Mois : novembre 2022 Page 2 sur 15

Morante récompensé à Londres

Morante reçoit la reconnaissance des aficionados britanniques lors du déjeuner d'anniversaire Club Taurin de Londres au Orienta Club à Londres. 

Le Figaro sur “l’affaire Caron”: “Muleta sociĂ©tale”

Midi Libre: “Caron l’arnaqueur citoyen”

Dans son “Poivre & Sel” dominical, le directeur de la rĂ©daction de Midi Libre Olivier Biscaye s’interroge sur les intentions parlementaires du dĂ©putĂ© LFI Aymeric Caron au lendemain de sa pantalonnade sur la corrida.  

“Si la bouffonnerie avait un prĂ©nom, elle porterait celui d’Aymeric. Si la non-exemplaritĂ© avait un nom, elle s’appellerait Caron. Oui, c’est ça, l’escroquerie en politique aurait pour dĂ©finition Aymeric Caron, dĂ©putĂ© LFI de son Ă©tat et arnaqueur citoyen.

L’Ă©lu des plateaux tĂ©lĂ© s’est vautrĂ© dans le mĂ©pris

On a une pensée émue pour toutes celles et tous ceux qui ont imaginé un instant pouvoir lui faire confiance, en particulier ses collègues parlementaires investis sur le dossier de bonne foi. Dans son combat contre la corrida, l’élu des plateaux télé s’est vautré dans le mépris, laissant en rase campagne des milliers de bénévoles et d’associations mobilisés sur le terrain. Quoi qu’on en pense, c’est moche.

Député-spectacle en buzz permanent

” Quand on a dĂ©cidĂ© d’aller au combat on y va jusqu’au bout, quoi qu’il arrive “. C’est pas moi qui le dis mais Claire Starozinski, la prĂ©sidente de l’Alliance anticorrida, Gardoise de cĹ“ur, aussi consternĂ©e que déçue après le retrait du texte portĂ© par Caron Ă  l’AssemblĂ©e nationale, prĂ©textant l’obstruction de ses opposants.

Cette pantalonnade nous surprendrait-elle ? Pas le moins du monde ! Elle illustre bien la dérive à laquelle nous assistons depuis des mois maintenant, une Assemblée où l’on préfère les clowneries et l’invective aux échanges de fond et au respect de la parole donnée.

Aymeric Caron est l’archĂ©type du dĂ©putĂ©-spectacle en buzz permanent. Il fait du bruit, s’agite mais ne produit rien de sĂ©rieux. La cause dĂ©fendue ? Un faire-valoir ? Les Ă©lecteurs ? Un prĂ©texte. Et l’honnĂŞtetĂ© dans tout cela ? A gĂ©omĂ©trie variable. RĂ©sultat ? DĂ©testable”. 

MIDI LIBRE

Adrian de Torres au Mexique

Jean-François Nevière : “Un combat contre l’art”

Photo Sud-Ouest

C’est fait, disent-ils, la corrida est sauvĂ©e.

Ah bon? La reculade minable et sournoise de l’antispĂ©ciste Caron( Caron de Bon marchĂ© comme on dit Ă  SĂ©ville, oĂą on se barbe moins qu’ici!)ne nous met pas Ă  l’abri de tous ces soi-disant dĂ©bats pour ou contre la corrida et le dernier exemple en date,  et non le moindre, est l’Ă©mission de Cyril Hanouna voici trois jours Ă  laquelle Ă©taient conviĂ©s deux”pour”, Yannis Ezziadi, journaliste Ă  Causeur et Marc Serrano  matador , opposĂ©s Ă  la militante animaliste Solveig Halloin.

De dĂ©bat il n’y eut point. La dame en question s’Ă©tait barbouillĂ© la main et l’avant bras qu’elle tint au dessus de sa tĂŞte , doigts dressĂ©s comme des cornes , hurlant sans discontinuer pendant un bon quart d’heure, empĂŞchant ses ‘interlocuteurs de placer la moindre phrase tant la logorrhĂ©e de l’animaliste , son irrespect et sa haine occultaient tout dĂ©bat.

Mais  si ce n’avait Ă©tĂ© que cela.  Ce fut plus grave , beaucoup plus.

Marc Serrano finit , de guerre lasse par quitter le plateau .La donzelle hurla de plus belle que Philippe Caubère qui dĂ©fend la corrida est un violeur qui( sic) se branle devant la SHOA des animaux( sic)qu’il faut d’urgence descendre dans les arène pour tuer les toreros, leur arracher les oreilles et la queue( sic), Ă©gorger deux qui assassinent les petits veaux(sic..,?).

J’arrète lĂ . Le buzz n’a pu que satisfaire le sieur Hanouna, mais les choses peuvent elles en rester lĂ  ? Accusations de viol, appel au meurtre, diffamations en tout genre…cette femme , qu’elle soit folle ou non ne peut continuer impunĂ©ment son cirque. Caron, Solveig Halloin, et tant d’autres  livrent le mĂŞme combat contre l’art.

A Montherlant qui parlait du culte mithraique Ă  propos de son Ă©volution vers la corrida espagnole, quelqu’un interrogea: Vous avez dit mithraique, qu’est ce que c’est ? Alors l’Ă©crivain expliqua qui Ă©tait Mithra, et l’autre de lui rĂ©pondre“: c’est trop vieux, on s’en fout“. Et Montherlant de rĂ©pondre “vous avez bien raison vous vous sentez plus lĂ©ger en ne sachant rien”.

Je suis aficionado a los toros, de plus en plus, et fier de l’ĂŞtre.

Jean François Nevière

Président de Mexico Aztecas y Toros

le 26 11 2022

L’ Ă©clairage esentiel du philosophe Jean-Claude MichĂ©a sur “l’affaire Caron”.

Le philosophe Jean-Claude MichĂ©a, landais d’adoption, qui compte des lecteurs fervents parmi la jeunesse, et qui apparaĂ®t rarement dans les mĂ©dias vient de donner au Figaro un interview essentiel pour comprendre ce qui vient de se passer avec l’Ă©pisode Caron. Il s’agit de notre point de vue d’une des analyses les plus pertinentes de ces rĂ©cents Ă©vĂ©nements bien qu’elle soit passĂ©e un peu inaperçue qui nous a Ă©tĂ© signalĂ©e par un ami fidèle. Pour que l’on ne risque pas de “passer Ă  cĂ´tĂ©” nous la reproduisons ici:

PROPOS RECUEILLIS PAR eugénie bastié

LE FIGARO. – Cette semaine ont eu lieu d’intenses dĂ©bats sur la corrida après l’inscription Ă  l’ordre du jour d’une proposition de loi du dĂ©putĂ© LFI Aymeric Caron – finalement retirĂ©e -visant Ă  l’interdire. Vous vivez dans les Landes, pays de tauromachie… Que vous ont inspirĂ© ces dĂ©bats ?

Jean-Claude MICHÉA. – Ayant passĂ© l’essentiel de ma vie Ă  Montpellier (les choses auraient sans doute Ă©tĂ© diffĂ©rentes si j’étais nĂ© Ă  NĂ®mes ou BĂ©ziers), l’univers de la corrida – et, d’une façon gĂ©nĂ©rale, celui de la culture taurine – m’est, au dĂ©part, tout Ă  fait Ă©tranger. MĂŞme si, bien sĂ»r, l’incroyable Ă©troitesse d’esprit dont font preuve la plupart des opposants Ă  la corrida (de mĂŞme que leur sidĂ©rante indiffĂ©rence Ă  l’histoire et Ă  l’anthropologie) me frappait dĂ©jĂ  Ă  l’époque. Vous aurez certainement remarquĂ©, en effet, que si l’aficionado tient gĂ©nĂ©ralement Ă  rappeler qu’il comprend parfaitement, pour sa part, qu’on puisse dĂ©tester la corrida, la rĂ©ciproque, en revanche, ne peut jamais ĂŞtre vraie. C’est qu’un (ou une) « anti-corrida » vit prĂ©cisĂ©ment toujours, par dĂ©finition, son propre refus de chercher Ă  comprendre qu’on puisse trouver la moindre valeur Ă  un spectacle aussi « barbare », comme un signe supplĂ©mentaire de sa supĂ©rioritĂ© morale et humaine. Attitude typiquement nĂ©ocoloniale, en somme, et contre laquelle LĂ©vi-Strauss nous avait pourtant mis en garde dans Race et histoire : « Le barbare, y observait-il (Montaigne disait d’ailleurs la mĂŞme chose quatre siècles plus tĂ´t), c’est d’abord l’homme qui croit Ă  la barbarie. »

Que répondez-vous à ceux qui affirment que la corrida est tout simplement un acte de torture ?

Que c’est bien sûr une absurdité ! Un torero risque sa vie (ou du moins de graves blessures) chaque fois qu’il affronte un taureau de combat. Klaus Barbie, lui, ne risquait rien chaque fois qu’il torturait Jean Moulin ! Et si on cherchait l’exemple d’une mort particulièrement atroce infligée à une bête incapable de se défendre, on devrait plutôt songer, au passage, aux milliers de brebis égorgées chaque année par ces loups que les amis d’Aymeric Caron semblent pourtant prendre le plus grand plaisir à réintroduire auprès des derniers bergers. Notre village célébrant chaque été le passage de la transhumance, c’est là un type de « souffrance animale » auquel je suis forcément très sensible !

La volonté d’abolir la corrida ne va-t-elle pas dans le sens de l’histoire, celle d’une proximité plus grande avec la souffrance animale ?

J’avoue ne pas trop savoir ce que signifie le « sens de l’histoire » (sauf Ă  le confondre avec les progrès planĂ©taires de la logique libĂ©rale et du capitalisme !). Et quand, par ailleurs, vous vivez quotidiennement comme c’est maintenant mon cas depuis maintenant plus de six ans – entourĂ© de renards tournant sans cesse autour de vos poules et de vos canards ou de sangliers qui menacent en permanence vos cultures et vos chiens, vous apprenez très vite Ă  ne plus vous en remettre Ă  la vision Walt Disney (autrement dit mĂ©tropolitaine) de l’animalitĂ©. C’est que la mort animale est ici une rĂ©alitĂ© quotidienne, le plus souvent causĂ©e, d’ailleurs, par d’autres animaux (et parfois mĂŞme de la mĂŞme espèce). Le problème est que c’est aussi une rĂ©alitĂ© Ă  laquelle les habitants des grandes mĂ©tropoles sont devenus presque structurellement Ă©trangers. Dans leur monde aseptisĂ©, simplifiĂ©, et coupĂ© de tout lien vĂ©ritable avec la nature, la mort (y compris celle des humains) se voit en effet mĂ©thodiquement tenue Ă  distance, la sociĂ©tĂ© « inclusive » (synonyme aujourd’hui de libĂ©ralisme intĂ©gral) devant dĂ©sormais ĂŞtre conçue – sur le modèle des campus de l’AmĂ©rique woke – comme un immense safe space (ou un immense parc Disney).

Vous avez souvent écrit que le « progressisme » sociétal contribuait à la destruction des cultures populaires, faisant, in fine, le jeu du capitalisme. Est-ce là aussi le cas ?

C’est bien la clĂ© ultime de tout ce psychodrame. Le grand historien marxiste anglais E. P. Thompson a effectivement mis en lumière – comme d’ailleurs Gramsci avant lui – le rĂ´le absolument dĂ©terminant que jouent la plupart des traditions populaires dans la rĂ©sistance des « gens ordinaires » Ă  l’uniformisation capitaliste de leur vie quotidienne par le Droit et le MarchĂ©. Et, de fait, dès que vous commencez Ă  vivre dans les Landes, vous dĂ©couvrez très vite que la corrida – au mĂŞme titre que la chasse Ă  la palombe ou le rugby – contribue en effet de façon dĂ©cisive Ă  maintenir et protĂ©ger cette sociabilitĂ© populaire (notamment dans les communes rurales) qui repose encore de façon massive sur les rapports d’entraide et la logique du don (ou, si on prĂ©fère le langage orwellien, sur la commondecency). Il suffit d’ailleurs de participer chaque annĂ©e aux fĂŞtes de la Madeleine de Mont-de-Marsan (ou, plus simplement encore, Ă  n’importe quel repas organisĂ© par le foyer rural) pour s’en rendre compte sur le champ. Mais c’est, ici encore, une rĂ©alitĂ© dont les habitants des grandes mĂ©tropoles ont gĂ©nĂ©ralement perdu jusqu’au souvenir, au point que leurs « sociologues » de mĂ©tier ont sincèrement fini par croire qu’elle a partout totalement disparu d’oĂą, entre autres, leur mĂ©pris moutonnier Ă  l’endroit des travaux de Christophe Guilluy (gĂ©ographe rĂ©vĂ©lĂ© au grand public par ses livres sur la France pĂ©riphĂ©rique, NDLR). L’actuelle croisade de classe contre la corrida – dont le pauvre Aymeric Caron n’est que l’idiot utile (un rĂ´le dans lequel, cela dit, il est toujours parfait !) ne peut donc ĂŞtre entièrement comprise que si on la rĂ©inscrit d’abord dans un projet politique beaucoup plus gĂ©nĂ©ral : celui d’éradiquer dĂ©finitivement tous les obstacles culturels (au premier rang desquels, naturellement, la plupart des traditions populaires encore vivantes) au dĂ©veloppement sans rĂ©plique (ou « sans la moindre limite morale ou naturelle », comme l’écrivait Marx) du MarchĂ© « autorĂ©gulĂ© » et uniformisateur. Il ne faut donc pas se leurrer. Cette offensive en règle contre la corrida n’est en rĂ©alitĂ© que la première Ă©tape – ou le galop d’essai – d’un processus « nĂ©olibĂ©ral » visant Ă  « dĂ©construire », Ă  terme, toutes les formes d’autonomie et de culture populaire. Il n’est donc pas nĂ©cessaire d’être soi-mĂŞme un amoureux de la corrida pour comprendre tout ce qui est en jeu dans cette croisade de classes.

Faut-il voir dans cette volonté d’abolir la corrida un symptôme du clivage profond entre France des métropoles et France périphérique ?

Sans aucun doute ! Il faut bien comprendre, en effet, que la rĂ©volte des « gilets jaunes » a montrĂ© aux Ă©lites dirigeantes françaises – qu’elles soient Ă©conomiques, politiques ou « culturelles » – le danger mortel que reprĂ©sentait pour leur système de privilèges une rĂ©volte populaire dont le point de dĂ©part gĂ©ographique ne serait plus le monde mĂ©tropolitain (Ă  l’image de l’inoffensif Nuit debout) mais bel et bien la « France pĂ©riphĂ©rique » (celle des « ronds-points »). Or, la corrida constituant pour des raisons historiques Ă©videntes une tradition essentiellement sudiste, ces Ă©lites tenaient donc lĂ  une occasion rĂŞvĂ©e de diviser les classes populaires de cette France pĂ©riphĂ©rique en exploitant cyniquement les diffĂ©rences culturelles qui existent inĂ©vitablement entre les classes populaires du « Nord » – par dĂ©finition entièrement ignorantes de tout ce qui se joue rĂ©ellement dans une corrida – et celles du « Sud ». De la mĂŞme façon, en somme, qu’elles n’hĂ©sitent jamais Ă  instrumentaliser les diffĂ©rences hommes-femmes, « Blancs »-« racisĂ©s » ou mĂŞme gĂ©nĂ©rationnelles dans le but d’« invisibiliser » les antagonismes de classe rĂ©els sur lesquels repose la sociĂ©tĂ© capitaliste.

Que dit cette nouvelle « conquête » sociétale de l’évolution de la gauche ?

Elle en dit assurément très long sur le processus d’américanisation culturelle de la gauche française. Et notamment de LFI, passée en quelques années de la ligne de Front populaire incarnée par François Ruffin à celle libérale-woke (que symbolisent désormais Aymeric Caron et Mathilde Panot). Le recours croissant de LFI à une rhétorique « gauchiste » à l’ancienne ne doit donc pas nous induire en erreur. Elle est essentiellement destinée à masquer, en réalité, le ralliement effectif de cette formation à la stratégie que définissait en 2011 la célèbre note de Terra Nova. C’est-à-dire au principe d’une alliance privilégiée entre les nouvelles classes moyennes des grands centres métropolitains et les différentes « minorités » sexuelles, ethniques ou autres. Il est clair que ni la corrida ni la France populaire périphérique dans son ensemble ne sauraient avoir de véritable place dans cette alliance netflixienne (et logiquement contradictoire) entre le burkini et la trottinette électrique ! ■

* Dernier ouvrage paru : « Le Loup dans la bergerie. Droit, libéralisme et vie commune » (Flammarion)

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Les Baltasar Ă  Mugron

Après le retrait du projet Caron, déclaration de Sébastien Castella

“Une fois encore, la France a donnĂ© une leçon Ă  la tauromachie du monde entier avec une mobilisation de tous les acteurs qui se sont exprimĂ©s avec force et Ă©lĂ©gance, s’est-il exprimĂ©. On a vu que tous, les politiques en faveur de la corrida, les aficionados, les toreros, les Ă©leveurs, ont rĂ©ussi Ă  s’unir et montrer comment on doit dĂ©fendre et promouvoir la tauromachie. DĂ©jĂ , nous Ă©tions sereins depuis quelques semaines, mais il Ă©tait important que les professionnels de la tauromachie soient prĂ©sents sur Paris et dans tous les mĂ©dias, ces derniers jours, pour expliquer ce qu’est notre passion et ce que sont nos traditions”. 

Inauguration du local de la peña Christian Parejo

Cornada

Alain Bonhoure nous envoie ce dessin. Bien senti. Merci Ă  lui.

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