Plaza de toros de Burgos. Dernière de la féria. Plus de 3/4 d’entrée.

Toros de El Torero.

MORANTE DE LA PUEBLA, silence et deux oreilles.

DIEGO URDIALES, oreille et ovation.

JUAN ORTEGA, ovation et palmas après avis.

Mal présentée, peu défendue et surtout inégale, la corrida d’El Torero s’est montrée juste de force, manquant de classe et avec une pointe de genio qui a pu gêner les toreros. Le second a été le plus noble.

On fêtait les 25 ans d’alternative de Morante. Le géant de La Puebla qui n’avait pu briller devant l’anodin tambour major était pourtant décidé à triompher et il se lâcha face au quatrième, plus maniable. Sans atteindre les sommets, la faena, marquée de sa facture inimitable, connut de bons moments, de toreo profond, en naturelles surtout, qui plurent. Mais l’émotion fut à son comble quand, en fin de faena, après s’être retourné dos au toro avec une désinvolture rare chez lui, José Antonio se fit prendre très durement. Cogida sans dommage apparent malgré l’angoisse qu’elle causa. El de la Puebla revint rapidement pour un espadazo sin puntilla qui lui valut une double récompense: prix de son héroisme. Il montra ainsi de manière spectaculaire son extraordinaire entrega dans cette temporada et surtout il se souviendra de cet anniversaire mouvementé…

Bons moments de Diego Urdiales face au premier. Faena bien pensée, menée avec temple et qui s’est conclue par une entière desprendida qui ne l’a pas empêchée de toucher un trophée. Académisme froid, son travers, à son second passage qui ne porta pas sur le public festif du Colisée.

De l’envie aussi chez Juan Ortgea qui laissera des détails élégants: une manière plaisante de toréer sans toro par exemple en sortant de la tête de l’animal avec classe signe d’une recherche esthétique. Estoconazo au dernier de la tarde avec lequel il s’attarda excessivement.

Pierre Vidal

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