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Luis Manuel Lozano nouvel apoderado de Daniel Luque

C’est désormais officiel Daniel Luque a choisi Luis Manuel Lozano comme nouvel apoderado. Il succède à Juan Bautista. L’accord évoque niquement 2025. Daniel Luque “a montré sa satisfaction”; Lozano fait pat de ses ambitions dans la conduite de la carrière d’un des toreros les plus importants de a temporada 2024.

MEJANES : “UN TORO POUR UN REVE D’ENFANT”

Présentée en amont dans la capitale, avec notamment, outre Marc Serrano, Yannis Ezziadi et Afida Turner, ce sera cette année la troisième édition à Méjanes…

« On va dire qu’avec un autre nom, mais dans le même esprit, il est né il y a plus de dix ans à Vauvert ! En fait, la première fois, je venais de connaitre les responsables de l’association La CLE qui m’avaient demandé de devenir parrain. Je leur ai donné mon accord, mais en leur demandant de me préciser ce que je pouvais leur apporter. Le lendemain, j’avais rendez-vous avec Philippe et Dominique Cuillé, je leur en ai parlé et l’idée de faire un festival était lancée…

Je leur ai fait part de mes préoccupations pour monter un tel projet et spontanément Philippe m’a dit qu’il ferait cadeau des six toros ! Le premier festival était alors né grâce à ce bel élan de solidarité de la part de cette ganadería, relayée ensuite par les autres catégories de professionnels…

Après, on est parti sur Samadet puis on est revenu dans le Sud-Est avec l’association « Un toro pour un Rêve d’Enfant. » Le nom de cette association provient des expériences des festivals précédents qui se faisaient ailleurs car les bénéfices permettaient à des enfants, comme c’était l’objectif, de pouvoir réaliser un rêve grâce notamment à la générosité de la ganadería qui a permis de se lancer dans ce projet, avant que d’autres ne suivent.

Après la période de Samadet, comme j’avais toujours le souvenir d’avoir vu très jeune des festivals à Méjanes, ce site m’a toujours plu et rappelé de bons souvenirs d’enfance. Pendant le Covid, j’avais rencontré Michèle Ricard qui m’avait dit que si un jour j’avais envie d’organiser un festival dans le coin, le site de Méjanes pouvait être à disposition. Je m’en suis souvenu, et un peu plus tard, après une discussion avec Michèle Ricard et la famille Guillot, l’idée allait se concrétiser. En effet, à partir de leur approbation, grâce à l’aide de tous, ça a été une belle réussite puisqu’en 2022 on a remis plus de 17.000 € et l’an dernier, on a réussi à passer la barre des 20.000 ! Une somme répartie équitablement entre les deux associations qui pour cette année seront les mêmes bénéficiaires.

On est donc reparti comme les fois précédentes, avec pour ce festival la chance que Claude Viallat accepte d’être parrain de cette journée. Il nous a fait cadeau de l’affiche, une peinture réalisée dans les années 80 qui n’avait jamais été publiée ! En outre, il a accepté de mettre quelques-unes de ses œuvres dans les arènes…

Quant au programme, il y aura le matin un petit bolsín taurin avec des élèves des écoles de Béziers, Arles, CFT, AFAP et Madrid (Yiyo), le triomphateur désigné par le public revenant l’après-midi pour lidier le dernier novillo. Il faut aussi souligner que le bétail est offert par divers éleveurs français, avec toutefois une précision concernant Jean-Marie Raymond, ganadero français dont le bétail se trouve en Espagne. Des complications pour le transport nous ont contraint à renoncer, mais il a tenu tout de même à s’impliquer. En définitive, le bétail proviendra de Valverde, Cuillé, Turquay, deux d’El Campo dont celui pour le rejón et un de Pagès-Mailhan. En ce qui concerne les toreros, les rejoneadors mexicains père et fille Cuauhtémoc et Ximena Alaya ouvriront les débats, puis par ordre d’ancienneté je sortirai suivi de Javier Cortés, Gómez del Pilar, Andy Younes et l’aspirant vainqueur du bolsín. »

Recueuilli par Paul Hermé torofiesta.com

Réservations au 06 59 90 44 15 ou sur 1toro1revedenfant@gmail.com.

Tarifs : festival 25 euros, bolsin 5 euros, journée complète avec repas 50 euros./

L’Art d’être idiot et grossier.

Ce n’est pas une faute ni un hasard si j’ai écrit  art avec une majuscule.

En effet,  le comportement de Mr Urtasun ministre  espagnol de la culture relève en matière de bêtise, de grossièreté et d’ignorance crasse des règles de la bienséance minimum  à l’égard du roi, de la reine , de la tauromachie représentée en l’occurrence par Julian Lopez El Juli.

 Explication: sur une même ligne , debout et applaudissant El Juli ,  de gauche(en effet!) à droite

le sieur Urtasun ci devant ministre étiqueté Catalogne en commun extrême gauche; puis le Roi d’Espagne, puis la Reine.

Le matador honoré arrive pour saluer cet aréopage et, en homme bien élevé se dirige droit vers le Roi et la Reine qu’il salue en premier.  Notons au passage que l’annonce de l’arrivée du Juli était unanimement applaudie avec chaleur et sourire bienveillant par le roi et la reine, mais pas par le malheureux idiot que l’Espagne  a pour ministre de la culture, lequel garde comme un cache sexe ses deux mains croisées à hauteur de sa braguette.

Ayant  ainsi échangé avec le souverain une poignée de main franche et cordiale et quelques mots pleins de respect et d’admiration, le torero s’est alors dirigé main tendue vers le ministricule.

Tordant le nez, d’un air dégouté le sus nommé ministre  n’a pu refuser la main du torero qu’à ce moment là, je l’avoue j’aurais bien voulu voir armée d’une lame pour un ‘julipié”  rapide et efficace!

Et pendant ce temps là, chez nous, le même style d’imbéciles  bien sûr trotsko gauchistes refusent aussi de serrer la main de leurs  collègues qui ne partagent pas leurs “opinions”, même bétise crasse, même intolérance qui autorise des fascistes de gauche à traiter de nazi quicinque ne pense  ni n’agit comme eux.Les Caron, Panot préparent dans leur coin des projets de loi liberticide contre la corrida avec la complicité  étrange de gens qui, allez savoir pourquoi, du centre ou de la droite dite “republicaine”, se cachant derrière leur petit doigt en disant: notre projet n’interdit pas la corrida, il veut juste l’interidre aux moins de 16ans….Ah Mr le sénateur Pariât, passé par toutes les couleurs politiques, patron du domaine de Chambord et de ses chasses , chasse  faut il le rappeler dont en France on obtient le permis dès l’âge de 15ans, cherchez l’erreur..

A un moment où les arènes se remplissent à nouveau de jeunes  passionnés  qui sont la relève du public vieillissant que l’on voyait sur les gradins, à ce moment précis où l’ancien projet de loi repoussé du triste Caron l avait été avec clarté, le jeune public comme le plus âgé s’apercevant que les toreros étaient des jeunes gens pleins de qualités , de courage et d’humanité, voilà que les animalistes antispécistes reviennent en scène et veulent interdire la corrida aux jeunes  gens.

Urtasun, Podemos, Ecolo punitifs, LFI même combat, et même les Macronistes comme Patriat ex PSU ex  PS et ces gens viennent vous parler de démocratie.

J’ai vu ma première corrida à 14ans et n’en ai retiré que le sens du beau, l’admiration pour le courage des toreros et la splendeur de l’animal le plus respecté au cours des siècles depuis la haute antiquité: le taureau.

Jean François Nevière

Bouillargues

Environ 300 entrées, temps pluvieux qui a quelque peu plombé l’ambiance de cette novillada non piquée. Par ordre de sortie, erales de François André, Fernay, Turquay, Roland Durand, Alain et Frédérique Tardieu et Giraud.

A l’issue du paseo, une minute de silence a été observée à la mémoire des toreros Nimeño II, Paco Camino et Pepe Luis Vázquez, ainsi qu’aux aficionados qui nous ont quittés, notamment Yvon Verdier et Patrick Testut.

Francisco Fernández : oreille et saluts.

Salvador Herrero : saluts et vuelta.

Javier Hurtado : saluts et silence.

Francisco Fernández a ouvert la séance avec un François André bien dans le type. Affichant une certaine aisance capotera, le novillero de Los Barrios brinda ensuite à l’assistance une faena comprenant des passages relevés, face à un bicho qui permettait. En fin d’exercice, Francisco fit taire une musique tardive avant entière déclenchant l’unique oreille de cette tarde. Avec le cuarto, de Durand, un superbe ensabanado sucio, le Barreño se montra très entreprenant, étalant entrega et aguante  devant un animal exigeant qui lui imposa un bel effort pour soutenir la cadence. Las, les aciers lui ont probablement coûté un trophée, mais il est à noter aussi que Francisco a eu très chaud quand après un premier pinchazo il a failli se faire clouer aux tablas, s’en sortant indemne de justesse. Dans l’ensemble, on peut dire que Francisco a laissé une belle impression…

Salvador Herrero a débuté avec un Fernay devant qui, face à ses exigences, il éprouva quelques difficultés à lui prendre le dessus, malgré une évidente volonté et une torería par moments bien étayée. La conclusion a été assez heureuse avec une entière trasera habile puis deux coups de verdugo. Avec le Tardieu, un castaño sérieux, il brinda au conclave qui commençait à ressentir les effets d’une humidité « prenante » une faena égrenée de tandas méritoires. Le Salmantino déjà vu à son avantage à Bellegarde perdit une fois l’équilibre, frôlant la correctionnelle mais s’en tirant finalement sans la moindre égratignure. Après entière tendida desprendida, une pétition manquant un peu de force n’a pas été suivie d’effet. Mais le ressenti était tout de même favorable.

Jorge Hurtado eut en partage un lot plus compliqué à l’image du Turquay qui souffrit rapidement après avoir tapé aux planches de pattes antérieures diminuées. De là la nécessité de le maintenir à mi-hauteur, ce dont s’est employé à faire le novillero de Badajoz par la force des choses. On a pu constater une belle application et il était bien dommage qu’il y eut ce bémol car le Turquay avait du potentiel. Avec l’ultime, de Giraud, bien armé, Jorge réussit à instrumenter, dans une atmosphère plombée par la tombée de la nuit, plusieurs séries valeureuses dans un ensemble toutefois inégal peu relevé par la conclusion.

A l’issue de la novillada, les trophées ont été remis à l’abri de la Bergerie. Le prix du meilleur novillo a été attribué à l’exemplaire de Roland Durand, le second pour Francisco Fernández qui pour sa part a recueilli celui au meilleur novillero.

Enhorabuena aux deux lauréats, mais aussi aux autres novilleros et ganaderos, sans oublier les aficionados qui ont su jouer par leur présence la carte de la solidarité et bien sûr, les organisateurs de La Embestida qui n’ont pas franchement été aidés par les éléments…

Hasta la próxima, l’an prochain… bien sûr sous le soleil !!!

Paul Hermé http://torofiesta.com

Saragosse: difficiles novillos de Machamona

Plaza de toros de La Misericordia, Zaragoza. Quatrième de la Feria del Pilar 2024. Un quart.

Novillos de La Machamona.

VALENTÍN HOYOS, ovation après avis et silence

MIGUEL ANDRADES, ovation et oreille

BRUNO ALOI, vuelta al ruedo après avis et silence après deux avis.

Juan José Domínguez et Pablo García ont salué au quatrième.

Machamona est une jeune ganaderia (2016) formée à partir de vaches et semental de Flor de Jara donc d’encaste Santa Coloma – Buendia. Cela s’est parfaitement vu au cours de cette tarde avec des toros qui sortaient abanto, mais se réservaient au fil des passes avant de se relancer dans des arrancadas violentes, tout en ayant un fond de noblesse.
L’un d’eux a été changé pour une boiterie pas si évidente ce qui a donné lieu à un gag avec les cabestros, qui appréciant leur sortie en piste ne semblaient pas avoir envie de rentrer au corral.
Difficile pour les jeunes novilleros de s’accorder avec ce genre de comportement. Certes, ils savent bien toréer, ils connaissent les gestes et les suertes, mais cela ne transmet pas d’émotion.

Le seul qui brille un peu et qui paradoxalement semble avoir le moins de connaissances techniques, mais qui compense par son entrega est Miguel Andrades: D’abord c’est un des rares novilleros qui banderille et plutôt bien notamment à son deuxième toro; et puis, comme cela devient une habitude chez lui, après une première faena classique, il va à puerta gayola à son second toro, l’emmène à la pique en chicuelinas marchées, et le torée à genoux en début de faena. Une bonne estocade où il perd la muleta et se fait courser par le toro qui le piétine après une chute, lui permettront de couper la seule oreille du jour.


Bruno Aloi, jeune mexicain encore peu connu, semble lui aussi avoir de la personnalité en plus de la technique classique qu’il montrera à son premier en donnant vuelta.


Valentin Hoyos est resté un ton en dessous sans cependant démériter.

Jean Yves Blouin (texte et photos)

Arles: festival en souvenir de Cyril Colombeau

Temps pluvieux, un millier de personnes environ.

Novillos, dans l’ordre de sortie, de Margé, La Golosina, Colombeau, Pagès-Mailhan, El Campo et Gallon, les exemplaires de Pagès-Mailhan et Gallon étant crédités de la vuelta posthume.

Président André Castella entouré des Charly Laloë « El Lobo » et le président de l’école Yves Lebas.

Andy Younes : oreille.

Tibo Garcia : saluts.

El Rafi : saluts.

Carlos Olsina : saluts.

Nino Julián : oreille.

Victor : oreille.

Reportage photo Jean François Galeron

Saragosse, despedida triomphale de Ponce

Saragosse. Coso de La Misericordia. Deuxième de la Feria del Pilar. 2/3 d’entrée.

Toros de Juan Pedro Domecq.

Enrique Ponce, pour sa despedida de Zaragoza: ovation et saluts et deux oreilles.

Emilio de Justo: Silence après avis et oreille avec pétition de la seconde. 

Jorge Isiegas, qui remplaçait Tistán Barroso: Oreille avec pétition de la seconde et ovation avec pétition après avis.

Saluèrent Víctor del Pozo et Fernando Sánchez au premier toro. 

Ponce récompensé après le paseo.

Reportage Ph. Gil Mir

Úbeda, tarde triomphale

Plaza de toros de Úbeda, Jaén. Corrida de toros. ‘No hay billetes’. Toros de Jandilla (1º, 2º, 5º) et Juan Pedro Domecq (3º,4º, 6º).

ENRIQUE PONCE, deux oreilles et ovation.

CURRO DÍAZ, deux oreilles et oreille.

ANDRÉS ROCA REY, deux oreilles et deux oreilles et la queue.

Bayonne, feria de l’Atlantique : Que reste t il de ces trois jours..?

Tout a été dit sur l’un sur l’autre, sur les toros, sur les incidents, accidents de parcours ou ce que l’on a pu juger comme des injustices.

Reprenons si vous voulez bien me lire avec indulgence ce que je garde de cette feria.

Et ces quelques mots s’adressent tout particulièrement à mes deux voisines de balconcillo, mère et fille, aficionadas gourmandes d’explications, d’une curiosité scrupuleuse , sensibles à l’art et aux qualités de tel ou tel torero.

Bravo mesdames de vous interroger sur le bien fondé de décisions du palco, sur les manifestations bruyantes ou par trop silencieuses d’un public différent les 1er et 2ème jours du troisième.

 Premier jour donc: une demie arène d’un public assez connaisseur, et comme il avait raison, après l’échec ( refus de voir) de Talavante à son premier toro, mais une merveille de toreo original, profond, savant, d’Alejandro à son second .

 Daniel Luque a retrouvé avec bonheur son ancienne plaza française fétiche, réconciliant ainsi Dax et Bayonne, tandis qu’une autre de mes voisines me déclarait sur un ton péremptoire et entendu: ” ici c’est Bayonne, on ne distribue pas les oreilles comme à Dax”  Tout faux madame, tout faux.

Le neveu du grand Juan Mora actuait en troisième, ne démérita pas, avec un toreo modeste et cependant courageux.

De la novillada piquée je garde l’image d’un Pedro Luis téméraire autant que courageux, et d’un Chicharro techniquement au point. De la bonne graine de toreros.

Il parait que Lalo de Maria va prendre l’alternative la semaine prochaine?  Ah bon?

Le soir nous avons profité de l’audace de l’excellent torero Colombien Juan de Castilla, entendu brailler pendant toute sa faena  Molina à qui le public complaisant fit obtenir une oreille de petite catégorie, mais on eut beaucoup de plaisir à voir Christian Parejo plein de volonté et de finesse couper lui une oreille de poids à son adversaire.

Il parait qu’il y eut du mic-mac lors de la novillada sans picador, c’est bien dommage, et nous n’en parlerons pas.

In fine le morceau de choix: la corrida de clôture  , avec le monstre sacré , le numéro UNO incontestable, celui qui remplit  les arènes et cela à juste titre: Andrès Roca Rey. Le chef de lidia était le meilleur horloger de l’escalafon, celui qui arrête les toros comme le temps, et le troisième le nîmois Adrien Salenc “Adriano”.

Juan Ortega, vêtu de rose très pâle et or nous gratifia à son second d’une des plus profondes faenas que j’ai pu voir depuis deux ans. Il pincha et enfonça ensuite une entière immédiatement efficace qui ne lui valut pas la moindre pétition d’oreille, juste une belle ovation au tiers, alors que Roca Rey dont je suis un grand partisan avait coupé les deux de son premier, malgré une épée caida, trasera et de travers… Expliquez moi, tout le monde était il aveugle.?

J’ai une autre explication  la langueur extrême , la douceur, la sérénité d’Ortega ont été polluées par une épouvantable musique de foire absolument pas en phase avec ce qui se passait en piste, un dzim- boum- boum de chef- lieu de canton , à faire fuir les oreilles bien faites.

Le répertoire de la musique de Bayonne est très court, on eut droit plusieurs fois au même morceau, sur des faenas de style et de rythme ou cadences différents.

Je refais le film, pardonnez moi, bon lot de Zacarias Moreno, bien fait, de la tête , supportant bien deux piques et gardant du gaz longtemps.

Très grande faena de Juan Ortega à son second, , pinchazo et entière, ovation qui aurait dû lui valoir au moins une vuelta.

Roca Rey, grande faena à son premier et épée défectueuse bien que d’effet immédiat: 2 oreilles

A son second bonne faena, moins complète cependant qu’à son premier mais estoconazo sin puntilla en place: 2 oreilles.

Adriano: honnête exercice  avec des naturelles rejetant le toro au plus loin l’obligeant à des replacements  nombreux, bonne épée: 1 oreille.

Le dernier toro était parait-il affecté d’un défaut de vision, le torero demanda son changement mais ne l’obtint pas.

Sic transit gloria mundi!

Merci a Roca Rey de donner autant de joie et d”émotion sans jamais être vulgaire et immense merci à Juan Ortega d’avoir su arrêter le temps avec le bout des doigts.

Jean François Nevière

Bayonne feria de l’Atlantique : Roca Rey sur un nuage

Foto Bruno Lasnier

Roca Rey (quatre oreilles) sur un nuage et déception d’Adriano

Bayonne. Troisième et dernière corrida de la feria de l’Atlantique, arènes bien remplies, deux heures quinze de spectacle, soleil et chaleur moite. Six toros de Zacarias Moreno, plutôt bien présentés, correctement armés, de 508 à 538 kilos chez l’éleveur. Tous deux piques à l’exception du premier et du dernier, trois châtiments. Toréables à la muleta avec certains compliqués comme le premier.

Juan Ortega (blanc et or), au premier, une entière, silence ; au quatrième, un pinchazo, trois-quarts de lame, salut.

Andrès Roca Rey (bleu marine et or), au deuxième, une entière, deux oreilles ; au cinquième, une entière deux oreilles et sortie en triomphe.

Adriano, Adrien Salenc (bleu marine et or) au troisième, une entière, avis, une oreille ; au dernier, trois pinchazos, une entière, silence.

Présidence, Christophe Robin, assesseurs, Bertrand Adoue et Gauthier Suhas.

Un peu chaotique et pas au mieux de sa forme depuis quelques semaines, hier à Bayonne, Andrès Roca Rey a fait taire tous ses détracteurs en revenant au mieux de sa forme et endossant les habits d’un grand prince de la tauromachie. Dès qu’il entra en piste avec son premier toro tout était parfait, notamment ces véroniques profondes et amples. Il brinda au public parce qu’il savait qu’il allait réussir et armé de la muleta, c’est par des statuaires qu’il ouvrit sa faena poursuivie par des séries sur les deux mains accompagnées par la musique. Il demeurera longtemps sur cette main gauche en extrayant même des ronds complets. Mise à mort impeccable, deux oreilles qui tombent du palco. Et ce n’était que les premières. Quand il revint, s’il ne se livra pas à fond dans le tercio de cape c’était probablement pour se réserver pour la suite. Brindis au public, quelques passes basses, histoire de faire humilier l’animal puis il cite de loin, immobile pour des passes changées. Il reprendra un rythme plus classique mais toujours avec une muleta, très basse, caressant le sable avec lenteur, ce répertoire complet et diversifié, il le termine par quelques ayudados pour alto et un pecho magique. On était au cœur de la tauromachie de Roca Rey… qui répétait ses deux premiers trophée.

Juan Ortega, n’aimait vraiment pas ce premier toro qui n’avait cessé de jeter les pattes dans la cape lors du premier tercio. Muleta en main, quelques passes basses de châtiment, une recherche de sitio sans véritablement le chercher et le trouver et il prit l’estoc pour en terminer. A la décharge du toro précisons que la troisième pique était sûrement de trop. Le sorcier de Triana donnait rendez vous pour la suite. Il était présent d’abord dans un beau et complet toreo de cape. Par la suite c’est avec une infinie douceur qu’il dessina des derechazo suivis par la musique et tout s’épura de simplicité et de profondeur lorsque surgit la main gauche. Dommage la mise à mort ne fut pas à la hauteur.

Pour Adriano (Adrien Salenc) on rêvait tous d’un beau sucés ; on l’imaginait déjà sortant en triomphe aux côtés de Roca Rey. Au cours de son premier toro il avait été parfait, avec une première série somptueuse, entrecoupée de trincheras d’enfer et remate par quelques beaux pechos. Lorsqu’il prit la main gauche il nous invita dans un toreo très épurée, tout le corps relâché, jetant l’épée et luttant jusqu’au bout., une oreille.

On espérait une suite dans le même registre mais malheureusement, après deux faroles à genoux et le tercio de pique, Adriano comprit que le toro avait des réactions curieuses. Effectivement l’animal avait un défaut de vision. Malgré plusieurs demandes du torero il ne fut pas changé… Aussi la suite ne pouvait être que celle de l’échec, avec un début de faena chiffonné et une suite impossible à dessiner le toro refusant les passes. Adriano abrégea très vite, il n’y avait qu’un mauvais coup de corne à prendre dans cette confrontation. Vraiment dommage pour celui qui espérait tant de cette course.

Jean-Michel DUSSOL

photos Bertrand Caritey

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