Saragosse dimanche dernière de la féria Moins de 2/3 d’Arène
Le lot de la Ganaderia Pincha est remplacé par un lot de la Ganaderia de Toros de Salvador Gavira García

Alberto Álvarez Silence et Bronca

José Fernando Molina Aplaudissements et silence après avis

Ismael Martín qui se substitue à Roman Silence et vuelta protestée après avis
Photos de Philippe Gil Mir
Il suffit désormais d’un bon fauteuil, d’un verre de Chivas avec un bon cigare pour voir sur sa télé la corrida du jour ; il n’est plus utile de se déplacer sur des centaines de kilomètres, de louer une chambre la peau des fe…s et de payer très cher un billet ( quand on en trouve). C’est ainsi désormais ! Il faut s’y faire ! Certains ont joui aux adieux de Morante télévisés sur trois chaînes en direct et d’autres se ont fadés le pénible « clap de fin Pilar » et sans doute le dernier méfait du lamentable Zuñiga qui sévit aux commandes de Saragosse et qui devrait être changé cette année.

On attendait une corrida de Pincha mais ce fut une corrida de Gavira que l’on nous proposa. On l’apprit sur les gradins !!! Un revenant, Ismaël Martin, remplaçait au pied levé l’expérimenté Roman qui sans doute avait vu le coup venir. La corrida par ailleurs était très présentée, armée, mais d’une faiblesse insigne puisqu ‘il fallut changer deux de ses éléments et âpre pour les matadors, bien que parfois brave au cheval.
Alberto Alvarez, le torero du Haut Aragon, avait là un des rares contrats offerts dans sa longue carrière sans éclats. Il ne manque pas d’aficion et pourra se targuer d’avoir occis deux toros dans une arène de première catégorie au moins une fois, ce qui n’est pas rien. Nous ne commenterons pas son manque d’officio. Il eut le mérite de se débarrasser de ses deux adversaires rapidement. Il entendit une forte bronca.

Le premier exemplaire de Molina était dangereux, sur la réserve, se défendant et il le toréa en uno por uno avec une habileté réelle. L’estocade entière lui valut de saluer. A son second passage il prit le respectable à rebours en se donnant des facilités de pueblo face à un public qui n’était pas d’humeur. Il fut sifflé après l’épée.

Ismaël Martin était là comme dernier choix. Il banderilla avec facilité ses deux adverses mais obtint dans cette suerte populaire un réel succès. Faenas limitées, muleta accrochée et sans jamais lier deux passes dans les deux cas et deux épées tombées. Il fit une vuelta après une pétition minoritaire au toro de la Jota.

Et voilà le triste bilan d’une grotesque goyesque mal lidiée pas les péones, sans émotion véritable où visiblement on nous servait les fonds de tiroirs. Le jour de la « Ofranda de flores » méritait mieux. Mais heureusement, la Vierge sur son pilier, sortie de son palais, croulant sous les fleurs ammenée par des milliers de pélerins, tournait le dos au Coso de Pignatelli honteux ce soir d’hommage populaire.
Ce matin, après les œillets et les roses, se seront les fruits qui viendront honorer la patronne de la Nation Espagnole.
Pierre Vidal