Plaza de toros de Saint-Sever corrida des fêtes. Lleno de ‘No hay billetes’.

Toros de Santiago Domecq

SEBASTIEN CASTELLA, lilas et argent: palmas et oreille

DANIEL LUQUE, framboise et or: silence et saluts

FERNANDO ADRIÁNneige et or: deux oreilles et oreille

Une minute d’applaudissements à la mémoire de Thierry Dupouy membre de la commission taurine a été observée avant le paseo.

Sébastien Castella a brindé son premier toro à Michel Bertrand cheville ouvrière de l’organisation.

Fernando Adrian a brindé son second toro à Sébastien Castella.

Second lleno consécutif dans les arènes du Cap de Gascogne avec une nouvelle sortie en triomphe, celle de Fernando Adrian nouveau venu dans le sud-ouest. L’épilogue du rendez-vous Saint-Séverin est donc positif et l’ambiance générale était à la satisfaction sans équivoque. On ne saurait être plus royaliste que le roi, car aux cassandres il faut le rappeler : le but de ce genre de manifestation est au final de donner du bonheur aux gens.

Le lot de Santiago Domecq homogène et dans le type était de petit gabarit et discret de tête, il venait, précédé d’une réputation flatteuse aux vues de ses dernières prestations mais Morlanne n’est pas la Maestranza ; faut-il le rappeler ? Au moral, l’ensemble a été noble et mobile. Il a manqué de transmission et de force, donnant peu d’émotion au bout du compte. Le troisième a été le plus complet. Le cinquième s’est vite arrêté et le sixième auteur d’une superbe pique s’est tourné rapidement vers les planches.

A Sébastien Castella il faut une opposition plus rude pour donner la plénitude de son toreo technique, dominateur et sur de lui-même. Il fut donc quelque peu discret mais toujours précis, un peu trop à son aise sans doute. Il eut cependant d’excellents passages surtout face au second de ses opposants. Il l’accueillit par des véroniques très templées qui furent les meilleures de la tarde puis son début de faena emporta l’adhésion : immobile en citant de loin le Santiago, lui donnant ainsi une importance qu’il n’avait pas.

Mais la faena dura -ce qui est rare chez lui- et elle ira à menos. Il tua l’animal d’une entière et une pétition minimale lui permit de couper un trophée. Il avait occis le précédent avec une difficulté inhabituelle de sa part.

Daniel Luque hérita du mauvais lot mais le torero de Gerena ne fit pas l’effort nécessaire pour convaincre. Un quite vulgaire par chicuelinas donné d’emblée laissait présager du pire : la faena qui suivit fut sans entrain, sur le voyage, décentrée et conclue maladroitement à l’épée. Le cinquième n’avait guère d’avantage. Voyant que l’animal n’avançait pas Daniel raccourcit les terrains sans réussir à connecter avec les gradins. Sans doute aura-t-il à cœur de briller samedi à Mimizan où il est une sorte d’invité d’honneur afin de redorer un blason qui brille au firmament de l’aficion gasconne. C’était un jour sans… Il paraît qu’il a un aller-retour express au Pérou dans son agenda. Ceci expliquerait-il cela?

Nouveau venu à Saint-Sever mais certainement pas inconnu des aficionados, Fernando Adrian a fait la bonne affaire du jour en sortant en triomphe de Morlanne. Il le doit à son entrega et par exemple à ce début à genoux au centre de la piste lors de son premier passage. L’animal s’y prêtant il dessina une faena engagée, agréable à voir et qui connecta avec les gradins. Une entière légèrement tombée et la mort rapide de l’animal lui permit de couper deux oreilles. Il ne put garder le sixième au centre de la piste, le Domecq cherchant rapidement les planches. Il y eut néanmoins quelques séries brèves mais cadencées et une mort (en deux temps) suffisamment rapide pour qu’il coupe un troisième trophée. Rematant par le haut la tarde, car tout est bien qui finit bien…

Pierre Vidal

Photographies Bruno Lasnier