De jeunes matadors français confrontés à l’un des fers les plus mythiques, celui de Victorino, lors d’une corrida dure, parfois impossible, et ils ont tous deux, Clément et Adrien, triomphé. Ce n’était pas gagné ni d’avance ni pendant.

Clemente a eu une prestation dont se souviendront les Arlésiens. Même devant son premier toro, qui semblait intoréable, et qui l’était, il paria avec un tel engagement, une telle pureté, que son toreo pouvait l’emporter et il parvint à extraire des muletazos impossibles. L’un après l’autre, dans un défi qui semblait insurmontable, d’une honnêteté à toute épreuve. Il aurait pu couper une oreille. Il en coupa deux au cinquième, un toro qui cette fois-ci se déplaçait mais qui le cherchait du coin de l’oeil. Une mise à l’épreuve où chaque muletazo était une victoire. Il finit par des naturelles de face qui ravirent le public. Son estocade tomba un peu de côté mais les deux trophées furent demandées par la majorité et protestées par une minorité.

Adriano ne put rien faire à son premier, malgré sa détermination mais elle fut payante au dernier. Une faena qui fut en partie explosive, très rythmée et qu’il conclut de manière extraordinaire avec des passes monumentales, très, très belles. Des droitières d’une esthétique digne des plus grands. Et pour conclure, une estocade fénoménale.

José Garrido lui non plus ne put s’exprimer à son premier, il ne chargeait même pas, par contre son suivant eut plus de mobilité et il profita pour faire un toreo bien tracé mais manquant d’émotion. L’estocade lui permit de couper une oreille de peu d’envergure.

6 toros de Victorino, bien présentés, les trois premiers sans charge, les trois derniers compliqués et exigeants.

José Garrido silence et oreille.

Clemente saluts après deux avis et pétition et deux oreilles.

Adriano silence et deux oreilles.

Une demie arène dans les gradins.

Antonio Arevalo

Photographies Bruno Lasnier