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Avant l’embarque

Photo Diario de Cadiz

Il pleut sur Sanlucar. On sourit ici. Le Camino du Rocio verdit. Nous sommes à la veille de « l’embarque » et dans les « réunions » ce sont les ultimes préparatifs avant le grand départ mercredi : messe à huit heures puis trois jours de marche à travers les marécages de Doñana avant l’arrivée au sanctuaire, deux jours dans la Hermandad et retour sur Sanlucar. Une aventure : spirituel ? Physique ? Anthropologique ? Une initiation. Sur le Guadalquivir, mlgré les élections à venir, on ne parle que de ça…

Mais il y a Madrid, la « capitale du monde » comme écrivait Hemingway qui avait toit compris. Celle qui fait et défait les rois… Profitons de cet instant de tranquillité pour faire le point sur l’essentiel.

Sébastien Castella vendredi soir : un grand maestro renaît de ses cendres. On le disait terminé. Son retour était passé inaperçu et sa grande faena sévillane éclipsée par les exploits de Morante de La Puebla et ceux de Roca Rey. Castella à Las Ventas confronté aux Jandilla frappe un grand coup en exécutant la faena complète, parfaite du début jusqu’à la fin, conclue par un estoconazo. Et Madrid le consacre justement même s’il y en a pour mégoter cet indiscutable succès. Nul n’est prophète en son pays… et le bitterois a dit : aqui soy ! Et le revoilà relancé revenu dans le peloton des grands où la concurrence est si vive. Il faudra faire avec lui et quand on connaît ces pentes ardues on mesure l’exploit. C’est un Sébastien nouveau qui nous est revenu plus apaisé, plus profond dans la plénitude de son toreo.

Dimanche : la controverse face à un ensemble de Fuente Ymbro armé pointu jusqu’aux dents et souvent malintentionnés. Adrian de Torres, venu en remplacement  se joue la peau ce jour-là comme un mort de faim qu’il est. C’est maintenant ou jamais pour Adrian à qui les Vicois ont eu la bonne idée de faire confiance. Maintenant que ses années de galère, sa foi en lui-même et son courage (valor seco) peuvent enfin trouver l’écho dont il rêve depuis si longtemps dans la chambre minable qu’il occupe, près du fleuve. Fallait-il se la jouer ? Non me dit-on autour de moi : « la tauromachie ça n’est pas cela ». Et pourtant qu’en savons nous avec nos esprits cartésiens ? Don Quichotte a-t-il hésité à se jeter sur les moulins au risque de se faire hacher par leurs ailes ? Et ce don de soi, cette générosité, cette expression d’un désespoir profond ne méritent-ils pas notre respect, notre estime ? La vuelta chaleureuse effectuée par le torero de Jaen fut la juste récompense de son exploit.

Amis lecteurs, nous ne sommes pas là pour plaire ni pour éclairer mais pour dire ce que nous pensons. Voila ce qui nous habite à quelques heures du grand saut de l’embarque qui nous mènera de l’autre côté du fleuve, noir ce matin car lourd des nuages qui viennent de l’Atlantique. Aurons la force d’âme pour vivre avec la légèreté qui sied cette longue marche dans le sable alors que la tempête s’annonce ?

Pierre Vidal

Leo Valadez frôle la puerta grande.

Madrid, Las Ventas, 11eme festejo de San Isidro.
Toros de Fuente Ymbro.
Adrian de Torres ( remplaçant de El Fandi)champagne rosé
et or
Juan Leal Bleu charrette et or
Leo Valadez Vert Olive et or

Corrida de Ricardo Gallardo très bien présentée, cinqueño, 5o kgs en moyenne.
Manquant de race la plupart sauf les 1et 3, faibles le 2 et le
4, brave le 5 , tardo et irrégulier de charge le 6.

Le torero de Linarès est venu en remplacement de David Fandila blessé, on n’a pas perdu au change, son courage d’airain au premier fit frissonner las Venta, pris trois fois de très vilaine manière avec la corne qui frôle la face au sol, le disciple admirateur de José Tomas a tout essayé et une oreille n’aurait pas été injuste , compte tenu de la pétition importante, mais le palco considéra sans doute que le matador avait été trop souvent désarmé.. Le toro avait poussé très fort au cheval en y revenant avec alegria. Adrian tenta un quite par chicuelinas et se fit prendre par la corne droite. Curro Javier à la brega fut remarquable. Adrian de Torres tua a l’encuentro avec un courage sans faille, fut accroché et envoyé dans les airs, repris au sol la corne fouillant le sable à la recherche du torero. Epée d’effet immédiat : pétition et VUELTA très fêtée.
Au 4eme le torero de Linarés revenu de l’infirmerie avec l’aval des médecins regarda Curro Javier , encore lui, banderiller en la cara et saluer sous les clameurs. Brindis au public… on sent pourtant que le cœur n’y est plus tout à fait d’autant que le toro tombe aux medios et reste couché sur le flanc.. trop piqué ? Manque de caste ? faiblesse ? Faena un peu désordonnée et un pinchazo puis une entière
trasera. Ovation depuis le callejon.

Juan Leal hérite en premier d’un toro de 6ans, castaño oscuro qui sent la poudre et qu’il reçoit par veronicas. Tito Sandoval a la pique manie bien sa lance et les deux puyas sont en place.


Leo Valadez qui a tous les talents et toutes les audaces offre un quite très ajusté par chicuelinas. Le public avec sa part de chicanos venus pour lui du Mexique lui font une ovation de gala .Brindis au public. Maitre de lui comme de l’univers Leal va se planter aux médios à genoux, mais le toro reste aux planches où le torero devra aller le chercher à genoux encore. Espada de travers ; moche moche, et 1 descabello.

Au cinquième, brindis au public, encore de rodillas au centre le toro passe deux fois et àu troisième passage le matador ne se relève pas assez vite et est désarmé. Toreo un peu lassant, talent forcé sans grâce avec trois passes en rond dans le dos… Final par Bernadinas. Le toro meurt en brave tenant debout longtemps. Toro applaudi à l’arrastre et Leal salue depuis le callejon.

Leo Valadez , lui ne cesse de progresser. Répertoire d’une variété et d’une précision dans l’exécution qui frise la perfection notamment pour le quite par Orticinas qu’il donne au troisième. Brindis au public, très belle entame à droite rematée par un pecho très long et lent de la tête à la queue. Tout est lié, profond , dans la moindre trace de mauvais goût et un final par deux séries gauchères, des naturelles splendides rématées par une trinchera de cartel. Grande épée, et une énorme pétition : OREILLE
Au sixième, dès son entrée ou espère le bon toro pour ouvrir la Puerta Grande. Hélas les deux charges violentes au cheval ne vaudront pour la suite que par leur violence. Leo, mexicain jusqu’à la moelle, va alors donner le plus beau quite de la feria par Zapopinas, conclu sur une media digne des plus grands. Le toro se refuse malgré l’entrega jamais démentie du jeune diestro : là il est évident que le toro manquait de race. Grande épée d’effet immédiat, bien qu’un tantinet trop basse.
Salve d’applaudissements teintée de déception tant Leo Valadez avait enchanté cette tarde de toros.

Adrian de Torres : vuelta et ovation
Juan Leal :silence et ovation
Leo Valadez : Oreille et ovation

Les banderilleros Curro Javier et Marc Leal ont salué.

Jean François Nevière

Alès Miguel Losano à hombros et des novillos intéressants

L’incertitude météorologique n’a pas empêché les nombreux spectateurs d’assister au premier Bolsin de la feria d’Alès avec des novillos en provenance des ganaderias locales Ganaderia Barcelo, Ganaderia San Sebastien Ganaderia François André, Ganaderia La Suerte ,la Ganaderia Durand et Ganaderia Tardieu frères.  

Fiche Technique

Temps pluvieux allant à mas

Remplissage 25%

Clément Hargous meilleure estocade, Prix du club taurin Banderilla , une oreille

Raphael de Ponce silence après avis

Joaquim Caro   silence

Miguel Losano vainqueur du Bolsin deux oreilles

Simon Andres Burriel vuelta

Juan de Morena  silence 2 avis

Meilleur Novillo Ganaderia La Suerte

Le détail de la course

Clément Hargous une oreille

 Il est le premier à sortir devant un eral de Barcelo, colorado, bien présenté. Le toro passe mieux à gauche qu’à droite. Clément Hargous commence avec la cape passe à passe par le bas. Il fait partie de ces rares novilleros qui posent les banderilles. Aujourd’hui il a réalisé un bon quiebro. Les premières derechazos sont donnés par le haut. Le toro passe mieux à gauche. La faena est appliquée. Epée entière et efficace.

Raphael de Ponce silence après avis

Il a tiré au sort un novillo de la Ganaderia San Sebastian qui est moins volumineux que le précèdent. L’eral a tendance à tomber. Le novillero commence par faire de très bonnes séries à la cape.  Raphael de Ponce commence à la muleta dos aux planches et reste dans le premier tiers de la piste puis se déplace vers le centre de la piste. Il se fait légèrement bousculer par ce novillo. La musique joue.  Il ne trouve pas la distance idéale mais arrive à donner de bonnes naturelles. La faena se termine par un bajonazo

Joaquim Caro   silence

La Ganaderia François André avait triomphé l’an dernier. Le novillo de 2023 est encasté. Au début il a tendance à longer les planches et à se retourner vite. Joaquim Caro est débordé dans un premier temps.  Au fur à mesure que le toro se laisse dominer ; la faena va à mas. L’Espagnol conclut la faena par trois entrées à matar et une épée tombée.

Miguel Losana 2 oreilles

Le novillo de La Suerte a tendance à mémoriser son environnement et dans un premier tant à rester dans les planches.  Ensuite il passe mieux sur la gauche. Le novillero enchaine une belle série à la cape. Dans un premier temps la faena est décousue et va à mas avec de jolis derechazos dans le troisième temps de la faena. Une épée avec engagement les deux oreilles tombent. Le public demande la vuelta du toro mais la présidence ne cède pas. Le toro est applaudi à l’arrastre.   

Simon Andres Burriel  vuelta

Il a un bon toro avec de la noblesse de la Ganaderia Durand plus petit que les autres iLe novillo passe mieux à   à gauche. S Burriel, qui remplace Borja Navarro,  pose les banderilles. Il a une tauromachie propre mais sans alegria. Il fait principalement des naturelles. Il tue le toro avec une épée entière et doit utiliser le decabello .

 Juan de Morena silence 2 avis

Le dernier novillo de la matinée est celui des frères Tardieu petit et encasté mais sans difficulté apparente. Le novillero l’accueille avec une larga. Il enchaine avec une belle série de demi-véroniques. Clément Hargous fait un quite sur ce toro. Le novillero manque un peu de technique et se fait dominer et n’a pas la bonne distance. Il se fait prendre la muleta et arrive quand même à faire de belles séries. Trois épées dont un pinchazo .

E.C & Photos Nicolas Couffignal

Alès : Tibo Garcia triomphe et Rafi confirme

Après une première partie de la feria d’Alès consacrée aux abrivado et courses camarguaises, on entame la tauromachie espagnole avec un desafio entre la Ganaderia Margé et la Ganaderia Jalabert pour Octavio Chacon Tibo Garcia et El Rafi

FICHE TECHNIQUE

Arènes d’Alès Toros de Margé (1,2 et 6 ) et Toros de Jalabert

Octavio Chacon :silence et salut

Tibo Garcia: une oreille et une oreille

El Rafi : silence et oreille avec un avis

Temps nuageux accompagné de crachin et vent léger

Remplissage 75%

Président C BUTTET

Photo Nicolas Couffignal

Octavio Chacon Silence et Salut

1er Toro de Margé de présentation correcte faible prend 2 piques et 2 paires de banderilles . Le Maestro commence par des séries à droite. Le toro se retourne assez vite( . Sa deuxième partie de faena se fait par des naturelles et le toro passe mieux. La musique se fait alors entendre. La faena est fade. car le toro ne transmet pas grand chose.  La mise à mort (3 épées) dont un bajonazo lui fait perdre un éventuel trophée.

Second Toro de la Ganaderia Jalabert très bien présenté avec du volume. Il prend une longue pique et s’éteint . La faena, qui manque d’émotion, est conclue par une demi-épée.

Photo Nicolas Couffignal

Tibo Garcia une oreille et une oreille

Son 1 er toro de la ganaderia Margé est bien présenté. Tibo le reçoit à la cape avec douceur. Deux piques , Rafi fait un quite. Le toro reste dans les planches pour la 3eme paires de banderilles. Tibo entame la faena à mi-hauteur avec des derechazos. Le toro se tourne rapidement sur la droite et est plus facile sur les naturelles. Tibo dans un premier temps a du mal à se croiser puis connecte avec son public. épée entière efficace .

2eme toro de Jalabert avec du volume et comme le précèdent faible. Tibo Garcia comme sur le premier fait de beaux gestes à la cape . Le toro prend 2 piques. Tibo Garcia avec la muleta, exprime sa tauromachie, en douceur, avec de belles séries à gauche et finit par des manoletinas. Epée ( ¾) correcte et un descabello efficace.

Photo Nicolas Couffignal

El Rafi Silence et oreille avec 1 avis

Premier toro toro, Jalabert, bien présenté et volumineux sort avec fougue mais s’éteint après une mono pique. Rafi le toréé à mi-hauteur. Le toro passe mieux à gauche qu’à droite. Avec intelligence passe par passe, il arrive à tirer les quelques muletazos possibles alors qu’une minorité du public demande la mise à mort. Il tue dans le 1 er tiers de la piste. L’épée eest entière et efficace silence.

Second toro de la Ganaderia Margé , El Raf,i déterminé, commence par une larga sur le plus beau torodu lot de cette ganaderia qui prend 2 piques dont la première mal mise en suerte. Tomas Ubeda salue après un bon tercio de banderilles.  El Rafi commence plein centre avec des cambiadas. Sur les derechazos,  le toro a tendance à tomber. A gauche, il toréé à mi-hauteur et lie de très belles naturelles. Le public demande la musique le palco ne l’entend pas de cette oreille . Rafi prend du plaisir à toréer une fois que le toro rompt et va à mas. Il enchaine les passes dans le dos et fait un kirikiki. Le 1er avis tombe Rafi met une entière efficace.

E C

Photo Nicolas Couffignal

MADRID, PUERTA GRANDE POUR CASTELLA !!!

Neuvième corrida de San Isidro. Lleno de « no hay billetes ». Beaucoup de vent, tout
l’après-midi.
5 toros de Jandilla et un de Vegahermosa, très bien présentés, avec des qualités mais faibles en général, à l’exception du quatrième, « Rociero », applaudi à l’arrastre maisqui sans doute aurait mérité la vuelta comme le demandait son matador, Sébastien Castella.

Quelle joie ! Avec ce vent, la faiblesse des toros qui avaient précédé, quelle chance d’avoir pu profiter du toreo de Castella, à la muleta, au quatrième. Car à la cape on put à peine voir, le le vent rendant pratiquement impossible le toreo. Sébastien demanda à ce que que le toro soit peu piqué et ce fut l’une des raisons d’avoir pu profiter par la suite de la bravoure de « Rociero ».

N’oublions pas non plus l’excellent toreo aux banderilles de José Chacón qui nous découvrit encore plus la qualité que renfermait le Jandilla. Faena mesurée, en crescendo, avec des statuaires sublimes, très ajustés, pour commencer.

Suivi d’un toreo de la main droite vibrant, engagé, où l’enchaînement des passes provoquait la clameur du public de Madrid qui se livra au torero français. Sébastien sut mesurer les séries, patienter pour que le vent ne s’immisce pas et quand il prit la main gauche les naturelles furent d’une totale pureté, longues et profondes. Magnifiques.

Cette corne gauche du toro était très bonne, mais c’était difficile de reproduire une telle intensité car sans l’ayuda le vent peut être traître. Il reprit la droite, se régale dans le toreo de proximité et conclut la faena avec des manoletinas dignes d’une affiche. Il couronna le tout avec une très belle estocade.
Les deux oreilles furent demandées par tout le public. Sixième grande porte pour le
matador français ! Mais au-delà des statistiques, la bonne nouvelle est que Castella
est de retour et que sa temporada est désormais lancée.

Pour le reste, avec toujours le handicap du vent, cette corrida, avec quelques bons
toros, fut surtout marquée par la faiblesse des Jandilla. De Manzanares, nous
retiendrons ses excellentes véroniques au cinquième et son manque d’efficacité à
l’estocade, ce qui est surprenant, et peu de choses à dire de Pablo Aguado qui, une
nouvelle fois, quitte de grandes arènes sans laisser de trace.
En tout cas, ne gâchons pas notre plaisir, Sébastien est là et il faudra compter sur lui.

Par Antonio Arévalo

LAS VENTAS : TORERIA des MAESTROS

LAS VENTAS. 8° corrida du cycle San Isidro. Lleno. Temps agréable. Peu de vent.
6 toros de Alcurrucen, bien présentés, de jeu variable, manquant de fond dans l’ensemble, le
3° un grand toro.
MORANTE DE LA PUEBLA : Silence et Salut.
EL JULI : Salut et Salut
TOMAS RUFO : Salut et Silence
Salut du banderillero FERNANDO SANCHEZ au 6° toro.

Difficile de chroniquer une corrida qui aurait pu, mais qui n’a pas vraiment voulu, la faute à
des toros sans transmission dans l’ensemble. Mais l’on sait bien que lorsque les vedettes
sont là…ce sont les toros qui disposent.
Que retenir ?

MORANTE, très mal servi à son premier toro, intoréable car ne mettant jamais sa tête ni
dans la cape ni dans la muleta, a fait l’étalage de sa classe au quatrième toro, d’abord par
son habituel quite par trois véroniques et deux demi, répliquant à un quite par chicuelinas
du Juli, puis à la muleta par deux séries de derechazos cumbre, suaves et ralentis.
Malheureusement à la fin de ces séries le toro n’en pouvait plus, obligeant le maestro à tirer
des passes isolées, aussi bien de la droite que de la gauche. Un pinchazo et une entière.
Salut.


EL JULI a fait une grande faena, bien dans son style de maestro, réussissant à embarquer le
cinquième toro grâce au sitio qu’on lui connait. Une faena allant a mas y a mas, à droite, à
gauche, liée, d’une, voire deux oreilles, malheureusement mal conclue par une série de
pinchazos, rare chez lui. Le Juli a su réveiller un toro qui se réservait lors des premières
passes pour en extraire des naturelles a gusto, des pechos et des derechazos allurées, la
main basse, le tout lié dans un mouchoir. Chapeau maestro. Salut.
A son premier toro une faena très professionnelle à un toro se décomposant ne lui avait pas
permis d’exercer son art dans de bonnes conditions. Salut pour avoir tiré le meilleur d’un
toro trop faible.

TOMAS RUFO est sans doute passé un peu à côté du seul toro de l’après-midi chargeant avec
alegria et transmettant, sans doute à notre avis par manque d’expérience. Très bien reçu à la
cape par des véroniques allurées et artistiques, il commence son travail de muleta citant du
centre de la piste, ses derechazos déclenchant les Olé de Madrid. Un site « rinconien »
permet d’apprécier la charge longue du toro qui met bien sa tête là où il faut avec fixité.
Mais après : Est-ce le vent qui s’est levé ou son manque d’expérience qui provoqua cette

faena allant a menos ? Se centrant un peu plus le toro aurait-il permis le triomphe ? Les trois
sans doute. Les avis sont partagés. Salut quand même pour le début de la faena.
Au sixième et dernier toro, très ennuyeux, toréant très sérieusement, il ne put rien malgré
son envie de se connecter avec les tendidos. Silence
En conclusion ce ne fut pas une corrida de déception, ce fut une corrida sans triomphe de la
faute des toros et des épées, une corrida sauvée par les toreros, au sommet de leur art pour
les deux premiers, dans un style si différent, et d’envie de bien faire pour le troisième.

Madrid: Un lot de galériens

Dramatique voltereton de Christain Parejo alors qu’il débutait son premier par statuaires

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Septième festejo de la Feria de San Isidro, première novillada du cycle. Deux tiers d’entrée. Rafales de vent violentes.

Novillos de Los Maños.

DIEGO GARCÍA, silence après avis et silence après avis; 

CHRISTIAN PAREJO, qui se présentait à Las Ventas, silence après deux avis et silence après avis;

Calamiteuse novillada de Los Maños, un élevage situé aux pieds des Pyrénées et qui semblait promis à un avenir pérenne mais dont le comportement dans la cathédrale du toreo ce mercredi va hypothéquer l’avenir. La présentation fuera de typo, trop lourde et de hechuras atypiques est le premier reproche malgré un ensemble astifino. Le comportement des pupilles de Pepe Marcuellos surtout aura beaucoup déçu deux sosos (1er et 4ème) sans intérêt, trois dangereux (2ème troisième et sixième) développant un sentido qui les rendaient absolument intoréables et un mi-chèvre mi-chou (cinquième) A cela rajoutons le vent qui soufflait en rafales violentes…

Disons-le la terna a été largement au-dessus de ce lot misérable et a montré de belles dispositions et de l’envie. Ce fut le cas de Diego Garcia qui toucha un lot dont la soseria ne permettait aucune connexion. Il a néanmoins bien débuté à la cape, dans un style classique par la suite ses deux opposants s’éteignant il ne put rien.

On attendait beaucoup de la présentation madrilène de Christian Parejo afincado en Béziers et qui est une des vedettes des novilleros actuels en France; si sympathiques et au parcours admirable. Il affronta de terribles circonstances avec un courage à toute épreuve : le premier était un danger public il lui monta dessus dès le début visant clairement l’homme sous les trastos et on crut au drame… Le jeune chiclanero touché revint et effectua une faena de aliño courte mais adaptées aux circonstances pour conclure difficilement mais dignement. La médiocrité du cinquième ne lui permit pas de s’exprimer sauf à montrer son esprit de décision et par instant, quand l’animal l’a permis, ses bonnes manières. A son crédit un quite sensationnel par chicuelinas au toro de Diego Garcia.

Beaucoup de courage et une bonne impression aussi de Mario Navas venu en remplaçant de Marco Linares. Il fut pris de manière terrifiante lui aussi au début de sa faena au dernier toro; le toro se jetant sur lui. On craignait le pire mais il revint rapidement pour se débarrasser de l’opposant malgré une douleur violente et visible au dos. Conclusion hâtive pour certains top exigeants car à l’impossible nul n’est tenu!

Un mot des cuadrillas sensationnelles dans cette galère, citons Daniel Duarte, Curro Vivas, Vicente Herrera, Curro Javier, Gomez Escorial (et les autres) leur expérience a compté.

Pierre Vidal

PS On a appris ce matin que Mario Navas a été victime d’une fracture de la clavicule, on ne sait pas dans quelles conditions il sera oppéré.

Madrid, mercredi Mario Navas pour Marcos Linares

Marcos Linares durement touché dimanche à la fémorale lors de la novillada finale andalouse à Séville sera remplacé par Mari Navas qui a brillé à Las Ventas. Le cartel de ce mercredi sera donc:  Diego Garcia, Christian Parejo et Mario Navas, novillos de Los Maños. 

Madrid, rigueur extremeña et enthousiasme mexicain

Plaza de toros de Las Ventas (Madrid). Sixième de la Feria de San Isidro. Casi lleno de entrada. 20.457 spectateurs.

Toros de El Parralejoet José Vázquez (1º et 2º),

Vert y azabache: Costume très à la “Paula” pour Perera.

MIGUEL ÁNGEL PERERA, silence après deux avis et ovation après avis.  

ÁNGEL TÉLLEZ, silence et silence. 

Isaac Fonseca est arrivé à Las Ventas dans le bus EMTSA accompagné de sa cuadrilla

ISAAC FONSECA, qui confirmait l’alternative, silence après deux avis et ovation après avis. 

Isaac Fonseca a confirmé avec « Optimista », nº 52, negro, né le 02/18, de 523 kilos, de la ganadería de José Vázquez

Le banderillero Curro Javier a salué au second ; Javier Ambel au quatrième ;Juan Carlos Rey au sixième.

Très beau travail de toutes les cuadrillas, Ambel et Raoul Ruiz dans la brega et un sesgo por dentro sensationnel au crédit de Juan Navazo au cinquième. Quel niveau les cuadrillas cette année à Madrid ! Jamais les toreros de plata n’ont toréé aussi bien. Grand tiers de piques d’Angel Rivas aussi au quatrième.

Camillero de El Parralejo

Les deux toros de José Vasquez (de remendios) qui ouvraient le bal ont détonné aussi bien dans leur présentation que dans le peu de jeu qu’ils ont offert ; s’éteignant rapidement et offrant peu d’options. La suite fut plus intéressante, séreuse de présentation : noble le troisième et le sixième mais manquant de force tous les deux, trop vite arrêté le cinquième, magnifique le sixième encasté, brave et donnant du jeu avec de l’émotion bien que finissant à menos.

Nous l’avons souvent écrit ici : pour des raisons mystérieuses Miguel Angel Perera n’a pas la côte qu’il devrait avoir si on s’en tient à ses capacités. L’an dernier sa seconde faena bayonnaise face aux Garcigrande fut une des plus importantes de la temporada du sud-ouest, personne ne s’en souvint lors de la distribution des prix. L’extremeño montra sur le sable de Las Ventas ses qualités : son sérieux, son sens des responsabilités et sa sécurité. C’est devant l’excellent Camillero’, nº 33, negro bragado, né le 02/18, de 564 kilosqu’il construisit un travail de première bourre fondé sur ce dominio qui lui est propre. Il s’imposa d’emblée à l’animal dans le terrain du 5 à cause du vent et débuta par deux séries magnifiques à droite accompagnant l’animal par le bas à la vitesse idoine. Le toro eut plus de mal à gauche où il y eut malgré les rafales venteuses de bons moments aussi. Final angoissant pas des bernardinas engagées qui promettaient un gros succès s’il n’y avait eu gros échec à l’épée (4 pinchazos une entière trasera). Perera a montré qu’il était là et que, contrairement à d’autres de sa génération, on devait compter avec lui.

Peu à dire de la prestation d’ÁNGEL TÉLLEZ, fade, sans apprêts particuliers et parfois maladroite. Une entière basse et un pinchazo hondo en conclusion. Le jeune homme néanmoins avait été blessé à l’épaule à Madrid puis la veille encore. Son passage à Madrid n’aura pas été concluant. Fallait-il forcer le destin et venir, diminué, dans les plus grandes arènes du monde Angel doit se poser la question.

Beaucoup d’enthousiasme, de joie de toréer et de charisme aussi (c’est important !) chez Isaac Fonseca soutenu par de nombreux compatriotes venus du Mexique oùla corrida est à la peine. Même si le jeune homme manque d’expérience il ne manque pas de culôt et c’est gonflé à bloc qu’il débuta le second toro à genoux au centre de la piste. Il se mit les tendidos dans le bolsillo et la faena engagée, certes, mais souvent imparfaite, séduisit par sa spontanéité. Il y eut de  nombreux accrochages face à ce sixième mais aussi des passages émotionnant comme une arrucina inattendue ou encore ce final par bernerdinas sans épée chahutées. Une demie-estocade et une pétition minoritaire. Isaac qui a pris l’alternative à Dax cet été n’aura pas laissé Madrid indifférente.

Pierre Vidal

Madrid, MARCO PEREZ : QUEL REPERTOIRE !

Madrid, lundi matin 3/4 d’entrée. Classe pratique.

Bétail de Jandilla et Vegahermosa

Marco Pérez: deux oreilles, deux oreilles et vuelta

Marco Perez venait se présenter à Madrid ce 15 mai, jour de la San Isidro, en classe pratique accompagné d’élèves d’école taurine (qui ont bien rempli leur rôle de subalterne). Premier exploit : attirer 15000 personnes à Las Ventas un matin et même en tenant compte du fait que les places étaient gratuites Chapeau !

Il devait affronter 3 erales de Jandilla, avec toutes les qualités que l’on prête habituellement à ce fer : de la noblesse, mais avec du piquant et de l’exigence a mas dans l’ordre de sortie. En tout état de cause si la camada 2025 de Jandilla possède ces qualités, nous devrions voir de belles corridas dans 2 anas.

La principale remarque est que Marco Perez possède déjà un répertoire complet : on a vu à côté des passes classiques de base, des passes cambiadas, des arrucinas, des molinetes et des trincherillas de grand son.

Certes, si les aficionados exigeants du tendido 7 n’avaient pas laissé leur place aux familles avec enfants, ils auraient pu lui reprocher quelques faiblesses dans certains muletazos ou surtout l’inciter à travailler ses estocades. Mais il a l’excuse de sa petite taille qui l’oblige à sauter pour enfoncer l’épée : Espérons que d’ici octobre à Istres, il aura pris quelques centimètres car devant les novillos le problème sera plus compliqué. Heureusement Juan Bautista sera là, espérons le pour lui enseigner l’art de l’estocade parfaite.

Ceux qui n’étaient pas à Las Ventas ce matin ont eu tort ! Et suerte au jeune Marco Perez dont on ne peut nier le talent et les promesses.

JY Bloin (Texte et photos)

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