Arènes de Las Ventas. Troisième de la feria de San Isidro. Plus de trois quarts d’arènes. Température très fraîche et surtout beaucoup de vent.


Toros de Juan Pedro Domecq, très bien présentés, astifinos et imposants, aux comportements variés, réactifs au cheval et intéressants à la muleta.


Daniel Luque saluts après pétition et un avis et silence.

Angel Tellez silence après avis et silence.

Francisco de Manuel silence après deux avis et silence après avis.


Les toros correspondant à Angel Tellez sont sortis quatrième et sixième suite à un accrochage du matador qui reçut un coup à un quite au premier qui l’amena à l’infirmerie.

Dans d’autres conditions, les toreros auraient sans doute pu profiter davantage des toros de Juan Pedro Domecq. Una corrida toute cinqueña, extrêmement sérieuse, avec quelques toros propices au triomphe. Mais le vent, comme souvent à Las Ventas, empêcha les toreros de maîtriser capes et muletas et rendit impossible toute subtilité dans la lidia. Le courage des trois matadors fut indéniable et relativise ou nuance les critiques à leur encontre.


Le banderillero Juan Navazo a salué après d’excellentes banderilles au sixième et une belle prestation à la cape au troisième.

Tellez, accroché au premier et sans doute marqué par ce coup, ne fut pas à la hauteur de la bravoure du sixième toro qui chargea avec allégresse et sans discontinuité. Un toro de puerta grande. Il y en eut d’autres très intéressants comme le premier de Francisco Manuel qui tardait un peu mais se livrait
ensuite avec fougue à la muleta. Le torero madrilène parvint à enchaîner les passes mais ne canalisa pas ces charges pour parvenir à plus de temple. Une fois encore, ne soyons pas trop exigeants, vu le contexte. Il y eut quand même quelques geste, mais guère plus. Comme au cinquième, un toro vibrant et encasté où Francisco n’arriva pas à être au diapason.

Angel Tellez lidia son premier toro au quatrième après être sorti de l’infirmerie. Prestation discrète devant un Juan Pedro au trapio impressionnant et qui aurait requis une lidia plus déterminée.

Daniel Luque, dont on attend la consécration définitive à Madrid, fut lui aussi handicapé par le vent, mais sa prestation au premier sera in fine le moment le plus abouti de la corrida. On a pu à peine l’apprécier à la cape mais par contre à la muleta son emprise sur le toro, en particulier en début de faena, avec des statuaires effarants puis des enchaînements de passes courtes, très esthétiques, présageaient d’une faena
difficile mais pouvant aller crescendo. Cependant le toro, qui avait des qualités, s’éteignit trop vite. Malgré une bonne estocade, la pétition fut minoritaire. Son second, sorti en troisième, fut le plus mauvais toro de la course, il ne baissait pas la tête et le pire c’est qu’il ne procurait aucune émotion.
Les trois matadors, qui jouent gros dans cette feria, ont chacun à un autre rendez-vous à ne pas louper.

Par Antonio Arévalo