Dimanche, c’est Garlin et les Pedraza: un rendez-vous important pour tous le aficionados du sud-ouest et qui est toujours trĂšs suivi. On a vu Ă Arzacq (casi lleno), Gamarde (Lleno) et Bellegarde dans le sud-est (700 spectateurs pour une non-piquĂ©e) que le public est lĂ , malgrĂ© la crise, sans doute dopĂ© par la rĂ©cente attitude liberticide des antitaurins. Nous verrons si cette tendance se confirme aux “Portes du BĂ©arn”, dans ces Ă©lĂ©gantes arĂšnes qui ont vu dĂ©filer les plus grands. Ce sera la XXI Ăšme novillada de printemps, la XĂšme venue successive de Pedraza de Yeltes, la premiĂšre novillada piquĂ©e de la saison, un lieu de retrouvailles conviviales.
Faisons le point sur cette édition avec Philippe Tort le président de la peña.
Philippe Tort interrogé par Pierre Viidal (Photo R. Costedoat)
-On a initiĂ© en 2013 notre aventure avec Pedraza de Yeltes. On ne savait pas au dĂ©part que ce serait une aventure. On voulait rebondir sur lâannĂ©e 2012, morose pour nous. On a voulu tout chambouler au niveau des Ă©levages en suivant des informations venues du Campo Charro et on a dĂ©butĂ© cette fameuse formule dâune compĂ©tition en matinĂ©e, au vote du public, qui dĂ©bouche sur la sĂ©lection dâun des deux novilleros pour le soir. Cette formule a coĂŻncidĂ© avec lâarrivĂ©e de Pedraza. L’Ă©levage est montĂ© en puissance Ă Dax, dans le sud-est de la France, Ă Bayonne et plus rĂ©cemment Ă Mont-deMarsan. Nous nâavons pas eu que du bon avec Pedraza mais on a eu souvent du bon et on a des relations dâamitiĂ© avec eux: nous nâavons pas voulu chambouler les choses qui fonctionnent. Câest un Ă©levage rĂ©cent mais qui a des garanties, qui correspond bien Ă lâaficion du sud-ouest qui est un mĂ©lange de torerisme et de torisme, avec de lâexigence. Il convient tout Ă fait Ă notre arĂšne.
Un des exemplaires de la novillada (photo site de la peña)
-Une novillada forte ?
-La novillada elle est de Pedraza : câest un peu comme les springbocks du rugby ; des toros charpentĂ©s, des toros qui pĂšsent ; en novillada on peut se retrouver avec des novillos de fort tonnage. Cette annĂ©e on a une novillada homogĂšne. Sans ĂȘtre gigantesque, elle fera impression.
-CÎté novilleros?
Le matin câest une fiesta campera qualificative : câest le public qui choisit. La philosophie de la journĂ©e câest mettre des valeurs sures mais aussi de proposer des dĂ©couvertes. Par exemple lâaprĂšs midi Guillermo Garcia Pulido câest une valeur sure qui se prĂ©sentera en France. Christian Parejo a Ă©tĂ© Ă©lu meilleur novillero du sud-est et du sud-ouest ce qui est rare et le matin on dĂ©couvrira Bruno Aloi qui vient du Mexique, câest peut-ĂȘtre lâoutsider qui sera opposĂ© Ă Jorge Molina triomphateur de Villaseca lâan dernier devant une novillada tĂ©lĂ©visĂ©e de Cebada Gago. Il a des qualitĂ©s dâartiste quâil a dĂ©jĂ montrĂ© Ă Captieux lâan dernier. Nous avons voulu lui donner une nouvelle chance.
-Y-a -t-il de l’engouement autour de ce programme?
Il y a une bonne ambiance, malgrĂ© le contexte que lâon connaĂźt tous. On a aussi un franc succĂšs avec la pause gastronomique des festigarbures. On a dĂ©jĂ plus de 700 repas rĂ©servĂ©s et il reste encore quelques jours. Il faut se presser. Il y aura une confĂ©rence la veille en prĂ©sence de JosĂ© Ignacio Sanchez le reprĂ©sentant de lâĂ©levage au cinĂ©ma de Garlin. LâentrĂ©e sera gratuite. Il y a eu aussi un concours photo ouvert Ă tous qui a rĂ©uni plus de 30 photographes et plus de 90 photographies qui ont eu une bonne rĂ©percussion sur les rĂ©seaux sociaux. Nous avons Ă©tĂ© surpris du nombre de participants et nous allons publier un palmarĂšs bientĂŽt. Pour ces dix ans de prĂ©sence de Pedraza nous avons voulu ainsi doper le programme.
Jennifer Harrispe a signĂ© l’affiche de cette annĂ©e
-Comment se porte la peña qui est la cheville ouvriĂšre de l’organisation ?
On a recrutĂ© lâan dernier de nouveaux membres, des jeunes. Cela casse lâidĂ©e que les arĂšnes ne sont occupĂ©es que par des gens dâun certain Ăąge. Câest Ă la fois vrai et faux car il y a de lâaficion chez les jeunes. Une aficion qui est consommĂ©e diffĂ©remment. Il faut savoir sây adapter. Câest aux anciens de sâouvrir Ă leur façon de voir les choses et aux nouveaux Ă Ă©couter les anciens, mais ce qui est rassurant ce quâil y a de lâaficion Ă tous les Ăąges.
Itw Pierre Vidal