Depuis trente ans le petit village gersois d’Aignan réalise une journée taurine de haute tenue qui célèbre pour les aficionados le dimanche de Pâques dans le sud-ouest. Disons pour l’anecdote que c’est dans cette plaza que Sébastien Castella se vêtit de lumières un matin pour la première fois de sa vie. De nombreux grands élevages sont passés par la placita gersoise, comme Osborne, Concha y Sierra, Alabaserrada, de grands noms, le plus souvent des combattants aussi comme Rafaelillo, Juan José Padilla, Manuel Escribano ou le regretté Ivan Fandiño. Mais, compte tenu du contexte économique et de la petite taille de la commune, c’est chaque année un exploit que de réaliser cette journée qui se renouvelle grâce aux bénévoles du club « Aignan y Toros »

 

Photo JMD

Son président, Paul Bergamo nous présente cette édition 2023.

-On a renouvelé cette année l’élevage de Pagés Mailhan car le lot de l’année dernière a donné beaucoup de satisfactions. C’est notre trentième anniversaire et nous avons choisi ce bétail d’origine Santa Coloma et Parladé, car nous avons entièrement confiance en lui. C’est une corrida très bien présentée. Elle va sur les cinq ans. Cet élevage nous donnera satisfaction cette année encore, je le crois.

Parle-nous du cartel de cette après-midi pascale…

-Le cartel, est mixte, international : c’est David Galvan le torero de San Fernando qui avait plu l’an dernier qui revient. Il sera chef de lidia. Il vient de partir en Amérique où il a fait une présentation brillante récemment au Mexique. Le second, on ne le présente pas : c’est notre petit béarnais Dorian Canton. Nous sommes très content de l’avoir au cartel et le troisième c’est le mexicain Isaac Fonseca qui a pris l’alternative à Dax et qui est actuellement en tête de la Copa Chenel où il a brillé. On sait que Fonseca est très courageux ça n’est pas le même style que Dorian. J’espère qu’ils vont pouvoir tirer parti du bétail et qu’ainsi il y ait une véritable compétition entre ces deux jeunes.

-Vous êtes sur la brèche depuis trente ans avec disons-le des hauts et des bas…

-Trente ans cela a été très difficile car nous sommes un petit village de 750 habitants. Une des plus petits de France qui organise une corrida. On est arrivé au bout de trente ans : on espère que cela va continuer. Il y a eu des hauts et des bas avec un plein du temps de Juan José Padilla, de moins bons résultats aussi, mais le beau temps est annoncé et on attend du monde dimanche; Ainsi nous sauverons l’avenir de la corrida.

-Quelles sont les conséquences des attaques des anti-corridas sur la tenue d’une corrida isolée donc fragile comme celle qui est organisée à Aignan ?

-Je n’ai pas tout à fait la réponse; je me pose la question à moi-même : toutes ces manifestations ont-elles été bonnes ou mauvaises pour la corrida ? On le verra cette année. Y aura-t-il du monde dans les arènes ? On ne peut pas le dire avant. Nous verrons si les gens vont bouder ou s’ils vont revenir plus nombreux. Ce sera le verdict.

-Quelle est la contenance des arènes et à quelles conditions pouvez-vous amortir un spectacle comme celui que vous organisez 0àAignan

-L’arène contient  2200 places, disons qu’avec 1000 spectateurs on couvre les frais car nous avons de nombreux bénévoles qui se mobilisent pour chercher le sponsoring. C’est grâce à cela, aux sponsors qui nous prennent des places et à ceux qui les sollicitent que nous pouvons équilibrer et réaliser notre journée taurine.

Itw Pierre Vidal