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“Minotaures Voyage au cœur de la corrida” : le regard passionné de Yannis Ezziadi

Dans ses « Minotaures » qui viennent de paraître aux éditions Fayard, Yannis Ezziadi aborde le monde de la tauromachie avec enthousiasme. Il entreprend ce « voyage au cœur de la corrida » (c’est sous-titre de son ouvrage) avec l’exaltation du néophyte bien intentionné et il est gagné rapidement par cette passion qui nous ronge, pour notre part, depuis de longues années.

A la fraîcheur du regard de Yannis -qui nous touche- il faut répondre par un sentiment équivalent car, disons-le, son attitude n’est pas si courante dans le monde qui nous entoure : il y est de bon ton de déprécier la tauromachie et de jeter l’opprobre ceux qui la défendent, sans rien en connaître. Comédien –on se souvient de lui dans une production remarquable du « Postillon Longjumeau » à l’Opéra-Comique-, écrivain, introduit dans les cénacles parisiens où il a son rond de serviette, Yannis a fait un effort loyal et sincère pour découvrir le monde de la tauromachie et il en est revenu enchanté, adoptant cette morale qui est celle de tous les aficionados : « Aux toros on se donne. Jusqu’au bout. Jusqu’à la fin ». C’est ainsi qu’il conclut son ouvrage, montrant qu’il avait à son tour attrapé ce « gusanillo », ce goût du combat, cette saveur des ruedos  qui nous possède parfois jusqu’à l’obsession.

Pour en arriver à cet état –extatique !- il faut parcourir un long chemin. Yannis nous conte le sien sans ambages dans cet ouvrage. Sa route passe par une série de rencontres avec ceux qui composent le paysage taurin français. Un archipel pittoresque, reconnu désormais et qui a gagné son indépendance. L’auteur est-mené dans ses pérégrinations par la main experte de Marc Serrano à qui il a dédié son ouvrage. Sur cette route il est charmé par l’éloquence de Simon Casas –comment ne le serait-il pas ? « La théâtralité de la mort crée de la joie. Le pape et moi nous savons cela » lui confie le « producteur ». C’est déjà une première clé. Essentielle. Plus tard, à Béziers, il sera le spectateur d’une dure corrida de Miura où Manuel Escribano sera blessé qui lui fait dire : « « C’est bien le combat qui semble être le terrain le plus propice à l’expression de l’animalité, de la personnalité du toro bravo ».

Sa quête se poursuit auprès de personnage aussi divers qu’Alain Finkielkraut dont il obtient des confidences inattendues, Miguel Angel Perrera pour lequel il ne cache une admiration –légitime-, Curro Caro, Jacques Durand qui lui confie au sujet de Curro cette vérité essentielle : « quelque part les toreros gitans montrent qu’il y a quelque chose de miraculeux ». Mais comme tous les chemins mènent aux Monteilles il y fera la rencontre de celui qui est désormais le pape débonnaire de la tauromachie française: Robert Margé. Entre un plat de quenelles concocté par Françoise et une bouteille de « Mire l’Etang », à l’occasion d’une controverse nà propos de tienta, Robert apostrophe avec sévérité « Réfléchis ! Tu as encore des choses à apprendre mon poulet ».

Robert a raison : « Paris ne s’est pas fait en un jour » et ce n’est pas si facile de devenir aficionado. Un aficionado averti, du moins. Il faut de la curiosité et une bonne dose d’humilité ce dont Yannis ne se départit jamais dans ce périple au sein du mundillo. Il évoque ainsi justement le goût de la perfection qui habite Sébastien Castella. Puis il fait le détour parmi les grands précurseurs qui habitent notre mémoire : Richard Milian, Nimeño I et II; nos héros, quoi…

Il ne faut pas tout dire et il y a d’autres personnages, d’autres réflexions dans ces « Minotaures » de Yannis Ezziadi. Réjouissons-nous de son regard passionné, de sa voix juvénile ; de la venue de cette personnalité nouvelle et brillante qui découvre avec amour le monde du toro.

Pierre Vidal

« Minotaures Voyage au cœur de la corrida »

De Yannis Ezzialdi

Photographies de Wiliam Lentz

Editions Fayard 20 euros.

A Béziers et Nîmes, livres en vente sur place.

Les toreros Français très présents au Salon de l’Agriculture

L’association des toreros français était présente sur le salon de l’agriculture avec la présence de son président le matador de toro Marc Serrano et de nombreux taurins français, toreros, éleveurs, directeurs d’arènes, etc.

Marc Serrano avec Carole Delga la présidente de la Région Occitanie

Personnalités du monde agricole: l’ancien ministre François Guillaume, le président des jeunes agriculteurs des Bouches du Rhône Clément Lajoux, la présidente de la Chambre d’agriculture du Gard Magali Saumade à la rencontre du milieu taurin Marc Serrano et Manon Alexandre (ganaderia El Campo) notamment.
Maxime Solera avec l’homme politique béarnais très sensibilisé au monde rural; Jean Lassalle
Sur le stand des jeunes agriculteurs des Boucjes du Rhône qui a accueilli les toreros français

Toros et TV

Plusieurs spectacles sont retransmis à la TV à partir de demain sur diverses chaines que l’on peut regarder sur internet : Canal Extremadura (gratuit), Castilla la Mancha Media (gratuit), Telemadrid (gratuit), Onetoro (payant) et Unicable (payant). Les affaires reprennent ..

Regardez l’excellent site elmuletazo pour avoir tous les détails.

https://elmuletazo.com/agenda-de-toros-en-television/

Les jeunes espagnols reviennent aux arènes

Selon le site mundoro.com :

“La dernière Enquête sur les habitudes culturelles en Espagne , publiée par le ministère de la Culture, révèle un changement radical dans l’âge cible des consommateurs de tauromachie et met fin au mantra négatif du détachement des jeunes par rapport à la tauromachie. Les Espagnols entre 15 et 24 ans qui sont allés aux taureaux au moins une fois sont plus nombreux que ceux de la tranche d’âge de 65 ans et plus . 9,1% contre 8,7%. Une différence substantielle, étant donné que jusqu’avant la pandémie, la présence des personnes âgées était de près de trois points supérieur à celui des plus jeunes.

Mais si l’on compare les données des participants plus jeunes à celles des plus âgés, la différence est bien plus significative. Le nombre de participants entre 15 et 19 ans est le double du nombre de participants
de plus de 75 ans . 6,1%, contre 3,1%. En tenant compte de deux facteurs qui contribueraient à inverser cette comparaison. D’une part, il existe des communautés autonomes où l’on tente d’interdire la présence de mineurs de moins de 16 ans ou moins. En revanche, la tauromachie est la seule activité culturelle qui donne la priorité économique aux retraités espagnols avec des prix subventionnés par les entreprises elles-mêmes.

Dans ces statistiques du ministère de la Culture espagnol, il y a des données qui indiquent des problèmes d’accès aux taureaux pour les plus jeunes, qui, s’ils sont résolus, pourraient encore augmenter la fréquentation du public taurin des jeunes. D’une part, 7% des personnes interrogées affirment qu’elles ne vont pas ou ne vont pas plus souvent aux taureaux en raison de l’offre limitée dans leur domaine de vie
habituel et 12% affirment que la tauromachie est difficile à comprendre. C’est un problème qui devrait faire réfléchir en raison d’un déficit de compréhension/communication (du contenu à la terminologie
excessivement technique) qui éloigne la tauromachie du langage compréhensible et de l’accessibilité mentale des plus jeunes.
Compte tenu de l’autofinancement des entreprises taurines elles-mêmes, les jeunes ne se plaignent pas trop du prix des billets ou ce n’est pas leur principal argument pour ne pas aller aux taureaux. Seuls 1,5% des mineurs citent les prix élevés comme motif d’absence. Une cause d’exclusion bien moindre que celle de l’accès à l’offre dans son environnement et le grave problème de compréhension et de communication”.

AG Esprit du sud 13

Monsieur Virgile Alexandre, ancien président des éleveurs de toros de combat (AEFTC) succède à Monsieur Vincent Ramon, président fondateur de 2017 à 2024. Vincent Ramon devient Président d’honneur.
ESPRIT DU SUD 13 a tenu son assemblée générale le jeudi 8 février dans les locaux du Centre Français du Riz à Arles. Autour de leur nouveau président, les représentants des associations adhérentes ont fait le bilan de l’année 2023 avec notamment le point d’orgue du rassemblement du 11 février à Montpellier.
2023 a vu aussi la création d’un projet d’ateliers pédagogiques pour les écoles, collèges et villages du Pays d’Arles. 2024 en verra la concrétisation. Arles accueillera le regroupement des autres ESPRIT DU SUD en septembre 2024 (11,32 33,34,40). Et un programme de sensibilisation et de recrutement sera mené tout au long de l’année par notre nouveau président et toute l’équipe de la commission permanente pilotée par Evelyne Lanfranchi.
Messieurs Pierre Raviol, Bruno Reynier représentants de la Ville d’Arles et Monsieur Emmanuel Taché de la Pagerie, député de la circonscription ont assisté à cette assemblée générale. Monsieur Cyril Juglaret, conseiller régional était excusé. Monsieur Nicolas Triol, président de la FFCC également.
Rappel : Esprit du sud 13 a pour but d’organiser par tous moyens et initiatives la valorisation, la promotion et la défense de l’identité provençale, de son patrimoine matériel et immatériel et en particulier, culturel, naturel, gastronomique et économique. Et plus généralement, elle conduit des actions se rattachant directement ou indirectement à son objet ou toutes actions concourant à sa
réalisation .
Les associations locales : AECRC ( ass éleveurs chevaux de race Camargue)AEFTC (ass éleveurs toros de combat), AMTA (amis du musée taurin d’Arles),AOP taureau Camargue, APASMS (ass des pêcheurs Arles ST Martin de Crau), AVA (amis du Vieil Arles), Bovins 13, Centre Français du Riz, Club Taurin les Andalouses, Club taurin d’Arles, Club Taurin La Unica, Comité de la Féria, Confrérie des Gardians, ETPA
(École taurine du Pays d’Arles), FDM (Fédération des Manadiers), Fédération des Ovins, GCA (Groupe Cynégétique Arlésien – chasseurs), LES SUDS à Arles, LGRB ( Livre généalogique de la raço di biou), Nacioun Gardiano, SFRF (syndicat français Riziculteurs et filières), Union des Jeunes ( plusieurs associations regroupées).
Les nouveaux membres : Festiv’Arles, École de raseteurs Arles, Gens de Bouvine PCI Unesco Camargue.
Des représentants des associations nationales complètent le conseil d’administration : UBTF (Union des bibliophiles taurins de France, FSTF (Fédération des sociétés taurines de France), UCTF (Union des clubs taurins de France), ONCT (Observatoire National des Cultures Taurines).
Des adhésions individuelles de soutien sont possibles, 30 personnes ressources ont rejoint les rangs.
Cette belle dynamique , capable de se mobiliser en un rien de temps sera coordonnée par une équipe déterminée à défendre notre identité et notre mode de vie !

La commission permanente ESPRID DU SUD 13
Samedi 10 février 2024
mail : espritdusud132022@gmail.com
page facebook https://www.facebook.com/groups/1083974155567792 adresse : Mas de Sonnailler n°80, VC 108 Route de gimeaux, 13200 ARLES

Au son des Clarines Dacquoise

Les Clarines dacquoises, connues pour leur sonorité distinctive, retentissent dans certaines arènes du sud-ouest, en particulier à Dax, pour signaler les changements de tiers et les annonces. Elles sont étroitement liées à la Maestranza de Séville.

Faisons plus ample connaissance avec son président Christophe Mora.

Pouvez-vous nous présenter les musiciens des Clarines dacquoises (n’hésite pas à donner des détails et anecdote) ?

Nous sommes 8 aux clarines à DAX. (JAD de DAX) Nous sommes 6 sonneurs et 2 timbaliers.Nous venons de batterie fanfare (Instrument naturel) .Les âges vont de 18 à 62 ans.

Pourriez-vous nous parler de l’histoire de leur introduction dans les arènes de Dax ?

Les clarines sont jouées à DAX par la batterie fanfare de la JAD. Je pense même que c’est la clique dacquoise qui les à faite en premier. Le but de l’époque étant de monter les 3 sociétés de DAX (NEHE, Calientes et JAD).C’est à partir des année 2000 que nous nous sommes structurés en clarines. (Groupe au sein de la batterie fanfare de la JAD).

Comment arrive on en vient à jouer de cet instrument ?

Notre instrument étant un instrument naturel, les notes se font avec les lèvres. (pas de pistons). La puissance de souffle fait le reste.

Quelle est la particularité de cet instrument et y a-t-il des difficultés associées à sa pratique ?

Nos clarines sont longues, aussi trouver le bon son devient un exercice plus compliqué car plus éloigné de l’oreille. La tonalité en Mi bémol ne simplifie pas la chose, mais avec de l’entrainement on y arrive.

Quel est la différence avec celle de la Maestranza de Séville ?

Je pense qu’à Séville ils utilisent des trompettes style cavalerie. Nous nous utilisons des “trompettes sans garde” ou “trompette d’ordonnancement” utilisée sous NAPOLEON pour rendre les honneurs au troupes triomphantes. Vous pouvez voir ces instruments au musée des armées à PARIS.

On vous entend dans quelques arènes du Sud-Ouest. Y a-t-il des arenes dans lesquelles vous aimeriez jouer ?

Nous aimerions jouer bien sûr à la MAESTRANZA et à LAS VENTAS (Rêvons) Arles et Nîmes font aussi partie de nos rêves. Sinon Mont de MARSAN.

Dernière question avez-vous un endroit secret dans les arènes de Dax ou vous retrouvez entre vous   et avez-vous une mascotte ?

Pour l’endroit des arènes, je pense que beaucoup de monde le connait. (Pour l’instant billetterie escalier 15) et nos mascottes sont : CLARIN et MEUH

Clarin et MEUH ( photo Clarines Dacquoise)

Merci Christophe d’avoir répondu à ces quelques questions pour mieux vous connaître et partager votre passion de la tauromachie. Le public sera ravi de  vous retrouver lors de cette temporada dans nos arènes

Nicolas Couffignal

Sidération et grandes craintes

Par Charles Figini

Mon cher Pierre,

Je t’avoue ma sidération et mes grandes craintes quand je lis les lignes pleines de fiel et de mensonges entre Messieurs Dominguez et Jalabert. Ces propos n’auraient aucune importance si ces deux apoderados ne représentaient pas deux des grands toreros d’époque.
Nous  sortons d’une crise qui pouvait être létale pour la tauromachie. Nous avons la chance d’être dans une période plutôt faste et voilà qu’on demande au Mundillo de frémir au rythme des propos malvenus et maladroits (souvent mal traduits) de l’un et de l’autre.
Par pitié : arrêtez ces pitreries et ces caprices d’enfants gâtés. Nous les aficionados ne demandons pas de combat de coqs! Mais simplement de retrouver souvent et partout en France , en Espagne ou ailleurs ces maestros courageux et déterminés. Laissons à d’autres les caprices de divas.
Abrazos

Charles FIGINI

PS Oui Bien sûr, tu peux publier. Je pense que la corrida ne peut vraiment pas se permettre ce genre de conflits. Nous qui connaissons un peu les difficultés que peut rencontrer un torero tous les jours de sa vie professionnelle, pouvons comprendre que chacun avec son tempérament, qui par définition est hors du commun, défende son pré-carré, mais il est très dommage de le mettre sur la place publique . On ne gagnera pas une guerre en fabriquant des guerres civiles.!
Amitiés et à très bientôt.

Arnaud Agnel à Bayonne

hers amis Bayonnaises et Bayonnais,

Nous vous contactons pour vous donner une bonne nouvelle ! 

En effet, dans deux mois jour pour jour, vous aurez l’occasion de vivre l’un de vos premiers beaux moments taurins et culturels de cette nouvelle temporada 2024, puisque le 

MARDI 26 MARS 2024 à 20h

au Théâtre Michel Portal – Scène Nationale du Sud-Aquitain

aura lieu la représentation du très beau seul en scène que le comédien Arnaud Agnel a consacré à Juan Bautista, et dont le succès depuis la création en septembre 2019, deux jours avant la despedida du Maestro, est immense à chaque représentation.

Plus d’infos sur le spectacle (vidéos/interviews/presse…) disponibles ici

Après Arles, Nîmes ou encore Dax, c’est donc cette fois à Bayonne, autre terre de triomphes pour Jean-Baptiste, que le spectacle pose ses valises, dans ce superbe écrin de 600 places qu’est le Théâtre Michel Portal, pour une soirée qui, nous le savons déjà, sera d’importance.

Résolument accessibles, les tarifs vont de 6 à 17€ afin de permettre à chacune et chacun de venir partager ce beau moment.

Billetterie ouverte et accessible en cliquant sur ce lien.

Dans l’attente de vous retrouver, nous vous souhaitons une excellente fin de journée, vous présentons nos meilleurs voeux pour cette année 2024, et vous remercions pour l’écho que vous donnerez à cette information auprès de vos amis aficionados.

A bientôt,

L’ÉQUIPE DE PRODUCTION

Nouvelle chaine Youtube consacrée à la tauromachie

Créée par Victorino Martin et la fondation du toro de lidia et destinée au grand public elle a pou but de mieux faire connaître les rouages de la lidia: “aprender a ver toros” comme le dit Victorino qui constate l’arrivée de nombreux jeunes et la nécessité de mieux leur faire découvrir les secrets de la lidia. Une belle initiative due à la Fondation du toro de lidia.

Bravo tout simplement !

La Musique Taurine dans tous ses états

Interview au travers trois chefs d’orchestre

Seconde interview du trytique des chefs d’orchestre avec Mathieu Larrieux des Armagnac d’Eauze

Pouvez-vous Mr Larrieu présenter les Armagnacs ?

M.L Née en 1954, la banda les Armagnacs est une des premières bandas françaises. C’est en
effet dans les années 50 que cette tradition de musique de rue inspirée d’Espagne a
commencé à voir le jour outre Pyrénées, d’abord dans le sud-ouest. C’est la banda comico-
taurine de Valencia « El Empastre » qui a inspiré à l’époque les initiateurs de notre groupe.
Depuis, des centaines de musiciens ont portés le canotier, symbole de notre groupe au fil du
temps. J’ai l’honneur d’être aujourd’hui le sixième chef à guider ce merveilleux groupe dont
la spécialité reste essentiellement la musique espagnole et plus particulièrement le
pasodoble.
  L’année 2024 marquera le 70 ème anniversaire de notre formation. Après la sortie l’an dernier du livre « Banda Les Armagnacs, 70 ans de musiques en fête » retraçant notre histoire, nous préparons pour cette année anniversaire plusieurs occasions de nous produire en France ou en Espagne et de partager quelques beaux moments avec nos publics. En plus de la
temporada classique (Aignan, Vic, Eauze, Dax…) l’année 2024 sera marquée par des
concerts délocalisés (23 mars à Maubourguet, 24 mars à Barcelone-du-Gers, 27 juillet à
Estang), des déplacements à Burgos pour les Fiestas de San Pedro y San Pablo et à Séville
pour la Feria de Abril, un stage de musique taurine ouvert aux musiciens locaux, et pour finir,
un Festival de Musique le week-end des 12 et 13 octobre.

Nous allons changer de tiers, quelle est la difficulté de jouer un morceau de musique lors d’une
corrida ?

M.L L’accompagnement musical d’une corrida représente une responsabilité importante qui impose aux musiciens, et surtout au chef d’orchestre, de comprendre ce qui se passe en piste et d’avoir une certaine afición. L’orchestre des arènes est finalement le seul acteur à pouvoir s’immiscer dans le silence du duel toro-torero et c’est ce statut particulier qui lui impose une parfaite maîtrise de la situation. Mais pour autant, il ne faut pas inverser l’ordre des priorités sous peine d’oublier l’essence même de la corrida. Le premier acteur est avant tout le toro. Vient ensuite le torero qui, par son intelligence, sa technique et son art va comprendre et dominer l’animal. Vient enfin le troisième acteur qu’est la musique et qui va sublimer le tableau en apportant une dimension poétique.

Une faena dure dix minutes, quel est pour vous le bon moment pour lancer la musique et n’amplifie-t-elle pas une émotion superficielle ?

M.L Une belle faena peut en soi se suffire à elle-même dans le silence du ruedo comme c’est le cas à Madrid. Mais en tant que musicien, je pense que la musique apporte une autre dimension qui rajoute de l’émotion, à condition bien évidemment que soient réunis un ensemble d’éléments tels que le bon choix du morceau, le moment où il intervient dans la construction de la faena, l’adéquation entre le tempo de la musique et le temple du torero… Autant de facteurs incertains qui se rajoutent aux incertitudes liées à l’animal et qui font que cette fusion, lorsqu’elle fonctionne, est d’autant plus merveilleuse. Rien n’est écrit ni acquis à l’avance et c’est cela qui fait la magie du moment. Si à Séville l’initiative de démarrer la musique incombe au chef de la Banda Maestro Tejera, dans la plupart des arènes c’est le président qui décide de rajouter ou non cet accompagnement musical. Si certains assesseurs attendent de manière parfois idéologique une série à gauche pour lancer la musique, il n’y a en réalité pas de règle sur le sujet si ce n’est que le ressenti du moment. Qu’elle soit enclenchée dès la première série ou tardivement, elle doit de mon point de vue, pouvoir être arrêtée à tout moment si la symbiose n’opère pas ou si l’intensité de la faena baisse. Encore une fois, si de duel fondamental toro-torero ne fonctionne pas, on ne peut attendre de la musique une quelconque aide pour améliorer les choses.

Pour finir quel est votre paso préféré ?

M.L Je n’ai malheureusement pas le courage nécessaire pour me mettre devant un toro de combat mais dans mes rêves les plus fous, je suis capable de triompher avec un Miura sur l’antique pasodoble Ragón Fález !

Merci Mathieu Larrieu d’avoir consacré du temps à cet échange . Le dernier opus de cette trilogie va être l’interview de Jean Garin chef d’orchestre de l’Harmonie de la Néhé de Dax.

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