Séville, lundi cinquième de la féria de abril, lleno de no hay billetes. Soirée d’été à Séville 32 degrés, pas de vents
Six Toros des « Hermanos Garcia Jimenez » et Olga Jimenez, le premier comme sobrero, le troisième récompensé par la vuelta al ruedo, égaux en poids de 520 à 555 Kg. Très inégaux en force et en comportement. Tous très correctement armés. Tous moins de 5 ans.
Morante de La Puebla : Orange de Séville et Blanc, bas blancs, capote Rose et pistache : saluts et oreille
Alejandro Talavante : Blanc d’alternative et or : saluts et silence
Émilio de Justo : « Obispo » et or: deux oreilles et silence
A. Talavante réapparaissait à Séville aprés 5 ans d’absence.
“Almendrito” premier du lot eut deux minutes pour démontrer sa grande faiblesse et laisser la place à “Sosito” d’Olga Jimenez, même trapio, même poids. Morante l’accueillit avec quatre véroniques impeccables et lentes. Deux piques sans histoire et Séville se met à vibrer au rythme de derechazos et de plusieurs naturelles du meilleur goût. On a pu à deux occasions se confirmer que tous les « pechos » ne se valent pas. On eut droit à quelques naturelles de face qui vous confirment que la grâce existe.
Une entière concluante. Et….malgré une pétition largement majoritaire…Rien sauf une colère et quelques regards furibonds de Morante à la présidence.
“Filosofo” d’Olga Jimenez sortit et Emilio de Justo comprit tout de suite qu’il tenait le gros lot. Toro alerte, noble ,brave, mobile. Tout pour faire briller un maestro. La faena débuta par dix doblones que n’aurait pas démenti Enrique Ponce. Le maestro y mit toute sa science, sa volonté, sans jamais perdre sa lucidité.
Grand Toro
Grand Torero
Grande faena
Une entrée à matar fulgurante et sans hésitation deux oreilles tombèrent et une vuelta au Toro. Juan Pedro Domecq applaudit vigoureusement ce beau moment de tauromachie.
Le banderillero Miguel Murillo a salué au second.
“Explendido” même âge même trapio, même entrega échut donc à Morante. Deux piques très sérieuses, une cavalerie bousculée . Le Sévillan n’en demandait pas autant, sans salut à la présidence ,sans brandis et montera sur la tête il entama une faena, construite des deux cotés,subtile aussi lente qu’il le put avec entre autre, je ne les oublierai pas deux médias « préciosas ».Suavité, rythme ,lenteur ,élégance tout y fut . Un grand merci Maestro. Une entrée à matar d’une sincérité absolue.
Une oreille et une vuelta très fêtée.
Les deux derniers présentèrent des défauts majeurs. A.Talavante se trouva façe à un adversaire infréquentable à droite, d’où une faena fastidieuse entièrement gauchère. Forcément une vilaine mise à mort. Oublions.
Au deuxième du lot 530 Kg, très vif mais sans force excessive Miguel Murillo salua après deux paires de banderilles valeureuses. Il semble qu’Alejandro ait pris l’habitude de commencer ses faenas »de rodillas » ce qui lui convient tout à fait compte tenu de sa grande taille et de sa technique impeccable.
Il basa sa faena sur tout un travail de qualité et d’esthétique verticale à gauche. Tout fut séduisant jusqu’à la mort qui fut longue et difficile : Mete y saca trois pinchazos et une épée tendida aprés avis. Il fut quand même salué et applaudi par ce merveilleux public sémillant .
Le sixième s’appelait « Principal », il ne le fut pas. Toro arrêté, deslucido. Donc pas de faena et une déception pour Emilio de Justo qui lorgnait clairement vers la porte du Prince. Que les dieux de la Tauromachie veuillent nous accorder beaucoup de soirées de cet acabit et nous vieillirons heureux.
Ch FIGINI
