Sanlucar, dimanche “Coso del Pino”. Novillada piquée en général brave noble et encastée de CHAMACO très bien présentée (470 à 517 kg) d’armures intactes mais peut être un peu commode surtout le premier brocho vers le bas superbe le dernier abierto delantero, tous applaudis à l’arrastre, pour :

Eloy HILARIO (bleu nuit et palmier brodés or) une oreille et “palmitas de carino”

Jose Antonio VALENCIA (caramel et or) une oreille et deux oreilles et la queue symboliques.

El MELLI (blanc et or) deux oreilles et deux oreilles
Eloy Hilario était plein de bonnes intentions mais l’enfer en est dit on pavé et la descente aux enfers Eloy l’ a connue. Pas à son premier certes commode d’armure mais un peu chercheur sur la corne gauche après une vuelte de campana il prend une grosse pique trasera où il renverse la cavalerie; Eloy le banderille difficilement sauf la dernière paire. A la muleta le jeune homme semble emprunté il faut bien dire qu’il n’a pas toréé en public depuis trois ans et que cette occasion doit être la bonne. Après la première série il change de muleta en essaye une puis une autre enfin il enclanche des séries sur les deux mains sans pouvoir lier plus de deux passes puis d’une en une mais sa fena porte sur son public un pinchazo et une entière lui permettent d’obtenir un trophée. C’est au second que les choses se gâtent , certainement le plus compliqué du lot, un peu querencioso des le début. Une bonne entame de capote puis une pique dure par le réserviste à la porte du toril, un beau tercio de banderilles partagé avec ses compagnons et puis….plus rien un long calvaire: le toro s’arrête et les avis tombent un à un. Il y aurait pu y en avoir trois mais le président ne le voulait pas et le toro eut la bonne grace de s’agenouiller, quelques applaudissements de soutien au malheureux torero.
Jose Antonio Valencia reçut son premier, un magnifique CANTAOR de 461 kg par ce toreo fleuri des américains du sud vuelta de campana ici aussi avant la première pique dont le toro sort afaibli, Il a du mal à supporter les passes basses le jeune vénézuelien le toréé alors à mi-hauteur et donne de bonnes séries d’une sincérité absolue de face en particulier sur une très bonne corne gauche. La charge s’allonge et la main baisse peu a peu. pour conclure une série de manoletinas deux pinchazo et une entière delantera font tomber un trophée du palco. C’est alors que sort FANTASMON un novillo toro de 517 kilos un bolide qui se précipite sur la cavalerie des qu’il l’aperçoit mettant en difficulté la cuadrilla il se précipite sur le reserve ou il prend une nouvelle ration de pique qui semble à peine l’effleurer. EL MELLI lui offre un beau quite par tafalleras bien templées. Aux banderilles, Fantasmon qui n’a rien d’un fantôme poursuit jusqu’au planches et permet à Tomas Pierre de saluer. La bravoure n’est en rien entamée, la force y est, la noblesse et la caste ne demandent qu’a se révéler et c’est là qu’intervient l’art et le génie du petit vénézuelien qui à deviné le grand toro. Après avoir brindé à RUIZ MIGUEL, c’est à genoux au centre du ruedo qu’il l’accueille pour une série de derechazos liés et parfaitement templés Le grand BELMONTE disait: ” le temple c’est prendre un toro à cent à l’heure dans une passe et l’en faire sortir à un à l’heure”. Ce soir nous y avons touché. Que dire de ces séries d’une seule passe donnée en tournant sur place rematée d’un pecho à couper le souffle. Sur les deux mains Fantasmon se prête au jeu, On ne compte plus. La magie opére. Le grand bal du toro est ouvert et l’on ne sait s’il va s’arrêter, Nerva sonne et deux danseurs s’enlacent. Les mouchoirs fleurissent les gradins. Tout doucement, tout naturellement Fantasmon sauve sa vie, un indulto qui va soi, incontestable, deux oreilles et la queue symboliques et la joie une immense joie qui envahit les gradins on se congratule on est heureux d’être là.
Avec EL MELLI,revenons sur terre son premier HYPOCRITA porte bien son nom il prend une pique sans trop pousser, à la premiere série il s’offre une vuelta de capana. EL MELLI donne quelques séries des deux mains avec sincérité puis retombe dans ses travers tremendistes en fin de parcours quatre manoletinas et une épée foudroyante lui valent deux oreilles chaleureusement fêtées. Le dernier de la soirée un tio de 500 kilos armé corni-abierto, astifino, sort lui aussi comme un boulet de canon il ne laisse pas le temps de se faire mettre en suerte et est très mal piqué il faut dire que c’est un peu la panique dans les cuadrillas un banderillero se fait bousculer est c’est finalement avec un seul harpon qu’il arrive au troisième tiers pour une faena dont nous ne retiendrons que quelques détails en ne sachant pas toujours qui du toro ou du torero passe. un pinchazo et une entière trasera concluent le travail du MELLI. Il est à domicile et bien évidemment il y a une grosse pétition à noter l’intervention tapageuse et gesticulante particulièrement inconvenante de son peon pour exiger la seconde qui finit par tomber ce type de manœuvre gâche un peu la fête.
En conclusion une très bonne novillada, avec une grosse assistance, bien que celle ci soit télévisée par Canal Sur, la télévision Andalouse qui poursuit ainsi son oeuvre de promotion de la “fiesta nacional”, un bon point pour elle.
Jean Dupin
Photos Jesus Hernandez