Alberto Lopez Simon à Mont de Marsan (Photo JM Dussol)

C’est une grosse surprise: Alberto Lopez Simon qui fut une des plus importantes promesses du toreo a décidé d’abandonner la profession. il le dit dans sa letter d’adieu en évoquant ce que le toro lui a apporté : “mes illusions et mes motivations ont diminué jusqu’à atteindre un point tel qu’aujourd’hui je ne me vois pas avec la force ou l’enthousiasme nécessaires pour continuer à donner ma vie à ce magnifique animal”.

Né le 30 novembre 1990 à Madrid, il débute en public le 24 juin 2008. Première novillada avec picadors : 2 mai 2010 à Barcelone, avec Jesús Fernández et Conchi Ríos; novillos de María del Carmen Camacho. – 1 avis et vuelta – 2 avis et 1 oreille. Alternative : 26 avril 2012 à Séville (Feria d’Avril), des mains de Morante de la Puebla et en présence de José María Manzanares II. Toros de Núñez del Cuvillo. Toro : « Juncoso », n°154, negro, 530 kg, né en janvier 2008 : 1 avis et 1 oreille avec blessure. Confirmation d’alternative à Madrid : 14 mai 2013, des mains d’El Cid et en présence de Daniel Luque. Toros du Puerto de San Lorenzo. Toro : « Langostillo », n°77, negro, 545 kg, né en mars 2009. Vêtu de blanc & argent : salut au tiers – salut au tiers.

Présentation de novillero en France : 26 juin 2010 à Tarascon, avec Mathieu Guillon et Mario Alcalde. Novillos d’Hubert Yonnet: 1 oreille – 2 oreilles. Présentation de novillero à Madrid : 30 avril 2011 (Feria de la Comunidad), avec Cristian Escribano et Adrián de Torres. Novillos d’Antonio Palla: 1 avis et 1 oreille – 1 avis et salut au tiers. Présentation en France en qualité de matador de toros : 21 juin 2015 à Istres (feria), avec Enrique Ponce et Alejandro Talavante. Toros de Zalduendo. 2 oreilles – 2 oreilles et la queue symboliques. Présentation et confirmation d’alternative à Nîmes : 20 septembre 2015 (Feria des Vendanges), des mains de Sébastien Castella et en présence de José María Manzanares II. Toros de Núñez del Cuvillo. Toro : « « Encumbrado », n°80, negro mulato, 506 kg, né en septembre 2011. 1 avis et salut au tiers – 2 oreilles.

En 2016 : 1er à l’escalafon avec 68 corridas toréées – 124 oreilles coupées – 7 queues coupées. En 2017 : 11e – 36 corridas toréées – 49 oreilles coupées – 1 queue coupée. 2018 : 26e – 20 corridas toréées – 25 oreilles coupées – 1 queue coupée. 2019 : 11e – 31 corridas toréées – 43 oreilles coupées. Alberto López Simón a été élève à l’École taurine de Madrid. – Le 2 mai 2015 à Madrid, lors de la corrida goyesque de la Feria de la Comunidad, Alberto López Simón est l’auteur d’une prestation héroïque, coupant l’oreille de ses deux toros de Montealto, « Durmiente » et « Lentejuelo ». Grièvement blessé, il ne peut sortir en triomphe à l’issue d’une tarde placée sous le sceau de l’émotion avec Morenito de Aranda et Ángel Teruel II. Deux semaines après son triomphe teinté de sang, le 24 mai 2015, toujours sur le sable madrilène, Alberto López Simón goûte enfin aux joies du triomphe en ouvrant la Grande porte de la Monumental de Las Ventas. Crédité de l’oreille de ses deux toros de Las Ramblas, « Diablo » et « Hojaldrero », López Simón marque définitivement les esprits de l’afición madrilène. Le 2 octobre 2015, toujours à Madrid, Alberto López Simón clôt une temporada exceptionnelle. Il ravit les oreilles de « Cubanoso » et « Caratuerta », lors de la corrida du Puerto de San Lorenzo, également marquée par la blessure du torero de Barajas. Alberto López Simón réaffirme avec force l’importance de son cartel à Madrid en obtenant un nouveau triomphe à Las Ventas lors de la corrida du 1er juin 2016. En pleine Feria de San Isidro, le torero madrilène coupe les deux oreilles de « Campirito », de l’élevage de Victoriano del Río. Lors de l’édition 2017 des Fallas de Valencia, il obtient la grâce d’un toro de Domingo Hernández. Le 25 mai 2018, Alberto López Simon ouvre la Grande porte de la Monumental de Las Ventas de Madrid pour la cinquième fois de sa carrière après avoir triomphé devant un sobrero du Conde de Mayalde et un toro titulaire de Núñez del Cuvillo. Il partage cette sortie en triomphe au côté d’Alejandro Talavante lors d’une corrida triomphale.

Au total le torero de Barajas aura ouvert 5 fois la grande porte de Las Ventas. il est le triomphateur de Mont-de-Marsan en 2019 face à un grand toro de Fuente Ymbro. Il est aussi le triomphateur de Béziers en 2021 puis 2022, en coupant trois oreilles aux toros de Robert Margé. Mais ce succès ultime masque une lassitude profonde, une sorte d’épuisement physique et moral qui a fait suite au départ de Diego Robles de son entourage et à l’arrivée de Julian Guerra, son nouveau mentor, en 2019 qui aura trop exigé de lui. Il n’est pas cette année dans les listes des appelés à Madrid, Séville, ni Valence bien qu’il y ait triomphé largement. Il est donc un de ces enfant prodiges du toreo au succès éphémère. Il nous quitte dans la gloire certes mais sans atteindre les sommets que d’aucuns lui voyaient acquis. Ce n’est pas le premier dans cette situation mais cela doit servir d’enseignement: dans le monde de la tauromachie rien n’est jamais acquis et les promesses sont rarement des certitudes.

PV

Voici le communiqué qu’il a adressé aux aficionados:

Avant de vous dire au revoir, j’aimerais faire une petite réflexion, et surtout, merci pour tout ce que je retiens de beau et de bon de ces années consacrées à la tauromachie corps et âme.

Dans les années où je suis entré à l’école de tauromachie de Madrid, je n’aurais jamais pu imaginer réaliser pratiquement tous les rêves qui me trottaient dans la tête à cette époque. Se battre dans les meilleures foires d’Espagne, de France et d’une partie de l’Amérique, dans les meilleurs panneaux d’affichage et en plus, pouvoir réussir et ressentir l’amour des fans. Et bien sûr, MADRID, mon MADRID. Enfant, j’ai toujours rêvé de pouvoir sortir un jour à travers cette merveilleuse Puerta de Alcalá et la vie et le taureau m’a donné la possibilité de le vivre et d’en profiter jusqu’à cinq fois que je n’oublierai jamais.

Je tiens également à remercier cet animal magique qu’est le taureau, chacune des expériences, émotions, enseignements (bien que difficiles) qu’il me laisse, et bien sûr, les personnes formidables qui m’ont fait sortir de cette merveilleuse étape. De la cuadrilla, des collègues, des éleveurs, des apoderados, et surtout du nombre de fans qui m’ont suivi et montré leur amour dans chacun des carrés où j’ai été.

Dès mes débuts, le taureau m’a fasciné en tant qu’animal, et surtout par la grande quantité de valeurs qu’il représente. Au fil des années, je me suis rendu compte de la grande pureté qui l’habite, en venant à la conclusion que “si tu lui donnes vraiment ta vie, il te donnera les objectifs dont tu rêves”.

Mais avec le temps et une mesure qui a joui de la magie de cet animal, j’ai aussi appris à connaître toute cette part qui est liée à ce métier et qui est si éloignée du sens et de la vérité que le taureau de combat représente pour moi.

C’est pourquoi mes illusions et mes motivations ont diminué jusqu’à atteindre un point tel qu’aujourd’hui je ne me vois pas avec la force ou l’enthousiasme nécessaires pour continuer à donner ma vie à ce magnifique animal. C’est pourquoi je dis au revoir, parce que je ne peux pas me laisser tomber, mais surtout je ne peux pas laisser tomber le taureau, qui m’a donné sa vie et qui m’a tout donné.

MERCI BEAUCOUP À TOUS CEUX QUI M’ONT SOUTENU DEPUIS MES DÉBUTS ET À CHACUN DES FANS QUI M’ONT SUIVI ET ONT MONTRÉ LEUR AMOUR.

BONNE CHANCE À TOUS MES COLLÈGUES EN CETTE SAISON ET TOUJOURS ».