Selon Ici Gascogne : »À Mont-de-Marsan, les résultats financiers des corridas de la Madeleine 2025 sont historiquement bas. Les spectacles taurins, qui se sont tenus du 16 au 20 juillet, ont généré un excédent de 25.164 euros, bien moins que les années précédentes, selon des chiffres qu’ICI Gascogne a pu consulter.
Moins de spectateurs, des coûts en hausse, des bénéfices au plus bas : la feria de la Madeleine 2025, à Mont-de-Marsan (Landes), s’est achevée, en juillet dernier, sur un mauvais bilan comptable. Selon des chiffres qu’ICI Gascogne a pu consulter, il s’agit du pire bénéfice depuis, au moins, 15 ans. Traditionnellement, les spectacles taurins de la Madeleine générèrent des excédents, qui permettent de financer les autres festivités en ville. C’était le cas encore en 2025, mais à un niveau historiquement bas : seulement 25.164 euros de bénéfices, contre plus de 200.000 euros en général les années précédentes.
Cette baisse spectaculaire du bénéfice s’explique par un double phénomène : une hausse du coût de l’organisation des spectacles taurins et une baisse des recettes liée à une fréquentation en baisse dans les arènes. En 2025, la ville, via la régie des fêtes, a déboursé 1.409.250 euros pour organiser les corridas et novilladas, principalement pour les cachets versés aux toreros et l’achat des taureaux. Ce montant représente 41.000 euros de plus qu’en 2024 et 94.000 euros de plus qu’en 2023.
Dans le même temps, les recettes liées à la billetterie ont fondu : 1.434.414 euros de recettes lors de la Madeleine 2025, soit 75.000 euros de moins qu’en 2024 et 130.000 euros de moins qu’en 2023.
Des dépenses qui augmentent, des recettes qui baissent, la conséquence est implacable : le bénéfice fond. Il s’agit, selon nos informations, du pire bénéfice de ces 15 dernières années dans les arènes montoises. En 2024, le bénéfice était de 141.000 euros. En 2023, il s’élevait à 250.000 euros.
Cet effondrement des recettes de billetterie est directement lié à la baisse de la fréquentation des arènes. Les aficionados sont, en effet, moins nombreux : 81% de taux moyen de remplissage pour les corridas en 2025 contre 85% en 2024 et 89% en 2023. En 2018, meilleure fréquentation de cette dernière décennie au Plumaçon, le taux moyen de remplissage lors des corridas était de 93%.
L’été dernier, seule la corrida du samedi 19 juillet, avec la star mondiale Andres Roca Rey – également le torero le plus coûteux de la feria – a affiché complet, avec un taux de remplissage de 100%. A l’inverse, la corrida du jeudi 17 juillet n’a obtenu qu’un taux de remplissage de près de 71%, le plus faible score de l’édition 2025. Mercredi 16 juillet et vendredi 18 juillet, ce taux était de près de 74% pour chacune de deux corridas. Le dimanche, dernière corrida de la feria, le taux était de près de 88%. Soit un taux moyen, sur les 5 jours, de 81,40%. Il s’agit du deuxième pire taux de remplissage moyen de ces dernières années, après 2022 (taux de 78% à l’époque).
Le maire de Mont-de-Marsan, Charles Dayot, admet qu’il n’est « pas satisfait de la billetterie de cette année » mais nuance : « il faut comparer ce qui est comparable, il y a eu des années où on a par exemple eu des corridas portugaises etc ». Le maire se réjouit de la fréquentation des novilladas, en hausse selon lui. Pour ce qui est des corridas, il explique : « c’est un éternel recommencement pour trouver un équilibre entre la jauge, le prix que l’on consacre aux toreros et le prix que l’on consacre aux taureaux, dans un contexte d’inflation post-covid ». Il indique que « quelques abonnés sont partis » et il explique cela par le fait que « beaucoup [soient] exaspérés par des spectateurs, minoritaires, qui viennent pour mettre une atmosphère qui n’est pas du goût de la grande majorité, qui sifflent par exemple avant même que le spectacle ne commence. Et cette année on a passé un cap, avec des insinuations et insultes sexistes envers l’une des présidentes, et ça je pense que c’est intolérable ».
Un article signée de Leila Benjelloun Ici Gascogne
