7eme festejo des corridas générales de Bilbao.

Vendredi 26 août, 6 toros du Puerto san Lorenzo( Juan J Fraile).

Morante de la Puebla : Tabac et blanc, bas blancs, chemise jaune cravate et ceinture vert foncé, gilet doré : le Kitch absolu.

Alejandro Talavante : Bleu marine et or.

Paco Ureña : lie de vin et or.

¾ d’arène.

Lot inégal, décasté, certains sortant vite de petites piques, ou tombant, dangereux le 3ème, meilleurs le 1er  deuxième et sixiéme.

Morante de la Puebla Puerto de San Lorenzo Bilbao 26 août 2022 © Ferdinand De Marchi

Morante  semble animé de bonnes intentions en entrant sur la piste pour son premier toro qu’il reçoit par véroniques, fait piquer correctement bien qu’un peu en arrière par Aurelio Cruz, donne à la muleta une bonne série à gauche puis insistera sur la corne droite en rematant par un grand pecho.

Une bonne épée, pas une merveille non plus, salut au tiers.

Pour le second un castaño haut large et œil de perdrix, le meilleur de ce qu’on en verra ce sont les deux piques d’Aurelio Cruz Rios,mais pour ce qui est de la faena on peut se la garder en rêve, Morante refuse de tenter quoi que ce soit, il fait la moue, abrège , une demie lame en place, le toro tombe, c’est tout.

Silence.

Alejandro Talavante Puerto de San Lorenzo Bilbao 26 août 2022 © Ferdinand De Marchi

Talavante hérite du second  du Puerto, Carcelero585 kg, de novembre 17, negro. Veronicas mains basses devant lui, le maestro prend la mesure de son adversaire, devine  sa faiblesse quand il le voit tomber au sortir des piques.

Il fait lentement le tour de la piste pour venir chercher l’animal avant la première ligne et lui offre trois belles statuaires pieds plantés dans le sable noir.  Tout à partir de là est beau, Talavante aimante le toro et le fait passer sans jamais que les cornes soient à moins de 10 cm de la muleta planchada, rien de chiffonné, lenteur élégance et pouvoir.Comment définir ce que nous a montré l’extremeño autrement que par  la classe et une lenteur rythmée.  Epée entière  lente d’effet et descabello .

Oreille

.Le 5eme sera l’exemple du toro qu’il ne faut pas avoir devant soi : on commence par croire à ses possibilités , on lui fait le cadeau superbe d’un pecho en changeant de main, on demande la musique on l’obtient, tout le monde croit  et espère en l’avenir et patatras, le toro s’arrête, ne veut plus rien comprendre aux invites du maestro. Une épée entière met fin à ce simulacre.

Toro sifflé à l’arrastre, Salut au tiers.

Paco Urena Puerto de San Lorenzo Bilbao é- aou© Ferdinand De Marchi

Paco Ureña, toujours aussi pathétique dans son allure, crispé mais décidé à en découdre va se payer le plus dangereux de la tarde et en faire les frais.

L’animal ne prend que eux picotazos, poursuit très vivement les banderilleros cherche manifestement à attraper ce qu’il pourra.

Ureña c’accroche , veut démontrer au public à qui il a brindé la mort de ce toro qu’il va en tirer le maximum, on sent de l’impatience , le matador oblige le bicho à humilier, densité du combat, danger qui rôde, mise en suerte, épée et cogida dans l’entre jambe, la corne n’est peut être pas rentrée, mais l’émotion est très forte, public conquis par l’engagement et le courage  du torero. L’épée entière a raison du Misterio  puisque tel était son nom, oreille et pétition de la seconde.

Le dernier dont on pouvait légitimenet se demander si  Ureña sortirait de l’infirmerie pour venir en assurer la lidia,nommé Campanero ,615 kg  avec un trapio imposant entre en piste. Il prend deux piques traseras peu appuyées, et Ureña  dès la fin du tertion de banderilles peu brillant va au centre et cite son toro pour trois statuaires , on aura et un remate plein de naturel.

On espère , on attend la suite :on voit boiter le torero, ira-t-il au bout de cette actuacion ? La faena est bien faite, pas un chef d’œuvre mais un travail appliqué et courageux.  On voit le matador grimacer de douleur sans aucun doute, et, avant d’estoquer l’animal d’une entière après les trois doblones de fin, il nous offre une tanda de grande allure par le bas, sur la corne gauche.

Soulagement et allégresse dans le public, pétition et , comme il n’a pas offert la deuxième oreille demandée tout à l’heure, le président Matias offre cette oreille- ci , qui n’était pas d’une absolue nécessité.

Talavante  , dans son style samouraï impassible  m’a enchanté, Morante m’a paru refaire du Morante, avec plus ou moins de bonne grâce et Ureña , pathos et courage a montré qu’il savait toréer les plus inconfortables des toros.

Morante :SALUT et SILENCE

Talavante : OREILLE et Salut au tiers

Ureña :OREILLE et OREILLE

Jean François NEVIERE