COMMUNIQUE DE PRESSE
EXPLICATIONS DU VETERINAIRE JEROME DERREY SUITE A LA PERTE D’ONGLONS CHEZ CERTAINS TOROS DE LA FERIA 2016
Pour tenter de comprendre les raisons de la perte des sabots de plusieurs toros de divers Ă©levages lors de la feria de PentecĂŽte 2016 Ă Vic-Fezensac, en tant que vĂ©tĂ©rinaire des arĂšnes de Vic, avec l’accord des dirigeants du CTV, et la collaboration gracieuse de l’Ecole Nationale VĂ©tĂ©rinaire de Toulouse, nous avons fait expertiser deux onglons et sabots dĂ©chaussĂ©s.
Des expertises similaires ont été réalisées dans une école vétérinaire espagnole.
Des analyses sur les aliments distribués et sur le sol des corrales ont aussi été effectuées.
L’analyse zootechnique et comportementale des toros prise en compte.
Les analyses effectuĂ©es dans l’urgence sont partielles et forcĂ©ment incomplĂštes pour conclure avec certitude.
Mais l’explication la plus probable est que l’ensemble de ces animaux Ă©taient atteints d’acidose latente due Ă une conduite alimentaire imparfaite, alimentation trop riche en glucides et protĂ©ines. Ration dont la composition est plus proche d’un aliment de croissance que d’une alimentation traditionnelle d’un bovin au campo. Cet excĂšs alimentaire provoque une inflammation chronique du tissu conjonctif podal et fragilise la jonction du sabot au pied.
De part l’observation au campo et dans les corrales des diffĂ©rents toros des 4 ganaderias concernĂ©es, il s’avĂšre que les toros ayant eu ce problĂšme sont les « dominants » de leurs groupes (ils mangent en premier et en abondance) et ont effectuĂ© des efforts plus importants de part leur caractĂšre.
Les efforts soutenus et violents de ces toros lors de la lidia, en particulier pendant le tercio de piques, pressions fortes et rotations, ont favorisé le désengrÚnement du sabot.
Il est par ailleurs peu probable que la macĂ©ration des pieds dans la boue des corrales provoquĂ©e par les pluies soit en cause. De nombreux bovins passent l’hiver dans ces conditions sans aucun prĂ©judice, que ce soient les toros camarguais ou nos bovins domestiques.
L’hypothĂšse infectieuse, par maladie gĂ©nĂ©rale ou contamination par le sol, est aussi Ă©cartĂ©e.
Ma conclusion est donc que la perte des sabots des toros de cette feria est essentiellement d’origine alimentaire agravĂ©e ou rĂ©vĂ©lĂ©e par des facteurs favorisants secondaires.
Des examens systĂ©matiques, PH ruminal et morphologie du rumen, pourraient permettre de confirmer avec certitude notre analyse. Nous rĂ©flĂ©chissons pour savoir comment nous pourrions les mettre en œuvre pour les annĂ©es futures.
JérÎme DERREY