C’est sur Facebook que le novillero Hadrien Lucq « clôt un chapitre » de sa carrière de novillero. On l’avait vu pour la dernière fois à Mugron lors de la novillada non piquée pour ce qui sera sa seule course pour 2025. Une nouvelle étape va s’ouvrir dans sa vie, en espérant que les toros resteront une partie de celle-ci.
Ce soir, tout Séville toréait dans la rue et jusque dans les casitas de la féria : La porte du Prince s’était enfin ouverte et pas pour une des figuras en tête de l’escalafon, mais un sans grade qui a quand même connu 25 contrats en 2024, mais dont on ne parlait que dans les cercles informés.
CAYETANO , silence et applaudissements.
• ROCA Rey, silence et applaudissements.
• DAVID DE MIRANDA , oreille avec forte demande pour la deuxième et les deux oreilles.
Pourtant le lot de toros d’El Parralejo, du moins à la sortie des deux premiers, n’incitait pas à l’optimisme : d’une faiblesse insigne (le premier aurait du être changé, mais la présidence n’a pas su voir avant les banderilles qu’il était quasi intoréable en raison de ses multiples chutes). Cela s’est un peu amélioré ensuite, mais certainement pas pour le 4 et le 5 : Ni Cayetano pour ses adieux à Séville, ni Roca Rey n’ont bénéficié d’un sorteo un peu favorable.
Ce fut la chance de David de Miranda de tomber sur les deux seuls qui pouvaient être toréés mais son talent fut aussi de ne pas laisser passer cette chance.
Il s’était déjà signalé par un quite au premier toro de Roca Rey, en gaoneras, mais en repliant la cape derrière son dos et en citant à cuerpo limpio avant de la déployer pour canaliser l’embestida.
Inspirado, le 3 ème, un castano au frontal clair sort avec alegria et est le premier à répondre aux cites des banderilleros. Intelligemment, De Miranda le fait peu piquer et entame sa faena au centre, ce qui commence à être rare, par des naturelles. Le toro n’est pas très fort, avec une faiblesse du train arrière, mais il a du jus et rentre bien dans la muleta.
C’est une arrucina qui déclenchera la musique après 4 séries bien faites dont des naturelles de face à pieds joints. Une nouvelle série à droite sera très applaudie et suivie par un ensemble de Bernadinas de haut niveau en changeant le voyage du toro. S’ajoute à cette belle œuvre une épée dans le haut et foudroyante et le palco accorde la première oreille subissant une bronca pour ne pas avoir accordé la seconde.
Hojalatero qui sort en 6 ème position sera le meilleur du lot : il sera reçu au centre encore une fois par véroniques et peu piqué. Après les statuaires superbes qui entament la faena, rématées par passe du mépris et trincherilla la musique joue. L’embestida du toro reste vive et bien exploitée par David de Miranda en droitières sur 360 degrés à mi-hauteur :
il conserve tout son jus dans les séries suivantes. Une nouvelle arrucina conclut la série à droite suivante et dans les naturelles s’inscrit ce que j’appellerai, faute de connaitre son nom éventuel, une arrucina de la gauche que je n’avais jamais vue ! Suivent à nouveau des derechazos en rond et le taureau charge toujours ! L’estocade est entière contraire et foudroyante et la présidence n’hésite pas cette fois à sortir 2 mouchoirs qui ouvrent la Porte du Prince.
Malchanceux, Cayetano qui a touché les plus faibles, mais aussi Roca Rey, n’ont pu avoir que quelques beaux gestes épars. Triste despedida de Séville pour Cayetano qui a toréé un lot impossible avec beaucoup de dignité.
De son côté Roca Rey a montré son savoir-faire, mais à Séville on aime les passes longues qui durent 3 ou 4 secondes et qui sont liées par-dessus le marché (dixit Zocato). Or Roca Rey est plus électrique et enchaîne avec force et rapidité ses muletazos, ce qui peut être très beau à voir mais ne correspond pas forcément au style de la plaza.
Son premier est sorti faiblard et il n’a rien pu faire. A son second, il entend la musique pour des séries liées des olés pour un pendule de la gauche, mais après pinchazo, l’estocade desprendida ne permet aucune récompense.
Grand moment en ce 10 mai à Séville, où les rues étaient pleines de sourires ce soir !
Jean Yves Blouin (texxte et photos ) et Ferdinand de Marchi photo
Une faible corrida d’El Pilar à oublier au plus vite. 5e et 6e renvoyés aux corrals. 1er et 3e rongés par un instinct défensif de mauvais aloi.
Les Urdiales sont restées dignes et inédites face à un 1er qui n’avait pas une passe, et un 4e qui n’en avait guère plus.
Grande clairvoyance de Galván qui démarre le 2e tout en douceur pour amener le toro à se livrer pour lier une faena élégante. Le manque de transmission du toro fera que la forte pétition ne soit pas suffisante et qu’il se contente d’un tour d’honneur.
Le 5e bis de Castillejo de Huebra ne fait pas montre de bonne volonté à la muleta. Galvan s’applique à lui arracher les passes. Pétition minoritaire et nouvelle vuelta al ruedo
Face aux mauvaises manières du 3e, lier deux passes pertinentes de la jauge. Un pari réussi par Hernández avec en particulier des naturelles exposées de grande valeur, au sens français et espagnol (courage) du mot. Une oreille. Avec le 6e bis de Villamarta, pas grand choix à se rappeler malgré l’envie du torero ; le froid avait saisi l’arène et ses spectateurs
Michel NAUDY
Le point de vue de Charles Figini
Tous les lots de toros présentés à Las Ventas sont minutieusement sélectionnés par chaque Ganaderia. Moises FRAILE grand ganadero depuis plus de quarante ans a su avec science et patience fabriquer à partir d’une encaste DOMECQ un toro à la fois spectaculaire et avec une vraie force d’âme. A juste titre il fait partie des élevages toujours choisis par les grandes arènes. Pourtant deux de ces six exemplaires durent être changés le Cinquième pour un défaut de vision évident remplacé par un toro de Castillo de Huebra (même poids et même trapio) et le sixième pour faiblesse par un toro de la ganaderia de Villamarta.
Diego Urdiales : Accueillit Burreñito avec circonspection, le toro c’est vrai se montra vite très distrait et sans force ni violence à la pique. Le comportement de l’adversaire se détériorant très vite Diego n’insista pas. Peut-on dire qu’il laissa tomber ? Au moins il abrégea : Un pinchazo, une estocade et un descabello plus tard il était temps de laisser place aux jeunes !
A son deuxième adversaire Burriño un colorado de cinq ans Diego n’eut point à s’employer davantage, un toro sans la plus petite trace de noblesse, tardo , puis presque totalement arrêté plus quelques rafales de vent lui donnèrent toutes les raisons d’arrêter là un combat jamais commencé.
David Galvan :Son premier adversaire de 4 ans et 575 Kg était magnifiquement présenté, il le reçut avec une série de véroniques templées et parfaitement rythmées. Le toro humiliait et manifestait une vraie bravoure. On retiendra deux séries de naturelles aussi verticales qu’émouvantes. Il manifesta tout le long de sa faena une science approfondie du toro. Il sut profiter de sa relative faiblesse dans les derniers moments pour faire valoir une tauromachie de douceur et de proximité avec l’animal.La mise à mort fut exécutée dans les règles et le toro tarda un peu à mourir (un deuxième avis sonna). Une faena complète appréciée par le public exigeant de Madrid mais pas par la présidence qui ne lui accorda pas l’oreille.
David GALVAN vit arriver un cinquième qui, lui, ne voyait pas ou trop peu et qui fut immédiatement changé pour un sobrero de « Castillo de Huebra » de presque six ans mais avec toutes les qualités du toro noble, il humiliait, « mettait la tête » et le maestro sut en profiter, mais pas très longtemps car Sembrador se décomposa assez vite. Malgré tout David Galvan sut le garder et provoquer la « embestida » du bicho , il sut le toréer de près en fin de faena et donna une estocade en place et efficace qui a conquis le public…Mais pas la présidence. Une vuelta tristounette s’en suivit.
Victor Hernandez : Devant ses deux adversaires s’est montré digne de sa jeune réputation. Certes son premier adversaire le désarma à la sortie de la pique, certes, son second (un sobrero de Villamarta )lui causa pas mal de tracas , mais l’entrega du jeune homme, en même temps que sa technique sut conquérir le cœur des madrilènes. A son premier il opposa une tauromachie profonde et sincère par naturelles absolument pures et sans affèteries. La présidence voulut bien reconnaitre ses mérites et lui accorda une oreille largement plébiscitée par le public. A son second l’échec à la mort lui coutât cette fameuse « puerta grande ». Ne doutons pas du bel avenir de ce jeune homme.
En 2025, la corrida des Fêtes de RISCLE aura lieu le samedi 2 août.
À la suite du succès de la corrida de l’an passé, le « Tendido Risclois » a décidé de proposer à nouveau une competencia ganadera composée de six élevages français :
Photo du Toro de la Ganaderia Barcelo (Crédit photo Jean-Michel Danard)
Cuillé, Jalabert frères, Barcelo , Blohorn, La Suerte et Malaga (présentation en corrida).
Au cours des dernières temporadas, ces élevages français ont été en constante progression.
Cette journée taurine, qui sera entièrement fournie par du bétail français, débutera par une novillada sans picadors matinale de 3 novillos de Barcelo, suivie par le traditionnel repas convivial.
Le cartel complet de cette corrida sera communiqué prochainement.
Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Trézième de la Feria de Abril 2025. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Garcigrande,
• MORANTE DE LA PUEBLA, ovation et ovation.
• DANIEL LUQUE, vuelta al ruedo après pétition et oreille.
• TOMÁS RUFO, ovation après pétition et oreille.
Le banderillero Joao Ferreira a salué au premier
Corrida de Garcigrande intéressante sans atteindre les hauteurs espérées par la foule, avec Morante au cartel.
Les toros sont sortis abanto, mais leur comportement a été très variable, les deux premiers médiocres les suivants regular.
Le 1, manso et tardo, est pris en mains par Morante par des véroniques mains levées. Le toro donne des signes de faiblesse et sort suelto de la première pique. Joao Ferreira brille aux banderilles. A la faena, le cartucho de pescao d’accueil est suivi d’un molinete et de passes par le haut. La faena est essentiellement gauchère, mais Morante abrège au vu des chutes du toro.
Le second est également mansote et faible même s’il pousse à la première pique. L’entame de Luque en aidées par le haut intéresse le toro qui se rend dans la première série à droite. Musique pour la deuxième série bien liée. Commencée à droite la série suivante s’enchaine sur des naturelles de classe données en rond. En conclusion, une grande estocade mais on ne comprend pas pourquoi le président refuse l’oreille.
En 3 sort un toro bien fait qui manifestera une grande noblesse tout au long de la lidia : d’abord sur les (nombreuses) véroniques de Rufo, puis sur l’entame de faena à genoux avec des derechazos en rond en faisant partir le toro de loin. Les séries à droite qui suivent sont aussi servies sur 360 degrés en musique. Les naturelles seront également liées, mais l’estocade tombée empêchera l’attribution de l’oreille.
En 4 sort un toro à la charge désordonnée : les véroniques de Morante sont même torchonnées ! Mais l’entame de faena est extraordinaire : statuaires, molinete, trincheras, farol, etc. Clameurs dans la Maestranza et musique. La suite est de bon niveau essentiellement gauchère mais après la quatrième série, le toro accuse les piques dures de Aurelio Cruz et s’éteint. L’estocade après pinchazo sera tombée et d’effet lent.
Les véroniques d’accueil du 5 par Daniel Luque se donnent genou fléchi. Les piques sont fortes et la faena commence par des doblones suivis de séries liées qui déclenchent la musique. Le toro a quelques extranos brusques notamment à gauche, mais cela n’empêchera pas les luquecinas finales. L’épée bien portée est trasera mais concluante et vaut à Luque une oreille.
Rufo reçoit le 6 par véroniques avant qu’il ne subisse deux piques prises tête haute sur une corne. Morante intervient pour un quite par véronique et média superbes, son meilleur moment à la cape. A la muleta, Rufo torée mains basses et exigeantes : à la quatrième série, le toro commence à accuser les piques et la faena et va a menos. L’estocade est trasera mais foudroyante et lui vaut une oreille.
Corrida intéressante en raison de la variété du comportement des toros et des efforts des maestros.
JY BLOUIN texte et photos; photos complémentaires F de Marchi
Le lot provient du fer de Victoriano Del Río, tandis que les deux derniers toros sont issus du second fer de Victoriano de Cortés. L’ensemble est bien présenté et homogène, offrant une belle allure dans l’arène.
Seul le quatrième toro se distingue par son caste, exprimant davantage de caractère et de combativité. Le reste du lot, en revanche, peine à démontrer une véritable bravoure, laissant une impression violence et un manque de race. laissant une impression plus discrète sur le ruedo .
Alejandro Talavante
Le matador débute avec des véroniques ou la douceur s’exprime. Le toro avec plus de noblesse que son prédécesseur . Alejandro Talavante s’illustre par un joli quite, précis et inspiré suite à la première rencontre. Lors de la seconde charge, l’animal se montre plus franc, mais sans véritable poussée. La cérémonie s’achève avec Clemente, qui remet la muleta au matador. Ce dernier exécute quelques muletazos, cherchant à donner du rythme à la faena.Cependant, le toro manque de force, autant sur les naturelles que sur les derechazos. Face à cette faiblesse, le matador décide d’écourter l’affrontement pour se saisir de l’épée. Le coup est porté, mais l’épée tombe contraire et caida. L’émotion reste palpable dans les gradins.
Le toro se révèle plus complexe à gauche qu’à droite sous la cape d’Alejandro Talavante. La rencontre au cheval manque de bravoure, ne laissant qu’un souvenir insignifiant.
Les premiers muletazos sont exécutés avec du temple, tandis que les derechazos, portés par une poignée franche, marquent la faena. L’émotion traverse l’arène, touchant le public. Les naturelles, profondes et pleines de finesse, sont chaleureusement applaudies. Les “Olé” résonnent à chaque passe, accompagnant la domination du matador. Dans ces derechazos maîtrisés, le toro se rompt, se laisse entraîner par la muleta, complètement absorbé. Ce toro inspire le matador, qui semble détenu dans son art, habité par l’instant. L’épée est engagée et bien placée. Les tendidos s’illuminent sous une pluie de pañuelos, saluant la prestation.
Juan Ortega
Ce toro affiche le même comportement que le second. Juan Ortega l’accueille avec quelques véroniques élégantes. Après la pique, l’andalou exécute un quite apprécié par le public madrilène, suivant deux charges au cheval. Talavante répond immédiatement à ce quite, poursuivant l’échange artistique.
Les passes par le haut s’enchaînent avec douceur. Sur la gauche, Juan Ortega veut d’abord exécuter un muletazo bas, mais ajuste son geste avec un trincherazo plus court. La première série est empreinte de temple, déclenchant une belle réaction du public. Le matador trouve le bon rythme et parvient à dominer le toro, malgré quelques difficultés sur les premières naturelles.Les applaudissements résonnent avec force. Une légère présence du vent accompagne la faena, mais sans gêner le travail du matador. Lors de l’estocade, un pinchazo sur un recibir marque la première tentative. La seconde, bien placée, s’avère efficace, concluant le combat avec maîtrise.
Ce toro, issu du second fer de Victoriano del Cortés, montre un comportement plus harmonieux. Sa première charge est franche, mais la seconde manque d’engagement. Clemente exécute un quite correct avant que le matador ne change de terrain pour débuter la faena. L’animal, la langue ouverte, donne des coups de tête en entrant dans la muleta, rendant les naturelles et derechazos moins abouties. Face à cette difficulté, le matador écourte la faena et saisit l’épée. En suerte contraire, il pinche à sa première tentative, et les suivantes ne sont guère plus convaincantes. Finalement, il conclut par deux descabellos pour achever le combat.
Clemente
Clemente s’apprête à affronter son premier toro, sous les regards attentifs de sa famille, de ses amis et des aficionados français. Ce moment crucial, empreint d’émotion, confirme son engagement et sa volonté de briller face à cette confirmation d’alternative qui l’attend. . Quelques véroniques élégantes ouvrent la faena. Puis, un coup de tête brutal du toro interrompt l’instant. La cérémonie de confirmation se déroule sous les yeux attentifs d’Alejandro Talavante et Juan Ortega, témoins de l’événement.
Le public applaudit, tandis que le matador, concentré, enchaîne les passes avec des redondas précises. Du temple jusque dans le regard du torero, la maîtrise s’affirme. Les premiers naturelles se déploient vers le tendido sept, propres malgré les assauts du toro. Les applaudissements se poursuivent, saluant les derechazos impeccables. Soudain, une grosse voltereta de Clemente ! Le piton accroche la chaquetilla du matador, l’instant est suspendu. La première épée tombe, basse et contraire. Une seconde est nécessaire pour conclure le combat. L’émotion demeure.
Ce sixième toro, lui aussi issu du second fer, entre en piste sous le regard attentif du public. Clemente exécute quelques passes, cherchant à poser la faena. À la rencontre avec le cheval, la première charge manque de franchise, tandis que la cuadrilla peine à faire preuve de rigueur. L’animal, manso, finit par se diriger vers le cheval de réserve.
Les premiers muletazos sont portés avec domination et détermination, en plein centre. Les premières derechazos suscitent des applaudissements d’encouragement. Les naturelles, appliquées et pleines de prudence, démontrent la technique du matador, mais l’ensemble peine à provoquer une véritable émotion. Malgré plusieurs tentatives pour faire passer le toro, l’inspiration ne semble pas au rendez-vous.
L’épée est engagée, une demie dans le morillo. La prestation de Clemente, bien que privée de trophée, ne passe pas inaperçue aux yeux des spectateurs.
Resena Nicolas Couffignal « vu à la télévision »
Le point de vue de Michel Naudy
Une corrida décevante de Victoriano del Rio sauvée par le 4e qui eu physiquement suffisamment de fond pour supporter la faena. Un manque de race généralisée qui s’est traduit de différentes façons Clemente a été très bien avec le toro de la confirmation qui est sorti tête haute et a rapidement accusé une difficulté à humilier. Clemente en a pris rapidement la mesure déclenchant le soutien du public. La difficulté à humilier s’est manifestée par deux avertissements à gauche et à droite par des arrêts en cours de charge pour regarder le torero. Ce que Clemente a aguanté sans sourciller. Le danger était bien présent et l’accrochage spectaculaire arriva, le torero restant suspendu par la chaquetilla sur la corne. On pouvait s’attendre à une oreille, espoir évanoui après deux estocades très basses. Le premier de Talavante paraissait piqué avant d’aller au cheval. Dès le début de faena on s’attendait à ce qu’il se couche… inutile d’épiloguer Ortega fait parler magnifiquement son temple à la cape comme à la muleta. Las, le manque de force du cornu le fait ressembler plus à une petite sœur de la charité qu’à un toro de combat. Fin de faena dans l’indifférence Talavante voit tout de suite la noblesse du 4e et lance sans attendre son festival inspiré qui le fait enchaîner plusieurs séries des deux mains sans l’aide de l’épée factice. Une grande estocade lui assure la puerta grande La faiblesse du 5e le conduit à développer du genio. Repli stratégique rapide d’Ortega Le 6e se livre à deux premiers tiers complètement désordonnés. Dans ces conditions, accusant aussi, certainement, la rouste subie au 1er et la pression de l’événement, tarde à prendre la mesure de son opposant qui de plus s’éteint rapidement. Michel NAUDY
Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Douzième de la Feria de Abril 2025. Lleno.
Toros de Juan Pedro Domecq.
• DIEGO URDIALES, ovation et oreille.
• SEBASTIÁN CASTELLA, oreille et vuelta al ruedo après avis et bronca au palco.
• PABLO AGUADO, vuelta al ruedo et silence.
José Chacón a salué au cinquième.
Encore une fois, dans cette féria, les hommes ont été au-dessus des toros. Si la presse qualifie ce lot de meilleur envoyé à Séville, on est loin de la vérité : des toros certes d’une noblesse excellente pour le torero, mais d’une faiblesse latente qui ne leur permettait pas de supporter 2 vraies piques et pour certains d’un manque de race évident.
Le premier sort abanto et prend soin d’éviter les capes jusqu’au moment où Urdiales va le chercher au centre pour lui servir 3 belles véroniques. A la faena, il entame par aidées et enchaine sur 2 séries de derechazos et 2 de naturelles. Mesurant bien les capacités du toro, il prend l’épée et lui porte une demie estocade en place avant de saluer.
Le 4, de semblable comportement, acceptera quand même une douzaine de véroniques, mais fléchira en fin de série. Comme il tombe sous la pique, le public exige le changement, mais la présidence ne cède pas. La faena commence à mi-hauteur à droite, mais les séries de naturelles sont plus profondes, même si dans les gradins on entend parler « d’emocion » ! L’épée sera foudroyante et en place et déclenchera une pétition que la présidence suivra mais qui parait généreuse.
Castella va lui aussi chercher son toro au centre de la piste mais celui-ci parait plus noble dans les véroniques bien menées mais assez rapides. Le toro est épargné à la pique, et Castella enchaine sur un quite magnifique par chicuelinas tafalleras gaoneras et revolera. Aguado intervient également en chicuelinas bien faites. Viotti se distingue aux banderilles. A la faena après les aidées par le haut, Castella enchaine sur des derechazos liés et surtout une grande série de naturelles qui déclenchent la musique. L’épée engagée tombe trasera mais n’empêche pas la pétition majoritaire suivie par le président qui accorde l’oreille.
Le cinquième est accueilli par de magnifiques véroniques genou à terre puis 3 superbes véroniques debout. Les piques sont des simples contacts ; Jose Chacon salue aux banderilles. L’entame est classiquement « castellienne » :2 pendules, et le maestro enchaîne sur des séries liées à droite qui déclenchent la musique, puis 1 série de naturelles dont 2 à pieds joints qui suscitent les olés. Le toro garde du jus pour les derechazos suivants mais finit par en avoir assez. L’estocade entière, légèrement trasera, concluante précède une énorme pétition à laquelle le président refuse de céder malgré une double bronca de catégorie ! Castella parcourt le ruedo pour une vuelta fêtée, mais il n’a pas le sourire des beaux jours.
Le troisième comme les précédents sort abanto, mais en évitant les cites, préférant le vide du soleil. Quand enfin il charge, Aguado lui sert 6 véroniques dont 2 lentes très sévillanes. Il l’emmène à la pique par chicuelinas marchées, mais le toro tombe à l’impact et ne reçoit que 2 picotazos. La faena entamée par molinete et derechazos démarre en musique. Le toro montre sa noblesse et répète sans être cité. Les naturelles provoquent les olés. Avant l’estocade une série par le haut, trinchera et passe du mépris. Un pinchazo suivi d’une entière en prenant un choc à la poitrine déclenche une pétition minoritaire qui permet une vuelta.
Le sixième se comporte comme les précédents et sort suelto de la cape d’Aguado. Il s’emploie à la première pique donnant l’impression d’être plus brave, ce qui reste à confirmer. Aux banderilles il charge tête haute et Ivan Garcia montre ses qualités. La faena commence par doblones en gagnant vers le centre, mais dans les séries suivantes le toro se fait défensif, derrotant beaucoup. Quelques passes de châtiment et une épée quasi entière en terminent avec ce toro.
JY Blouin texte et photos. Photos additionnelles F. de Marchi
Soto del Real (Madrid). Lundi 28 avril 2025. Ganadería Aurelio Hernando, Finca: “Carascosilla » Soto del Real. Devisa Caña et Noir y señal Orejisana.
Alors que l’Espagne était toute entière était privé d’électricité dû à « L’apagón » sans que nous nous en rendions compte, j’étais reçu, à l’invitation de Francis Fabre et Joël Bartolotti, de la prestigieuse revue, maintenant centenaire « Toros » en vue d’un prochain article, par l’éleveur Aurelio Hernando Dans la finca « Carascosilla » à Soto del Real (Madrid), L’élevage d’Aurelio Hernando, l’un des rares qui conserve actuellement le mythique sang Veragua. Un encaste brave de lignée, qui dans cette maison est sélectionné pour maintenir ses robes variées et sa caste sérieuse pour que ses taureaux chargent avec la bravoure, de bon style avec longueur qui favorisent le succès dans la tauromachie actuelle.
Le ganadero Aurelio Hernando nous as conduit dans tous ses cercados pour nous montrer ses becerros, vacas, erales, utreros et cuatreños, un total de 600 têtes environ, tout en nous expliquant les caractéristiques et l’histoire de son élevage sans avoir sa langue dans la poche.
Aurelio Hernando est un passionné. De toros, bien entendu, mais pas seulement. Le cheval est également son « dada ». L’homme tient un centre équestre à Soto del Real et concourt à haut niveau sur des parcours de saut d’obstacles. Des toros, des chevaux, vous imaginez son emploi du temps, mais quand on aime on ne compte pas. Côté bétail, son amour se porte sur l’encaste Veragua. Un amour impossible. C’est de l’amour que naissent les illusions qui poussent à la déraison. Et parfois il convient d’être déraisonnable, en tauromachie on nomme cela romantisme, ce qui permet d’ôter la part de folie que contient le mot. Aurelio Hernando n’est pas fou, bien au contraire. Il s’agit d’un homme calme, doux, posé et seul l’amour pour le toro de combat et l’encaste Veragua a pu le pousser dans un projet aussi déraisonnable qu’élever les descendants du Duc de Veragua au XXI° siècle.
Il a débuté comme ganadero en 1992 en s’associant avec Javier Gallego García pour sauver le nucléon restant d’origine Veragua de l’élevage familial de ce dernier. Ils partirent avec 17 vaches et 1 étalon. Une ganadería type « arche de Noé » baptisée « Hernando-Gallego », qui regroupe les vestiges veragueños de l’ancien élevage de Enrique García Gonzalez, dont le fer original annoncé « Hijas de don Enrique García » est dès lors vacant. Les deux hommes attaquent avec foi et passion leur quête salvatrice. Le sort semble avec eux. Bien que l’unique étalon meure très vite, un mâle sortira des vaches pleines. Sa filiation lui impose sa fonction et cet étalon désigné se révèle d’exception. Il y a des signes qui ne trompent pas. La bête régnera sur le troupeau durant quatorze années.
Peu à peu, les deux hommes consolident leur ganadería. Si toute leur attention est portée sur la caste Veragua, une vingtaine de vaches ne peuvent constituer une ganadería. Ils augmentent ainsi le troupeau avec des vaches d’origine Domecq de chez Victoriano del Río. Cette seconde lignée étant maintenue séparément. À Force de travail, Aurelio et Javier arrivent au nouveau millénaire avec une centaine de vaches Veragua. Mission accomplie. L’amour l’a emporté sur la raison et grâce à la déraison de nos deux ganaderos les Veragua de la famille Gallego nous sont parvenus. En 2002, Javier et Aurelio se séparent. Aurelio déménage dans la banlieue de Soto del Real, dans l’ancienne finca de José Aleas (frère de Manuel) dont la placita est d’époque. Sa devise caña y negro a fait sa présentation à Soto del Real à l’occasion d’une novillada sans picador en 2004. L’année suivante, l’élevage fait sortir ses premiers novillos en novillada avec picador. Suit en 2006 la première corrida, toujours à Soto del Real. La camada est courte mais Aurelio ne peine pas à vendre son bétail qui est lidié principalement dans les alentours de Madrid. 2011 est une année charnière, l’élevage fait sa présentation en France à Orthez et un sobrero sort à Madrid. Dès lors, elle y sera répétée presque chaque année. L’élevage commence à se faire un nom et on ne peut que s’en réjouir. Le 14 juin 2025, ils seront lidié à Navas del Rey (Madrid) pour la première demi-finale de la Copa Chenel
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Philippe Gil Mir
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Plaza de toros de La Real Maestranza de Caballería de Sevilla. Neuvième de la Feria de Abril 2025. Lleno de ‘No hay billetes’.
Toros de Hnos. García Jiménez (1º bis, 2º, 3º , 4º) et Olga Jiménez,
• MORANTE DE LA PUEBLA, ovation après avis et oreille après avis.
• JOSÉ MARÍA MANZANARES, oreille et ovation après avis.
• ALEJANDRO TALAVANTE, silence et oreille, pétition de la seconde et bronca au palco.
On n’attend pas beaucoup de cet élevage qui reste traditionnel à Séville. Et l’on n’est pas surpris de voir sortir des toros justes de présentation, notamment le quatrième anovillado, et au comportement généralement mansote. 3 d’entre eux faisant à peine leur devoir au cheval ! Une qualité : tous humilient beaucoup et font preuve d’une noblesse parfois marquée cependant par des derrotes de mauvais goût.
Le premier de Morante est changé pour ??? et son sobrero sort avec une réserve évidente devant les capes. Manso à la pique, il répond aux statuaires de Morante immobile, avant d’accepter deux séries de derechazos bien liés qui font résonner la musique. A gauche, c’est plus compliqué avec quelques extranos du toro et beaucoup d’enganchones. L’estocade par l’extérieur en deux temps limitera les récompenses à un salut.
Le quatrième petit de trapio, sort abanto avant de subir deux piques carioquées où il pousse. Entame par 2 doblones enchainés sur une série par le haut et la musique joue de nouveau après le ligazon d’une série de derechazos. Ce ligazon se retrouve dans les naturelles ce qui enthousiasme la Maestranza, de même que les abanicos qui terminent la séquence. L’estocade en entrant droit est tombée, mais n’empêche pas l’attribution de l’oreille après pétition majoritaire.
Manzanares accueille son premier par des véroniques élégantes et après les piques bien gérées par Paco Maria, et le quite en gaoneras de Talavante, entame sa faena par doblones puis une série splendide de derechazos liés qui à nouveau déclenchent la musique. Un passage à gauche puis à nouveau des derechazos supérieurs à un toro qui répète plutôt bien, et une estocade entière, bien portée mais tombée qui déclenche une pétition majoritaire et une oreille.
Au cinquième, qui se défend dans le peto, et derrote dans les séries de derechazos liés, Manzanares doit attendre les naturelles pour entendre la musique : toujours le ligazon. A l’estocade en arrière et plate mais suffisante après pinchazos, le maestro voit s’envoler ses espoirs de porte du Prince qui semblait possible.
Talavante, tombe sur un premier manso à la pique, qui dans les instants suivants va infliger une cornada de 30 cm à Javier Ambel, pourtant un des meilleurs banderilleros du circuit (sans conséquence grave apparemment selon le parte médical). A la muleta le toro s’avère moins noble que les précédents et l’estocade entière sera desprendida mais efficace.
Le sixième verra Talavante tomber dans un de ses travers : toréer le public autant que son toro. Cordobinas à la cape, entame à genoux avec cambiada dans le dos et arrucina etc. heureusement il reste 2 séries de derechazos liés et 2 de naturelles menées en musique et un final en naturelles des 2 mains. L’estocade entière, en place, en décomposant les gestes vaut à elle seule l’oreille que la faena n’aurait peut-être pas pu gagner.
Au total, malgré les toros, une tarde intéressante, dont on retiendra que pour plaire à Séville, il faut avant tout lier des passes !
JY Blouin texte et photos avec F. de Marchi
Le banderillero Javier Ambel a été soigné à l’infirmerie pour une cornada de 30 cm à la cuisse droite alors qu’il banderillait le troisième. Pronostic menos grave, transport à l’hôpital Virgen Maria.
Deuxième volet de la Feria Off : une capea et un gala taurin réussis…
Un mot d’abord sur la météo qui malgré la menace d’orages, s’est avérée finalement printanière, pour ne pas dire estivale, seule une légère brise venant modérer les rayons du soleil sur le Plateau de Valras…
Pour la tarde, un millier de personnes ont assisté à un gala entretenu avec une particularité au préalable… En effet si les trois mousquetaires étaient quatre en réalité, à Béziers ce jour, ce fut l’effet contraire, puisque de quatre toros et toreros annoncés sur l’affiche, ils n’étaient finalement que… trois ! Il convient toutefois de préciser que cette modification a eu pour (bonne) cause, la qualification de Clovis à la finale de l’Alfarero de Plata de Villaseca de la Sagra qui était télévisée au même moment. Une fierté pour le jeune novillero et bien sûr pour son école de rattachement, à savoir celle de Béziers… Ceci étant précisé, sans trop entrer dans les détails, disons que les trois toreros ont été très motivés et si finalement ils sont repartis chacun avec une oreille dans leur escarcelle, cette égalité est assez représentative de leurs prestation. Face à du bétail de Jalabert qui à divers degrés a permis à chacun de s’exprimer, avec la palme au dernier qui a eu les honneurs de la vuelta, nous avons assisté de la part de chacun à de bons moments de toreo.
Carlos Olsina, au sortir des arènes, n’allait pas tarder à prendre la route pour les environs de Madrid puisque demain, il est attendu à Algete pour disputer le deuxième tour de la Copa Chenel. Ce festival aura donc constitué pour lui une excellente répétition générale ! Suerte, Charles… et pour ceux qui pensent suivre sa prestation en direct, je rappelle que ce sera retransmis par Telemadrid à 18h…
Christian Parejo poursuit sa préparation face aux futures échéances qui l’attendent et ce samedi, on a pu constater qu’il en a déjà dans les jarrets et… dans sa muleta ! Si on le retrouvera cet été dans cette même plaza, comme les deux autres d’ailleurs, le Chiclanero se produira notamment à Istres le 15 juin pour lidier les Puerto de San Lorenzo avec Perera et San Román…
Victor a lui aussi tiré son épingle du jeu, le novillero saintois affichant une torería déjà bien léchée et assurée. Et si son opposant était bon, il ne l’a pas moins été ! Cette temporada semble bien partie pour lui et après avoir récemment toréé à Arles, on le retrouvera dans pas mal de plazas régionales, comme Nîmes, bien sûr, mais encore… Béziers !
En matinée, avec du bétail de Buenaventure, 300 personnes avaient pris place sur les gradins pour assister aux prestations de trois élèves de l’école taurine locale, respectivement Pablo, Santi et Hugo, les « Niños Toreros ». Devant ce public composé pour la plupart de néophytes qui ne demandaient qu’à apprendre, il faut souligner l’initiative de l’empresa qui avait monté cette course gratuite. C’est aussi comme ça que l’on contribue à la transmission et au sortir de cette matinée, on a pu constater un indice de satisfaction plutôt élevé. Enhorabuena donc à l’organisation et à l’école taurine dirigée par Tomas Cerqueira qui a entouré ces apprentis toreros dans le ruedo.
Pablo
Pour la petite histoire, ils n’ont pas ménagé leur peine, Pablo a obtenu deux oreilles, le mexicain Santi une puis deux avec le quatrième, et Hugo deux aussi. De quoi les encourager, même si le chemin est encore long.
Santi
Mais il faut un début à tout et ce genre de prestation ne peut que les encourager à aller de l’avant. Suerte et enhorabuena a todos !!!