Avec un premier volet ce mercredi dans la propriété du picador Mathias Forestier où il a participé à un tentadero de deux novillos de Charlotte Yonnet, Marc Serrano a étrenné par là-même son rôle de parrain.

Ce vendredi, il était à la Bodega Macarena de Nîmes pour une soirée festive, cette édition du Printemps se terminant dimanche notamment dans les arènes pour une becerrada…

Rencontré en la circonstance liée à ses 25 ans d’alternative, Marc est revenu sur cette nouvelle casquette de parrain le temps d’un week-end, mais aussi sur tout ce qui fait son actualité…

PRINTEMPS

« Je remercie d’abord le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier car l’initiative de m’attribuer le parrainage est venue de la Mairie pour mettre un petit peu à l’honneur le cadre de mes vingt-cinq ans d’alternative en tant que matador nîmois. Evidemment, ça fait toujours plaisir, je suis né à Nîmes où j’ai pris l’alternative, dans cette arène si importante sur l’échiquier taurin.

Etre parrain, je le prends comme un honneur et quelque chose d’important dans le cadre du partage qui correspond, je crois, aux valeurs du Printemps de l’Aficion. J’ai pu m’en rendre compte à chaque étape de cette manifestation, d’abord avec la sortie au campo au Mas Font-Mounière, chez le picador Mathias Forestier. De nombreux scolaires ont découvert plusieurs facettes de la tauromachie, avec des explications pour lesquelles ils ont visiblement montré de l’intérêt, cheval de picador, tienta….

Hier, vendredi soir à la Macarena, ça s’est aussi bien passé avec un public différent, certes, mais toujours bien intéressé tout au cours de l’échange. Puis dimanche, outre la dimension artistique avec le concours de toiles qui seront exposées en extérieur, je serai bien entendu présent aux arènes pour assister à la becerrada au cours de laquelle se produiront cinq aspirants qui auront là une belle opportunité de se mettre en évidence. Certains d’entre eux seront peut-être plus tard professionnels car on a tous commencé comme ça !

Je tiens à insister sur le fait que ce genre de course est très utile dans le domaine de l’échange et de la transmission, d’abord par le fait que cette becerrada est gratuite et permet donc à tous ceux qui sont intéressés d’y participer. C’est bien comme ça que se fomente l’aficion. Par le partage.

 25 ANS

Mon souhait est effectivement de pouvoir fêter ces 25ans en costume de lumières.  Aux côtés de mon activité professionnelle, je m’entraine au quotidien. Je tiente assez régulièrement, ce qui représente une activité importante pour entretenir mon toreo, j’ai d’ailleurs d’autres tentaderos à venir en France, on voit donc que mon activité n’est pas arrêtée. Après, il est bien évident que j’aimerais avoir plus d’opportunités, c’est en cela que je tiens à poursuivre régulièrement ma préparation. J’ajoute que ce n’est pas parce que ce sont mes vingt-cinq ans que ça signifie la temporada de mes adieux ! C’est vrai que j’aimerais effectivement les fêter en piste, mais tant que je me sentirai en forme, je continuerai…  

SOLIDARITÉ

Le festival de Méjanes a été une réussite. C’est quelque chose qui m’a toujours tenu à cœur et même si ce n’est pas évident à organiser, c’est un geste fort envers ceux qui en ont besoin, 68.000 € ayant été reversés pour ces trois dernières années, ce qui est assez significatif. Evidemment, cette opération devrait se poursuivre…

DÉFENSE

Nous sommes plusieurs acteurs et à plusieurs niveaux, avec notamment des entités comme l’UVTF, l’ONC, des associations, une partie cachée de l’iceberg qui fait un travail de fond pas toujours vraiment perçue, mais qui est la plus importante. Après, quand il y a eu des problèmes au niveau médiatique avec l’offensive Caron, on a été appelés à pouvoir s’exprimer. J’ai été invité sur plusieurs plateaux médiatiques, avec notamment, pour ma part, deux interventions chez Praud et Hanouna pour les plus marquantes. Je suis allé à Paris de mon propre chef, outre le mouvement de l’association des matadors, car je souhaitais comprendre au mieux ce qui se passait. Je le dois à mon ami Yannis Ezziadi qui a fait jouer ses relations et il faut aussi souligner aussi qu’entre les toreros qui sont « montés » à Paris, l’ambiance était très bonne et on a ressenti une certaine osmose car au fond, tout le monde était très concerné. Dans l’ensemble, les retours de nos interventions ont été positives, d’autant plus que par ricochet, on a pu constater un peu partout une augmentation de la fréquentation. Indirectement, je pense que ça a dû jouer. On ne va pas s’en plaindre ! »

Paul Hermé http://torofiesta.com

Photos : Jean-Luc Jouet