Plaza de toros de El Puerto de Santa María, Cádiz. Corrida de toros. Dernière de la temporada portuense. .

Toros de El Puerto de San Lorenzo et La Ventana del Puerto (1º),

Il y avait plus de trois quarts d’entrée pour cette dernière de l’abono du Puerto de Santa Maria. Le mano à mano entre les deux sévillans avait été annoncé à grande renfort d’affiches dans toute la province et il en est résulté un gros pétard mouillé émaillé de quelques détails plaisants. La faute en est essentiellement, pour ne pas dire uniquement au lot imbuvable de toros du Puerto de San Lorenzo et de la Ventana del Puerto. Il n’y en avait pas un pour racheter l’autre, décastés, mansos avec parfois du genio. C’est un véritable désastre ganadero qui fit proposer par une partie du public l’envoi de la totalité de l’élevage à l’abattoir.

Le bilan comptable bien sûr s’en ressent :

• JUAN ORTEGA, ovation après avis, ovation et oreille.

• PABLO AGUADO, oreille, ovation et vuelta al ruedo après pétition.

Iván García et Sánchez Araujo ont salué au quatrième.

En premier lieu, et ce fut certainement le meilleur de la tarde, les deux paires de banderilles posées par Ivan Garcia, citant de loin attendant la charge clouant dans le berceau avant de sortir très en torero, il fut appelé à saluer et fortement ovationné. Cette prestation lui vaudra probablement d’être sacré meilleur banderillero.

Juan Ortega fut inédit au capote à son dernier entamant par une larga à genoux d’un esthétisme parfait puis servant quelques véroniques bien de son cru. A la muleta il offrit quelques bonnes séries chaque fois qu’il put les imposer a ses adversaires. A son premier il tua mal, son dernier par-contre fut parfaitement estoqué. En mettant bout à bout ses trois faenas on n’aurait pas été loin du triomphe.

Aguado, sévillan jusqu’au bout des ongles, a certainement servi les plus beaux muletazos de la soirée tant à droite que par naturelles. Gardant sa muleta plane de bout en bout, il s’accorda parfaitement au rythme de ses adversaires maintenant les cornes à quelques millimètres de la toile sans jamais la laisser toucher. Le meilleur qu’il aura laissé fut certainement l’estocade de son dernier, un manso comme on en voyait dans l’ancien temps, qu’il dut tuer collé au planches sans aucun échappatoire. Il rentra pourtant droit pour porter une estocade entière dans le sitio. A elle seule celle ci aurait pu lui valoir une oreille que le président lui refusa malgré la pétition probablement majoritaire. Appelé à saluer, il se retourna avec beaucoup de déférence vers le président pour respectueusement le saluer, nous étions vraiment entre jeunes gens de bonne famille cela nous a changé des gestes regrettables d’une certaine figura hier que je ne citerai pas d’autres s’étant suffisamment étendus sur la chose.

La temporada estivale du Puerto est maintenant close laissant une bonne impression par la forte assistance bien sûr : deux « lleno de no hay billettes » il y a bien longtemps que cela n’était pas arrivé, mais aussi pour la qualité des spectacles proposés. Prochain rendez vous dans la province de Cadiz se sera dimanche prochain pour les Miuras à Sanlucar de Barameda.

Jean Dupin