Les membres de la peña La Maestria sont des passionnés de flamenco et de tauromachie. Depuis trois ans, au travers leurs investissements personnels, ils participent à l’animation de Tercis au travers d’un week-end début mai.
“Pouvez vous nous présenter la Pena La Maestria ses membres et le but de l’association ?
La Peña La Maestria a été créée en 2012 ,avec pour objectif de promouvoir la tauromachie en ces temps difficiles.Pour cela ,il fallait se centrer sur une idée commune , c’est donc en toute logique que nous nous sommes tournés vers le Maestro Richard Millian et son école taurine Adour Aficion. Quoi de plus naturel pour véhiculer nos idées , que d’aider , soutenir et encourager les élèves d’Adour Aficion …
La Maestria est composée d’un bureau de 4 personnes et compte environ 40 adhérents, dont la plupart nous suivent depuis le départ .
Pour la troisième fois, vous organisez cette feria entre flamenco et tauromachie, quel est l’idée de base de cet événement sur trois jours ?
Ce troisième festival va nous permettre de faire découvrir ou redécouvrir le point d’attache entre la corrida et l’art du flamenco ; ainsi que l’histoire que nous racontent ces deux univers et d’ancrer notre festival dans la durée .
Quelle est l’évolution entre votre premier événement et celui-ci ?
En effet ,la première édition avait été une véritable découverte , autant pour nous que pour le public . Nous avions eu la chance d’avoir un très beau week-end et le succès a été au rendez-vous ! Pour la deuxième édition , plutôt en demi-teinte faute de soleil et de chaleur ,a malgré tout , reçu un excellent accueil et nous a permis de peaufiner notre programmation pour cette année .Nous pouvons donc affirmer que cette année sera celle de la maturité !!!
Artistes présent lors de l’édition 2023
L’art taurin et l’art de la danse sont présent, mais y a-t-il d’autres artistes présents ?
Nous avons énormément retravaillé le programme tout en gardant l’âme du festival. Nous avons la chance d’avoir des artistes photographes , peintres , sculpteurs qui nous suivent depuis la 1ère édition et qui viennent compléter notre week end , avec chacun sa touche artistique personnelle.
Vos arguments pour convaincre les lecteurs de venir lors de ce week-end et avez-vous d’autres projets pour 2024 ?
Pour ce festival , laissez votre curiosité et votre goût de la fête vous emmener pour un week end festif , ouvert à tous et toutes . Vous y découvrirez un univers passionant , coloré , avec des artistes et une équipe sur motivée qui feront de ces trois jours une parenthèse conviviale et familiale !!
Les toreros Marc Serrano et Maxime Solera, et les éleveurs Virgile et Manon Alexandre étaient présents au salons de l’agriculture avec les jeunes agriculteurs des Bouches du Rhône. (Photo Midi Libre)
Nous nous en sommes fait l’écho ici: toreros français et éleveurs de toros braves se sont retrouvés sur le stand des Jeunes Agriculteurs des Bouches du Rhône lors du salon de l’agriculture. Evidemment cela a fait grincer des dents les anti-taurins qui sont avant tout des adversaires de la ruralité. Eleveur et matadors sont pourtant des composants économiques importants de cette ruralité du sud de la France; ils en sont aussi une expression culturelle originale. Ces critiques sont donc mal venues. Le grand quotidien “Midi Libre” s’en est inquiété et il a donné la parole aux acteurs de cette présence. Nous reprenons de larges extraits de cet article.
PV
Marc Serrano présent au titre de président des matadors de toros français: « Nous avons répondu avec Maxime Solera, Virgile Alexandre et sa fille Manon (ganaderia El Campo) à l’invitation des jeunes agriculteurs des Bouches du Rhône. Note rôle de torero est de soutenir nos amis éleveurs de toros braves qui sont des agriculteurs à part entière » (…) « leur rôle sur l’écosystème est primordial et contribue à faire perdurer cette race. Il faut rappeler que sa viande sert également pour l’alimentation et nos éleveurs préservent leur territoire et permettent à d’autres races d’animaux sauvages d’exister. Le salon de l’agriculture est un lieu d’échanges où on montre aux visiteurs et aux élus dans quel environnement est élevé le toro de combat ». (…)« On ne doit pas être marginalisé car on fait partie à part entière de la société et nos territoires »
Discours proche du président des ganaderos français Robert Margé: « Notre présence est plus que légitime. Je me suis régulièrement rendu au salon de l’agriculture car c’est un plaisir de rencontrer mes confrères éleveurs de tout type d’autant que je produis également de la viande avec l’Angus. On échange sur les nouvelles technicités agricoles ». Concernant les critiques des mouvements anti corridas, il n’a « pas envie de leur répondre. Il faut juste rappeler que 93 % de notre bétail ne termine pas dans les arènes. Ils vivent dans un bien-être animal unique au monde avec des vaches qui dépassent les vingt ans dans un élevage extensif avec plus d’un hectare par tête. Les éleveurs de toros maintiennent 400 000 hectares de terres et leur biodiversité qui représentent des sanctuaires écologiques. On est exemplaire sur ce sujet de l’écologie ».
Robert Margé ajoute « Je souhaiterais que les trois tauromachies (espagnole, landaise et camarguaise) soient représentées par leurs éleveurs et mon ami Jérôme Despey, le président de la chambre d’agriculture de l’Hérault qui dirige ce salon, nous réservera le meilleur accueil. Nous devons y être avec toute l’Occitanie pour discuter avec les élus dans un cadre convivial ».
On sait peu de choses de la religion mithraïque : elle s’est répandue dans le monde romain par les légions, les soldats romains étant réputés adeptes de Mithra. On se souviendra du centurion de « L’aigle de la 9 ème légion » qui prie pour ses soldats avant d’aller au combat. On se rappellera que la légende veut qu’en guise d’initiation, l’impétrant se glissait dans une fosse au-dessus de laquelle un toro était égorgé, dont le sang coulant sur lui, le purifiait et lui apportait « la vie ». Le problème est que dans aucun des nombreux lieux de culte de Mithra retrouvés dans tout l’ancien monde romain, on n’a retrouvé ce genre de fosse, même s’il est indéniable que le Mithraïsme comportait une initiation !
Alors remontons les siècles.
On ne sait pas exactement d’où est venu Mithra : Dieu Indou, associé à Varuna, et représentant l’ami, la « partie contractante fiable » qui garantit un ordre harmonieux dans l’univers. Ou plus tardivement en Perse, un dieu secondaire de Ahura Mazda donc dieu solaire, dont le rôle est de protéger les troupeaux et les soldats. En Grèce, un dieu rapproché d’Hélios et d’Apollon. Sa venue à Rome serait liée à l’arrivée d’esclaves du Pont Euxin (Mer Noire) capturés par Pompée. Mais la plupart des chercheurs modernes pensent que le culte mithraïque s’est au contraire répandu à partir de Rome et qu’il était romain.
C’est à partir de là que se fixe sa mythologie :
Son avènement survient au cours d’une sécheresse immense sur la terre (peut-être celle provoquée par Phaéton, qui ne maitrisant pas le char du soleil l’approche trop près de la terre et brule la végétation). Mithra en tout cas nait directement de la terre, ou plus exactement d’une pierre génitrice.
Son premier acte divin est de faire jaillir l’eau de la pierre en y tirant une flèche : il délivre la nature de la sécheresse et est institué gardien des récoltes.
Mais pour sauver la terre, il doit abattre le dangereux taureau lunaire, peut-être symbole du mal, alors que Mithra représente le bien : il le poursuit, le chevauche et finit par le réduire après l’avoir épuisé. Après l’avoir capturé, il le charge alors sur ses épaules et le conduit à une caverne où se trouvent les sources de la luxuriance végétale.
C’est là qu’a lieu l’exécution, ou tauroctonie, qui dans toute l’Europe et le Moyen-Orient est toujours représentée de la même manière :
Un corbeau, messager des dieux vient lui donner l’ordre d’exécuter le toro. Ce qu’il fait, non en l’égorgeant, comme il est de tradition dans un sacrifice, mais en lui passant une épée en travers du corps (la première estocade ?) La position de Mithra, qui maintient le taureau au sol avec son pied droit, montre qu’il ne s’agit pas seulement d’un sacrifice mais de lutter et tuer un adversaire puissant et dangereux.
A partir de là, les interprétations diffèrent : Pour les uns le sang du taureau est empoisonné et un chien et un serpent viennent le boire (pour le purifier ?) ; pour d’autres ce qui semble plus conforme au reste de la mythologie le sang est fécondant et va rapporter la vie à la terre, les deux animaux venant alors le boire pour empêcher cette fécondation. Cette version serait née de controverses avec l’Eglise Catholique, pour laquelle le serpent et même le chien sont 2 animaux nuisibles.
De même un scorpion aspire la semence du taureau (on sait qu’en astrologie le scorpion est le signe opposé à celui du taureau), pour empêcher cette semence de féconder la terre : pourtant des épis de blé poussent sur la queue du taureau.
Les reproductions de la tauroctonie font apparaitre d’autres personnages :
Les deux assistants de Mithra, qui l’éclairent de leur torche : Cautès et Cautopatès, dont les torches sont tournées respectivement vers le haut (soleil) pour Cautès et vers le bas (lune) pour Cautopatès.
Sur les bas-reliefs, figurent aussi le soleil et la lune, généralement en buste, ainsi que le corbeau messager des dieux et parfois d’autres personnages : les saisons, les signes du zodiaque, dont le lien avec Mithra n’est pas toujours évident..
Ayant fait revivre la terre, Mithra fait alliance avec le soleil au cours d’un banquet, monte sur son char, (à rapprocher du Sol Invictus romain) et devient même un dieu supérieur à celui-ci.
À noter que le banquet est d’ailleurs le seul élément du culte mithraïque qui soit attesté et connu par l’archéologie, aucun document ni aucune information autre que la statuaire ne nous étant parvenue.
Sources : catalogue de l’exposition au musée Saint Raymond de Toulouse du 14 mai au 30 octobre 2022. Cette exposition est actuellement visible à l’Archaologisches Museum de Frankfurt jusqu’au 15 avril 2023. (Le catalogue est encore disponible sur le site du musée de Toulouse).
NOTE: Les statues présentées ci-dessus sont visibles au Musée du Louvre, aile Denon, niveau -1 salle 181. Plus de renseignements sur la page collections.louvre.fr