Pourtant, duel il n’y en eut point. Pour plusieurs raisons et la première, les toros. Un lot de La Quinta homogène dans sa présentation mais aussi dans la « soseria », manquant de piquant, à l’exception du quatrième qui échut à Roca Rey.

Malgré un accueil enthousiaste, Sébastien Castella n’a pas coupé la moindre oreille et certains s’interrogeaient sur l’état physique du matador biterrois, sans doute non rétabli de sa blessure à Castellon. Ses trois toros ne disaient rien, mais au cinquième, intoréable sur la corne droite, il a énchâiné plusieurs séries improbables de naturelles qui n’ont pas eues d’écho sur les gradins mais qui pour moi ont été les plus belles passes de la tarde. Ce qui est de bon augure pour les corridas à venir mais ce qui n’a  évidemment pas conquis les spectateurs qui comblaient les arènes d’Arles.

Roca Rey a coupé quatre oreilles, aurait pu même en couper cinq, voire gracier un bon toro, qui sortait du lot, mais qui n’était pas non plus exceptionnel.

Toreo communicatif du Péruvien, intelligent, spectaculaire, avec des enchaînements virevoletants, en particulier les passes inversées de dos, qui enthousiasmèrent les gradins, surtout quand Roca Rey fit tourner le toro autour de lui trois fois d’affilée sans pratiquement bouger de son emplacement. Il tua mal, d’un « bajonazo », pour clôturer sa faena la plus percutante, mais coupa malgré tout une oreille. Il en ravit deux au dernier, très généreuses, après des luquesinas qui enflamèrent la foule.

Malgré tout, la corrida fut en réalité décevante, on attendait plus de rivalité, plus de passion, ce qui ne fut pas le cas.

Antonio Arevalo

Photographies Bruno Lasnier

Samedi 8 avril, Arles. Arènes quasi combles, pratiquement du « no hay billetes ».

Corrida de La Quinta, présentée dans le tipo, fade à l’exception du sixième et surtout du quatrième qui fit un tour de piste.

Sébastien Castella applaudissements après avis, silence après avis et silence après avis.

Roca Rey oreille après avis, oreille et deux oreilles.