Juan Bautista représentant Daniel Luque et les frères Conradi représentant la ganaderia La Quinta reçu par le président du Club Taurin de Paris Thierry Vignal

Plus de 90 personnes s’étaient réunies malgré quelques désistements dus à la grève et aux manifestations, pour cette soirée qui aurait du voir le triomphe de Daniel Luque et des ganaderos de La Quinta. La seule déception a été l’absence du maestro retenu en Espagne.

Mais ce fut une belle tarde au cours de laquelle, Jean-Baptiste Jalabert a assumé avec brio et humour le rôle de sobresaliente et les frères Conradi qui représentaient leur père ont dévoilé quelques souvenirs et leurs principes d’élevage. Ils ont notamment insisté sur le regard très particulier de ces toros et leur rythme de charge qui par sa douceur apparente met à l’épreuve les toreros et leur interdit toute erreur. Ils ont également parlé de leur bravoure cachée que le matador doit aller chercher pour la mettre en évidence.

À une question sur l’histoire de La Quinta (2ème fer de Buendia dans les années 70 puis traversant un bâche avant d’être racheté par la famille Conradi), Alvaro Conradi a reconnu que dans les années 80, les toros de Santa Coloma ne chargeaient plus : il a donc fallu 15 ans à son père, en ne faisant lidier que des novilladas, pour remonter le courant. Les premières corridas de la Quinta remontent donc à 2006 ce qui a permis de bien connaître et bien sélectionner les toros.

De son côté, pour excuser l’absence de Daniel Luque, son apoderado a dévoilé qu’on pourrait le revoir devant les toros de La Quinta au cours de la féria Pascale d’Arles. Lui-même a avoué que s’il lui arrivait parfois de tienter une vache de temps en temps, il ne ressentait pas le manque ni l’envie de revenir aux arènes.

Il a aussi évoqué son second protégé Marco Perez, qui atteignant 16 ans fin septembre, sera bien à Istres en fin de temporada devant des novillos : « À 15 ans, il comprend les toros comme un matador ayant 10 ans d’alternative ! » Auparavant il aura participé à des festivals en bénéficiant d’une dérogation d’âge comme ce fut le cas à Séville en octobre dernier (1er rabo depuis 54 ans à Séville !)

Le couronnement de la soirée fut bien sûr la remise du prix Rencontre du CTP qui couronne la rencontre entre un toro de grande classe et le matador qui a su exprimer ses qualités. Le prix 2022 décerné par un vote des membres est donc allé à Sardinero de La Quinta, lidié et gracié par Daniel Luque à Dax.

Juan Bautista a également reçu au nom de Daniel Luque le prix Claude Popelin qui récompense la meilleure performance d’un matador au cours de la temporada française. Présenté par Jean-Pierre Clarac, pour la temporada 2021, ce prix a évoqué des souvenirs à Juan Bautista qui l’a déjà reçu à 2 reprises.

Jean Yves Blouin