Photo Jy Blouin

Séville, Maestranza. Dimanche dernière de féria. toujours sous un terrible soleil. Trois quarts d’arène. 

6 toros de MIURA très différents mais tous du tempérament né entre Février 2018 et Mars 2019.

Les trois dévolus à Antonio FERRERA de 590 à 625 Kg

Les trois de Manuel Escribano de 505 à 550 Kg.

Antonio FERRERA : Rouge et Or rématé de noir . Applaudissements, Applaudissements,  Applaudissements

Manuel ESCRIBANO : Académicien : le Vert et l’épée. Applaudissements, Oreille, Applaudissements

Les banderilleros Ángel Otero et Alberto Carrero ont salué après avoir banderillé le premier. Salut de Joao Ferreira et à nouveau d’Alberto Carrero au troisième. 

Fernandez Piñeda : Sobresaliente

El Fandi s’était fait excuser et « l’homme qui slalome entre toutes les grandes portes » (ainsi le définissait en 2001 l’immense Jacques DURAND, se référant à son passé de skieur) avait laissé les clés de la Maestranza à ces deux Maestros.

Qu’il en soit remercié chacun avec trois toros a pu s’exprimer très clairement.

photo JY Blouin

FERRERA a reçu chacun avec sa cape aussi bleue que baroque avec la prudence d’un chat. Des Miuras il en a vu d’autres ! 

Les trois prirent deux piques sans faiblir, Ferrera s’appliqua à sortir lui-même ses toros du cheval, avec des toros de Miura qui souvent « mettent la tête » ceci peut être un jeu dangereux, mais cela convient bien à son tempérament.

Antonio a définitivement oublié qu’il fut un très bon (mais là aussi baroque) banderillero et peut être a-t-il bien fait car Alberto CARRERO et Angel Otero saluèrent au premier et au troisième. On pourra retenir une paire de CARRERO placée en plein galop et vraiment entre les cornes.

Photo JY Blouin

Il brinda le premier au ciel, un genou en terre (baroque vous dis-je), il eut beaucoup de difficultés à le centrer puis à le maitriser, sans trouver la moindre passe possible à gauche, Triguero restait la tête très haute et menaçait à chaque sortie. Antonio réussit une estocade méritoire et efficace.

Avec son deuxième s’engagea une pelea violente et sans solution, le toro était dangereux et ne transmettait rien. Un pinchazo (le seul de la soirée) et une épée concluante.

Antonio brinda son dernier au public. Toro lourd (625 KG) et qui rapidement devint peu mobile. Colosse aux pieds d’argile. L’entrée à matar fut simplement époustouflante d’engagement de sincérité, de puissance sur ce toro très haut. Ce sont ces gestes qui font notre admiration , un engagement absolu pour une cause perdue.

Photo JY Blouin

Manuel tout en sourire et en concentration n’a pas failli à sa réputation d’homme de savoir et de devoir . . Il a su prendre ce qu’il y avait de mieux dans chacun de ses trois adversaires. Deux portas gayolas ébouriffantes de sang froid et de technique firent lever les arènes. Il banderilla les trois . Pas une seule tricherie, au premier un quiebro al violin EXTRAORDINAIRE.. Au dernier un quiebro contre les planches . Bon il vaut mieux avoir un peu de réussite, et beaucoup de signes de croix .Et toujours cet immense sourire.

Photo JY blouin

Les faenas furent menées avec goût et courage. On retiendra quatre statuaires devant son premier et une cambiada citée du centre pour entamer sa faena devant Choricero, le plus maniable du lot, brave et qui fut seul à consentir à baisser la tète. Une mise à mort efficace avec une épée notoirement basse qui le priva de deux trophées. Un seul suffit à son bonheur.`

Une bien belle tarde de toros Sévillane.  

Nous reviendrons.

Ch FIGINI