
Séville, vendredi, première corrida de la San Miguel. Plus de ¾ d’arène.
Toros de hermanos GARCIA GIMENEZ le dernier d’OLGA GIMENEZ bien présentés en général parfaits les premier et dernier
pour :
Jose Antonio MORANTE DE LA PUEBLA de vert pomme et or (costume très classique pour une fois) salut et une oreille
Juan ORTEGA de sang de toro et or silence et silence
Tomas RUFO de tabac et or salut et silence.

Tout a presque bien commencé pour MORANTE son premier magnifique cornes largement ouverte surprend à la sortie mais, très vite il apparait distrait et difficile à fixer Le cigarero parvient à le prendre dans les plis de son capote et s’en suit une série de véroniques comme seuls savent les broder les grands artistes sévillans. Dans son quite ORTEA ne donnera qu’une pâle réplique. Apres tout se gâte deux séries à droite et puis plus rien, un pétard mouillé. Un pinchazo et un pinchazo profond envoient l’animal ad patres. Salut et ovation pour l’artiste.
En quatrième sort un beau toro très vite protesté par une partie du public puis par quasiment toute la Maestranza, seul MORANTE parait confiant il fait de la main un petit signe pour calmer le consistoire et aussi ses peons, rien n’y fait, les sifflets redoublent lorsqu’entrent les picadors Jose Antonio est serein. L’animal prend deux bonnes piques en poussant, les protestations perdurent pourtant pendant le deuxième tiers. MORANTE prend la muléta. L’entame à deux mains au fil des planches très classique permet de prendre la mesure. Le public se calme et dans deux séries droitière le toro apprend par-ci par-là un muletazo ou autre nous laisse à penser que nous aurons au moins vu quelques détails le toro parait un peu arrêté. A gauche Morante cisèle un ou deux diamants de sa façon. C’est alors que reprenant la main droite il ouvre les mines du roi Salomon, avalanches de pierreries et perles fines montées en parures dignes des mille et une nuit, une faena pour l’histoire diront certains, temple magnifique, œuvre d’art impérissable Séville est debout et rugit de plaisir. Exposant comme un novillero, de face, dans les cornes MORANTE cisèle pour un final époustouflant. Hélas trois fois hélas les aciers le priveront d’un succès majeur, deux pinchazos et une entière parfaite lui permettront de couper une oreille. La double vuelta fut brûlante digne de Carmen dans les plus chaudes heures sévillanes.
Que dire après du travail de Juan ORTEGA sinon qu’il a touché les plus mauvais du lot insipides et sans saveur qu’il toréa du mieux qu’il put deux faenas plutôt ennuyeuses et sans intérêt, on le reverra un autre jour avec des toros qui l’inspirent davantage.

Tomas RUFO pour sa part toucha un intéressant troisième qui’ il voulut faire durer et c’est là son tort. Tout avait bien commencé déclenchant la musique pour la première fois de l’après-midi avant la fin de sa première série droitière. Toréant de loin le toro répond bien des deux mains le public le suit vinrent alors les séries de trop. La lumière s’éteint brutalement pénurie de charge sinon d’électricité le toro se réfugie aux planches et malgré l’entêtement du jeune torero il n’y a plus rien la mort et longue et difficile. Cependant RUFO est appelé à saluer il a certainement perdu bêtement une oreille.
De son dernier rien à dire, Il avait tout dans le paraitre et rien dans l’être on retiendra peut être la première série à droite conclue d’un beau trincherazo et puis le néant une entière délivre l’assistance.
Première de SEVILLE avec le MORANTE nouveau on a hâte de le revoir simanche mais là c’est une autre histoire.
Jean Dupin