Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Quatrième de la Feria de San Isidro. Casi lleno de entrada.

Toros de María Guiomar Cortés de Moura (1º et 4º) et Montalvo, 

DIEGO VENTURA, ovation et salut et oreille.

PACO UREÑA, palmas et silence. 

GINÉS MARÍN, silence et oreille après avis.

Sobresaliente Jeremy Banty

La présence de cavalier en plaza au sein d’un cartel de toreros à pieds est souvent mal vue des aficionados qui se veulent purs et durs. On notera que cette tradition est ancienne et que la mode des corridas est, elle, plus récente. On aura noté aussi qu’à Madrid capitale du toero ce mélange ne détone pas. Il faut dire qu’était invité la crème des cavaliers, mais même le très exigeant tendido sept a fait une ovation de gala à Diego Ventura et il est probable que ces corridas dites à tort mixtes, se répéteront un peu partout. On le dit avec certitude le public de la corrida va à màs ; on retrouve de nombreux jeunes assis sur les tendidos. Il est donc logique que les goûts changent : la “salade mixte” cela a du bon quand on y met de bons ingrédients.

Les deux toros de Cortés de Moura ont fait le job avec noblesse et sans vice, le second durant plus longtemps avait une transmission qui permit le succès du cavalier de La Puebla. Belle présentation des quatre toros de Montalvo dédiés à la lidia à pied. Le premier brave a laissé trop de force sous le cheval, le second maniable mais sans relief, le troisième arrêté d’emblée, le dernier noble mais juste de force.

Diego Ventura est sans aucun doute un des plus grands rejoneadors de l’histoire de cet art qui ne cesse de progresser. Il se situe dans la lignée de Pablo Hermoso de Mendoza, lui-même coaché par le portugais Jao Moura. C’est-à-dire que l’on assiste avec lui à une tauromachie véritable : le cheval s’imposant comme une sorte de muleta. Temple et adresse sont les piliers de cette tauromachie équestre classique et adroite et c’est sans doute pour cela qu’elle a séduit Madrid. Lors de son premier passage on aura remarqué Lio pour mettre les roses et Guadania exécutant la Hermosina et par la suite Bronce son cheval étoile a brillé aux banderilles courtes posé de face à l’étrier. Nomada, sorti à deux reprises fut la grande révélation du jour. 

Paco de frente por detras

Paco Ureña toucha un lot médiocre. Il avait brillé de frente por detras dans son quite répondant à Ginés, il était donc disposé. Il débuta donc ses deux trasteos au bas du sept qui apprécie son engagement. Il exigea sans doute trop du premier en voulant malgré son manque de force obliger l’animal par le bas. Faena de détails et anodine dans son ensemble conclue par une entière basse. Il n’insista pas face au cinquième ce que le public apprécia. Au total un passage « sin pena ni gloria ».

Arrucina de Ginés

Ginés Marin avait montré ses intentions dès le début dans un quite somptueux par chicuelinas ajustées terminées par une luxueuse serpentina. Le Jerezano sait tout faire et il manie parfaitement la cape, c’est un atavisme dans la ville de Rafaël où il est né… Il se fit discret au premier qui permettait peu concluant en deux temps. Il se livra entièrement afce au dernier noble mais juste de force. Il compensa le manque de race de l’animal par la beauté de son toreo devenu très personnel et varié. Il sut embarquer le public dès le début de son travail enchaînant les molinetes, pechos, trincherillas et pases del desprecio. Ce cocktail inattendu eut un effet explosif et le public suivit avec passion le reste de son travail exécuté avec brio, des deux côtés avec de la douceur et un grand sens de la cadence. Un estoconazo dans les règles de l’art et un gros succès. La relève est là.

Pierre Vidal