
Trois raisons pour venir nombreux aux arènes d’Aire sur l’Adour ce samedi pour la corrida du cinquantenaire :
1-Le contexte. Nos ennemis nous regardent et malgré ce qu’on peut dire en interne, dans le milieu taurin, ils seront à l’attaque dès la rentrée parlementaire : le projet d’Aymeric Caron aurait trouvé sa niche parlementaire et serait présenté au cours de cette session, avec un nombre suffisant de députés pour le soutenir. Les Nîmois ne s’y trompent pas ils vont manifester lors de la féria des Vendanges. Il faut donc montrer notre intérêt, notre détermination, notre attachement à la tauromachie et défendre ainsi nos bases. Disons-le clairement la fin de la corrida en France c’est la mort programmé de la Course Landaise qui sera fatalement attaquée. Les cinquante ans de ces arènes Maurice Lauche (ce grand aficionado, personnage généreux) ça doit se fêter dignement.
2-Le cartel. On objectera qu’il n’y aura que quatre toros mais ce n’est pas une nouveauté. Ces formules à géométrie variable : quatre, cinq, six toros -voir plus- se multiplient et c’est une évolution positive. Ce n’est pas le nombre de toros qui qualifie un spectacle. Morenito de Aranda, il l’a montré à Bayonne, il y a quelques jours est un grand lidiador et il allie ce sens du combat à la classe et à l’élégance. Disons-le : il est sous-côté ; c’est là un mystère de plus du Milieu Taurin. Thomas Dufau aura un rendez-vous crucial. Il a connu de bonnes fortunes à Mont-de-Marsan puis à Villeneuve mais il est contesté sur ses terres par de nouveaux arrivants (c’est la loi du genre !), Dorian Canton surtout. Son CV est impressionnant : le meilleur de tous les toreros du sud-ouest. C’est un torero classique, élégant, profond. Il doit défendre son sceptre ce samedi. Il s’entraine d’ailleurs très sérieusement pour cette journée.
3- La ganaderia : Los Maños. C’est, on peut le dire, LA révélation ganadera de ces dernières années. Elle a débuté en France à Aire où elle avait obtenu un premier succès. Située à Luesia, au pied des Pyrénées, dans un décor somptueux, Los Maños (les Aragonais) ont débuté dans le scepticisme général avec l’encaste Santa Coloma. Sous la houlette de la famille Marcuellos ils ont procédé à une sélection impitoyable avec une base Pablo Mayoral et un apport Bucaré par la suite. Ce travail acharné obtient désormais des résultats sensationnels : on l’a vu à Parentis ou à Bayonne pour prendre des exemples récents –en novillada. Ils auront la vedette pour la grande féria de Saragosse puisqu’ ils sauteront en piste le grand jour : el dia del Pilar. Le toro de Los Maños est typique du Santa Coloma, petit, mobile, allant à màs, exigeant pour les toreros qui s’ils s’arriment suffisamment peuvent triompher.
Trois bonnes raisons pour se rendre à Aire. A samedi !
Pierre Vidal