
Bilbao, mercredi quatrième de féria moins d’1/3 d’entrée.
Corrida de Domingo Hernandez dans l’ensemble bien présentée (545 à 619 kg) décastée et faible pour :
El JULI palmitas et salut
TALAVANTE deux oreilles et salut
RUFO salut et salut
A noter un public clairsemé: un tiers d’arène ou à peine plus… Ce coup ci Bilbao nous a gratifié de deux après-midi d’ennui au lieu d’une; les Domingo d’aujourd’hui ne valant guère mieux que les Garcigrande d’hier, à peine moins mansos mais tout aussi faibles et arrêtés, à l’exception du second dont Alexandro Talavante sut exploiter la noblesse avec une délicatesse d’infirmière.

Le premier “Méditeraneo” dut confondre le sable de Vista Alegre avec une plage le la costa del sol s’affalant sous le cheval à la première rencontre, la seconde fut symbolique. Curro Javier salua aux banderilles avant que Julian ne prenne la muleta pour une entame par doblones. Dès la deuxième série les passes s’enchaînent une à une impossible de lier vu la manque de caste de notre baigneur méditeranéen dont il se défit d’un julipié de gala suffisant. Quand à son second “Pecador” il devait bien porter tous les péchés d’Israel, dormant sur le peto, le Juli tenta bien d’en tirer quelque chose mais là aussi l’animal s’arretait entre chaque passe. Il essaya même les circulaires inversées mais la faiblesse de son adversaire ne lui permit même pas de terminer la seconde; ici encore un julipié, encore plus tombé que le précédent. Les efforts méritoires du torero lui valurent une pétition minoritaire qui se conclut par un salut.

Quant sortit “Anzuelo” bien présenté comme son prédécesseur, on espérait. Le tiers de pique se limitât à deux picotazos. Le quite de RUFO par trois véroniques templées, rématées d’une belle demie laissa entrevoir la noblesse de l’animal. Talavante saisit l’opportunité. Après avoir brindé au public il entame par doblones qui font agenouiller l’animal. Changement de rythme et de hauteur relevant la main et, sans peser, il met son toro en confiance et donne une faena de grande douceur sur les deux bords baissant la main peu à peu allongeant les passes. Anzuelo livra sa grande noblesse dans une faena à mas révélant une excellente corne gauche. Alejandro paracheva son oeuvre d’une estocade en marquant les temps entière qui fit dégringoler les deux oreilles. Talavante confirme ainsi ce que nous avions vu au Puerto, un torero revenu au mieux de son art.
Malheureusement avec son second au doux nom de “Vicario”, le vicaire, ne put absoudre les fautes du pécheur le précédant: nous sommes revenus dans les grands vices de la ganaderia un toro fuyard se couchant à la première pique, d’une noblesse fade, la faena terminée d’une estocade de trois quarts d’acier en place qui valurent à son auteur de saluer.

Tomas RUFO ne fut guère gâté par le sort il n’y avait qu’un Domingo Hernandez exploitable et ce ne fut pas pour lui qui nous avait tant régalé à Séville ou à Madrid . Deux toros insipides avec lesquels l’art se transforme vite en labeur. Pourtant il a tout tenté mais rien à faire devant un bloc de marbre quant on est torero et pas sculpteur il se défit proprement de ses deux adversaire et quitta Vista Alegre dépité pour sa présentation en Pays Basque.
En conclusion une fois de plus l’adage s’est vérifié sans toros pas de corridas, espérant que demain sera un autre jour ne serait-ce que pour motiver une aficion bilbaïnaise en passe de déserter ses arènes.
Jean Dupin