Samedi 22 juin. Plus de trois quarts d’arènes. Temps couvert, pluie intermittente.

6 toros de Robert Margé, dans le type de la maison, nobles dans l’ensemble, mais sans mordant, certains très faibles. Le cinquième fut remplacé par un sobrero du même fer.

Uceda Leal vuelta et salut.

Adriano oreille et oreille.

Dorian Canton silence après deux avis et oreille après avis.

Adriano est sorti a hombros.

Uceda Leal

Uceda Leal

Uceda Leal

Uceda Leal est peut-être le torero dont s’inspire Dorian, il nous avait enchanté à Madrid. Il revenait en France après pratiquement vingt ans d’absence. C’est trop pour un torero qui a prouvé maintes fois toutes ses qualités. Devant un lot faible et sans transmission, peu de possibilités de briller.  Il y eut quelques détails à la muleta, mais guère plus, dommage.

Adriano

Adriano

Adriano

Corrida d’une fade noblesse de Margé, sans le piquant et la caste qui caractérise souvent ce fer. Maniables, mais certains trop faibles pour que l’émotion soit au rendez-vous. Par contre, Adriano l’a été. Avec un toreo très intelligent, adapté aux comportements et aux difficultés engendrés par ses toros.

Le premier avait de la qualité, un peu faible, surtout à sa sortie et jusqu’au début de la faena de muleta. Adrien l’a convaincu petit à petit, a bien structuré sa faena, en lui demandant au fur et à mesure d’aller plus encore loin. Bonne lidia, avec des moments de relâchement et quelques beaux muletazos. S’il n’avait pas pinché, il aurait peut-être coupé deux oreilles et non une. Il brinda son second toro au maire de La Brède, qui avait bien chauffé le public avec un discours en défense de la corrida et des cultures minoritaires. Salenc l’en remercia avec ce brindis. Une nouvelle fois, devant un toro remplaçant et faible, il parvint à le maintenir debout et à nous faire oublier parfois ce handicap. Des passes bien dosées, toujours suaves virent le jour, il parvint même à les enchaîner. L’oreille coupée à ce toro lui permit de sortir en triomphe.

Dorian Canton

Dorian Canton

Dorian Canton

Dorian Canton, encorné au visage dimanche dernier, revint en piste comme si de rien n’était. Très belle attitude du Béarnais avec un toreo de belle facture. Comme devant son premier, qui ne dura pas longtemps, mais son début de faena avec des passes droitières fut d’une rare élégance, d’un classicisme hors d’âge. On le retrouva à son dernier, un animal fade mais collaborateur, dans une longue faena en quête du geste le plus épuré. Il toréait pour lui, sous une pluie battante, comme s’il était seul au campo. Dorian coupa une oreille. Seule critique, son mauvais maniement du descabello, il faillit recevoir les trois avis à son premier.

Texte Antonio Arevalo

Photographies Bruno Lasnier