100 jeunes de villes et villages de tradition taurine, de l’Union Jeunesse Taurine Française, Union des Jeunes de Provence et du Languedoc et Collectif « Touche pas Ă mes passions », s’opposent Ă la proposition de loi d’Aymeric Caron qui vise Ă interdire les courses de taureaux et appellent les dĂ©putĂ©s Ă voter contre, au nom de la dĂ©fense des traditions.
Voici leur tribune : « Nous, jeunesse taurine du Sud de la France,
AttachĂ©s aux valeurs de la RĂ©publique Française de LibertĂ©, dâĂgalitĂ© et de FraternitĂ©, prenons la plume aujourdâhui pour faire part de notre colĂšre aprĂšs lâannonce faite par Monsieur Aymeric Caron, de vouloir dĂ©poser une proposition de loi visant Ă interdire les courses de taureaux.
Nous, jeunesse issue de 100 villes et villages de tradition taurine, nous Ă©levons contre ces attaques qui vont Ă lâencontre mĂȘme des principes de notre RĂ©publique Française. Nous rĂ©clamons le droit Ă lâenracinement et Ă la prĂ©servation de nos identitĂ©s rĂ©gionales. Contre l’Ătat centralisateur, contre la suppression des cultures locales, contre la standardisation et la globalisation des modes de vie, et pour la prĂ©servation des exceptions culturelles !
Filles et fils de territoires de culture taurine, nous avons grandi autour du culte millĂ©naire du taureau. Nos arriĂšres grands-parents, nos grands-parents et nos parents nous ont transmis ces valeurs. Nous y avons puisĂ© lâamour profond pour nos rĂ©gions, nos terroirs, nos paysages et nos coutumes. Notre culture nâest pas le fait de quelques arriĂ©rĂ©s moribonds, elle est vivace, dynamique, portĂ©e par des jeunes qui vivent pleinement dans leur temps et sont conscients des enjeux Ă©cologiques de lâĂ©poque. Nous nâavons pas de leçons Ă recevoir en matiĂšre de respect de nos Ă©cosystĂšmes et de nos taureaux de la part dâhommes politiques urbains, Ă©lus dâarrondissements parisiens ou de rĂ©gions qui ne connaissent rien Ă nos modes de vie et Ă nos traditions.
Chez nous, le taureau, quel quâil soit, est Roi. Il vit libre et meurt en combattant. Nous lui refusons une mort anonyme, clinique et mĂ©canisĂ©e. Nous lui offrons de mourir comme il a vĂ©cu : en combattant. Le seul moyen pour lâhomme de mettre Ă mort cet animal sacrĂ©, câest de mettre sa propre vie en danger.
Chez nous, le taureau, quel quâil soit, est Roi. Il vit libre et meurt en combattant
Nous pouvons concevoir que cela échappe totalement à une société hors-sol, qui veut cacher la mort et ne connaßt plus rien des animaux non-domestiques.
Quâelle souhaite en revanche interdire tout ce qui ne lui ressemble pas et aplanir le rĂ©el pour effacer toute diffĂ©rence culturelle, nous ne nous y rĂ©soudrons pas.
Le taureau permet dans le Sud de la France de prĂ©server des Ă©cosystĂšmes rares. Il est le garant de lâĂ©quilibre environnemental de nos territoires.
Ă lâheure oĂč notre planĂšte sâembrase et oĂč lâurbanisation Ă outrance menace dangereusement la ruralitĂ©, la tauromachie a un rĂŽle majeur tant sur la prĂ©servation de la biodiversitĂ© que sur le respect animal. Pour un taureau, câest 2 Ă 3 hectares de terres sanctuarisĂ©es. Interdire les courses de taureaux, câest Ă©liminer une race millĂ©naire et avec elle, les milliers dâhectares (plus de 30 000 en France prĂ©servĂ©s par le mode dâĂ©levage extensif nĂ©cessaire Ă nos taureaux).
Enfin, chez nous, lâĂ©conomie du taureau est indispensable Ă la santĂ© Ă©conomique de nos territoires. Elle fait vivre nos agriculteurs, nos jeunes, nos cafetiers, nos restaurateurs et hĂŽteliers. Elle reprĂ©sente des milliers dâemplois et prĂšs de 100 millions dâeuros de retombĂ©es sur les territoires taurins du Sud de la France.
Quâil soit landais, camarguais ou de combat, câest cette culture centenaire qui continue de rassembler en masse des millions de passionnĂ©s dans nos villes et villages (2,5 millions par an).
Nous ne sommes pas des barbares Ă civiliser ! La sociĂ©tĂ© française Ă©volue, avec dans cette Ă©volution, lâavĂšnement dâune intolĂ©rance chronique aux diffĂ©rences culturelles, ethniques ou religieuses. Monsieur Aymeric Caron qui souhaite dĂ©poser cette proposition de loi, avec la complicitĂ© dâassociations animalistes plusieurs fois condamnĂ©es pour leur activisme irresponsable, fait partie de ces gens nourris Ă lâintolĂ©rance. Il souhaite universaliser son mode de vie, ses options morales, ses convictions personnelles. Nous le rĂ©pĂ©tons avec force : les jeunesses du sud ne se laisseront pas dicter leurs nouvelles mĆurs par ces ayatollah de lâanimalisme.
La tauromachie est vecteur dâintĂ©gration rassemblant la population sans distinction dâorigines gĂ©ographiques, sociales et de gĂ©nĂ©rations
Les traditions taurines dans le Sud de la France sont légales, constitutionnelles et constituent une part immense de nos identités régionales, du Sud Est au Sud Ouest.
Dans un sondage rĂ©alisĂ© par lâIFOP pour Sud Radio en juin dernier, les habitants des villes taurines ont plĂ©biscitĂ© la corrida. LâenquĂȘte menĂ©e auprĂšs de la population des communes disposant dâune arĂšne de premiĂšre catĂ©gorie, soit Arles, Bayonne, BĂ©ziers, Dax, Mont-de-Marsan, NĂźmes et Vic-Fezensac, est nette. 78% des habitants considĂšrent que la corrida fait partie de leur patrimoine culturel, 72% que les corridas ont toute leur place dans leurs fĂȘtes, 71% sont opposĂ©s Ă toute mesure dâinterdiction. Aymeric Caron, nĂ© Ă Boulogne-sur-Mer, si loin du sable de la premiĂšre arĂšne, est donc prĂȘt Ă amputer des millions dâhabitants du Sud de la France de leur identitĂ©, au nom dâune idĂ©ologie dĂ©connectĂ©e de la rĂ©alitĂ©.
La tauromachie promeut des valeurs essentielles, comme la solidaritĂ©, le lien intergĂ©nĂ©rationnel, lâenracinement, la dĂ©fense dâĂ©cosystĂšmes exceptionnels ou encore lâabnĂ©gation, dont notre sociĂ©tĂ© Ă tant besoin. Dans une France qui perd ses repĂšres, et tend Ă se plonger dans un individualisme mortifĂšre, vouloir mettre fin aux traditions taurines fĂ©dĂ©ratrices de millions de passionnĂ©s dans le Sud de la France est inacceptable. La tauromachie est vecteur dâintĂ©gration rassemblant la population sans distinction dâorigines gĂ©ographiques, sociales et de gĂ©nĂ©rations.
Pour nous, tolĂ©rer cette nouvelle attaque Ă lâencontre de la corrida aujourdâhui, câest laisser la porte ouverte demain Ă la remise en question des traditions camarguaises et landaises. Et nous savons bien que les animalistes ne sâarrĂȘteront pas Ă la corrida. Les tauromachies, toutes les tauromachies, forgent lâidentitĂ© de nos territoires.
Nous, 100 jeunes de villes et villages de traditions taurine, rĂ©affirmons notre fiertĂ© dâappartenir Ă une si belle et riche culture, dans toute sa diversitĂ©. Nous ne vous demandons pas de nous aimer, mais simplement de nous laisser le droit dâexister tels que nous sommes sommes : avec nos diffĂ©rences et notre identitĂ© propre. Nous appelons ainsi les dĂ©putĂ©s de tous bords, quâils soient Ă gauche de lâhĂ©micycle, au centre, ou Ă droite, Ă se mobiliser pour la dĂ©fense de nos libertĂ©s rĂ©gionales, des libertĂ©s individuelles, de nos traditions et de notre histoire. »