
Cinquante ans des arènes du Pesqué d’Orthez, dimanche matin. Novillada. 2/3 d’arène, chaleur suffocante.
4 novillos de Miura, deuxième, troisième et quatrième ovationnés à l’arrastre.
Juan Carlos Carballo: silence après avis et une oreille.
Solalito: vuelta et deux oreilles.
Prix du meilleur picador à Espartaco pour son tiers au second novillo.
Sobresaliente, Victor Manuel Rodado
Très bon lot de Miuras, très bien présentés, dans le type, longs, sérieux de tête. Le premier l’exception d’une journée formidable notamment pour la qualité de la présentation; le garbanzo negro. Les seconds , troisièmes et quatrièmes offrirent un jeu passionnant, solides sur leurs boulets, se livrant au cheval, puis se livrant avec noblesse mais sans mièvrerie par la suite. La prime ira au second noble qui transmettait. Le premier donc una alimana. Le troisième avec moins de transmission mais de la classe dans ses charges. Le quatrième plus exigeant.

Juan Carlos Carballo se débarrassa comme il put de son premier opposant. On ne lui en tint pas rigueur compte tenu de la malignité de l’animal. Il brilla lors de son second passage à la muleta dans des séries courtes mais instrumentées avec goût dans un bon tempo.

Un accrochage fit trembler les tendidos mail se reprit sans mollir. Faena élégante et profonde, avec de bons moments même si elle manqua de cohérence, conclue en deux temps qui lui permit de couper un trophée qui a son poids.

Très belle prestation de Solalito venu très concentré et désormais préparé avec talent par Luisito. Avec beaucoup d’assurance, le jeune homme brilla à la cape dans des quites allurés par chicuelinas très serrées notamment. Sa prestation aux banderilles déçut mais il bâtit son succès sur l’essentiel: c’est à dire la faena de muleta. A ses deux passages il construisit des travaux qui allèrent à mas, exécutés des deux bords, dans un rythme excellent, par le bas sans chercher des effets faciles. Le goût des choses bien faites, la rigueur, une technique déjà solide s’appuient chez Solal sur un vrai désir de réussir. C’était patent lors de cette rencontre essentielle pour lui. Son échec à la mort lui empêcha de couper un premier trophée mais la vuelta très fêtée l’avait montré: il a la côte avec le public, qualité essentielle car elle montre qu’il peut “fonctionner”. La suite renforça ce sentiment, Le Pesqué, parfois sur la réserve, soutint ses efforts face au quatrième de la matinale. Une bonne épée lui permit une sortie triomphale et son sourire en disait long sur son bonheur… Habemus torero! comme on le dit dans d’autres chapelles plus huppées. La valeur montante de la tauromachie française s’est nettement affirmée à Orthez ! Solal, le studieux, a passé la dure épreuve des Miuras avec mention et félicitations du jury.
Pierre Vidal
Photos Roland Costedoat