Arènes de Mont-de-Marsan, dimanche, novillada des fêtes de Saint-Perdon. ¼ d’arène.

Six novillos de Pedraza de Yeltes

Solalito : silence et salut après avis

Guillermo Pulido : une oreille et vuelta

Diego Bastos : silence après avis et silence après avis.

Brindis de Solalito à Thomas Dufau (Photo N. Vidal)

Solalito a brindé son second toro (4ème) au matador à la retraite désormais, Thomas Dufau.

Rendons d’abord hommage aux organisateurs car il n’est pas facile de monter une novillada isolée hors d’une grande féria. Leurs mérites  sont d’autant plus grands qu’ils ont dû transformer en dernière minute leur défi ganadero. Le bétail d’Escolar Gil prévu n’ayant pas obtenu les autorisations sanitaires nécessaires, juste avant son embarquement, il a donc fallu changer son fusil d’épaules et opter pour un lot complet de Pedraza ce qui est quand même du luxe…

La présentation correcte dans l’ensemble était fatalement disparate, la prime allant aux deux derniers prévus dans l’envoi, dès le départ. Les deuxièmes et troisièmes un ton en dessous. Au comportement les Pedraza sont allés au cheval avec un certain entrain et ils se sont laissé faire par la suite. Le second et le quatrième ont été des novillos complets, humiliant, répétant, avec de la transmission. Noble aussi le sixième moins spectaculaire.

Solalito aux bandérilles (Photo N. Couffignal)

Solalito se prépare au grand événement de sa carrière (et de sa vie) : l’alternative qu’il prendra aux Vendanges Nîmoises des mains du Juli et avec Morante comme témoin (excusez du peu !). Est-ce une perspective troublante ? Hier, le jeune nîmois s’est montré emprunté, sans engagement véritable à son premier passage ; le plus souvent sur la défensive et défaillant à l’épée. Mieux à son second qu’il bandérilla avec sobriété et efficacité : il le débuta au centre par une série de changées. Faena d’altibajos avec un début plaisant en donnant de la distance à l’animal, puis il y eut un trou avant un final par luquesina relançant l’intérêt. Une bonne estocade qui aurait pu lui valoir une récompense s’il n’y avait eu une kirielle de descabellos.

Quite por Tafalleras de Pulido (Photo N. Vidal)

Très mur et profond le toreo de Pulido qui sut capter à la bonne hauteur la noblesse de son premier opposant. Il offrit des séries aux millimètres, bien cadencées sur les deux côtés et connecta avec les gradins. Final par manoletinas. Le toledano tua mal d’un bajonazo et ne put couper qu’une oreille. Il confirma ses bonnes manières lors de son second passage ; conclut par un estoconazo suivi une fois encore de multiples descabellos qui lui firent perdre l’espoir d’un doublé et d’une sortie par la grande porte.

Derechazo de Diego Bastos (Photo N. Vidal)

Diego Bastos avait été blessé lors de sa sortie de la veille mais il avait voulu tenir son engagement malgré tout ce qui a fait un souci de moins pour les organisateurs. De ces deux passages on retiendra sa personnalité très sévillane : une planta agréable et des gestes naturellement élégants  mais trop isolés encore. Il fut plus à son aise face au sixième. Hélas ! Comme c’est souvent le cas chez les toreros de son corte, il se montra maladroit à l’épée. C’est “une nature”, il doit confirmer.

Pierre Vidal