Cinéaste et aficionado l’orthézien Yves Pétriat a fait de ces deux passions son métier à force de persévérance et courage. Il préfère aux ors de la télévision le dialogue avec les spectateurs, signe d’une empathie avec les gens. C’est ainsi qu’il a pris une place originale dans le monde du documentaire où pourtant il est difficile de se faire un nom. Yves va présenter son dernier film sur l’Espagne au cinéma le Pixel à Orthez dans quelques jours après avoir montré aux aficionados sa réalisation sur le solo de Daniel Luque à Dax dans le cadre du club taurin Los Maletillas d’Orthez.

Il nous dit comment il est venu au cinéma :

«-J’avais douze ans le père noël m’a apporté une caméra vidéo et cela m’a plu : j’ai fait des choses maladroites mais j’ai aimé faire des montages. J’avais donc le gusanillo de la réalisation. Un jour, en 2007, j’ai décidé de faire de cette passion mon métier. Aimant rencontrer des gens, de partager avec eux, j’ai voulu faire des films avec des commentaires. Comme cela se faisait à Connaissance du Monde ; à 18 ans je suis allé à une séance et je me suis dit je prendrai la place de ce monsieur et c’est ce qui s’est passé. C’est une trajectoire de vie ; une philosophie de vie. J’ai donc réalisé notamment des documentaires sur le Tunisie, la Camargue, la Gascogne et le dernier sur l’Espagne. Je partage la vie des gens et j’essaie de trouver des choses qui sont derrière le rideau…

-As-tu évité la tauromachie dans ce film ?

-Je ne l’ai pas éludée : je suis aficionado et je ne renie pas ce que je suis. L’Espagne que je propose, je pourrai dire mon Espagne, car en 70 minutes on ne peut pas tout dire, il y a une séquence assez longue sur la tauromachie. C’est la tauromachie de « derrière le rideau ». Je me mets à la place des gens qui ne la connaissent pas et que je rencontre dans mes tournées de conférence, c’est leur montrer une autre facette de ce que l’on voit sur les réseaux sociaux. Il était donc très important que j’en parle. Il y a une longue séquence qui lui ait consacrée et ensuite dans les débats je ne l’élude pas. Le film pour des raisons pratiques a été présenté plus d’une vingtaine de fois en France (Nantes et la Vendée notamment). Je n’ai pas eu de retours négatifs au contraire j’en ai eu de positifs. Une personne m’a dit que la séquence l’avait ému « lui avait hérissé les poils de la peau »… Je n’ai pas eu de personnes virulentes mais je suis prêt à argumenter si cela se trouve.

-Samedi, au club taurin orthézien “Los Maletillas”, tu vas présenter un résumé du fameux solo de Daniel Luque à Dax

Ce fut une après-midi comme les aficionados en vivent peu dans leur carrière d’aficionados ; J’ai filmé la corrida de Dax en entier et j’ai dit à Nichols Pétriat, le président de Los Maletillas, que j’avais un résumé d’une trentaine de minutes de ce moment-là. Je crois qu’il  aura beaucoup de monde. Ce qui veut dire que si les choses sont installées, préparées, les gens se déplacent.

-Tu as filmé aussi la journée taurine d’Orthez, ta ville. Ce fut un grand moment…

Cette année la corrida d’Orthez aura fait date car il y a eu des toros et des hommes. Nous avons eu beaucoup d’émotions, des émotions artistiques avec Sergio Flores qui a été bien ce jour là…

-Sensationnel même…

Oui on peut employer ce mot là… Orthez aura été un marche-pied pour lui, pour qu’on le retrouve dans d’autres arènes. C’est souvent le cas avec Orthez on se rappelle d’Ivan Fandiño, d’Emilio de Justo… Ce jour-là, il y a eu aussi Francisco Montero qui a fait le maximum de ce qu’il a pu faire, avec les émotions liées au combat, au danger. On a eu de bonnes piques. Il y a eu une atmosphère très taurine à laquelle il faut rajouter la novillada matinale très prenante: l’ensemble fera date…  

-Quels sont tes projets ?

-Je vais continuer à promouvoir la tauromachie à travers mes images. Et pour ce qui est de mon cœur de métier : la réalisation de films documentaires: j’ai passé l’hiver dernier quatre mois au Pérou après en avoir passé un, l’année précédente, sur une île sur le lac Titicaca : j’y ai vécu dans une même famille. De cette expérience je termine le montage d’un documentaire. Il sera présenté au public en 2024 et nous reviendrons au cinéma d’Orthez. Toujours dans le même cadre avec un débat, car j’aime le retour du public.

Itw Pierre Vidal