
Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). 16 ème de la Feria de San Isidro 2025. Plus de trois quart.
Toros de Dolores Aguirre,

• FERNANDO ROBLEÑO, silence et pitos.

• DAMIÁN CASTAÑO, silence et ovation

• JUAN DE CASTILLA, vuelta al ruedo et ovation.
Fernando Robleño a reçu une ovation pour ses adieux madrilènes à l’issue du paseo.
Blessure de Juan de Castilla au 3ème : 14 centimètres dans le dos et 4 points dans le pénis. Soigné à l’infirmerie il est sorti pour tuer le dernier.
La corrida de Dolorés Aguirre était présentée comme il se doit, harmonieuse, haute et longue, armée jusqu’au dent. Le sixième pesait 660 kilos. Au moral, sans l’accabler, nous dirons qu’elle aura déçu au cheval d’abord -où elle était très attendue-, aucun animal ne s’employant véritablement, tous accusant la puya, faisant sonner les étriers, sortant seuls après avoir contourné l’équidé. A la muleta il n’y eut guère que le lot de Castaño qui se livra un peu, sans beaucoup de transmission. Les autres développant le sentido habituel de la maison et développant ce peligro sordo qui est le cauchemar des toreros car il ne touche pas les asientos.
Professionnel, Robleño voyant la cause perdue d’avance, choisit la lidia sans chercher à briller. Il tua avec difficultés ses deux adversaires. Ce grand (par le courage) et admirable guerrier aurait mérité une autre despedida et les ultimes sifflets à l’égard de sa deuxième prestation certes décevante, sont irrespectueux et dénote de l’état d’esprit malsain d’une partie du public madrilène, celle qui se prétend éclairée…
Damian Castaño a touché le bon lot, en tout cas la meilleure paire. Il montra qu’il était à l’aise face à ce genre d’opposition administrant des séries courtes à son second passage de la droite surtout, isolées cependant et sans connexion réelle avec les tendidos. Il tua en deux fois et sa bonne volonté fut ovationnée.
C’est Juan de Castilla qui donna l’émotion que demande ce genre de rencontre amère le plus souvent. Sa jeunesse, sa détermination portèrent sur le public. Le troisième toro se jeta sur lui dès le première passe de muleta. Il le projeta par terre une première fois avant de revenir lui infliger une sévère correction. Le jeune colombien revint en short, passé dans le callejon, avec détermination et finit par imposer sa loi. Il tua en deux fois d’un estoconazo. Malgré l’émotion il y eut trop peu de mouchoirs pour une oreille qui aurait été pourtant une prime méritée au courage. Avec beaucoup de cran, sorti de l’infirmerie, Juan ira à porta gayola face à un animal de 640 kilos, pour son deuxième passage. Le pupille de Dolorés se réfugiant aux planches, il abrégea.
Il faut le dire: Juan de Castilla que l’on verra à Vic et Mimizan notamment a fait honneur à la Colombie un pays merveilleux, qui a une histoire tauromachique remarquable avec des toreros illustres comme César Rincon, Luis Bolivar ou Pepe Caceres qui ont inspiré des artistes universels comme Botero ou Garcia Marquez. Une histoire que la dictature actuelle veut éradiquer sans vergogne.
Face à ces mesures liberticides, Juan de Castilla a montré la vitalité de la tauromachie colombienne faite de courage et d’entrega.
Viva Colombia !
Pierre Vidal