Nîmes. Seconde de feria. « Lleno de no hay billetes ». Corrida démarrée dix minutes en retard à cause de la forte affluence. Temps estival. Corrida de près de trois heures mais où la foule sortit ravie et les aficionados contents.
6 toros de Victoriano del Rio, bien prĂ©sentĂ©s, nobles, les plus gĂ©nĂ©reux le troisième et le cinquième. Tous furent applaudis Ă l’arrastre.
Sébastien Castella oreille après avis et saluts après avis.
Juan Leal saluts après avis et oreille après avis.
Roca Rey saluts après avis et deux oreilles après avis.

Du début à la fin. Avec un « lleno de no hay billetes », une « Marseillaise » émouvante, reprise en cœur par tous les spectateurs avant une ovation de gala à Sébastien Castella pour son retour à Nîmes.
DĂ©monstration de « poderĂo », de temple, dans des faenas très bien structurĂ©es oĂą le Biterrois nous rĂ©gala avec sa classe, son Ă©blouissante maestria, sa dĂ©termination et du toreo de très haut vol. Son premier de Victoriano del Rio Ă©tait noble mais ne baissait pas toujours la tĂŞte et parfois protestait, comme sur le cĂ´tĂ© gauche. Impressionnante dĂ©mostration de Castella qui lui apprit Ă charger sur cette corne et lui imposa des naturelles Ă©tincelantes Faena longue, passionnante, oĂą il manqua un peu de piquant au toro mais l’oreille coupĂ©e par SĂ©bastien fut incontestable. Au suivant, il nous conquit avec des chicuelinas aux mains basses au ralenti avant d’initier, comme il faisait jadis, au milieu de l’arène, sa faena de muleta. Les passes inversĂ©es de dos furent impactantees mais encore plus les naturelles, d’une beautĂ© Ă couper le souffle, de celles qu’on garde en mĂ©moire. Faena longue Ă un toro noble mais qui n’allait pas jusqu’au bout de sa charge, d’une proximitĂ© sidĂ©rante et toujours en quĂŞte de l’osmose. SĂ©bastien aurait coupĂ© les deux oreilles s’il l’avait tuĂ©.

Bonne prestation de Juan Leal Ă son premier oĂą il surprit le public avec un toreo de cape très lent et au diapason du toro. Très bien. Cette lenteur on la retrouva Ă la muleta oĂą il extasia surtout la foule avec des passes circulaires et des sĂ©ries bien enchaĂ®nĂ©es. Les deux oreilles Ă©taient Ă sa portĂ©e mais l’Ă©pĂ©e lui fit dĂ©faut.
Il me plut moins au suivant, un très bon toro de Victoriano qui faisait l’avion et oĂą il opta pour un toreo spectaculaire ou Ă genoux mais qui fut du goĂ»t des NĂ®mois. Cette fois-ci après un pinchazo et une demi-estocade il rĂ©ussit Ă couper.

Grande tarde de Roca Rey. Les meilleures vĂ©roniques furent les siennes, il y eut de très bons muletazos, longs et profonds Ă son premier, mais oĂą le public succomba au torero pĂ©ruvien ce fut avec des passes enchaĂ®nĂ©es, sans discontinuitĂ©, en fin de faena. Lui aussi aurait pu couper deux oreilles Ă son premier. Ce qu’il fit Ă son dernier, pour une faena moins relevĂ©e face Ă un toro plus « soso », correcte mais une très bonne estocade lui permit d’en rafler deux. Un peu excessif.

par Antonio Arévalo Photos : Alain Damie.