Neuvième corrida de San Isidro. Lleno de « no hay billetes ». Beaucoup de vent, tout
l’après-midi.
5 toros de Jandilla et un de Vegahermosa, très bien présentés, avec des qualités mais faibles en général, à l’exception du quatrième, « Rociero », applaudi à l’arrastre maisqui sans doute aurait mérité la vuelta comme le demandait son matador, Sébastien Castella.

Quelle joie ! Avec ce vent, la faiblesse des toros qui avaient précédé, quelle chance d’avoir pu profiter du toreo de Castella, à la muleta, au quatrième. Car à la cape on put à peine voir, le le vent rendant pratiquement impossible le toreo. Sébastien demanda à ce que que le toro soit peu piqué et ce fut l’une des raisons d’avoir pu profiter par la suite de la bravoure de « Rociero ».

N’oublions pas non plus l’excellent toreo aux banderilles de José Chacón qui nous découvrit encore plus la qualité que renfermait le Jandilla. Faena mesurée, en crescendo, avec des statuaires sublimes, très ajustés, pour commencer.

Suivi d’un toreo de la main droite vibrant, engagé, où l’enchaînement des passes provoquait la clameur du public de Madrid qui se livra au torero français. Sébastien sut mesurer les séries, patienter pour que le vent ne s’immisce pas et quand il prit la main gauche les naturelles furent d’une totale pureté, longues et profondes. Magnifiques.

Cette corne gauche du toro était très bonne, mais c’était difficile de reproduire une telle intensité car sans l’ayuda le vent peut être traître. Il reprit la droite, se régale dans le toreo de proximité et conclut la faena avec des manoletinas dignes d’une affiche. Il couronna le tout avec une très belle estocade.
Les deux oreilles furent demandées par tout le public. Sixième grande porte pour le
matador français ! Mais au-delà des statistiques, la bonne nouvelle est que Castella
est de retour et que sa temporada est désormais lancée.

Pour le reste, avec toujours le handicap du vent, cette corrida, avec quelques bons
toros, fut surtout marquée par la faiblesse des Jandilla. De Manzanares, nous
retiendrons ses excellentes véroniques au cinquième et son manque d’efficacité à
l’estocade, ce qui est surprenant, et peu de choses à dire de Pablo Aguado qui, une
nouvelle fois, quitte de grandes arènes sans laisser de trace.
En tout cas, ne gâchons pas notre plaisir, Sébastien est là et il faudra compter sur lui.

Par Antonio Arévalo