Plaza de toros de Cinco Casas (Ciudad Real). Samedi. Corrida télévisée par CMMTV. Plein de covid 19.
6 toros de Guadajira, le cinquiĂšme “Locuno”, n° 32, vuelta al ruedo.
MIGUEL TENDERO, ovation et deux oreilles.
CALITA, oreillet et deux oreilles et la queue.
MARIO SOTOS, deux oreilles et deux oreilles.
Pluie, vent et public festif, fallait-il tĂ©lĂ©viser un spectacle de ce genre ? Cela n’a certes pas la solennitĂ© d’une tarde dans une grande arĂšne. Mais cette banda de musique approximative, cette prĂ©sidence peu sĂ©rieuse et ces arĂšnes ravagĂ©es par les bourrasques occupĂ©es par un public levant le coude avec entrain sont l’autre face de la tauromachie, celle que beaucoup ne connaissent guĂšre. C’est une rĂ©alitĂ©, le montrer a sa justification.
Le lot de Guadajira basto de présentation, court, ramassé sans cou a eu comportement violent plus que brave et le plus souvent manso allant à menos. Les quatriÚmes et cinquiÚmes furent les seuls potables, maniables; hors de propos la vuelta du cinquiÚme cependant.
Les toreros dans cette galĂšre ont montrĂ© beaucoup de pundonor, de sĂ©rieux et de dĂ©cision. Bravo Ă eux. Ils ont eu un vrai mĂ©rite et se sont comportĂ©s en professionnels. On se souvient de Miguel Tendero qui eut son moment comme novillero en France. On l’a retrouvĂ© sous son meilleur jour malgrĂ© l’adversitĂ©. Excellent Ă la cape Ă son second passage surtout, il a sut Ă©viter les piĂšges du premier brutal et sa seconde faena fut construite avec intelligence et beaucoup de volontĂ©. Il avait un doigt fracturĂ© et eut du mal Ă l’Ă©pĂ©e mais il fut largement rĂ©compensĂ© de ses bonnes intentions.
Franchement bien Calita face au cinquiĂšme. La qualitĂ© de son toreo, donnĂ© Ă la bonne hauteur, dans un juste tempo et surtout en se livrant un maximum aura cachĂ© la mĂ©diocritĂ© de l’adversaire. Des deux cĂŽtĂ©s, il sut lier de belles sĂ©ries, les meilleures de la tarde avec cette recherche esthĂ©tique particuliĂšre aux toreros mexicains. Final marginal, un poil pueblerino pour emporter le morceau. Il semblerait qu’il puisse faire mieux encore. Ce n’est pas une rĂ©vĂ©lation pour ceux qui suivent la la tauromachie mexicaine mais Calita qui a choisi l’Espagne (il vit chez me maestro JosĂ© Fuentes) est un nom Ă retenir car il peut rĂ©ussir dans ces situations Ă priori compromises comme on l’a vu.
Deux estocades sincĂšres, entiĂšres et sin puntilla de Mario Sotos, ce n’est pas rien mais c’est ce que l’on retiendra de mieux de la part de ce jeune homme courageux et solide techniquement mais un ton au dessous de ses deux compagnons, tout de mĂȘme.
Pierre Vidal