
Plaza de toros de Alicante. Cinquième de la Feria de Hogueras 2025. Près de 3/4 d’entrée.
Toros de Zacarías Moreno (4º bis),
• SEBASTIÁN CASTELLA, ovation après avis et ovation après avis
• DANIEL LUQUE, ovation et oreille après avis.
• TOMÁS RUFO, oreille et oreille après avis.
Iosé Chacón a salué au premier Sergio Blasco y Fernando Sánchez au sixième.
Un rapport poids/taille qui interroge…
Zacharias Moreno avait triomphé en novillada ces dernières années. Il revient logiquement en 2025 avec une corrida pour Sébastien Castella, Daniel Luque et Tomas Rufo. Demie arène. Corrida télévisée sur la chaîne publique valenciane A Punt.
Une course aux résultats contrastés, comme les capacités physiques des animaux.
On peut s’interroger sur l’intérêt de voir des gros toros. Le poids dépend déjà des caractéristiques morphologiques. La taille au garrot et la longueur de tronc conditionnent la « caisse ». Plus il y a de caisse plus il peut y avoir de poids et de moteur pour le déplacer. Bien sûr il y a des exceptions. Sans parler de la caste des toros braves qui leur font oublier leurs limites physiques pour continuer le combat. Mais quel champion olympique pourrait courir aussi vite, aussi longtemps ou sauter aussi haut avec 10% de poids en plus ?
Les deux premiers sont proches des 550 kg. Ils ont peu de forces.
Il faut toute la science de Castella pour extraire le jus disponible du premier. Peu de transmission et l’échec au moment de vérité ne lui permet qu’un salut.
La vuelta de campana du second n’arrange pas ses affaires. Luque démarre par des trincherillas suaves puis des demies passes ornementales qu’on voit d’habitude en fin de faena. Une série profonde à droite, une du même tonneau à gauche, retour sur la bonne corne droite et circulez, plus rien à voir. Pinchazo, entière, salut.
Les deux suivants font moins de 500kg. Ce ne sont pas des foudres de guerre mais ils ont plus de jeu. Principe basique de la physique, l’énergie est le multiple de la masse par le carré de la vitesse. Dans le toreo pas vraiment de phases statiques mais plutôt de l’expression artistique en mouvement. Ce qu’on appelle la transmission, n’est ce pas provoqué par l’énergie dépensée dans l’ardeur de la charge ? Tirez vos conclusions.
Rufo déroule sa tauromachie avec le 3e. Oreille malgré une estocade tombée.
Faena maison de Castella au 4e. Début au centre par des cambios por la espalda. Final par circulaires inversées. Échec à l’épée. Salut.
Les deux derniers sont dans la gamme 510/520kg.
Le 5e de Luque aura un comportement médian de ceux décrits précédemment. Sa muleta dominatrice aimante littéralement l’animal. Final par une poncina à laquelle le toro a du mal à répondre et série de Luquecinas qui chauffe le public. Les deux oreilles sont à portée d’épée. Une demie lagartijera qui tarde à faire son effet réduit l’œuvre à une récompense.
Le 6e est un cas intéressant. Il est plus long que ses congénères (voir ce qu’on a dit précédemment sur la « caisse »). Rufo impose d’entrée son temple. Les charges avec le mufle au ras du sol s’enchaînent. Fijeza et humiliation. Imaginez l’effort physique que demande cette attitude. Le toro va a mas et finira la bouche fermée tout en se faisant respecter. On ne peut pas en dire autant de la faena… Oreille malgré une demie épée et un descabello. Une tour d’honneur pour le toro n’aurait pas été usurpé. Je ne peux m’empêcher à penser à la fameuse phrase de Belmonte : » épargnez moi de toucher un toro bravo »…
Michel Naudy