Plaza de toros de Guijuelo (Salamanque). Samedi. Plus de trois quart d’entrĂ©e de l’aforo autorisĂ©. Première novillada piquĂ©e du Circuito de Castilla y LeĂłn.
Novillos de Garcigrande (2Âş) et Domingo Hernández (1Âş, 3Âş, 4Âş, 5Âş). Le premier, « Trallador » n°53, vuelta al ruedo Ă l’arrastre.
ANTONIO GRANDE, deux oreilles et une oreille.
MANUEL DIOSLEGUARDE, deux oreilles et une oreille.
JOSÉ MANUEL SERRANO, qui débutait avec les chevaux une oreille et palmas après avis
Après les forfaits de la « gira de la reconstrucion » (prĂ©vue sur Movistar) et de la corrida de Constantina (annoncĂ©e sur CMMTV), restait, pour meubler ce premier dimanche de confinement, l’opportunitĂ© de cette novillada de Gijuelo, la capitale du jambon, tĂ©lĂ©visĂ©e par Castilla y LeĂłn TelevisiĂłn CyLTV qui, dans sa zone, elle aussi, fait des efforts pour la tauromachie. Novillada solide et bien faite mais nĂ©anmoins très pauvre de tĂŞte, avec des armures inacceptables parfois, sans que personne ne s’en Ă©meuve.
Le Covid, les dures circonstances que nous traversons n’excusent rien. L’exigence et l’esprit de responsabilitĂ© devraient au contraire proscrire ces pratiques irresponsables et ce n’est pas en mettant la poussière sous le tapis que l’on contribuera Ă rendre la tauromachie attractive. Il y a très peu de spectacles cette annĂ©e, ils devraient ĂŞtre irrĂ©prochables dans leur prĂ©sentation. Il s’agit d’une responsabilitĂ© collective. Dans trop de spectacles tĂ©lĂ©visĂ©s, parfois subventionnĂ©s par les « communautĂ©s », sont sortis des toros « touchĂ©s » de manière grossière pour que l’on continue Ă se taire. C’est bien de faire mais il faut faire bien…
Ceci Ă©tant dit, le lot a, par ailleurs, donnĂ© un jeu intĂ©ressant, noble, avec de la transmission, permettant aux jeunes gens de s’exprimer; le premier novillo, supĂ©rieur aux autres, au troisième tiers surtout, a Ă©tĂ© justement honorĂ© pour son comportement: l’animal rĂ©pĂ©tait en humiliant avec de la classe.
Photo La Gacetta de Salamanca
Antonio Grande s’est distinguĂ© Ă la cape qu’il manie avec Ă©lĂ©gance et temple laissant entrevoir une vraie personnalitĂ© artistique. Plus classique Ă la muleta, il a nĂ©anmoins de la classe et un solide bagage technique qui lui a permis d’ĂŞtre Ă la hauteur du premier et de rĂ©soudre les difficultĂ©s de son second.
Photo la Gacetta de Salamanca
Beaucoup de maturitĂ© chez Manuel Diosleguarde, il l’a montrĂ© tout au long de la soirĂ©e. Ce savoir faire solide est mis au service d’une tauromachie sans fioriture inutile qui pèse sur l’adversaire avec efficacitĂ© mais aussi avec une certaine lĂ©gèretĂ©, plaisante au bout du compte. On ne s’ennuie pas lors de ses trasteos. Il manie l’Ă©pĂ©e avec officio c’est un atout dans son jeu. Il sera prĂ©sent au festival de Samadet le 20 dĂ©cembre lors du concours matinal, il y aura son mot Ă dire.
Enfin un ton en dessous, Juan Manuel Serrano qui faisait ses dĂ©buts avec les castoreños. De l’enthousiasme pourtant chez ce jeune homme qui eut son moment Ă la muleta face Ă son premier adversaire mais qui faillit Ă la mort et eut une dure cogida en portant le descabello au dernier de la soirĂ©e. Il revint secouĂ© et porta le coup fatal.
Pierre Vidal