Samedi27 août, 8eme festejo des corridas générales de Bilbao.

Toros de Santiago Domecq, tous colorados.

Beau temps, un peu de vent.

1/8eme d’arène.

Antonio FERRERA : rouge et or.

José GARRIDO :crême et or.

Leo VALADEZ : obispo et or.

Antonio Ferrera Santiago Domecq Bilbao 27 août 2022 © Ferdinand De Marchi

Ferrera ouvre son capote vert bronze et turquoise en soie légère  pour recevoir son premier opposant, un beau mais faible toro de 540 kg, qui s’affalera  en recevant une paire de banderille posée certes avec décision mais de la à faire tomber ce beau garçon bien armé !

Personne ne demandera au maestro de banderiller, et ce dernier brinde au public, première tanda de naturelles pleines de toreria, musique  maestro ! et encore à gauche , peu de choses à droite.  L’estocade perpendiculaire n’agit que lorsque le matador retire l’épée… Puntilla mal donnée deux fois, petite pétition d’oreille, insuffisante pour le président Matias , mais vuelta méritée et fêtée.

Très armé ce second toro qu’Antonio Ferrera entraine  avec son capote au centre, puis bonne pique sous laquelle le toro pousse  fort et retourne de lui-même au peto. Pas de brindis.Toro dur que Ferrera soumet sur les deux côtés plus difficilement à gauche où il a une charge courte, aplomado.

Epée entière est longue d’effet , légèrement trasera  suffisante néanmoins  d’où Grand OVATION au tiers.

José Garrido Santiago Domecq Bilbao 27 août 2022 © Ferdinand De Marchi

Garrido sera tel qu’on le connait toujours, torero sérieux peu imaginatif  limité dans son répertoire  et fera sur ses deux toros le quasi identique trastéo. Son premier pousse fort au cheval, il est âgé de presque 6ans  et porte le nom de Combattant( Peleador) Leo Valadez donne un quite magique par 3 chicuelinas très serrées.

Pas de brindis, le vent fait voler la poussière sombre , et soulève la muleta. L’animal.a une bonne corne gauche et Garrido sait en profiter, il s’essaye à droite en allant chercher la corne opposé , et   se met donc le toro plus a disposition pour ensuite finir sur la droite, pinchazo, puis enfin une demie lame suffisante. Toro applaudi à l’arrastre. Garrido sort au tiers pour recevoir une ovation.

Le 5eme toro est un beau colorado très bien fait, très haut.

Quite par chicuelinas  par Garrido entre les deux piques auquel Leo Valadez, le bougre !, répond par un quite plus lent et alluré également par chicuelinas rématées en tournant .

Javien Ambel salue montera en main.Brindis au public, Garrido commence à genoux  puis série à droite modestement liée, le toro est noble on s’attendait à plus de ligazon, mais passe après passe cela ne fait pas une valse !

Ca dure, c’est sérieux mais pas génial du tout, le toro en a marre , il finit par tomber et les peones doivent le relever, on l’aura compris le final est longuet, l’épée est un affreux bajonazo. Bon toro applaudi ) l’arrastre, le matador  saluera  au tiers, oui, pourquoi pas…

Leo Valadez Santiago Domecq Bilbao 27 août 2022 © Ferdinand De Marchi

La merveille du Mexique était là ce soir et dans ce jeune torero tout est concentré : engagement sans faille, joie de toréer, science  et variété du registre, invention , adaptation à tous les adversaires.

On ne parlera pas de son dernier qu’il a fallu changer pour chutes répétées et du sobrero intoréable, de 646kgs.Haut , oui très haut la tête regardant dans le callejon, au galop haché lorsqu’il entre dans le capote du matador, il ne se laisse approcher qu’à mi-hauteur ce que fait Leo en début de faena, puis ce seront mille tentatives , jusqu’ à cette charge directe sur l’homme, de face  que le torero évite de justesse. Mais parlons du 3eme, colorado de 529kg et de 6ans bien sonnés( 08/16).

Le jeune maestro est magnifique au capote avec des gaoneras de valeur, puis une mise en suerte aux piques . Au sortir des deux piques reglementaires Leo Valadez nous offre un nouveau quite, celui là millimétré par zapopinas ultra serrées qui obligent le matador à se cambrer un maximum au passage du toro. On n’oublie jamais ,ni son armure ni son âge et c(est ce qui rend si beau le geste du matador.Brindis au public, on devine que cela va être grand, et ce le sera !

Le toro est aux planches  Leo se place au centre, le cite , l’animal ne démarre pas, Leo se rapproche et le torée merveilleusement avec autorité et douceur, il imprime à sa faena le rythme qui fait l’unité de cette faena complète , le public vibre, musique, Leo s’agenouille et délivre des manoletinas d’une audace folle .

Bonne épée, Enorme pétition pour l’oreille, et les deux serait mieux, de ce bon toro. On connaît le président Matias : quand ça lui plait vraiment il donne, en même temps que celle du public la seconde oreille, la sienne propre. Là il rentre le premier mouchoir, ce sera donc une seule, et c’est un peu dommage.

C’était la tarde du Mexique, on ne me reprochera pas mon enthousiasme, heureusement qu’on a le Pérou et le Mexique pour rajeunir le sang d’une tauromachie trop souvent académique, viva Mexico !

Antonio Ferrera : Vuelta et ovation.

José Garrido :Ovation et salut au tiers après avis.

Leo Valadez : Oreille et ovation.

Jean François NEVIERE