Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Premier spectacle de San Isidro. Lleno de no Hay billetes

Toros de La Quinta,

EL JULIovation et saluts et silence. 

ROCA REYsilence et silence. 

ÁLVARO ALARCÓN, qui prenait l’alternative ovation et silence après avis.

Álvaro Alarcón a pris l’alternative avec toro ‘Cocherito’, Nº 27, cárdeno claro, de 547 kgs, né en 10/17, de la ganadería de La Quinta

Les banderillerosJoséChacón et Vicente Herrera ont salué au sixième.

Ce fut un non-événement, un flop, un de ces dénouements  inattendus et redoutés des empresas qui font le charme de la tauromachie où rien n’est écrit à l’avance. Le premier jour du cycle taurin le plus important de la planète, la San Isidro, la féria de la « Capitale du monde » comme l’appelait Hemingway : là où les côtes des uns et des autres, ganaderos ou toreros, se font ou se défont. Dans cette plaza où un public insolent et iconoclaste exige beaucoup pour donner en retour des triomphes durables et qui ont leurs poids d’authenticité.

S’il ne s’est rien passé et que l’on a baillé à s’en décrocher les mâchoires c’est d’abord en raison de toros : les La Quinta qui ont leurs adeptes mais qui ne sont pas les mieux venus à Madrid. Leur morphologie les dessert : leur origine Santa Coloma, dépare dans le ruedo de Las Ventas où on exige plus de trapio et de sérieux « devant ». Le lot du jour était inégal mais conforme à son encaste et il a été protesté souvent dès sa sortie. Le jeu donné été marqué par une sorte de bonté naïve avec une pointe de faiblesse souvent ; conditions qui ne crée pas l’émotion dont sont avides les tendidos madrilènes ; les deux derniers, le 5ème surtout, portaient ce peligro sordo qui pèse sur le torero mais n’est guère visible du gradin.

Bonne prestation du Juli : son expérience prime dans ce genre de tarde incertaine. Il a fait preuve de fermeté toute la tarde et de beaucoup de professionnalisme. Il eut de très bons moments à gauche avec le premier, l’animal chargeant lentement par le bas il s’accorda parfaitement à ces qualités et le trasteo sans atteindre les sommets connut de  bons moments. Il tua de manière étrange : une estocade entière dont l’épée ressortit mais qui fut néanmoins efficace. Personne n’osa demander l’oreille mais il fut très applaudi. Peu d’options pour son second qu’il tua d’un estoconazo. A noter la bienveillance madrilène à son égard, lui qui fut l’objet sur cette piste de tant d’injustes sarcasmes.

C’est désormais sur les épaules d’Andrés Roca Rey que reposent les responsabilités terribles du leader, celui qui commande dans ce petit monde hiérarchisé à l’extrême. Il est donc logique que l’on exige beaucoup de lui et les quolibets fusèrent tout au long des travaux du prodige péruvien. Mal servi, confronté à un premier adversaire naïf, il ne se montra pas sous son meilleur jour. Il ne fut pas entreprenant et ne chercha pas à forcer le destin  mais au contraire décentré, rapide désillusionné et il tua mal. On le retrouvera tel qu’on l’aime face à l’âpre cinquième dans deux magnifiques séries de naturelles que l’on attendait plus mais qui auront sauvé sa prestation (nouvel échec à l’épée).

Bravant l’interdit médical qui lui déconseillait de participer à cette tarde en raison d’une blessure récente, Alvaro Alarcon a défilé tout de même jugeant avec raison que prendre une alternative dans ce contexte cela ne pouvait se refuser. Ni bien ni mal, plutôt bien d’ailleurs à son premier passage dans de courts moments, il fut gêné par un vent violent qui se leva au sixième toro. Ainsi, il se sera montré digne de la confiance qu’on lui avait faite. Probablement pourtant, rêvait-il d’autre chose…

Pierre Vidal