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LUIS GERPE À CULTURAFICION

Culturaficion avait invité le maestro Luis Gerpe ce 14 janvier pour une soirée interview dont voici le contenu :

Luis Gerpe est né en Galice, la province celte de l’Espagne, où bien que ce soit peu connu existe une aficion intense et fidèle. Peu d’arènes effectivement hormis celles de Pontevedra toujours pleines, mais beaucoup de portatives et de spectacles de rue. Il est aujourd’hui le seul matador en activité originaire de cette région.

Son grand-père et son oncle ont eu une carrière de novillero avant de se faire le premier impresario, le second banderillero, mais c’est surtout du côté de sa mère que la passion taurine était prégnante.  

Luis Gerpe a commencé à s’approcher des toros à 7 ans puis est entré à l’école taurine de Madrid à 13 ans où il a fait ses débuts en novillada non piquée. À 16 ans, il en avait toréé environ 80, en participant à des concours d’écoles taurines, dont celui de Madrid qu’il a remporté. C’est ainsi qu’on a pu le voir à Nîmes en 2010 pour une de ses premières apparitions en France.

Véronique de Luis Gerpe à un novillo n°37 d’El Freixo, à Nîmes le 23 mai 2010. ©JYB archives

Après une brillante carrière de novillero, où il toréera 55 novilladas, l’alternative vient en 2015, mais comme beaucoup de jeunes, il ne bénéficie pas de contrats et vit une période difficile, pendant laquelle il ira toréer au Mexique et au Pérou. Même Madrid lui refuse la confirmation d’alternative, ce qu’il ressent comme une injustice alors qu’il avait confirmé en Amérique, et pour se rappeler au souvenir de l’empresa, sur les conseils de son entourage, il entame une grève de la faim de 11 jours en 2019 devant las Ventas. Il avoue que ce fut une erreur qu’il ne commettrait pas aujourd’hui. En fait, c’est le manque de contrats en Espagne qui explique ces réticences de Madrid, même s’il toréait beaucoup en Amérique. Enfin la confirmation viendra en 2022, après le COVID.

En fait, ses contrats en Espagne se passaient dans la vallée de la terreur : dans cette dizaine de villages, des arènes petites, des toros immenses (jusqu’à 700kg), parfois très âgés, et des toreros sans autre opportunité.

Dans cette période, il était le petit prince de la vallée de la terreur et coupait beaucoup d’oreilles.

Luis Gerpe pendant son interview à Culturaficion, à Paris, le 14janvier 2025. ©JYB

 Q : On remarque que son parcours est semblable à celui d’Emilio de Justo 

Parfaitement et comme de Justo c’est en France qu’il va sortir peu à peu du marais : le système français est moins fermé et moins biaisé que l’Espagnol. En particulier, le succès ouvre automatiquement la porte à la répétition lors de la prochaine féria. On l’a vu à Vic où il a obtenu d’être reprogrammé après une course de qualité « dans une arène de qualité ». Mais il prend ses après-midi les uns après les autres.

Geoffrey Calafell à Culturaficion, à Paris le 14 janvier 2025. ©JYB

Son apoderado en France, Geoffrey Calafell, raconte d’ailleurs qu’il ne connaissait pas Luis à l’époque où il apodérait un autre matador, mais qu’un des picadors de la cuadrilla lui avait conseillé de s’intéresser à Luis « qui avait du potentiel, et deviendrait quelqu’un dans la tauromachie ». Après s’être rencontrés, ils se sont aperçus qu’ils étaient en phase.

Q : Comment gère-t-il le stress ?

Par la mentalisation et le soutien de l’environnement familial. Il essaie d’atteindre ce niveau où l’on est prêt à tout perdre -y compris la vie- en entrant dans la plaza. Avec le temps et la maturité, il aborde chaque course comme si c’était la dernière. Donc avec un détachement mental. Il médite beaucoup notamment toute la semaine précédent une corrida et est serein le jour J. Cependant il reconnait que plus jeune, il toréait de manière instinctive.

Au total, il est toujours impressionné en entrant dans une arène : cette pression ne disparait pas avec le temps mais elle est nécessaire pour maintenir l’envie.

Luis Gerpe pendant son interview à Culturaficion, à Paris, le 14 janvier 2025. ©JYB

Q : Comment se prépare-t-il ?

Le toréo de salon est fondamental. Mais il va aussi tienter dans les ganaderias dont il va lidier les toros. Il ne prépare pas ses corridas comme des corridas « dures » : il y a des toros nobles et des toros de sentido dans tous les élevages. Donc il torée chaque toro comme il sort.

Par ailleurs la dimension physique est très importante : outre l’échauffement (1h30) avant chaque entraînement, il pratique la boxe et le Muay Thaï.

Luis Gerpe en naturelle devant Caracorta1, n°12 de Dolores Aguirre, à Vic, le 27 mai 2023. ©JYB archives

Q : Son évolution vers les corridas toristes ?

Il voit cette évolution comme inattendue : il rêve de toros « de luxe ». Donc il accepte de ne pouvoir exprimer forcément tout ce qu’il ressent et tout ce qu’il a envie de montrer. Il saisit l’opportunité des cartels pour s’exprimer et se veut plus artiste que belluaire, même si toutes les corridas ne lui permettent pas d’exprimer son caractère de torero artiste. Ses références sont d’ailleurs : Antonete, Rafaël de Paula, Manzanares Padre et Curro Vasquez. Parmi les toreros français, il admire Castella, Juan Leal avec qui il avait toréé de novillero, Cayetano Ortiz, Tibo Garcia et Clemente. D’une manière générale il apprécie tous les toreros qui osent se mettre devant les élevages toristes.

Naturelle de Luis Gerpe devant Perdigon, à la robe inhabituelle dans cet élevage, n°5 de Dolores Aguirre, à Vic le 19 mai 2024. ©JYB

Q : Vic 2024 ?

Il s’était bien senti à Vic en 2023 et en 2024, son deuxième toro lui permet de couper une oreille, même si le public et la présidence de Vic sont très exigeants et très durs. Il était très déterminé après sa blessure : ce toro donnait beaucoup d’émotion, serrait à droite mais chargeait bien à gauche. Cependant, le toro ne s’est pas exprimé à fond à cause de la boue ( gros orage à Vic et gros travail des areneros pour essayer de remettre la piste en état).

Q : 2025 ?

Ce sera une temporada plus importante, plus intense selon Geoffrey Calafell. Il est déjà annoncé à San Agustin de Guadalix et des contacts sont en cours pour Madrid (il n’est pas annoncé dans les prévisions de cartels déjà sorties, mais l’officialisation n’interviendra que le 6 février et peut-être est -il programmé par l’empresa plutôt pour la feria d’Otono). D’autres contrats sont sans doute signés, mais comme d’habitude, il faut attendre la publication par les organisateurs.

Luis Gerpe et Geoffrey Calafell avec les organisateurs de Culturaficion, à Paris, le 14 janvier 2025. ©JYB

À l’issue de cette soirée, Luis Gerpe et son apoderado, très applaudis, ont reçu la traditionnelle photo hommage des aficionados parisiens avant de laisser un message sur la cape des dédicaces du Club.

Luis Gerpe dédicace la cape de Culturaficion, à Paris, le 14 janvier 2025. ©JYB
Message de Luis Gerpe après la soirée de Culturaficion, à Paris, le 14 janvier 2025. ©JYB

J.Y. Blouin https://facealacorne.fr/

PARIS : ENTRAÎNEMENT AVEC LUIS GERPE.

Culturaficion a invité à Paris le maestro Luis Gerpe. Suivant la tradition, il a donné une classe pratique à quelques uns des aficionados practicos du club avant d’être reçu officiellement ce mardi 14 janvier.

Démonstration de Luis Gerpe devant les aficionados practicos de Culturaficion, à Paris, le 13 janvier 2025. ©JYB

En introduction, Luis Gerpe a expliqué comment se déroule l’entraînement quotidien d’un torero à la plaza de San Lucar de Barrameda où il est installé: tout commence par du sport. Une heure et demie d’emblée pour être bien échauffé au moment de prendre les trastos. Quand, comme lui, on a souffert d’une cornada, la course est remplacée par de la marche mais le volume reste le même.

Luis Gerpe jouant le rôle du toro pour l’instruction des capeadores de Culturaficion. ©JYB

Au retour aux arènes, le travail commence par devenir le toro pour un companero. La lidia est répétée en totalité y compris la mise en suerte pour le picador bien que celui-ci soit absent. Les premières démonstrations de Luis Gerpe commencent là.

Véronique genou fléchi de Luis Gerpe lors de la classe pratique de Culturaficion, à paris le 13 janvier 2025. ©JYB

Une fois la lidia terminée, on permute les rôles et, le cas échéant, on recommence, mais pendant la lidia, certains refusent que le « toro » ou un spectateur fasse des commentaires pour ne pas briser la concentration. D’autres comme lui acceptent la critique élogieuse ou non !

Véronique de Luis Gerpe à un novillo n°37 d’El Freixo, à Nîmes le 23 mai 2010. ©JYB archives

En tout cas on peut constater que Luis Gerpe n’a rien perdu de la classe qu’il manifestait comme novillero sans picador en 2010 à Nîmes. A l’époque, il avait du comme d’autres (El Juli est le plus connu) tricher sur sa date de naissance pour pouvoir toréer.

Luis Gerpe conseille les aficionados practicos de Culturaficion, à Paris, le 13 janvier 2025. ©JYB

Dès cet instant la classe pratique peut commencer pour les practicos: d’abord quelques conseils, puis une attention de chaque instant aux efforts des uns et des autres.

Luis Gerpe attentif aux efforts des Practicos de Culturaficion, à Paris, le 13 janvier 2025. ©JYB
Luis Gerpe attentif aux efforts des Practicos de Culturaficion, à Paris, le 13 janvier 2025. ©JYB

La séance peut être interrompue par des conseils pratiques donnés en démonstration par le maestro.

Démonstration stylée à la muleta de Luis Gerpe lors de la classe pratique de Culturaficion, à Paris le 13 janvier 2025. ©JYB
Superbe naturelle de Luis Gerpe en démonstration à Culturaficion, à Paris, le 13 janvier 2025. ©JYB

Au total, une très bonne tarde à laquelle les absents ont eu tort de ne pas participer !

JY Blouin https://facealacorne.fr/

Ouverture de la temporada à la Peña Alegria de Dax : Conférence de Clémente Matador de toro

La Peña Alegria de Dax est fière d’annoncer une conférence pour marquer l’ouverture de la temporada 2024. Cet événement captivant aura lieu autour du matador Clemente et de sa corrida de Santiago Domecq, lors de la célèbre Feria de Dax 2024

Notre invité d’honneur, Clémente Matador, partagera ses précieuses expériences et perspectives sur l’univers de la tauromachie. Son année 2024 exceptionnel sa passion, Clémente offrira un retour personnel

Ne manquez pas cette occasion d’en apprendre davantage sur l’histoire et la culture de la tauromachie, directement auprès du maestro. La conférence promet d’être une exploration enrichissante et de partage.

Ils vous attendent nombreux pour cet événement qui promet d’enrichir vos connaissances et d’attiser votre passion pour la corrida. À bientôt à la Peña Alegria de Dax !

Nicolas Couffignal

Bonne année et bonne temporada 2025

À l’aube de la nouvelle année, l’équipe de rédaction de « Corrida Si » souhaite à tous ses lecteurs une excellente santé et une bonne temporada 2025.

« Je veux avant toute chose vous souhaitez une bonne et heureuse année. Une année qui vous comble dans vos souhaits les plus chers et qui taurinement remplisse vos désirs et vos rêves secrets. C’est le temps de l’espérance avant que ne vienne celui de la controverse, de la contestation, de la déception ou, comme je le souhaite, celui des enthousiasmes et du bonheur.

Je voudrais rappeler que ce site entièrement confectionné par des bénévoles n’a aucun parti pris, aucune exclusive, aucun à priori si ce n’est qu’il se refuse à alimenter les polémiques. L’esprit de tolérance préside à Corridasi depuis quinze ans et il en sera ainsi à l’avenir malgré les mauvaises querelles que l’on nous a cherchées et les coups bas que nous avons reçus. C’est la manifestation de quelques esprits malsains qui minent en réalité l’avenir fragile de notre passion commune. Car la tauromachie a d’abord besoin d’unité, de solidarité et de responsabilité. Elle a aussi besoin de courage pour s’assumer face à la montée du sectarisme et du wokisme dans notre société.

Nous cherchons ici à nous ouvrir à de nombreuses collaborations et de nombreux amis aficionados de sensibilité très diverses nous accompagnent. Je voudrais citer Bertrand Caritey, Bruno Lasnier, Jean François Nevière, Jean Yves Blouin, Nicolas Couffignal, Charles Figini, Jean-Michel Dussol, Paul Hermé, Antonio Arévalo, Jean Dupin, Exir, JM Joaniquet, Roland Costedoat, Ferdinand De Marchi sans oublier tous ceux qui ont apporté leurs pierres ponctuelles à cet édifice commun. A tous merci du fond du cœur : Vous avez fait preuve de talent, de lucidité, d’originalité et enrichi cette réalisation collective. De ce point de vue, elle n’a pas son équivalent

Malgré la lassitude et la lourdeur de la tâche nous allons poursuivre cet ouvrage cette année encore dans le même esprit, celui d’une passion sereine, d’une émotion tempérée par la Raison, de la quête d’une vérité qui ne sera pas toujours vraie, car la vérité vraie n’existe pas comme l’indique philosophe. A tous : restons bienveillants les uns envers les autres, ne soyons pas sectaires, nos différences doivent nous enrichir plutôt que nous diviser.

Bonne année, bonne temporada ».

Pierre Vidal

Fondateur et directeur de Corridasi.com

Illustration de Nicolas Couffignal

«L’animalisme est un révélateur de nos démissions civilisationnelles»; une tribune du Figaro

Des militants de l’association de défense des animaux L214 manifestent devant une boulangerie, à Pau, en août 2024. QUENTIN TOP / Hans Lucas via AFP

Par Humbert Rambaud et Vincent Piednoir

Publié le 27 décembre à 15h18

FIGAROVOX/TRIBUNE – Pour les journalistes Humbert Rambaud et Vincent Piednoir*, spécialistes du monde rural, les revendications sectorielles en faveur de la cause animale émanent de militants à la vision politique réduite, incapables de considérer l’intérêt général.

*Humbert Rambaud et Vincent Piednoir sont respectivement le rédacteur en chef et rédacteur en chef adjoint du magazine Jours de Chasse.


En démocratie, ce n’est pas parce qu’une cause se politise qu’elle est, à elle seule, capable de fonder une politique au sens large. Une vision politique – a fortiori un programme – suppose une amplitude de considérations par essence irréductibles au prisme de la revendication spécifique, si louable soit-elle. En cette période troublée où, au moins depuis la dissolution, le pouvoir français se caractérise par l’instabilité et la paralysie, il est permis de s’inquiéter qu’un tel principe – pourtant capital – finisse en lambeaux. Affirmation abstraite, propos d’idéalistes ?

Alors qu’il est encore de bienveillants esprits désireux d’interdire ou de limiter la notation chiffrée à l’école – par crainte de discriminations ou traumatismes –, d’autres n’ont, sur un sujet différent, il est vrai, pas du tout ces prévenances excessives. Ils déclarent sans sourciller : élève Emmanuel Macron, 3,5/20 ; élève François Bayrou, 7,5/20 ; élève Bruno Retailleau, 0,5/20 ; élève François-Xavier Bellamy, 2,1/20 ; élève Aymeric Caron, ah, enfin, 18,9/20 ! Mais qui donc, se demande-t-on, confisque ainsi la voix et les prérogatives du professeur, et en vertu de quelle copie, de quel devoir ?

À lire aussi Dans le huis clos politique, L214 progresse discrètement en terrain hostile 

Réponse : un site Internet assez peu connu du grand public, appelé «Politique & Animaux» et administré par une association qui, elle, n’est désormais inconnue de personne : L214. L’objectif de cet «observatoire» créé en 2011 ? Rendre compte de l’action des politiques sur la condition des animaux en France, à partir de l’analyse de leurs prises de position eu égard à quelques thèmes : animaux de compagnie, divertissement, chasse et pêche, mer et pisciculture, élevage, expérimentation, animaux liminaires, et droit animal. Ce faisant, plus de 3900 personnalités (membres du gouvernement, députés, sénateurs, maires, etc.), plus de 130 municipalités et plus de 25 partis reçoivent une note – évidemment évolutive –, laquelle constitue une moyenne qui permet à l’internaute de savoir en quelques clics si tel individu, telle municipalité ou tel parti «agit pour»«penche pour»«penche contre» ou «agit contre les animaux».

Pratique, fort bien conçu et mis à jour – ce qui suppose un travail de titan, et donc de substantiels moyens –, le site propose en outre d’interpeller directement, par un courriel pré-écrit à cette fin, la personne ou l’entité en question. Exemple : «Monsieur Éric Ciotti, Je fais partie des 84% de Français qui jugent la cause animale importante (dont ruraux : 84% ; Paris : 83% ; Gauche : 85% ; Maj. prés. : 83% ; Droite : 80% ; RN : 83%). Sur la page https://www.politique-animaux.fr/eric-ciotti, je constate que vous tendez à freiner l’amélioration du sort des animaux. Cela me déçoit de votre part et j’espère vous voir bientôt agir en faveur des animaux. Cordialement», sachant qu’Éric Ciotti plafonne ici à 5,6/20. Autre exemple : «Madame Sandrine Rousseau, Je fais partie des 84% de Français qui jugent la cause animale importante (dont ruraux : 84% ; Paris : 83% ; Gauche : 85% ; Maj. prés. : 83% ; Droite : 80% ; RN : 83%). Sur la page https://www.politique-animaux.fr/sandrine-rousseau, je constate que vous contribuez activement à améliorer le sort des animaux. Je vous en félicite et vous encourage à poursuivre vos actions déterminantes pour les animaux. Cordialement», l’élue écologiste arborant, pour sa part, un beau 18,3/20.

Toujours est-il que si les bonnets d’âne sont plus nombreux à droite qu’à gauche, l’intention demeure transpartisane : qu’importe la couleur politique, seule compte l’action favorable ou défavorable aux intérêts des non-humainsHumbert Rambaud et Vincent Piednoir

Certes, la dimension infantilisante et même régressive de la méthode pourrait prêter à sourire. Cependant, tandis que notre pays oscille actuellement entre colère et écœurement, appréhension et impuissance ; que, comme en témoigne notamment la récente libération de Paul Watson, la désobéissance prétendument civile se mue désormais en vertu, et continuera, de fait, à inspirer d’autant les vocations à enfreindre la loi positive ; que, de façon concomitante, l’on observe une accélération de la perte du sens de l’intérêt général et un affaiblissement de l’exercice effectif de la souveraineté nationale – conditions sine qua non de la vie démocratique –, tandis qu’enfin pas un jour ne s’écoule sans que la sommation des «causes» particulières ne contribue à saucissonner l’unité déjà fragile de la France, la grille de lecture offerte ici par L214 via «Politique & Animaux» pour séparer a priori le bon grain de l’ivraie a valeur de symbole et d’inquiétant symptôme. Car juger les affaires de la cité à travers la seule lorgnette «animalitaire», c’est encourager le citoyen à réduire encore et encore la perspective qui devrait être la sienne. Certaines idéologies fleurissent, ne l’oublions pas, sur l’accroissement de la défiance à l’égard des représentants politiques. Une défiance qui, aujourd’hui, flirte avec les cimes, chacun le sait.

Toujours est-il que si les bonnets d’âne sont plus nombreux à droite qu’à gauche, l’intention demeure transpartisane : qu’importe la couleur politique, seule compte l’action favorable ou défavorable aux intérêts des non-humains. C’est là un élément récurrent, et très peu souligné, de ce type de discours militant inféodé à une unique raison d’être. Lorsque à la suite des dernières législatives, comme à la suite de la nomination de Michel Barnier puis à la suite de celle de François Bayrou, Hélène Thouy, coprésidente du Parti animaliste, a réclamé la création d’un ministère de la Condition animale, elle a pris soin d’indiquer : «À l’heure où notre société est fracturée et divisée, il est indispensable de trouver le chemin de l’apaisement en portant des mesures dépassant les clivages. Cela est précisément le cas de la cause animale, soutenue par plus de 80% des Français, et ce, toutes sensibilités politiques confondues. Le Parti animaliste, transpartisan, incarne ce dépassement des clivages et cette capacité à rassembler autour des mesures qu’il porte.»

À lire aussi «Non, la cause animale n’est pas un combat écologique»

Pour le moment, ce souci unilatéral à l’endroit des animaux conçus comme individus – et non seulement comme des êtres appartenant à une espèce – est encore politiquement minoritaire. Mais gardons-nous de croire qu’il en sera nécessairement de même à l’avenir : qui sait si, par l’effet du patient travail fourni par ces associations, médias et autres personnalités pour pénétrer la psyché contemporaine, nous ne verrons pas poindre, dans quelques années ou décennies, bien plus qu’un ministère dédié à la Condition animale, un bouleversement total de nos représentations du vivant, lequel induirait, le cas échéant, une redéfinition sans précédent de notre organisation sociale et économique, de nos modes de vie, en un mot : de notre manière d’être humainement au monde. Avant d’arracher aux circonstances l’opportunité de forcer le réel, l’utopie se contente de diagnostiquer, de s’indigner et d’interpeller. 

Qu’un pays fasse étalage de ses doutes, de ses calculs de boutiquiers, de son inaptitude à tenir une ligne politique claire, et la porte s’ouvre. À la notation scolaire se substituent, alors, la rééducation et la coercition. L’animalisme n’est peut-être pas la première menace de notre temps, mais il est assurément un révélateur très concret des subtiles démissions civilisationnelles auxquelles nous nous sommes, progressivement et collectivement, soumis. S’il est une crise de régime, elle transparaît aussi là.

in https://www.lefigaro.fr/vox/societe/l-animalisme-est-un-revelateur-de-nos-demissions-civilisationnelles-20241227

Deux Prix Exceptionnels décernés par la Peña Alegria de Dax

Prix du Meilleur Lot

Le premier prix, distinguant le meilleur lot de la temporada, a été attribué à la Ganaderia Santiago Domecq. Ce lot a su séduire les passionnés lors de cette corrida, et l’indulto « Delicado » par Clemente, ainsi que la présentation parfaite de ses toros, ont renforcé la réputation d’excellence de cette ganaderia.

Puerta Grande lors de la corrida de Santiago Domecq lors de la feria de Dax 2025

Accessit
Un accessit a également été décerné à la Ganaderia Margé pour son engagement et la qualité remarquable de ses toros. Cette récompense souligne à quel point la présentation du lot a captivé les esprits, tout en évoquant l’émotion débordante ressentie lors de cette mémorable corrida de septembre.

Toro de la Ganaderia de Margé Toros Y Salsa 2024

Ce double couronnement marque une étape importante dans la promotion des traditions taurines et reflète l’engagement continu de la Peña Alegria de Dax à soutenir et célébrer l’excellence dans le monde de la tauromachie.

C’est avec enthousiasme que la commission taurine de Dax a annoncé récemment le retour des deux ganaderias, Santiago Domecq et Margé, pour la saison 2025. Une nouvelle réjouissante pour les amateurs de spectacles taurins ! . En esperant une nouvelle année de corridas mémorables.

Photo et Texte Nicolas Couffignal

Nîmes: attribution reculée

Il faudra attendre la nouvelle année pour connaitre le nouveau délégataire à la tête des arènes de Nîmes pour les spectacles tauromachiques…

Grosse surprise ce samedi matin où il était prévu que le Conseil Municipal valide la désignation du délégataire, d’autant plus que le maire Jean-Paul Fournier avait indiqué il y a peu qu’en définitive, c’était le groupe de Simon Casas qui se verrait désigné pour les quatre  prochaines années.

Mais renversement de situation dû à une erreur dans la prise en compte des documents concernant la programmation… Come l’a indiqué Frédéric Pastor, l’Adjoint à la Tauromachie, la décision définitive sera annoncée lors du Conseil Municipal du 8 février. Wait and see…

http://torofiesta.com

107ème congrès de la Fédération des Sociétés Taurines de France.

Le 107è Congrès de la Fédération des Sociétés taurines de France s’est tenu ce samedi 14 Décembre sous la halle de Rieumes. Monsieur Thierry Chantran, 1er adjoint de la mairie de Rieumes nous a souhaité la bienvenue. 60 personnes venues du sud-est et du sud-ouest étaient présentes pour la dernière de Dominique Valmary en tant que Président. Après avoir exposé son bilan moral, Bernard Desvignes a déroulé sur le bilan financier.

Le prix Tio Pepe de la fédération a été attribué à Michel Volle . Pour le prix Popelin, le Fédération a sélectionné Clemente.

Le bureau démissionnant , un nouveau a été élu avec Benoit PINCE comme président avec 16 membres composant son conseil d’administration. A noter une entrée de nombreux jeunes auprès de Benoit.

Après le repas servi sous la halle, le colloque s’est poursuivi avec pour thème: « Autour du toro, acteur majeur de la corrida »avec un animateur de qualité Fabrice Torrito, ancien mayoral des Albaserradas de la finca de la Mirandilla. Débat enrichi par les échanges entre le public et l’homme de coeur qu’est Fabrice. A la fin du congrès, Dominique Valmary lui a remis le maillot du Stade Toulousain, Car Fabrice aime les toros et aussi le rugby.

Suerte à Benoit Pince et à son équipe

JJ Joaniquet

CLUB TAURIN DE PARIS : La profondeur d’Emilio De Justo.

Emilio de Justo à son arrivée au Club Taurin de Paris le 11 décembre 2024. ©JYB

Ce 11 décembre, Emilio de Justo était l’invité du Club Taurin de Paris : accueilli avec chaleur, se mêlant à la cohorte des aficionados, il captait d’emblée l’attention et l’intérêt, après l’introduction du président Thierry Vignal.

Thierry Vignal, président du CTP accueille Emilio de Justo à Paris le 11 décembre 2024. ©JYB

Il évoque d’abord sa vie de torero : son enfance en Estrémadure, région taurine s’il en est, où il voit beaucoup de corridas à la télévision. Il est séduit surtout par l’émotion qui se dégage du spectacle et à 15 ans, il se lance dans la formation taurine : ses débuts sont simplement le toréo de salon avec Rafaël Canada et ce qu’on appelle en Espagne, le toreo de « tapia », où les jeunes apprentis attendent assis sur un mur lors des tientas que les toreros confirmés veuillent bien leur laisser la place. Puis il entrera à l’école taurine de Plasencia suivie par celle de Caceres.

En 2000, il revêt pour la première fois l’habit de lumière : une véritable fête et une grande émotion.

Il passe en novillada piquée en 2002, là où, dit-il, « les choses sérieuses commencent » et avec l’aide de son école taurine toréera 70 novilladas pendant les 5 années suivantes avec de nombreux succès dans les férias de novilladas (Arnedo, Arganda del Rey, etc.) et dans des grandes arènes. C’est là où il comprend l’exigence du toréo.

L’alternative survient en 2007 des mains de Talavante avec Cayetano pour témoin devant des toros de Jandilla. Après 2 saisons il subit en 2010 un fracasso monumental à Madrid où il entend les 3 avis. Sa carrière est suspendue pour 6 années très dures pendant lesquelles il ne perd pas courage. Pour continuer, avec l’aide du matador colombien Guerrita Chico, il se rend 4 années de suite en Colombie car il n’aura eu en Espagne qu’un seul cartel dans un pueblo d’Estrémadure. En 2013, il gracie un toro, ce qui lui vaut de nouvelles invitations et lui permet de retrouver le plaisir de toréer et de se rendre compte que Madrid n’avait été qu’un accident.

Emilio de Justo avec Thierry Vignal et Araceli Guillaume-Alonso pendant sa conférence au CTP le 11 décembre 2024. ©JYB

C’est Luisito, matador français retiré à San Lucar de Barrameda, qui le prend en mains et lui offre une opportunité à Orthez où il coupe 2 oreilles à une corrida de Hoyo de la Gitana. S’ensuivent des cartels dans tout le Sud-Ouest, notamment une rencontre avec les Victorino à Mont-de-Marsan où il coupe à nouveau 2 oreilles, puis l’année suivante avec les Adolfo Martin et le même résultat.

Ces succès attirent l’attention en Espagne et lui ouvrent des contrats (Valladolid, Azpeitia,..) et il revient à Madrid avec les Victorino et sort pour la première fois par la puerta Grande à la féria d’Automne.

L’année suivante, Bilbao et Pampelune lui ouvrent leurs portes, avec succès, mais la crise du COVID éclate bientôt et brise l’élan. Il a peur d’être oublié.

2021 est pour lui une année de consolidation avec des grandes portes à Madrid et à Séville pour la San Miguel, devant les Victorino.

Emilio de Justo sort en triomphe de la Maestranza de Séville après une grande faena au toro n°51 de Victorino Martin, le 23 septembre 2021. ©JYB

En 2022, l’empresa de Madrid lui propose un geste avec une encerrona le dimanche des Rameaux. Les arènes sont pleines et après une faena intense au toro de Pallares, c’est l’accident à l’estocade : la voltereta lui brise les vertèbres cervicales, heureusement sans déplacement, mais les médecins prévoient 1 an ou 1 an et demi d’arrêt. Suivent 4 mois et demi d’immobilité complète dans un corset et surtout de douleurs intenses, mais il savait qu’il devait tout donner. Et il revient au toréo, 5 mois plus tard à Almeria, avant de toréer 10 corridas dans des plazas de secunda pour retrouver le sitio malgré la douleur (sous calmants) et la gêne qui n’ont pas disparu. Intérieurement, « il pleurait pendant le paseo ».

En 2023, il torée de nouveau dans les grandes plazas ; les séquelles sont toujours là, surtout dans le cou, qui lui donnent 60% de ses capacités. Mais il s’entraîne à fond pendant l’hiver car il est sûr de réussir et d’être prêt en 2024. Cette temporada sera des plus importantes avec de grands succès à Madrid, Séville, Pampelune, Malaga, etc. et son vœu de revenir au sommet s’accomplit grâce à un moral d’acier.

De chaleureux applaudissements saluent cette évocation de sa carrière et préparent certaines questions qui vont suivre.

Emilio de Justo en naturelle devant Portezolano, n°51 de Victorino Martin, à Séville, le 23 septembre 2021. ©JYB archives

Q : Il a une relation particulière avec Victorino Martin : peut-il en donner l’explication ? Et quels sont les toros de Victorino qui l’ont le plus marqué ?

Cela a commencé par hasard : il vivait dans un village non loin de la finca de Victorino et vers 16 ans il faisait du stop pour aller à une tienta. Victorino s’arrête : lui-même est très impressionné de cette rencontre, mais Victorino lui indique que la tienta dans son élevage c’est dans l’autre direction et qu’il se trompe. Réponse : « Non, non, je ne suis pas encore prêt pour aller chez vous, on verra plus tard ! ». Ceci explique assez bien la qualité de leurs rapports futurs..

Pour les toros : en 2016 le premier toro de Mont-de-Marsan auquel il coupe 2 oreilles. En 2021, le toro de Séville auquel il coupe là aussi 2 oreilles et le toro de Madrid auquel il donne une des faenas les plus intenses de sa carrière et enfin la corrida de Victorino à Cali, une de ses après-midi les plus complètes.

Q : En 2024, Ses triomphes lui ont valu 6 rabos coupés dont 2 indultos. Lesquels lui ont apporté le plus de plaisir ?

Il doit réfléchir : La saison a été tellement riche qu’il a du mal à détacher l’une ou l’autre de ses faenas. Peut-être celle à un toro de Vellosino dans un pueblo qui lui a donné beaucoup d’émotions.

Emilio de Justo pendant sa conférence au Club Taurin de Paris, le 11 décembre 2024. ©JYB

Q : En parlant de force mentale, comment se remet-on après 2 toros rentrés vivants à Madrid puis après l’accident ?

C’est une question profonde et difficile. « je me pose la question : comment ai-je pu en être capable ? J’ai passé tant d’années sans toréer et comment ai-je pu faire tout ça ? Peut-être l’aficion et l’amour du toréo.

Le torero doit penser, faire ses choix et décider seul. La solitude et la réflexion sont absolument indispensables, car dans sa tête il se voit tout le temps en train de toréer ou se demande quel est le toro qu’il voudrait voir. »

Q : Dans le même ordre d’idées rêvez-vous de toros ?

Oui il y a un rêve dans sa vie. Et il rêve toujours de faenas. Mais de toute façon, la réalité est toujours meilleure que le rêve !

Surtout qu’il y a aussi des cauchemars.

En tout état de cause, il voit toujours le côté positif, même dans les moments désagréables : il voit le bon qui va arriver après.

Q : Quels sont les toreros avec lesquels il apprécie le plus de toréer ?

Tous. D’abord parce qu’ils l’ont admiré après l’accident de Madrid, lui-même les admire tous. Sur le concept du toréo, les grandes figuras l’ont impressionné Joselito, Ortega Cano, Manzanares. Il a pris beaucoup de plaisir à les voir toréer, mais cherche surtout son propre style.

Emilio de Justo répondant aux questions des aficionados du Club Taurin de Paris, le 11 décembre 2024. ©JYB

Q : Que sera sa temporada 2025 ?

(sourire) Ce sera une temporada où faire un pas de plus et améliorer son toréo. Il ne faut pas être conformiste et avoir l’humilité de savoir qu’il y a encore des choses à faire.

(Bien entendu, aucun détail concret sur ses perspectives de cartels en 2025.)

Q : Quel est son toro idéal : facile, difficile ? Celui qu’il faut attendre ou celui qu’il faut aller chercher ?

Il ne sait pas. Car c’est au torero de s’adapter au toro. Il faut donc le laisser tel qu’il est mais bien connaître les élevages pour être capable d’anticiper toutes ses réactions.

Il préfère le toro qui vient avec caste et bravoure et qui embiste bien. Il aime la bravoure, mais la bravoure franche, le toro encasté, mais avec de la classe.

Q : Est-ce important d’être chef de lidia ?

Le chef de lidia doit être attentif, mais c’est quelque chose qui relève plus de l’étiquette aujourd’hui. Tous les toreros sont extrêmement attentifs à ce qui se passe en piste. En fait, le seul problème est qu’on doit tuer le premier toro alors que le public est froid et que le torero lui-même n’est pas échauffé ni au plus haut de ses capacités. Mais il faut assumer son expérience.

Q : Comment abordez vous la peur après tout ce que vous avez subi ?

La peur est toujours là ; mais la peur de ne pas toréer est la plus dure !

On a envie de la ressentir quand on ne peut plus se retrouver devant les toros.

En outre, quand on dépasse sa peur, cela use terriblement.

Estocade d’Emilio de Justo à Portelozano, n°51 de Victorino Martin à Séville le 23 septembre 2021. ©JYB archives

Q : Emilio De Justo est reconnu comme un grand estoqueador. Quelles sont ses références ? Peut-il citer des estocades dont il se souvient ?

L’estocade est personnelle ; c’est une question de synchronisation des mouvements. La coordination est donc très importante et pour cela l’entraînement au carreton est fondamental. Il faut se sentir à l’aise au moment où on se profile, d’où le carreton car c’est le moyen de créer son propre style à partir d’une base technique.

L’estocade pour le souvenir celle donnée au toro du Puerto de San Lorenzo qui lui a permis d’ouvrir sa première grande porte de Madrid.

Emilio de Justo reçoit le livre Toreros dans la ville lumière, au CTP le 11 décembre 2024. ©JYB

Cette question conclut la soirée et Emilio de Justo peut saluer une nouvelle ovation avant de recevoir en cadeau le dernier livre de l’UBTF Toreros dans la ville lumière, car à son arrivée il n’avait pas manqué de poser la question : Y a-t-il eu des toros à Paris ?

Signatures et dédicaces d’Emilio de Justo pour les aficionados du CTP, à paris, le 11 décembre 2024. ©JYB

Après signature du livre d’or du Club et dédicace de quelques photos, la soirée se poursuivra autour d’un bon repas avant que les aficionados parisiens ne se retirent enchantés de cette soirée.

Jean Yves Bloin https://facealacorne.fr/

Le festival de Villaseca de la Sagra, animé d’un bon esprit… mais longuet, parfois !

Villaseca de la Sagra (Toledo), dimanche 8 . Festival sans picadors au bnéfice des victimes de la DANA Plus de 2/3 d’entrée.

Novillos, par ordre de lidia La Olivilla, Toros de San Román,  La Buitrera, Mariano de León, San Isidro, ; José Cruz, Juan Carlos García Rivera, et Conde de Mayalde, bravo. Le troisième Nicotina, numero 7, tostado chorreado, né en 06/22, de La Buitrera, vuelta al ruedo; comme le 8ème Conde de Mayalde, « Entrador » n° 58, castaño salpicado, bragado y meano, né en 01/23. 

Esaú Fernández, ovation et saluts; 

Cristian Escribano, ovation et saluts,

Álvaro Lorenzo, deux oreilles; 

Francisco Montero, deux oreilles après avis; 

García Pulido, oreille après avis; 

Sergio Rodríguez, ovation et saluts après avis; 

Jorge Molina, palmas après avis

Alberto Seseña oreille.


Villaseca de la Sagra, bien connue pour ses novilladas participe elle aussi au grand élan de solidarité pour les victimes des intempéries de la province de Valence. Le festival sans picadors de cet après midi participait à ce grand mouvement du monde taurin. Huit erales (novillos de deux ans) de huit ganaderias différentes étaient lidiès par sept toreros du second niveau de l’escalafon et un novillero de la province nous étions loin du festival de luxe de Madrid la semaine dernière mais animés par le même esprit.

Le festival a duré plus de trois heures ce qui fait beaucoup surtout pour un spectacle sans picador et il faut bien dire que les faena ont été particulièrement longue selon la mode du temps et parfois particulièrement ennuyeuses.

Esaü Fernandez essayera beaucoup avec un exemplaire du Juli qui bien que qualiteux possédait le pire vice une faiblesse indigente.

Cristian Escribano paraît bien brouillon devant son opposant de San Roman qui à plusieur reprises le prend en défaut. La faena ne montera jamais à un bon niveau malgré quelques détails.

Il faudra attendre le troisième novillo pour voir un animal brave et noble disposant des forces suffisantes pour livrer un combat intéressant. Le salut capotero d’Alvaro Lorenzo montre d’entrée le niveau auquel le jeune torero veut s’élever. Une série de véroniques particulièrement lente mène les deux protagonistes au centre. Montero donne un quite baroque à une main auquel Lorenzo réplique par tafalleras d’une grande lenteur conclue d’une formidable larga. Cette lenteur , la profondeur des passes et leur précision domineront la faena de muleta. L’estocade est d’école portée droit en décomposant les temps.

Que dire de la prestation de Francisco Montero ? Ce torero a, c’est le moins que l’on puisse dire, sa personnalité. On aime ou on n’aime pas et pour ma part je suis mitigé. Ce qui est certain c’est qu’il a porté sur le public de Villaseca. Revenons sur sa prestation. L’entame se fait à puerta gayola, Montero nous avait habitué à utiliser pour ce faire son capote de paseo il il prit son marseillais(la veste chaude de campo) doublé du drapeau valencien . Le novillo n’en a cure et secoue durement l’imprudent. Taléguilla déchirée et boitant bas Montero se relève et poursuit au capote. Par la suite il pose deux paires de banderilles alternant avec son péon. La faena bien dans le style très particulier du chiclanero sera particulièrement longue le premier avis venant le rappeler à l’ordre alors qu’il aimerait poursuivre. Montero se résout à prendre l’épée et conclut d’une série de bernardinas à genoux. Nouveau détail broque la mise à mort sans muleta à cuerpo limpio heureusement l’épée rentre malgré une nouvelle voltereta et elle sera suffisante. Montero est content, le public aussi.

Le San Isidro de Pulido est lui aussi faible d’entrée de jeu . De la faena particulièrement longue nous reteindrons la première série à droite conclue d’une belle trincherilla. La série suivante est liée et templée, le novillo aurait du rythme mais beaucoup trop faible ne tient pas la distance. Pullido donnera de bons détails sans plus.

Le novillo de Sergio Rodriguez paraît noble mais est trop exigeant pour le torero qui se fait souvent accrocher à droite le final à gauche est intéressant.

Jorge Molina se trouve en face d’un animal très faible qui ne lui permet pas de s’exprimer . Ici encore il fera durer des débats stériles d’u n’émergent que quelques passes intéressantes au milieu des scories.

Le novillero de Tolède Alvaro Sesena a la chance de tomber sur un excellent exemplaire du Conde de Mayalde qui sera certainement le meilleur de la soirée, cela valait le coup d’attendre trois heures ! l’érale dispose de toute les qualités pour une bonne faena bravoure noblesse et force et le jeune novillero se retrouvera parfois un peu débordé par son antagoniste. La faena est intéressante mais sans jamais atteindre les niveaux auquel le novillo aurait permis de s’élever. Les séries sont bonne bien dessinées mais l’animal domine souvent en fin de série. Le mise à mort est en deux temps, un mete y saca et une entière et le bilant d’un mouchoir bleu pour le toro me paraît plus justifié que le blanc au torero.

Jean Dupin


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