Le 17e cycle du Cercle Taurin de Soustons s’ouvre avec une conférence du ganadero Fernando (ganadería Loreto Charro) et du matador Tomás Campos, suivie d’une exposition mêlant les clichés de l’Association Photo de Soustons aux toiles colorées de Sonia Marty. Une rencontre entre tauromachie et expression artistique au cœur de la ville.

l’éleveur Fernando retrace la généalogie de la ganadería Loreto Charro, dont le fer figure parmi les plus anciens, même plus ancien que celui de la mythique ganadería Miura. Tomás Campos prend ensuite la parole. Il s’est illustré en France dès ses débuts comme novillero à Bayonne, avant de revenir en tant que matador à Mimizan, face aux toros de Loreto.

Lors de la conférence, le ganadero Fernando partage sa vision des tentaderos, qu’il considère comme des “éprouvettes” révélatrices des qualités profondes du toro. Il explique qu’il existe plusieurs écoles, et insiste sur l’importance du dialogue avec le matador.  

Pour lui, la bravoure n’est pas un concept figé mais une recherche exigeante mêlant humiliation, profondeur et flexibilité. Il prend l’exemple de deux toros de Victorino Martín pour illustrer la nécessité d’innover et d’anticiper sur plusieurs années.  

Tomás Campos souligne, de son côté, l’importance d’être à la hauteur du toro et de “la personnalité du ganadero”. Il estime que les toreros devraient aller à la rencontre des éleveurs avant de les affronter en piste.

Il dénonce une lecture parfois erronée d »des revisteros: un toro qui embiste lentement n’est pas faible, il fournit un effort immense, propice à une émotion plus grande et à une véritable communion, comme le démontre Morante de la Puebla 

Pendant la période du Covid, Tomás Campos évoque un bouleversement total avec la perte d’une quinzaine de contrats. Les éleveurs, eux, ont dû repartir de zéro. Fernando confie avoir abattu cinq corridas pour préserver économiquement sa ganadería. Un redémarrage difficile, mais couronné de succès grâce à des opportunités avec Andrés Roca Rey et un triomphe à Azpeitia en 2024.

Texte et photos Nicolas Couffignal