Vic-Fensensac. L’après midi sous les nuages noirs, après un violent orage, belle entrée. Six toros de Baltasar Iban, bien présentés et très armés, de trois à quatre piques le troisième. Tous d’une bravoure exceptionnelle, régulièrement applaudi dans leur charge vers le cheval.

Morenito et Aranda (gris foncé et azabache), au premier, une entière une oreille,puis évacué à l’infirmerie et à l’hôpital de Mont-de-Marsan.

Leo Valadez (rouge et or), au deuxième, un pinchazo, deux entières, six descabellos, silence au quatrième, un pinchazo, un quart de lame, deux descabellos silence, au dernier, une demie-lame, un descabello, silence.

Jesus Enrique Colombo (rouge et or), au troisième, une entière, salut, au cinquième, une entière, sifflets.

Présidence. Président Marc Amestoy, assesseurs, Pascal Darquié et David Roca.

C’est une exceptionnelle course de Baltasar Iban qui après la corrida concours du matin a marqué cette deuxième journée de la feria de Vic-Fezensac. Un exceptionnele comportement des toros qui a obligé le mayoral, Domingo à venir saluer en piste à la fin. Pourtant tout n’avait pas très bien commencé. Morenito de Aranda avait décidé d’attendre son premier adversaire à « porta gayola ».

Le torero fut sérieusement secoué par le toro. Il n’en continua pas moins à poursuivre son combat. Il y démontrait une sérieuse domination et un certain sens artistique, déclenchant le musique. Tour cela après un excellent tercio de cape. Il terminait par une splendide épée et coupait la deuxième oreille de la journée. Mais devant l’aisance de Morenito personne ne soupçonnait qu’il souffrait. Une fois à l’infirmerie le médecin constatait une perforation au poumon. Le corrida devait être arrêté près d’une heure pour permettre au médecin de réaliser les premiers soins et préparer l’évacuation sur l’hôpital de Purpan.

La course reprenait, plus que jamais sous le coup de l’émotion, avec « Provechoso » qui livrait un beau galop pour attaquer le cheval. Cette histoire allait se répéter pratiquement tout au long de la course. Mais la pique n’a sûrement pas facilité le déroulement des faenas. Leo Valadez allait amèrement le constater ne pouvant jamais s’imposer sur les trois toros qui lui revenaient. Il fut souvent confronté a des adversaires incapables de répéter les passes, de charger avec alegria et de livrer un combat de belle tenue. Par contre ils avaient été irréprochables lors du premier tiers. Le jeune Mexicain fut chaque fois, contraint avec regret d’aller chercher l’épée assez rapidement.

Son compagnon de cartel Jesus Enrique Colombo tenta de séduire le public par la pose des banderilles. Il connut une certaine réussite. Par contre à la muleta il fut beaucoup plus laborieux parvenant à déclencher les sifflet du public avec son second toro. Un toreo assez anodin, toujours servi loin du toro en tenant la muleta bout de bras. Il n’y a pas beaucoup à retenir de ses sorties.

Toutefois il convient surement de constater qu’en jouant chaque fois le jeu du tercio de pique les toros arrivaient usés dans le dernier tiers… Ce fut le cas du quatrième qui poussa près de cinq minutes contre le cheval et auquel Leo Valadez ne put arracher la moindre passe. Pare contre, le cinquième qui fut aussi d’une longue bravoure contre le cheval, récupéra plus facilement.

L’an dernier la corrida de Baltasar avait été l’une des meilleures courses. Ce millésime n’est pas près de s’effacer da la mémoire des aficionados. Le toro de combat existe toujours.

Jean-Michel Dussol