21 iéme de San Isidro. No hay billetes
5 toros d’ ‘El TORERO’ et un de José VASQUEZ. Deux de 4 ans et quatre toros de plus de 5ans.
Pour :
Uceda LEAL : Bleu sombre et Or (27 ans d’alternative) Silence et une oreille
MORANTE DE LA PUEBLA  (26 ans d’alternative) Bronca y bronca
Sébastien CASTELLA (23 ans d »alternative) Une oreille et Ovation

Uceda Leal , le madrilène et chef de Lidia reçut son premier par véroniques bien dans le goût du lieu avec calme et temple. Le toro sérieux fit trois entrées à la pique sans vraiment prouver une grande bravoure. Le maestro sut le traiter avec calme et réussit de belles séries sur les deux bords. On peut retenir quatre péchos superbes et de bon goût. On ne compta plus les pinchazos et autres coups d’épée.
Silence.

A son deuxième de 4ans avec des cornes jusqu’au ciel il s’engagea dans une faena avec toujours la main très basse. Il y eut un vrai moment d’émotion quand le Madrilène put imposer un toreo élégant et temple avant une épée aussi foudroyante que sincère.
Une très belle oreille à ce torero qui a l’heur de plaire à tout le public de Las Ventas.

Puis on a cru l’espace de quatre véroniques dont il a le secret que Morante avait trouvé un toro qui lui convenait. Ce n’était pas ça. Passons à la suite et directement au cinquième. « No hay quinto Malo », je n’en suis pas sûr du tout. Morante est souvent le plus ancien dans l’alternative alors il ne rencontre pas souvent de cinquième. Celui là n’aurait pas convenu à grand monde, il essaya un peu et renonça beaucoup.
Fin de l’histoire et sortie sous la bronca de LAS VENTAS qu’il connaît par cœur.

Sébastien CASTELLA accueillit son toro de José VASQUEZ à la muleta par des doblones de gala et à la suite le toro a consenti. Avec ce sentido qu’on lui connaît il a trouvé le sitio et n’a jamais perdu le sens de la Lidia, aussi bien à droite qu’à gauche il a su faire passer ce toro compliqué. Que dire : Il a été Sébastien le Grand! Sa volonté de fer l’amena à une estocade d’anthologie. Et à une mort instantanée du toro.
Une Oreille.
Le sixième, bien mis en suerte fut le seul à recevoir de M.J BERNAL deux piques propres et nettes. C’est rare à Madrid. . Bien sûr Sébastien mesurait l’enjeu, Brindis au public et une nouvelle faena époustouflante de courage et de maestria. « Remero » n’avait pas que de bonnes intentions et il trouva par deux fois une jambe du maestro . Le premier accrochage nous parut terrible et interminable. Mais autre qualité de ce grand torero : il ne laissse jamais paraître la douleur. Pris une deuxiéme fois il tua d’une épée parfaite et sortit sous les acclamations d’un public unanime.
Nous l’avions vu magnifique à Nîmes, nous l’avons vu héroïque à Madrid.
Diagnostic : Deux trajectoires dans la cuisse gauche 15 et 20 Cm.
Le torero triomphateur de la SAN ISIDRO n’en doutons pas c’est lui.

Ch. FIGINI

Sébastien Castella: quel torerazo !

Par Antonio Arévalo

Par son attitude, sa façon de défier les forces de la nature qui se déchaînaient contre lui,par son intelligence, sa capacité de réfléchir devant le toro, de lui laisser son temps, comme ce fut le cas à son premier et de se jouer la vie, sans en faire étalage, et même blessé devant un toro impossible au sixième ne cédant jamais. De l’héroïsme sans ambages, sincère, d’un torero qui donne tout et Madrid, une nouvelle fois, s’est rendu à lui.

Il n’a coupé qu’une seule oreille, mais une oreille de poids à son premier.Une faena perturbée en permanence par le vent mais où le maestro biterrois parvint à enchaîner des séries des deux côtés, avec des muletazos de qualité mais sans la continuité qu’elle aurait pu avoir dans un autre contexte. L’estocade finale fut superbe, l’une des plus réussies de la feria. Au sixième, devant un toro de El Torero avec des intentions assassines, Castella fut encorné de façon spectaculaire. Blessé, le torero ne laissa rien paraître, il le tua et partit à la fin de la corrida à pied en direction de l’infirmerie, sous une ovation émouvante.

On a vu de très bon moments d’Uceda Leal, avec des passages d’un classicisme et d’une pureté à la muleta qui ravirent les Madrilènes. Toreo lui aussi sans continuité mais d’une toreria époustouflante et qui fait qu’on a envie de le revoir. Pourquoi pas en France ? Son estocade au quatrième a été, à mon avis, la plus belle de la feria : un monument.

Morante de La Puebla n’a vraiment pas eu de chance au sorteo, on a pu se régaler avec quelques véroniques qui portaient la sceau de la maison, mais guère plus. Le public, qui l’attendait avec passion, fut déçu mais le siffla injustement.

Ce furent Castella et Uceda qui ont marqué de leur empreinte cette corrida et concernant le français, cette feria.

Antonio Arévalo