Mois : septembre 2022 Page 3 sur 14

Festejos du lundi

AbarĂĄn (Murcia) 3/4 d’arĂšne-toros de La Palmosilla:

Paco Ureña, silence et deux oreilles

Emilio de Justo, oreille pétition de la seconde et deux oreilles

TomĂĄs Rufo, oreille et deux oreilles et la queue

Plaza de toros de Arnedo Arena (La Rioja).- Premier festejo del Certamen El Zapato de Oro 2022. Un quart d’arĂšne;

Novillos de Hdros. de José Cebada Gago

Villita, silence et silence

Álvaro Burdiel, ovation et saluts et vuelta

Cristian Parejo, vuelta et oreille.

Tamames (Salamanca). Lleno.

Novillos de El Pilar, le sixiĂšme ‘Bilano’, nÂș 62, vuelta al ruedo.

 Jorge Martínez, oreille et ovation; 

Ismael Martín, ovation et deux oreilles; 

JesĂșs de la Calzada, oreille et deux oreilles.

Fiesta campera du Club Taurin Marc Serrano

Le CT Marc Serrano organise une fiesta Campera le 23 octobre 2022. Afin de prĂ©parer le festival taurin de MĂ©janes. Marc combattra un toro des frĂšres Tardieu. Programme complet sur l’affiche jointe.”

Marco Sikora: “A Saint-Sever je vais prĂ©senter tout mon amour pour la tauromachie”.

Vernissage vendredi soir de l’exposition de peinture de la Semaine taurine Culturelle de Saint-Sever un programme trĂšs fourni sur lequelle nous aurons l’occasion de revenir et qui se terminera par un festival taurin suivi d’une novillada sans picador. Parmi les peintres prĂ©sentĂ©s aux Jacobins Marco Sikora qui construit en silence une Ɠuvre singuliĂšre et profonde avec pour cadre essentiel, mais pas exclusif, la tauromachie.

Nous avons rencontrĂ© Marco Sikora Ă  quelques encablures du Guggenheim, un jour de « Semana Grande Â» de Bilbao. Il y avait chez lui ce sourire amical qu’il arbore en voyant un ami mais aussi ce regard distanciĂ© qu’il porte sur le monde en permanence. Pour Marco l’exposition de saint-Sever est importante car il se remet doucement de durs ennuis de santĂ©.

-Je vais prĂ©senter tout mon amour pour la tauromachie. Notamment pour Juan JosĂ© Padilla que j’adore. Ma technique c’est de l’huile sur toile, ou de l’huile sur bois. Il y a treize Ɠuvres dont une qui n’est pas directement consacrĂ©e Ă  la tauromachie et qui reprĂ©sente Sainte Sara car Sainte Sara m’accompagne tout le temps


-Tu habites Vichy, une rĂ©gion non taurine -bien qu’elle ait Ă©tĂ© jusque dans les annĂ©es 80-, pourquoi cet amour la tauromachie ? Cette source d’inspiration ?

-J’ai vĂ©cu dans le sud, sur Chateaurenard, J’ai tout de suite eu la passion des toros : de la course camarguaise et de la corrida. Le premier dĂ©clic que j’ai eu c’est Chamaco. Je me rappelle toujours d’une matinĂ©e inoubliable Ă  Arles dans les annĂ©es quatre-vingt : on Ă©tait des milliers Ă  remplir l’amphithéùtre, le matin, pour une de ses derniĂšres novilladas. C’était fabuleux et ensuite je n’ai jamais arrĂȘtĂ©.

-Qu’est-ce qui te plait chez un torero ? Qu’est-ce qui t’attire ? Qu’est ce qui te motive ?

-Tout me motive, en rĂ©alitĂ©. Rentrer dans une arĂšne mĂȘme si elle est vide ça me plaĂźt, ça me donne des frissons. Quand elles sont pleines et que tout le monde agite le pañuelo, j’adore, ça me donne des frissons aussi. Quand je vois les faenas des toreros j’adore
 Et tous ces gens qui dĂ©fient la mort j’adore


-Mais pourquoi cette fascination pour Padilla ?

-Parce que Padilla c’est je ne sais combien de cornadas ; il a perdu jmais son Ɠil et il n’a jamais arrĂȘtĂ©, il n’a jamais renoncĂ©, il garde cette passion : travailler pour arriver. Un homme exceptionnel, un homme trĂšs gentil qui a d’ailleurs une toile de moi en remerciement il m’avait consacrĂ© un entraĂźnement privĂ© Ă  Sanlucar de Barameda : il a fait sortir tout le monde un matin et nous sommes restĂ©s ma femme et moi avec Membru son pĂ©on. Il y tenait ! On Ă©tait que quatre et il a fait son entrainement pendant une heure


-Dans le monde taurin y-a-t’il un lieu de prĂ©dilection pour toi ?

-Evidemment : Sanlucar. Sans aucune hĂ©sitation parce que lĂ -bas, ils ont la passion des toros jusqu’au bout.

-A Vichy, comment nourrir ta passion ?

-Ma passion Ă  Vichy je la nourris facilement : j’ai des amis qui aiment beaucoup les toros, qui regardent les corridas tĂ©lĂ©visĂ©es. Je fais partie aussi de la « peña des volcans Â» Ă  Clermont-Ferrand oĂč il y a deux peñas et nous avons des rĂ©unions mensuelles. Donc je ne suis pas si Ă©loignĂ© que ça
 avec la tĂ©lĂ©vision, plaza toros ou Canal Sur, je vois des corridas toutes les semaines.

-C’est une des premiĂšres fois que tu vas exposer dans le cadre du milieu taurin, ton travail n’est pas forcĂ©ment destinĂ© Ă  ce public


-J’ai dĂ©jĂ  exposĂ© des toros Ă  Arles dans les annĂ©es quatre-vingt, dans certaines fĂ©rias ça m’est arrivĂ©, Ă  Cavaillon et mĂȘme en Haute-Loire Ă  La Chaise Dieux. En gĂ©nĂ©ral ç’est trĂšs bien reçu aujourd’hui ça le serait peut-ĂȘtre moins par un public non aficionado.

-Comment vois-tu l’avenir de la tauromachie ?

-L’avenir de la tauromachie ? LĂ  par contre il me faut du Lysanxia [un anxiolytique (ndlr)]  parce que ça craint, ça craint vraiment. J’ai l’impression, sans faire de politique, que devant une AssemblĂ©e Nationale chaotique, on peut se rĂ©veiller un matin du mois de novembre ou du mois de dĂ©cembre dans une situation semblable Ă  ce qui est arrivĂ© Ă  la Monumental de Mexico : on dira on a plus le droit d’y aller c’est fermĂ©. Ca aura Ă©tĂ© votĂ©.

-Tu vas faire une dĂ©pression, alors ?

Quelques rires dans l’assistance mais la rĂ©ponse de Marco est triste et sĂ©rieuse :

-Peut-ĂȘtre, peut-ĂȘtre
 j’en serai malade c’est sĂ»r. C’est sĂ»r.   

Itw Pierre Vidal

   

“Puerta del Principe Sevilla” Marco Sikora

JEREZ DE LA FRONTERA : ouverture de la temporada 2022-2023 des “MANANAS DE TOREO DE SALON”

Rendez-vous incontournable de la plus pure aficion jerezana les mañanas substituent depuis quatre ans Ă  la fermeture par dĂ©cision politique de la plus ancienne Ă©cole de tauromachie d’Andalousie. Cette activitĂ© de toreo de salon a dĂ©butĂ© au parc Hontoria Ă  l’initiative de quelques aficionados practicos elle a accueilli les cadres et Ă©lĂšves e l’Ă©cole taurine sous l’Ă©gide de la Fondation CULTURA TAURINA  et tous les samedis Ă  midi nous nous retrouvons pour pratiquer. Depuis deux ans le Maestro LUIS PARRA “JEREZANO” partage son savoir aux jeunes et moins jeunes avec une Ă©gale patience et gentillesse.

Le maestro Luis Parra avec les plus jeunes.


Depuis la fin de la saison derniĂšre le rendez-vous est fixĂ© devant les portes fermĂ©es de l’ancienne Ă©cole, un acte de revendication toute symbolique : nous sommes Ă  la rue. Tout le matĂ©riel de l’Ă©cole est gratuitement mis Ă  la disposition des participants pour pratiquer. Comment ne pa citer le dĂ©vouement sans faille de Rafael VALENZUELA prĂ©sident de la Fondation et de tous les cadres de l’Ă©cole qui se dĂ©vouent sans compter pour transporter et installer ces ateliers.

La qualitĂ© de l’accueuil est extraordinaire. tout nouvel arrivant est pris en charge et se retrouve avec une muleta ou un capote en main et quelqu’un pour lui apprendre Ă  les manier avec toute la gentillesse et la bonne humeur qui caractĂ©rise les jerezanos. “Je ne veux pas faire de vous des toreros  mais seulement de bons aficionados” m’expliquait il a peu maestro Luis PARA. Tout aficionado français de passage Ă  JEREZ devrait y venir rencontrer ces aficionados andalous et partager avec eux cette passion en toute authenticitĂ©.

Jean Dupin

Autres festejos de ce dimanche

ArĂšnes de Talavera de la Reina ( TolĂšde) . Corrida pour les FĂȘtes de San Mateo. Plein de ‘Pas de billets’.

Taureaux Juan Pedro Domecq , bien prĂ©sentĂ©s, sĂ©rieux, bien faits et bon jeu dans l’ensemble. Le quatriĂšme, nommĂ© ‘Saltamontes’, le numĂ©ro 254, qui a obtenu le tour de ruedo et s’est mĂȘme vu demander un indulto.

EL JULI , oreille avec demande de la seconde et deux oreilles et queue ;

JOSÉ MARÍA MANZANARES , deux oreilles et ovation

TOMÁS RUFO , oreille et deux oreilles.

Almadén (Ciudad Real)
Toros de Julio de la Puerta, le second vuelta al ruedo.

Oliva Soto, oreille et vuelta al ruedo;

EsaĂș FernĂĄndez, deux oreilles et deux oreilles;
Cristian Escribano, ovation et blessure.

BlessĂ© au genoux lors de la lidia du troisiĂšme Cristian Escribano n’a pas pu tuer le sixiĂšme et il a Ă©tĂ© conduit Ă  l’infirmerie.

NOVILLADAS AVEC PICADORS
AlgemesĂ­ (Valence)
Novillos de Cebada Gago. Le quatriùme , ‘Peluquero’ vuelta al ruedo en el arrastre.

José Antonio Lavado, silence aprÚs avis aux deux

JoĂŁo D Alva, silence aprĂšs deux avis et deux oreilles.

Moralzarzal (Madrid)
Novillos de Villanueva (1Âș) et Los Lastrones.

Valentín Hoyos, silence et silence aprÚs avis et silence a celui tué pour Garibay.
David LĂłpez, silence et silence aprĂšs avis

JuliĂĄn Garibay, vuelta et blessure.

Parte médical:
‘Blessure par corne de taureau enroulĂ©e dans le Triangle de Scarpa avec quatre trajectoires ; une, en haut et en dedans, au-dessus du ligament inguinal, d’environ 20 centimĂštres de long qui dĂ©chire le muscle oblique abdominal, sans lĂ©sion intrapĂ©ritonĂ©ale apparente ; une autre, en haut et en dehors d’environ 15 centimĂštres qui atteint l’Ă©pine iliaque antĂ©ro-supĂ©rieure ; une autre d’environ 20 cm. qui atteint transversalement la face externe de la cuisse, touchant le muscle latĂ©ral et le tenseur du fascia lata ; un autre vers le bas et Ă  l’intĂ©rieur d’environ 25 centimĂštres qui sectionne le muscle couturier et dĂ©chire le muscle crural. HĂ©morragie veineuse due Ă  la dĂ©chirure de plusieurs collatĂ©raux musculaires et Ă  une contusion thoracique.”

Blessure de caractĂšre muy grave.

Docteur Crespo

REJONEO

Pozoblanco (CĂłrdoba)

Toros de La Castilleja.

Leonardo HernĂĄndez, silence et oreille;

Lea Vicens, ovation et oreille

Guillermo Hermoso de Mendoza, oreille et oreille.

Madrid, le toro de “La Palmosilla” emporte le concours

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid).-Un tiers d’entrĂ©e.Corrida concours

Toros de Juan Luis Fraile y Martín, Fermín Bohórquez, Pallarés, José Escolar Gil, La Palmosilla et Toros de Sobral (antes Hdras. de Bohórquez.

Javier Castaño, silence pitos al toro et pitos

Rubén Pinar, saluts au tiers et silence

GĂłmez del Pilar, saluts au tiers et silence.

Les Prix:

“Brasero”, de La Palmosilla, toro le plus brave

Francisco Ponz “Puchano”, meilleur picador

Meilleur lidiador, désert.

Final en demie teinte pour la San Miguel 2022



 La Real Maestranza de Seville Ă©tait quasi comble dimanche pour cette derniĂšre corrida du cycle sĂ©villan.

Toros bien présentés de Juan Pedro DOMECQ décastés pour la plus part faibles les deux seuls qui ont rématé aux planches se sont retrouvés avec une corne escobillée.

Pour :

 Jose Antonio MORANTE DE LA PUEBLA de granat et or : silence et silence Au passage le mĂȘme costume que pour le dimanche de la rĂ©surrection avec les mĂȘmes toros pour le mĂȘme score.

Gines MARIN de bleu nuit et or : une oreille et silence

Pablo AGUADO , de sang de toro et or : une oreille et silence.


Si la soirĂ©e fut en demie teinte c’est bien Ă©videment par la faute d’un bĂ©tail faible et dĂ©castĂ© auquel Ă  part quelques rares exception, Juan Pedro nous a habituĂ© cette temporada. Les seconds et troisiĂšmes ont un peu mieux servi grĂące Ă  leur fond de noblesse.


Morante touche les deux plus mauvais du lot: le premier s’escobille la corne droite sur le burladero des toreros et cet effort est le dernier qu’il consent, il fait deux gĂ©nuflexions avant mĂȘme de rencontrer le cheval sous lequel il s’affale. Le chouchou de SĂ©ville ne prend pas l’Ă©pĂ©e de mort en sortant du callejon mais je pense qu’il en avait fort envie. Il ne retarde que de deux minutes le temps de dĂ©montrer que son toro, totalement arrĂȘtĂ© et derrotant sur place est intorĂ©able. Il s’en dĂ©barrasse “vite fait mal fait” d’un bajonazo que personne ne songe Ă  lui reprocher. Sifflets copieux au toro.
Son second ne vaut pas tripette fuyant les capes il n’a d’yeux que pour la porte du toril, alors nous nous contenterons de dĂ©tail une trĂšs belle mise en suerte rematĂ©e d’une mĂ©dia a la premiĂšre pique, du toreo Ă  l’ancienne pour la seconde Ă  une main cape Ă  l’Ă©paule. A la muleta Morante essaye un peu du moins, il a ciselĂ© une Ɠuvre d’art vendredi, aujourd’hui c’est bon : deux essais de tanda Ă  droite, un essai de naturelle “et je vous le dit mesdames messieurs il n’y a rien Ă  faire” exprime sa mimique.  Il n’y a tellement rien Ă  faire qu’il dĂ©coupe une cĂŽtelette avec un bajonazo plus que bas sortant sur le cĂŽtĂ©, le descabello est lui trĂšs efficace. Au revoir ! Merci ! Circulez ! il n’y a plus rien Ă  voir, le gĂ©nie est une chose si rare qu’il se distribue avec parcimonie. MORANTE aura fait trois petits tours et s’en va. En fait il a fait six paseos Ă  SEVILLE cette annĂ©e battant le record de Curro Romero… Il risque de tenir longtemps.


Gines MARIN accueille son premier par une belle sĂ©rie de vĂ©roniques conclues d’une demie et d’une serpentine. Le toro met bien la tĂȘte il s’agit de le conserver le tercio de piques mĂȘme  symbolique. AGUADO rĂ©alise un beau quite par chicuelinas. A la muleta, l’extremeño natif de Jerez, mĂšne son toro vers le centre terminant par un festival de molinetes et trincheras des deux cĂŽtes. « FANTASIA Â» est certes un peu faible mais dĂ©borde de noblesse: il faut lui donner de l’air et de la distance ce que fait trĂšs intelligemment Gines lui servant une bonne faena des deux bords, des passes longues et templĂ©es. Une demie en place lui permet de couper une oreille. Son second dĂ©castĂ©, digne frĂšre des opposants de MORANTE ne lui permet rien : totalement dĂ©composĂ©, le toro finit par tomber aprĂšs un mete y saca, un pinchazo et une demie lame.



Pablo AGUADO  touche en premier lieu un dĂ©nommĂ© Tulipan de 564 kg qui s’Ă©clate une corne contre le burladero et s’offre une vuelta de campana. Deux piques lĂ©gĂšres lui suffisent. A la muleta AGUADO lui sert des sĂ©ries courtes et suaves qui s’accordent bien Ă  sa noble faiblesse. A droite d’abord puis Ă  gauche le toro passe avec lenteur les naturelles s’enchainent avec tout le temple dont le sĂ©villan est maĂźtre. Aguado  reprend la main droite et la aussi passes comme au ralenti, pechos que l’on croit infinis, douceur de toreo, toute la tauromachie sĂ©villane. Retour Ă  gauche pour une sĂ©rie encore plus lente s’il se peut rematĂ©e d’un tincherazo superbe. A l’Ă©pĂ©e le rincon d’ORDONEZ fait encore merveille et permet Ă  AGUADO de rejoindre auscore Gines MARIN. Et nous en resterons lĂ  son second est aussi mauvais que celui de son camarade il pourtant mais rien Ă  faire on ne remue pas un bloc de pierre trois quart en arriĂšre font disparaitre le problĂšme.


Voilà cette San Miguel terminée sans triomphe majeur, chaque jour un petit quelque chose juste pour donner envie de revenir. Le prochain rendez-vous de La Real Maestranza sera le douze octobre pour le festival de bienfaisance de fin de temporada , pas de doutes nous y serons.

Jean Dupin

Le sociologue Jean Viard sur France info: “monte en France une culture de l’interdit”

photo Le ProgrĂšs

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/question-de-societe/jean-viard-la-corrida-est-une-pratique-populaire-qui-disparaitra-sans-doute-d-elle-meme_5354590.html#xtor=CS2-765-%5Bautres%5D-

Le sociologue et Ă©crivain Jean Viard, directeur de recherche au CNRS, estime qu’il ne sert Ă  rien d’interdire une pratique comme la corrida, ancrĂ©e dans une culture populaire, et qui finira sans doute par s’Ă©teindre d’elle-mĂȘme. Article rĂ©digĂ© par

Jules de Kiss

Radio France

PubliĂ© le 25/09/2022 11:19Mis Ă  jour le 25/09/2022 16:02

 Temps de lecture : 2 min.

Le dĂ©bat sur la corrida entre au Parlement avec une proposition de loi dĂ©posĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e nationale par des dĂ©putĂ©s La France Insoumise. L’occasion de s’interroger sur le sens de cette pratique. 

franceinfo : Est-il temps d’interdire la corrida en France ?

Jean Viard : La corrida, c’est surtout dans certaines rĂ©gions une grande pratique populaire. Je ne suis pas allĂ© souvent Ă  des corridas, la premiĂšre fois, c’Ă©tait quand mĂȘme une Ă©motion Ă©norme, mĂȘme si je trouve ça un peu difficile. Je tenais Ă  voir, pour comprendre. La corrida fait profondĂ©ment partie de la culture locale, comme la chasse.

Bien sĂ»r, le monde avance et change, il y a de moins en moins de chasseurs. Ici, c’est la mĂȘme problĂ©matique : la mise en scĂšne de la mort de l’animal par l’homme, que ce soit le lapin qu’on tire et qu’on achĂšve ou que ce soit le taureau. Tout cela reste trĂšs mal acceptĂ© par des populations urbaines qui, au fond, n’ont jamais vu tuer un poulet.

Le rapport Ă  la mort est une vraie question : le fait de jouer avec un animal qui va mourir pose un problĂšme Ă©thique. Et puis il y a le fait que, de plus en plus, on se considĂšre comme un animal parmi les autres, autrement dit la souffrance de l’animal est notre souffrance. On a des dizaines de millions de chats et de chiens, d’animaux domestiques. L’animal rentre dans le quotidien, dans l’intime, dans la maison. Alors forcĂ©ment, ces scĂšnes de violence font mal.

Et pourtant, vous le dites, la corrida est populaire ?

Je suis un grand dĂ©fenseur des cultures populaires. Quand elles s’Ă©teignent petit Ă  petit, peut-ĂȘtre faut-il les pousser un peu Ă  s’Ă©teindre. Par exemple, on a arrĂȘtĂ© la guillotine en place de GrĂšve, qui Ă©tait pourtant extrĂȘmement populaire, c’Ă©tait un grand spectacle, il y avait une foule extraordinaire. D’un autre cĂŽtĂ©, il faut rester prudent : les milieux populaires ruraux peuvent se sentir rejetĂ©s et avoir toujours l’impression qu’on n’est plus chez nous.

Si on enlĂšve ma culture, si on enlĂšve la chasse, moi, mon chien, on remplace ma culture par une autre culture. Je crois que les gens des villes doivent ĂȘtre trĂšs attentifs, et Ă©viter cette espĂšce de boboĂŻsation destructrice des cultures populaires, que l’on doit sĂ»rement aider Ă  s’effilocher : on modifie les rĂšglements, on resserre un peu, on diminue les jours de pratique. La corrida finira par disparaĂźtre toute seule, mais sans doute faudra-t-il une ou deux gĂ©nĂ©rations.

Pour en revenir Ă  la dimension plus politique, qu’est-ce qui se joue?

Ce ne sont pas les mĂȘmes milieux sociaux, ni la mĂȘme gĂ©ographie Ă©lectorale, selon les partis. Quand vous regardez la Nupes, sa gĂ©ographie Ă©lectorale est trĂšs urbaine et pĂ©riurbaine : je n’ai pas vu de corrida au centre de Paris ! Cela semble logique que la France Insoumise soit contre la corrida. Sinon, monte en France une culture de l’interdit : on interdit les piscines pour des questions d’hygiĂšne privĂ©e, on veut interdire les corridas, etc. Le monde qu’on doit reconstruire est un monde dĂ©carbonĂ© vers lequel on avance tous ensemble. Cela ne sert Ă  rien de vouloir tout interdire. J’ai l’impression que certains veulent rejouer 1917 en oubliant oĂč ça nous a menĂ©s. Il faut faire trĂšs attention. ArrĂȘtons les ayatollahs de tribunes.

Brocas: oreille pour Solalito

BrocaslesForges, samedi novillada mixte. Moins d’un quart d’arĂšne.

2 novillos de Turquay correctement présentés, faibles et 2 novillos de Blohorn avec plus de trapio, plus encastés et 2 erales de Malabat petits, noble et faible le premier, plus exigeant le second.

Alejandro Mora: silence avec avis, oreille

Photo Vuelta a los toros

Solalito: salut avec avis, oreille avec avis

Juanito: vuelta avec avis, silence avec avis

Rafaelillo absent à Peñascosa

Photo B; Caritey (archives)


AprĂšs la violente voltereta subie ce samedi par Rafaelillo Ă  Consuegra, par son premier taureau d’AlcurrucĂ©n, vivant quelques moments dramatiques, le torero du Barrio del Carmen a renoncĂ© au festival, aujourd’hui, dimanche, qu’il avait prĂ©vu de combattre Ă  Peñascosa (Albacete). Rafaelillo a passĂ© une nuit avec de fortes douleurs Ă  la poitrine et s’est rendu Ă  l’hĂŽpital pour effectuer une Ă©tude radiologique et ĂȘtre soignĂ© par des mĂ©decins.

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