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Jerez, la novillada d’ouverture déçoit

JJ Padilla le cyclone de Jerez, photo Manuel Aranda

Jerez de la Frontera (Cádiz) España – 1ère de la féria del caballo. Plus d’un quart d’arène.

Novillos de La Palmosilla 

Javier López Peregrino, ovation et oreille; 

Javier Zulueta, palmas et palmas; 

Martín Morilla, palmas et oreille;

 Ignacio Candelas, oreille et palmas après deux avis

Le côté positif est certainement l’existence même de cette novillada suggérée et fortement soutenue par la mairie de Jerez et la diputacion de la Province de Cadiz dont les deux élues étaient présente ce soir. Vingt ans sans une novillada avec picadors cela est impensable pour une ville taurine comme Jerez de la Frontera, L’oubli est réparé, espérons seulement qu’il ne s’agira pas seulement d’une passade. A part cela la novillada fut des plus décevante par la faute avant tout du bétail décasté en général et manso pour beaucoup de la Palmosilla. Six toros ennuyeux cela fait long alors imaginez vous huit pour plus de trois heures trente d’abrutissement, Le Président avachi dans le palco et marquant son ennui donnait le ton . Décevant aussi pour le manque de public un gros quart d’arène seulement il y a tout une aficion à refaire ici.

Je tacherai donc de faire court. Zulueta fut absent ce soir et son lot ne l’a pas aidé. Martin Morilla invisible à son premier tenta beaucoup à son second par quelques bonnes séries des deux bord mais le bajonazo final n’aurait jamais du lui permettre l’oreille que le président sorti de sa torpeur lui octroya.

Les deux seuls à avoir tiré leur épingle du jeu furent les deux novilleros jerezanos. Pérégrino ne put rien tirer de son premier, brindé à Maria Jose Pelayo maire de Jerez en remerciement de ses efforts pour la tauromachie dans sa ville, passait mal en décochant de terribles coups de cornes. Son second un peu meilleur lui permit de développer son toréo de cape une longue série de véroniques d’une douceur infinie amena les deux protagoniste au centre du ruedo pour terminer par une demie et une revolvera qui nous aurait presque ramené au temps de Rafael. Et que dire du quite par chiculinas brodées au petit point en fin de premier tiers. Peregrino posa les banderilles la dernière paire largement meilleure que les deux premières. La faena de muleta fut de très bon niveau particulièrement à gauche très liée et templée malgré les estranos du novillo. Un toreo de face, tout en douceur, très classique et d’une grande pureté. Cerise sur le gâteau l’estoconazo porté en marquant les temps parfaitement placé valait à lui seul l’oreille accordée par le palco qui c’était réveillé.

Ignacio Candelas toréait sa première novillada avec picador et comme le faisait dire à son Cid  le grand Corneille: « et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître » Candelas à parfaitement appliqué l’adage. Il attend son premier à puerta gayola et poursuit par un bon toreo de capote. Erreur de jeunesse certainement, si son premier est certainement le meilleur ou du moins le mois mauvais du lot, il possède bien des vices de ses frères. Candelas entame la faena à genoux et se fait prendre d’entrée de façon impressionnante. IL repart au combat, un peu sonné certes, mais plus lucide et il donnera la meilleure faena de la soirée. Son ouvrage est templé et lié des deux mains le novillo met bien la tête dans la muleta et les séries s’enchaînent avec bonheur le public revit et se prend à rêver. Ignacio terminera par une série de manoletinas conclue malheureusement par une épée efficace certes mais bien mal placée qui ne ne lui vaudra qu’une oreille malgré une forte pétition pour la seconde, on s’était tant ennuyé jusque là. Son second toro le huitième, une partie du public était partie pour l’alumbrado, ne lui permet pas de rééditer. La faena est moins intense et la mise à mort désastreuse.

Voila pour le début j’espère ne pas vous avoir aussi trop ennuyé demain est un autre jour avec la corrida de rejon espérant que Ventura sera en pleine possession de ses moyens

Jean Dupin

Tentadero éducatif de la Ganaderia La Espera dans les arènes de Dax: un moment d’aficion

Après une matinée consacrée à la transmission des savoirs et des valeurs taurines, l’après-midi a laissé place à un tentadero riche en apprentissage avec les explications de l’éleveur et des toréros et d’émotion.

Après une matinée dédiée à la transmission des savoirs et des valeurs taurines, l’après-midi a offert un tentadero enrichissant, où les explications de l’éleveur et des toreros ont guidé l’apprentissage et nourri l’émotion. Un public familial, composé d’aficionados passionnés et de néophytes curieux, a suivi avec attention chaque passage de vache. Après chaque lidia, l’éleveur et le torero ont partagé leur regard expert, offrant un éclairage précieux sur les subtilités de l’art taurin.

Trois vaches de la Ganadería La Espera et un taurillon de la Ganadería Grenet ont été lidiés par deux élèves Gael et Marine de l’école Adour Afición, dans un moment où tradition et avenir se sont entremêlés

Picador : Gabin Rehabi

public : Familial et Entre 150 et 300 personnes

Meteo : estivale

El Rafi

Dès son entrée dans le ruedo, la vache affiche un comportement de « mansa con casta », mêlant retenue et caractère. Le matador, avec précision, réussit à exécuter quelques belles véroniques, captant l’attention du public.

Face au cheval, elle enchaîne les charges, oscillant entre bravoure et hésitation. Par sa maîtrise et sa technique, le matador parvient à la fixer dans la muleta, révélant son potentiel et affirmant son autorité dans l’arène.

Son éventail de passes transmet une émotion palpable, chaque mouvement offrant aux spectateurs une lecture précise de la lidia. L’émotion monte crescendo, et le public, séduit par la qualité du travail du matador.

Finalement, il conclut l’exécution dans la querencia du toril, achevant la lidia sous une dernière salve d’applaudissements bien méritée.

Juan Molas

Les véroniques du novillero gagnent en intensité à chaque passe, alliant fluidité et expressivité pour captiver les spectateurs.

La vache, affichant un trapío similaire à la précédente, se distingue par une meilleure fixité, bien qu’elle montre une légère tendance à se diriger vers le toril. Face au cheval, ses charges se révèlent plus franches et déterminées que celles de la vache précédente, traduisant une intensité accrue dans son comportement. Les derechazos, empreints de domination, reflètent pleinement la personnalité et le style affirmé de Juan Molas. Alliant technique et élégance, il laisse une empreinte marquante sur cette faena, portée par une émotion palpable et une connexion avec le public.

Les premiers derechazos gagnent en intensité, le novillero impose progressivement son style et parvient à transmettre une véritable émotion au public. Les naturelles, amples et profondes, mettent en lumière toute la finesse de son toreo. Les séries suivantes confirment sa domination, illustrant parfaitement l’assurance et la maturité qui le caractérisent. Technique et élégance se conjuguent harmonieusement, laissant une impression marquante dans l’arène. Comme pour El Rafi, le novillero de Dax est chaleureusement applaudi par le public. Gael, élève de l’école Adour Afición, fait preuve d’assurance et n’hésite pas à enchaîner les séries face à la vache du novillero.

Hugo Tarbelli

Le jeune novillero de Capbreton se confronte à la vache la plus exigeante de l’après-midi. À la cape, il parvient à exécuter des faenas propres, sous les encouragements du public qui reconnaît son engagement et son détermination. Face au cheval, elle charge à plusieurs reprises avec franchise, mettant à l’épreuve la technique du novillero.

Il confirme ainsi les progrès réalisés au cours de l’hiver et confirme son triomphe à Magescq. À la muleta, malgré quelques moments tendus, il impose sa domination sur la charge de la vache. Relâché et fluide dans ses passes, il parvient à transmettre une réelle émotion aux spectateurs, qui suivent sa faena. Comme ses prédécesseurs, il reçoit des applaudissements et nous espérons le voir fouler en habit de lumière les ruedos des Landes.

Gael et Marine Adour aficion

Pour compléter cet après-midi riche en apprentissage, un taurillon de la Ganadería Grenet est lidié par les deux élèves de l’école Adour Afición. Sous l’œil attentif du matador El Rafi, Gael et Marine offrent une prestation prometteuse, ravissant le public ainsi que leurs proches

. Dans ce ruedo, où les grandes figuras se confrontent habituellement, ils ont pu démontrer leur progression et leur potentiel, affirmant leur place dans l’univers taurin. Chiqui Toros, par cette journée réussie, mêlant convivialité et passion taurine, affirme l’importance de pérenniser cet événement, véritable moment de partage et de transmission.

Texte et photos Nicolas Couffignal

Las Ventas, corrida de Rejon : Léa Vicens coupe une oreille

President : D Victor

Public : No Hay Billetes

Rui Fernandes : Salut et oreille

Diego Ventura : Salut et oreille

Lea Vicens : Silence ( avis) et oreille

Chiqui’ Toros à Dax sous le soleil de la transmission et de l’aficion

À Dax, sous un ciel radieux, le parc Théodore Denis s’est transformé en un haut lieu de transmission et de passion taurine. À l’initiative de Stéphane Darracq et Alexis Persillon, accompagnés de l’ensemble de l’association Chiqui’Toros, cette première journée dédiée à la jeunesse taurine a marqué les esprits.

Le matin, les jeunes et les curieux ont eu l’opportunité de plonger dans l’univers tauromachique aux côtés du Matador El Rafi, des novilleros Juan Molas et Hugo Tarbelli, ainsi que sous l’œil attentif d’Alexis Ducasse et de l’ancien matador Julien Lescarret. Une initiation captivante où les enfants, de tout âge, ont pu découvrir les codes et les gestes de cet art .

La journée a débuté par un encierro, traversant le parc dans une course effervescente avant d’aboutir dans les arènes, à la manière des grandes fêtes de Pampelune. Un moment de joie et de partage rendu possible grâce au soutien précieux de la Peña Taurine de Dax, du CTJA, des Jeunesses de l’Adour, des jeunes aficionados du sud ouest et de la Peña Alegria, ainsi que de partenaires privés engagés dans cette initiative.

Au cœur du ruedo dacquois, les ateliers animés par des professionnels ont permis aux jeunes d’apprendre les gestes essentiels de la tauromachie, dans une ambiance festive rythmée par la musique et les éclats de rire. En périphérie des arènes, des structures gonflables ont offert aux enfants des instants de détente et de jeu, complétant ainsi cette journée placée sous le signe du partage et de la tradition.

Une réussite qui en appelle d’autres, et qui inscrit Dax comme une ville toujours plus engagée dans la transmission de sa culture taurine aux nouvelles générations.

texte et photos Nicolas Couffignal

MADRID: HEUREUSEMENT QU’IL N’Y A PAS DE MAUVAIS CINQUIEME

Madrid, San Isidro 7°, Beau temps ( enfin ), Arènes pleines,
2 toros du Puerto de San Lorenzo ( 1 et 2 ), 2 toros de la Ventana du Puerto ( 4 et 6 ), 2 toros de Victoriano del Rio ( 3 et 5 ), pour :


JM MANZANARES, bleu nuit et or, silence et silence.


Fernando ADRIAN, bleu pâle et blanc, silence et vuelta très fêtée.

PABLO AGUADO, noir et or, silence et silence.

Sans doute pour commémorer le 105 ° anniversaire de la mort de Joselito el Gallo, une minute de silence à l’issue du paseo, Madrid avait décidé de réunir un cocktail de toros avec un cocktail de Toreros.
Quelle autre discipline artistique, culturelle ou sportive, commémore-t-elle la mort de l’une de ses étoiles plus de cent ans après la mort de celle-ci, et ceci chaque année avant une représentation ? Allez expliquer cela à un anti…
Quatre toros donc de la zone de Salamanque, deux toros de la zone de Madrid, avec un matador méditerranéen, Manzanares, un matador madrilène, Adrian, et un matador andalou, Aguado. Et bien ce fut le duo madrilène qui sauva l’après-midi, le cinquième toro de Victoriano del Rio
accouplé à Fernando Adrian, le seul couple de l’après-midi. Un toro brave bien piqué par Alberto Sandoval, un toro de 559 Kg, noir, de cinq ans, bien armé et surtout bien disposé à charger avec franchise et allégresse de sa corne droite, un peu moins de sa corne gauche, mais suffisamment pour permettre à Adrian de construire un travail complet, allant de moins à plus jusqu’à la fin, avec des séries de la droite donnant l’avantage au toro par des cites lointains et une conduite parfaite de la charge. Puis des naturelles données en se centrant firent rugir Madrid.

Un travail commencé à genoux au centre de la piste par une passe dans le dos très risquée et terminé par des Bernadinas du meilleur cru précédant une passe de poitrine et une trinchera de gala. Les areneros commençaient déjà à ouvrir la grande porte. Hélas, trois fois hélas, un pinchazo, une demi et trois descabellos transformèrent ce qui devait être l’apothéose en une descente aux enfers. Une vuelta très fêtée tout de même.

Avec Manzanares on n’est jamais déçu car depuis longtemps on n’attend rien, et on ne reçoit rien, donc tout va bien. On a le temps d’aller s’acheter de la boisson ou des friandises pendant qu’il fait semblant de toréer. Et pourtant le premier toro aurait bien voulu perdre une ou deux oreilles.
Avec Aguado on est souvent déçu car on attend beaucoup de lui, ses véroniques sévillanes onctueuses, son temple, sa toreria, mais c’est rare, très rare. Les toros ne l’ont pas servi cet après-midi, comme d’habitude, son premier cependant aurait pu, mais non, c’était le jour de Madrid, pas de Séville.
EXIR

Jerez: concours d’accoso y derribo

    En avant-première de la féria de Jerez à commencé ce matin le concours national de « faena de campo ».cette épreuve sportive au calendrier de la Fédération Équestre Espagnole est directement dérivée du travail des toros dans les élevages. Il s’agit, pour deux cavaliers armés de leur garrocha,de faire rouler au sol un bouvillon deux fois,en plein galop,dans un terrain plus petit qu’un terrain de football. 

      Ils sont plus d’une centaine de cavaliers vêtus du traje de campo à disputer ce concours sur le magnifique terrain, l’un des plus  eaux d’Espagne, du crtijo de Vicos de l’élevage militaire de chevaux, équivalent de nos haras nationaux.

       Le travail des rejonaores est inspiré de cet exercice et il est courant de voir plus de tauromachie que dans certaines corridas équestres.

JD

MADRID: Une belle carrosserie peut cacher un très mauvais moteur.

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Sixième corrida du cycle de la San isidro

Jeudi 15 Mai

21500 entrées

Au cartel : Paco UREÑA ovation et silence

         ,David GALVAN  silence et silence

              Alejandro CHICHARRO  qui confirmait l’alternative silence après avis et silence

6 toros de José Enrique FRAILE de VALDEFRESNO

Tout le monde était prêt à prouver sa bravoure, son courage, son aficion. Je ne sais pas si Alejandro CHICHARRO avait bien choisi la couleur de son traje …(jaune et or, il parait qu ça porte malheur) mais rien ne se déroula comme prévu.

Le temps était clément, il se mit à pleuvoir violemment au sixième, ce qui chassa les plus impatients

Les trois maestros étaient pleins de bonne volonté et d’envie de triompher et il ne se passa RIEN

Les meilleurs subalternes s’appliquèrent dans leur tâche, d’ailleurs Ivan Garcia et Fernando Sanchez saluèrent après avoir banderille le sixième (un certain YEGÜESERO)

Le tendido sept ne perdit jamais patience. Le public fut d’une patience incroyable.

Les six toros étaient magnifiquement présentés entre 575 et 650 Kg, armés comme des cuirassés, propres et luisants comme un carrosse.

Et que se passa t-il ?

RIEN.

J’aurais aimé vous dire…Mais NON. RIEN.

On peut être triste , Paco a eu  maintes occasions de nous prouver sa valeur et son courage, nous nous souvenons tous de cette terrible cornada qui lui fit perdre totalement son œil gauche. David Galvan est sans l’ombre d’un doute un torero de grand talent. Et surtout le jeune CHICHARRO a montré l’étendue de son talent et de son entrega tout au long de son parcours de novillero, ce n’est pas le jour de Madrid qu’il allait flancher.

Tous les trois sont venus buter sur le pire obstacle : un lot de toros manses , inconsistants, imprévisibles, décourageants!

Moralité : Une belle carrosserie peut cacher un très mauvais moteur.

Charles FIGINI

https://videos.toromedia.com/videos/embed/52b486cc-42f9-4d36-8e9c-54a08fa5ff3e

Madrid: oreille pour Palacio… et ennui pour le reste.

1è novillada, quasi lleno, 6 novillos d’Alcurucen, le 2è changé par un du même fer, le 3è par un Montealto. Bien présentés, les 2è et 3è à la limite du toro. Meilleur le 5è, les autres sans bravoure, décastés.

    . Sergio Sanchez (lavande et or): 1entière, silence; 1 pinchazo, demie, 1 descabello, silence

    . Aaron Palacio (bois de rose et or): 1 pinchazo, 1 entière, silence; 1 entière, 2 pinchazos, 1 oreille

    . Javier Zulueta (olive et azabache): demie, silence; 1 entière foudroyante, légers applaudissements.

Novillada d’ennui. sur les quatre premiers novillos, il n’y a pas grand chose à dire. Il a fallu attendre le 5è pour que débute la novillada. Aaron Palacio l’accueille a porta gayola; on sent son envie de briller. Le colorado mange sa muleta, répond aussi bien à gauche qu’à droite; les séries sont bien templées soulevant enfin l’acclamation du public. Le novillo finit bouche fermée, il n’a rien à voir avec ses frères.

Zulueta se retrouve sans option sur son premier qui tape à deux reprises dans les planches, montrant sa faiblesse par la suite. Sur son second, brindé à son mentor Luis de Pauloba, Zulueta arrive à tirer quelques belles passes malgré la faiblesse du novillo.

Sergio Sanchez nous impose une faena hachée à son premier. Son deuxième, très bien armé, embiste au capote, mais à la muleta la faena est sans reflets.

Les picadors n’ont pas relevé le niveau. Sur les 12 piques, deux seulement étaient bien posées. Gageons que le bétail du Conde de Mayalde relève le niveau de la prochaine novillada.

JJ Joaniquet

Fin de chapitre pour Hadrien Lucq

C’est sur Facebook que le novillero Hadrien Lucq « clôt un chapitre » de sa carrière de novillero. On l’avait vu pour la dernière fois à Mugron lors de la novillada non piquée pour ce qui sera sa seule course pour 2025. Une nouvelle étape va s’ouvrir dans sa vie, en espérant que les toros resteront une partie de celle-ci.

Nicolas Couffignal

David de Miranda Triomphe à la Maeztranza

Ce soir, tout Séville toréait dans la rue et jusque dans les casitas de la féria : La porte du Prince s’était enfin ouverte et pas pour une des figuras en tête de l’escalafon, mais un sans grade qui a quand même connu 25 contrats en 2024, mais dont on ne parlait que dans les cercles informés.

 CAYETANO , silence et applaudissements.

• ROCA Rey, silence et applaudissements.

• DAVID DE MIRANDA , oreille avec forte demande pour la deuxième et les deux oreilles.

Pourtant le lot de toros d’El Parralejo, du moins à la sortie des deux premiers, n’incitait pas à l’optimisme : d’une faiblesse insigne (le premier aurait du être changé, mais la présidence n’a pas su voir avant les banderilles qu’il était quasi intoréable en raison de ses multiples chutes). Cela s’est un peu amélioré ensuite, mais certainement pas pour le 4 et le 5 : Ni Cayetano pour ses adieux à Séville, ni Roca Rey n’ont bénéficié d’un sorteo un peu favorable.

Ce fut la chance de David de Miranda de tomber sur les deux seuls qui pouvaient être toréés mais son talent fut aussi de ne pas laisser passer cette chance.

Il s’était déjà signalé par un quite au premier toro de Roca Rey, en gaoneras, mais en repliant la cape derrière son dos et en citant à cuerpo limpio avant de la déployer pour canaliser l’embestida.

Inspirado, le 3 ème, un castano au frontal clair sort avec alegria et est le premier à répondre aux cites des banderilleros. Intelligemment, De Miranda le fait peu piquer et entame sa faena au centre, ce qui commence à être rare, par des naturelles. Le toro n’est pas très fort, avec une faiblesse du train arrière, mais il a du jus et rentre bien dans la muleta.

C’est une arrucina qui déclenchera la musique après 4 séries bien faites dont des naturelles de face à pieds joints. Une nouvelle série à droite sera très applaudie et suivie par un ensemble de Bernadinas de haut niveau en changeant le voyage du toro. S’ajoute à cette belle œuvre une épée dans le haut et foudroyante et le palco accorde la première oreille subissant une bronca pour ne pas avoir accordé la seconde.

Hojalatero qui sort en 6 ème position sera le meilleur du lot : il sera reçu au centre encore une fois par véroniques et peu piqué. Après les statuaires superbes qui entament la faena, rématées par passe du mépris et trincherilla la musique joue. L’embestida du toro reste vive et bien exploitée par David de Miranda en droitières sur 360 degrés à mi-hauteur :

il conserve tout son jus dans les séries suivantes. Une nouvelle arrucina conclut la série à droite suivante et dans les naturelles s’inscrit ce que j’appellerai, faute de connaitre son nom éventuel, une arrucina de la gauche que je n’avais jamais vue ! Suivent à nouveau des derechazos en rond et le taureau charge toujours ! L’estocade est entière contraire et foudroyante et la présidence n’hésite pas cette fois à sortir 2 mouchoirs qui ouvrent la Porte du Prince.

Malchanceux, Cayetano qui a touché les plus faibles, mais aussi Roca Rey, n’ont pu avoir que quelques beaux gestes épars. Triste despedida de Séville pour Cayetano qui a toréé un lot impossible avec beaucoup de dignité.

Andrés Roca Rey El Parralejo Séville 10 mai 2025 © Ferdinand De Marchi

De son côté Roca Rey a montré son savoir-faire, mais à Séville on aime les passes longues qui durent 3 ou 4 secondes et qui sont liées par-dessus le marché (dixit Zocato). Or Roca Rey est plus électrique et enchaîne avec force et rapidité ses muletazos, ce qui peut être très beau à voir mais ne correspond pas forcément au style de la plaza.

Son premier est sorti faiblard et il n’a rien pu faire. A son second, il entend la musique pour des séries liées des olés pour un pendule de la gauche, mais après pinchazo, l’estocade desprendida ne permet aucune récompense.

Grand moment en ce 10 mai à Séville, où les rues étaient pleines de sourires ce soir !

Jean Yves Blouin (texxte et photos ) et Ferdinand de Marchi photo

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