que l’expĂ©rience et la technique du Fandi lui donne une aisance rare dans les situations Ă  haut risque comme hier. Star des arĂšnes de troisiĂšme catĂ©gorie il y a beaucoup appris car parfois il y sort un bĂ©tail incertain. Il n’a jamais hier perdu les papiers et brilla mĂȘme Ă  la cape dans plusieurs quites originaux. Mais aisance signifie aussi facilitĂ© -si l’on peut dire-, en tout cas un engagement limitĂ© et le public de Madrid ne se contente pas d’une rĂ©elle habiletĂ©. Maladroit Ă  la mort David, qui avait fait un effort Ă  son second passage ne put en rĂ©colter les fruits.

Grande dimension de Roman, Ă©mouvant par sa sincĂ©ritĂ©, sa spontanĂ©itĂ© et son courage : el « valor seco Â» qui fait la diffĂ©rence et qui distingue ceux qui ont une vraie vocation des autres. Roman a fait la dĂ©monstration de ces qualitĂ©s Ă  ses deux passages. La premiĂšre faena est allĂ©e de menos Ă  mĂ s et s’est terminĂ©e sur une note supĂ©rieure, le toro rĂ©pĂ©tant avec ardeur des charges bien conduites par le valencien. Espadazo qui mit longtemps Ă  conclure compte–tenue de la race du toro. Une grosse oreille unanimement fĂȘtĂ©e. Au cinquiĂšme rĂ©servĂ©, calculant ses coups et ne lĂąchant rien, Roman a Ă©tĂ© rĂ©ellement hĂ©roĂŻque s’exposant un maximum et arrachant une Ă  une les passes nĂ©cessaires Ă  la construction d’une vĂ©ritable faena. Il tua d’une entiĂšre lĂ©gĂšrement contraire; maladroit au verdugo, il dut attendre l’ultime instant pour que le coriace Fuente Ymbro s’effondre.

L’enthousiasme n’y Ă©tait plus et le succĂšs se limita Ă  une vuelta. Roman s’impose en toute loyautĂ© et, parmi la nouvelle vague de prĂ©tendants au sommets de l’escalafon, il est l’un des plus attachants.

Malchance de Valadez, courageux lui aussi, pris Ă  deux reprises sans consĂ©quences tragiques par miracle. Il tenta d’abord una arrucina face Ă  un animal dangereux et qui ne s’en laissait pas compter. Cogida spectaculaire mais sans dommage. Puis en entrant a matar « por todas Â» il fut sĂ©vĂšrement cueilli par l’animal qui s’était dĂ©jĂ  dĂ©fendu, suspendu Ă  la corne, il roula par terre et partit Ă  l’infirmerie Ă  pied, sans l’aide de personne pour ne pas en revenir.

Respect !

Pierre Vidal

Ales 1er Corrida : des notes et des oreilles

Photo Philippe Gil Mir

AprĂšs deux jours de culture taurine camarguaise, nous entamons le cycle de tauromachie espagnole. Quoi de mieux que de rendre hommage Ă  l’un des plus influents trompettistes au monde, Maurice AndrĂ©, qui entretenait une relation Ă©troite et excellente avec le Venezuela ? C’est pourquoi, pour donner davantage un cadre Ă©minemment culturel Ă  la corrida du jour, Manolo Vanegas et la valeureuse Ă©quipe de TempĂ©ras AlĂšs CĂ©vennes ont souhaitĂ© ardemment honorer cet immense artiste.

Maurice AndrĂ© a tissĂ© des liens entre AlĂšs, la France et le Venezuela. Le cartel de cette corrida met en vedette trois Ă©levages d’encaste diffĂ©rents : la Ganaderia CurĂ© de Valverde qui avait permis il y a deux ans de donner une belle corrida, la Ganaderia Pages Mailhan et la Ganaderia Tardieu et FrĂšre. Face Ă  ce bĂ©tail, El Rafi, qui a commencĂ© sa temporada avec une sortie exceptionnelle Ă  Gamarde, sera prĂ©sent. Carlos Olsina et Isaac Fonseca lanceront Ă©galement leur saison avec cette corrida. Nous pouvons nous attendre Ă  une vĂ©ritable compĂ©tition empreinte d’émotion, tant pour nos oreilles musicales que pour nos yeux pĂ©tillants.

L’ensemble du lot de toros est de 2019. Le lot de la Ganaderia Tardieu est de prĂ©sentation correcte. Ils sont faibles. Le lot de la ganaderia CurĂ© de Valverde avec celui de la Ganaderia Pages Mailhan ont un trapio plus imposant.  Ce dernier est celui-lĂ  qui permet le plus aux toreros de s’exprimer notamment celui qui est sorti en troisiĂšme position qui aurait pu prĂ©tendre Ă  un indulto.

PrĂ©sident : G RAOUX. Musique : Pena ricard. MĂ©tĂ©o : estival avec du vent. Ÿ d’arĂšnes

Cavalerie Bonijol : Nombre de Piques  13

El Rafi : une oreille et  silence

Carlos Olsina : une oreille avis et salut au tiers un avis

Isaac Fonseca : deux oreilles (vuelta pour le toro de Pages Mailhan) et silence

El Rafi. Il tombe sur l’un des deux toros de la Ganaderia Tardieu. Il exĂ©cute prĂšs des planches quelques jolis gestes Ă  la cape et fini sur une jolie demi-vĂ©ronique. Il brinde son toro Ă  Manolo Vanegas. Il commence Ă  mi-hauteur sa faena. Quelques derechazos. Il est meilleur Ă  gauche : applaudissements. Le toro l’inspire peu sa faena est propre comme le costume. Seule la musique apporte l’alĂ©gria qui manque Ă  sa faena. Applaudissement du public. Il est engagĂ© Ă  l’épĂ©e entiĂšre avec une et bien placĂ©. PĂ©tition majoritaire pour la demande d’oreille.

On espĂšre s’attendre Ă  mieux avec son second toro celui de la Ganaderia Cure de Valverde. Ce toro prend deux longues piques, il se fait accrocher Ă  la cape. Mathieu Guillon pose une jolie paire de banderille. Comme sur son objectif premier toro, El Rafi plein centre exĂ©cute proprement une faena poussive et essentiellement sur le pico. La fine Ă©pĂ©e est entiĂšre et engagĂ©. Immense Silence comme la note musicale

Carlos Olsina

Son premier toro est le second de la Ganaderia Tardieu faible comme le prĂ©cĂšdent. Sur la seconde pique, il charge avec un joli rythme. Dans le style andalou, avec douceur, le torero exĂ©cute d’Ă©lĂ©gants gestes Ă  la cape. Contrairement Ă  son prĂ©dĂ©cesseur, le torero trouve la solution face au Tardieu. Les premiĂšres sĂ©ries sont inabouties. Ses naturelles sont profondes et aboutis. Il revient sur les derechazos avec de la profondeur et bien plus abouti que les premiĂšres sĂ©ries Ă  droite. Le public apprĂ©cie la jolie faena que le matador construit. L’épĂ©e est entiĂšre, mais il est obligĂ© d’utiliser le descabello.

Le sorteo lui donne le second toro de la Ganaderia Pages Mailhan ayant lui une robe Negro. Il a tendance Ă  donner quelques coups de tĂȘte Ă  droite, mais comme le premier a de la noblesse. Le toro permet au matador d’exprimer la profondeur dans ses faenas mĂȘme si c’est inconstant et exprime l’Alegria que les aficionados attendent.

Isaac Fonseca

Il tombe sur le meilleur toro de la tarde. Un colorado de la Ganaderia Pages Mailhan avec un trĂšs beau trapio et encastĂ©. Il va trĂšs fort au cheval jusqu’à renverser le picador (trois rencontres) musique. Le torero n’est pas Ă  la hauteur des qualitĂ©s de noblesse du toro. Il se fait dĂ©bordĂ© par moment. Mais assure quand mĂȘme et le public aime.

Son second est un trĂšs joli toro de la Ganaderia curĂ© de Valverde. Il est assez distrait au cheval. Lors de la faena il a des charges courtes Ă  gauche. Isaac Fonseca exĂ©cute des passes Ă  mi-hauteurs et souvent dĂ©croisĂ©es. Il exĂ©cute une passe Ă  la suite de l’autre. Deux Ă©pĂ©es sont nĂ©cessaires pour venir Ă  bout du dernier toro. La corrida se termine dans le silence jusqu’à la sortie Ă  humbros de ce dernier.

galerie photo de Philippe Gil Mir ci dessous

AlÚs 11-05-2024 Toros de Valverde, Tardieu FrÚres y Pagés-Mailhan para El Rafi, Carlos Olsina, Isaac Fonseca © Philippe Gil Mir

Photos Philippe Gil Mir

Texte N.C

Jaime Padilla Ă  Castelnau RivĂšre Basse

C’est le jeune Jaime Padilla fils du banderillero cĂ©lĂšbre du mĂȘme nom et neveu de Juan JosĂ© Padilla neveu du « cyclone de Jerez » qui clĂŽturera le trio de la novillada sans picador de Castelnau. Il sera accompagnĂ© au paseo rappelons-le Juan Mi Vidal (le frĂšre du Melli), nouvel espoir de Sanlucar de Barameda et du jeune mexicain Jairo Lopez triomphateur d’Arzacq. La novillada aura lieu le 6 juillet et rĂ©unira toutes des ganaderias du sud-ouest: Camino de Santiago, Alma Serena, La Espera, Malabat (dont ce sera la derniĂšre sortie), Astaracq et Le Lartet.

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