Vic-Fezensac. Belle entrée, plus des trois-quarts, deux heures cinquante cinq de spectacle,

temps ensoleillé et chaud, Musique les Armagnacs d’Eauze. Six toros de Dolores Aguirre Ybarra, lourd, bien armés et agressif, vingt et une piques au total,troisième, quatrième et cinquième, trois châtiments, les autres, quatre énormes piques prise avec bravoure sauf pour le sixième, fuyant de cheval et sortant chaque fois seul.

Alberto Lamelas (vert et or), au premier, deux pinchazos, une entière, salut ; au quatrième, deux pinchazos, trois quarts de lame, avis et deux descabellos, salut.

Luis Gerpe (nazareño et or), au deuxième, une entière, une demie, un pinchazo, avis, salut ; au cinquième, quatre agressions et une entière, avis, silence.

Maxime Solera (blanc et or), au troisième, quatre pinchazos, une entière, avis, silence ; au dernier, deux pinchazos, une entière, salut.

Présidence. Président Bernard Sicet, assesseur, Mathieu Cazalet et Lionel Lohiague

Banderilles. Le banderillero Victor del Pozo, de la cuadrilla d’Alberto Lamelas a salué au dernier toro.

Les premières notes de « Joyeux anniversaire » ont donné le point final à la corrida de Dolores Aguirre Ybarra. C’est face à ces toros que Maxime Solera a fêté ses trente troisièmes anniversaires. Ce fut ensuite un long abrazo avec le sauteur landais Kevin Ribeiro qui s’était envolé au-dessus de ce dernier et sixième toro.

Chou-chou de Vic pour Alberto Lamelas la course était plus chère que de Cibeles à Las Ventas. L’avenue d’Alcala s’appelait Dolores Aguirre Ybarra, des toros sortis de l’enfer. Avec le premier la panique souffla sur le ruedo avec des banderilleros affolés. Le maestro fut obligé de se jouer la vie pour dominer ce premier toro. La lutte continua ensuite avec un autre monstre avec une émotion évidente dans les gradins. Ce fut le moment du courage et de la volonté.

Mais la prime du courage et « pundonor » revient sûrement à Luis Gerpé qui après avoir été sérieusement secoué par le premier sortit en boitillant de l’accrochage et revint tuer le cinquième avec ce même handicap. Là aussi la mort rôdait sur l’arène.

Car de cette journée il ne faudra jamais oublier ces toros de Dolores Aguirre Ybarra. Un poids à affoler les balances, des cornes à percer la vie et pour la plupart une sale mentalité de spadassin. Hier on ne rigolait plus… 24 piques au total, c’est assez rare pour être souligné. Mon voisin me disait qu’en prenant son billet il pensait s’être trompé et avoir un titre de transport pour l’enfer plutôt qu’une place de corrida.

Une course qui a marqué les esprits et qui démontre que malgré les années qui passent et une corrida qui s’assagit, Vic est plus que jamais Vic, une histoire de toro, de bravoure et d’héroïsme remontée du fond des âges.

Une journée d’émotion et de danger pour le torero français face à ces monstres de poids et de cornes. Il avait su s’imposer chaque fois à la cape. Au début après avoir brindé au public, il commençait par une série de passe de châtiment, spectaculaire et efficaces. Mais sa partition s’avérait difficile avec un animal qui ne répétait pas naturellement. Toutefois il le trompa sur la gauche pour de séduisantes naturelles.

Ce fut un peu la même histoire avec le dernier toro, avec des séries dominatrices qui déclenchèrent la première musique de la course. Ici aussi de belles naturelle… mais quelle dose de courage pour revenir sans cesse sur les cornes, de ce dernier toro plutôt manso.

Jean-Michel Dussol