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Séville, Alcurrucen sans fond ni bravoure, mais un grand Castella.

Seville, 19 avril, Real Maestranza, lleno de no hay billetes.

Temps clair et un peu de vent.

pour: J A Morante de la Puebla, de Havane et or, Silence et silence.

           Sébastien Castella,  de Grana et argent, Grande ovation au tiers  après pétition,  et grande ovation au tiers après un avis.

           Tomas Rufo, de lilas et or, silence et silence.

Les toros d’Alcurrucen de souche Carlos Nuñez ont tout fait pour faire échouer cette corrida, présentation variée, armures astifinas tantôt vers le haut tantôt en avant, poids moyen 530 kg et 4ans . Nuls , fuyards,  parados et mansos le 1et le 3, noble mais faible le 2, manso con genio le 5, manso arrêté le 6.

Avec cela que vouliez vous qu’ils fissent?

Morante  , cela devient une habitude  , après 5 contrats signés dans cette feria d’avril de Seville, a fait du Morante ; et du meilleur, mais sur trois , voire quatre véroniques de réception à ses deux adversaires. Le premier se lassa avant tout le monde et Morante n’insista pas, une petite moue de désappointement et hop, on va chercher l’épée.

A son deuxième, le plus enscasté du lot mais trop piqué par un  picador zélé, beaucoup de chsoes  à mon sens étaient possibles mais la mansedumbre ressortit durant la faena et comme de bien entendu le maestro de la Puebla pensa que cela suffisait.Il lui avait pourtant offert une réception à mi hauteur à la cape  , par veronicas absolument superbes, . A la fin de la faena une belle série à gauche, arrachée à ce toro parado, puis, misère de misère, trois pinchazos un pinchazo hondo… Morante est sifflé, mais il s’en fout, les sifflets peuvent aller au toro  …

Sébastien Castella a sauvé la tarde , et je dis bien sauvé , car avec un poil de plus d’aficion l’oreille de son premier serait tombée, par so seul mérite. Que dis je?  non , précisément il eût fallu que le toro, voblote y mette un peu plus du sien..Mais Castella a livré une faena très méritante à un toro noir astifino, veletto avec un énorme début par veronicas très lentes et profondes.

Rufo est allé au quite  par chicuelinas,  et José Chacon après deux paires de banderilles  plus que risquées a été appelé à saluer. Cela démarrait bien, brindis au centre, dès les premières passes le toro derrote en fin de passage mais Castella règle les pendules et tout s’enroule , charge bien réglée à droite puis à gauche avec intensité et harmonie. A ce moment de la faena l’oreille doit tomber, mais l’épée bien qu’entière est trop longue d”ffet, la pétition non majoritaire, le matador  ira à la deuxième ligne saluer l’assistance.

Ce qui est extraordinaire avec Sébastien Castella c’est cette pureté du geste cette façon de refuser la facilité, cette profonde élégance, il sait marcher , attendre le toro, une fois les talons plantés dans le sable. C’est plus que de l’aguante, c’est une sorte d’invitation à une danse possiblement macabre, assurance et risques confondus.

Le cinquième toro, un colorado oeil de perdrix  de 4 ans lui aussi commence en chargeant dans le caopte en zgzag, freins sur les pattes arrières, écart brutal des antérieurs et coups de tête mal intentionnés. Le public hurle, réclame le changement. Sébastien  Castella qui lui sait ce qu’il pourra tenter de faire, fait signe d’une main: “calmez vous, attendez…”

Le toro part au cheval mais ne s’y attarde pas plus d’une seconde à chaque passage, au total 6 , ce qui, d’après le maestro vaut bien deux piques réglementaires et que le palco accepte.  Bravo mr le président, et double bravo au maestro qui va faire une démonstration superbe de toreria et de dominio, le toro va suivre la muleta de mieux en mieux, les cornes à ras des chevilles : Castella dit et démontre: chaque toro a sa lidia!

Et là, croyez le, ce n’était pas commode.

Une demie , un descabello, moi j’aurais agité mon mouchoir mais , en réalité c’est sans importance: ce fut un grand Castella, transformateur de toro.

Deux mots sur Tomas Rufo.  Le toledano est bon torero mais froid et il ne transmet rien, même quand il est bon comme ce soir avec son deuxième toro. A son premier lourd et noir et blanc comme une descente de lit qui se poste dès l’entrée dans sa querencia  attendant qu’on aille l’y chercher, la mise en suerte pour aller au cheval est pénible et le toro sort très vite de cet endroit , il est tardo, a une charge désordonnée ; enfin un manso de plus.

Au sixième qui se présente physiquement mieux, plus lourd, tout noir, mobile on a un bon début à la muleta, mais tout cela bien que précis, reste froid et .. et rien.

Sebastien Castella a tout montré, extrayant des pépites du vide sidéral des Alcurrucen.

Encore une tarde sans toros.

Jean François Nevière

Seville. El Cid et De Justo surpassent la corrida de La Quinta.


Après le désastre ganadero des trois jours précédents on attendait beaucoup, et peut être trop, des Santa Coloma de LA QUINTA. La plaza de toros de la Maestranza de Séville avait quasiment fait le plein pour cette corrida donc. Six toros de quatre ans de la QUINTA bien présentés, très bon le premier (vuelta al ruedo), en dessous les autres ; compliqué le dernier pour :

EL CID une oreille avec pétition de la deuxième et salut.
Daniel LUQUE salut et salut.
Emilio de JUSTO oreille et oreille

Le premier QUINTA sort des chiqueros comme un missile avant de rencontrer le capote du CID qui le temple et le domine par véroniques et chicuelinas jusqu’au centre de la piste. Le tercio de piques sera en demi-teinte, le toro poussant peu et gardant la tête très haute. Au banderilles l’animal poursuit les hommes d’argent jusqu’aux planches.

Photo JY Blouin


Jesus Manuel prend la muleta et brinde au public. Le vétéran récemment revenu aux affaires presse l’adversaire à la hauteur de son art. Les premières passes bien liées en rond sont tout de douceur et de longueur. Homme et animal s’entendent à merveille dans un ballet parfaitement réglé par la musique de la banda. Les séries ne sont qu’une passe surtout sur le bord droit bien meilleur que le gauche. Le CID se contentera d’une série de naturelle de bonne qualité certes, mais plus incertaines. Il revient à droite pour un final tout empreint de vérité et de sincérité tant de la part du torero que du toro. L’estocade est portée dans les canons quoique desprendida. Ce défaut coûtera certainement la seconde oreille au CID malgré la pétition très forte. On pourra toujours discuter de la vuelta al ruedo au regard du premier tiers mais la noblesse du toro fit oublier cela et, après tout, ce fut quand même un grand toro. Il faut le reconnaître : ce fut le seul de l’après-midi à ce niveau.

Le second du CID est insignifiant à la pique et s’avère rapidement faible. Si les deux premières séries sont bonnes, les suivantes sont de deux passes et une passe de poitrine. Le Le toro ne transmet pas malgré sa réelle noblesse. La faena dure et le toro va à menos. L’estocade est en deux temps : pinchazo et pinchazo profond puis descabello après avis.

Photo JY Blouin

Le premier de LUQUE s’agenouillera après la première pique. Daniel qui a déjà triomphé ici cette année aimerait bien renouveler mais son toro ne lui permet pas malgré tous ses efforts. Noble certes mais sans force ; la faena ne passe pas : ni émotion ni transmission et le torero n’y est pour rien. Le public le reconnaîtra l’appelant à saluer après une entière « traserita » et « tendidita ».
A son second les mêmes effets ayant les mêmes causes – je ne me répéterai pas.

Photo JY Blouin

Emilio de JUSTO est dans un grand moment il nous avait montré l’autre jour devant les « Garcichicos » qu’il avait parfaitement récupéré de sa grave blessure. Son premier prendra une première pique inexistante quittant la pièce montée avant même de la toucher, eh oui il y a des mansos chez les Santa Coloma ! Les deux rencontres suivantes sont de peu de classe. Emilio a pourtant décelé un fond de noblesse chez l’animal et il entend l’exploiter. Il entame par doblones genou fléchi puis suit une série à droite qui suffit à déclencher la musique par sa profondeur et sa lenteur. La suite de bon niveau ne sera que par la qualité et la volonté du torero et l’estocade en décomposant les temps et parfaitement située valait à elle seule cette première oreille.
Le second est bien différent. Il sort comme un furieux des torils et d’entrée Emilio lui sert une larga de rodillas au fil des planches, puis il entreprend de lui apprendre à charger. A la muleta Emilio de JUSTO s’arrime devant un animal qui rechigne à se soumettre. Bien difficile d’enchaîner des passes devant les protestations violentes du fauve Là où beaucoup auraient jeté l’éponge, DE JUSTO s’entête et torée mettant un point d’honneur à soumettre l’animal.

Photo J.Y Blouin

Les choses s’avèrent compliquées mais le maestro s’acharne dans une faena sans musique mais de poids. Le public sévillan reconnaît l’effort et comme l’estocade est ici aussi parfaite c’est une deuxième oreille bien méritée qui récompense l’extremeño.

Jean Dupin

IIe Festival du Film Espagnol de Nîmes: réception de Victoria Abril à la Macarena…

Vous commencez à nous connaitre : nous ne manquons pas une occasion pour élargir les horizons tauromachiques de notre Peña…

Nous avons déjà abordé des thèmes techniques, artistiques, littéraires, mais pas encore cinématographiques.

Le second Festival du Film Espagnol de Nimes dont ci-joint l’affiche, nous en donne l’occasion.

C’est avec un immense plaisir que nous invitons ce 26 avril, après la projection du film au cinéma CGR, en nos locaux de la MACARENA

                 Madame Victoria ABRIL , Marraine du Festival

                   pour une soirée dont le thème sera  Les femmes, le cinéma et la tauromachie…

rufo17k

Pour cette occasion, elle sera accompagnée de Madame Miriam DIAZ AROCA, qui elle aussi a tourné dans le film « Talons Aiguilles », et qui est très connue en Espagne pour ses parutions dans des séries télévisées.

La soirée démarrera à partir de 20h00.

Comme à l’accoutumée, la soirée se poursuivra dans le plus pur esprit « Sevillanas » de la Macarena qui vous proposera un service de tapas et boissons...

(Communiqué de la Peña Rufo)

Séville : un bon Emilio de Justo

Mardi 16 avril. 10em corrida de la feria de Séville. Presque deux tiers d’arènes, temps estival, un peu de vent à partir du cinquième. 

6 toros de Garcigrande à la présentation inégale, décevants dans l’ensemble, faibles en général, nobles mais à la fois fades. 

Cayetano palmas et silence. 

Emilio de Justo oreille et salut. 

Ginés Marín salut et vuelta. 

La corrida de Garcigrande a manqué de piquant, plus docile que noble, sans transmission, avec plusieurs toros faibles. Comme le toro auquel coupa l’oreille Emilio, protesté jusqu’après la pique, car il « perdait les mains », trébuchait et semblait tenir avec difficulté sur ses pattes.

Mais il avait un fond de noblesse et la présidence, inspirée cette fois-ci, permit au matador de construire avec lui une faena « a mas ».

En mettant en confiance le toro, en le toréant à mi-hauteur, tout en caresses, essentiellement sur la corne droite. Petit à petit les muletazos devinrent plus exigeants, plus profonds, avec des séries enchaînées et conclues avec de superbes passes de poitrine avec le sceau de la maison. Faena convaincante, de bon gôut, intelligente, bien construite, à laquelle manqua probablement l’émotion du toro avec plus de caste, et superbement conclue à l’épée. Grosse oreille pour De Justo. 

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Il a été bien aussi au suivant, où le matador aurait pu une nouvelle fois couper une oreille après une faena avec un bon debut par le bas, genou fléchi, comme aime tant le faire Emilio, de nouveau privilégiant la corne droite, car sur la gauche l’animal ne voulait rien savoir.

Le matador enchaîna avec aisance les passes droitières et conclut sa prestation avec relâchement. Mais l’épée, avec l’engagement qui caractérise ce matador à l’estocade, tomba un peu en arrière et ce qui aurait pu être une oreille et une sortie en triomphe, se transforma en salut. En tout cas, ce fut un plaisir de retrouver Emilio avec cette assurance et bien moins tendu que ces derniers temps. 

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Ginés Marín eut lui aussi une bonne prestation devant deux toros peu reluisants. Le premier, noble mais faible et sans transmission, permit quand même au matador de dessiner de belles passes mais sans écho. Il y en eut au sixième, un toro compliqué, incertain, en particulier à la cape, où Ginés s’imposa à la muleta alors que le toro humiliait peu : il avait souvent la tête haute et rechignait à se livrer. Faena de torero puissant mais le toro ne tarda pas à refuser le combat, surtout du côté gauche. Malgré tout, le torero fut recompensé d’un tour de piste. 

Photo JY Blouin

Cayetano eut un après-midi discret devant un premier toro faible et un autre sans charge. Il n’en ressort que ses deux très bonnes estocades. 

Antonio Arevalo

Séville : L’esthétique ne nuit pas à l’efficacité.

SEVILLE- 15 avril 2024. 7° Corrida de la feria d’avril. 30°. Ciel bleu azur. Arènes combles.
6 toros de Domingo Hernandez et Garcigrande pour :
Morante de la Puebla, gris tourterelle et or, silence et silence.
Daniel LUQUE, chocolat andalou et or, salut au tiers et une oreille.
Juan ORTEGA, jaune vénitien et or, silence et deux oreilles.
Salut des banderilleros Joao Ferreira et Alberto Zayas au premier toro.

Nous l’attendions ce torero… tant nous le voyons monter au firmament de la tauromachie éternelle à chacune de ses sorties. C’est chose faite depuis cette fin d’après midi qui a vu Juan Ortega donner une faena de muleta au niveau de celles, mythiques, des toreros sévillans que furent Juan Belmonte, Pepe Luis Vasquez, Curro Romero, et..Morante de la Puebla.
Une faena commencée, après le brindis à Pepe Luis Vasquez fils, par des aidés par le haut d’un temple absolu, puis des aidés par le bas d’une esthétique parfaite. Tout le reste fut d’une pureté intégrale, taillé comme un diamant. Les derechazos, les naturelles, les passes de poitrine un genou en terre, le toro suivant parfaitement la muleta car ne voulant pas gâcher une telle beauté.

Photo J.Y Blouin


Aucune ligne droite, tout en rondeur, tout harmonieux. Une faena courte précédant une grande épée concluante d’une sincérité parfaite. Deux oreilles qui auraient pu être plus si l’on compare à la faena de Morante de l’année dernière, qui lui valut la queue. Mais quelle chance nous avons en ce moment de pouvoir voir dans la même corrida sévillane Morante et Ortega.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin


« L’esthétique ne nuit pas à l’efficacité » disait souvent André Boniface qui a été conduit en terre cet après-midi. Dédé n’aimait pas la corrida, on le sait, mais lui qui avait su porter au très haut la pureté du style adjointe au jeu d’attaque, s’il avait vu toréer aujourd’hui Juan Ortega, peut-être serait-il tombé comme nous en profonde joie.

Photo J.Y Blouin


Pour en revenir à la corrida de ce jour il faut souligner l’excellent travail de Daniel Luque qui a réussi à « inventer », à force de travail de mise de la muleta sous le mufle du toro, une faena à un toro, le 5°, qui n’en voulait pas. Une oreille après une épée tombée. Deux auraient été possibles avec une bonne épée. No hay quinto malo dit un fameux dicton, aujourd’hui le quinto était malo, mais le torero était bueno.

Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin
Photo J.Y Blouin

Pour le reste on s’était franchement ennuyé aux deux toros de Morante, et aux premiers de Luque et Ortega, des toros ne permettant pas aux toreros d’exprimer leur art, soit trop mansos, soit sans charge franche. Quelques passes « sui generis » de Morante à son premier, un duel à la cape entre Ortega par tafalleras et Luque par chicuelinas au second toro nous avaient servi de salle d’attente, mais sans plus. Et le changement du quatrième toro n’avait pas amélioré l’affaire.. Et puis heureusement Luque est venu nous sortir de notre torpeur.

Mais qui savait ce qui allait suivre au sixième toro ?

EXIR

Séville: Toreo de salon musical vu par JY Blouin

Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Comme il est de tradition, quand on vient à Séville, on visite élevages et assiste aux tientas dans les placitas des ganaderias. Pour Cactus Event (cactus-event.com) qui accueille des aficionados français avec beaucoup d’efficacité, l’occasion est surtout de leur faire rencontrer un torero, le faire toréer de salon devant eux et permettre le contact.

Carlos Olsina invité par Cactus -Event à toréer de salon sur les rives du Guadalquivir. Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Cette année, l’invité du jour était Carlos Olsina qui s’est distingué en graciant un toro de Margé à la dernière féria de Béziers, où on le reverra après Alès et Istres ses principales comparutions signées à ce jour.

Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Aidé par Quentin Revilla, peintre connu et aficionado practico, qui avait pris gracieusement le rôle du toro, Carlos a montré et expliqué avec beaucoup de simplicité et de sincérité les différentes passes, principalement les classiques, ses préférées, à la cape et à la muleta. Sous les questions pointues de Zocato, Carlos a pu s’exprimer sur son concept du toreo et son aficion.

Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB
Carlos Olsina en toréo de salon sur les rives du Guadalquivir, Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Il est entré dans des détails pratiques passionnant son auditoire (nombreux car les promeneurs espagnols s’arrêtaient aussi pour l’admirer) par exemple en expliquant la manière de tenir la « béquille » de la muleta du bout des doigts, avant d’en faire la démonstration.

Manière de tenir la muleta

Mais la surprise est venue quand sont arrivés sur le quai les musiciens des Armagnacs d’Eauze, un des meilleurs orchestres taurins de la planète. Les armagnacs viennent à Séville depuis 51 ans excusez du peu ! Ils jouent à la féria et à certaines occasions comme cette invitation de Cécile de Cactus-Event, mais toujours avec un énorme succès!

Carlos Olsina toréant en musique accompagné par les Armagnacs, à Séville le 15 avril 2024. ©JYB

Et c’est au son de Puerta Grande, un des morceaux qu’il aime le plus que Carlos Olsina a poursuivi sa séance de toréo de salon, la musique lui donnant une inspiration supplémentaire.

Passage de trastos entre Carlos Olsina et Mathieu, le chef de musique des Armagnacs d’Eauze. ©JYB

Mais les surprises n’étaient pas terminées: apprenant que Mathieu, le chef de musique des Armagnacs avait pratiqué le toréo de salon, Carlos Olsina l’invitait à prendre les instruments et à s’exprimer devant des aficionados ravis. Ayant passé les commandes à un de ses compagnons, celui-ci s’exécutait avec quelque qualité et visiblement beaucoup de plaisir.

Toréo de salon en musique par le chef des Armagnacs, à Séville le 15 avril 2024. ©JYB

In facealacorne.fr

Dans les ruedos ce week-end

Puebla de Sancho Pérez, Badajoz – Festival avec picadors avec novillos de Talavante. Pour les rejoneadores : Fermín Bohórquez et Paco Ojeda, deux oreilles ; et les toreros Morante de la Puebla, deux oreilles et une queue ; Alejandro Talavante, deux oreilles et une queue ; et Miguel Ángel Silva, deux oreilles et une queue.

Montoro, Cordoue – Novillos de Ángel et Juan Antonio Sampedro pour Manolo Vázquez, silence et blessé ; Pablo Páez, oreille, oreille et deux oreilles à celui qu’il a tué pour Manolo Vázquez. Fuentes Bocanegra, deux oreilles et retour sur le ring avec une pétition d’oreille.

Arènes d’Almería – Festival. Taureau de Murube, pour le rejon, et de La Palmosilla pour le combat à pied. La rejoneadora Léa Vicens , ovation ; Les matadors El Fandi, deux oreilles ; Cajetan, deux oreilles ; Miguel Ángel Perera, deux oreilles ; Jorge Martínez, ovation ; et les novilleros Fran Lupión, ovation et Blas Márquez, deux oreilles.

Talamanca del Jarama demie-finale du circuit de Madrid. Novillos de Ángel Luis Peña Sánchez (1º, 5º, 6º) et Flor de jara (2º de vuelta,3º et 4º) para Juan Herrero ovation et ovation. JAROCHO 2 oreilles et vuelta. Cid de Maria oreille et silence.

Tomelloso, Ciudad Real. Corrida de toros. Toros de Martín Lorca para Andrés Palacios oreille après avis et oreille; José Fernando Molina; ovation et deux oreilles; Sergio Felipe, oreille et oreille.

El Molar. Madrid. Corrida de toros. Toros de Iñigo Garzón. Sánchez Vara; ovation et deux oreilles, Francisco Montero; silence après deux avis et oreille; José Antonio Valencia, ovation et ovation

Aaron Palacio, triomphateur de la novillada de Garlin

Garlin. Très belle entrée, arènes quasi combles, température chaude, deux heures trente cinq de spectacle. Six novillos de Pedraza de Yeltes, bien présentés, honorablement armés, tous deux piques sérieuses à l’exception du troisième, un châtiment. Cinquième et dernier, les meilleurs sous la pique. Souvent compliqués à la muleta.

Sergio Sanchez (lilas et or), au premier, une entière, avis, silence ; au quatrième quatre pinchazos, deux avis, six descabellos, silence.

Christiano Torres (rouge et or), au deuxième, une entière, silence ; au cinquième, deux pinchazos, un quart de lame, une entière, salut.

Aaron Palacio (bleu ciel et or), au troisième, un pinchazo, une entière, une oreille ; au dernier, un pinchazo, une demie-lame, deux avis, onze descabellos, salut.

Aaron Palacio a été, hier soir, dimanche 14 avril, déclaré triomphateur de la novillada de Garlin, emportant le prix Jean Ducos. Il avait coupé une oreille au troisième toro de la course, « Holandero », novillo de Pedraza de Yeltes. C’est un peu un vainqueur inattendu car on aurait préféré miser sur Christiano Torres ou Sergio Sanchez qui nous avait fortement impressionné le matin lors des qualifiations.

Il est vrai qu’à ce moment il affrontait un novillo d’Alma Serena, le Pedraza prévu étant blessé. Ce novillo lourd, applaudi à l’entrée lui permit de livrer d’excellentes chicuelinas et une faena très douce et très déliée, le tout terminé sur une bonne épée. Son concurrent à cette place en novillada, Juan Herrero, fut très moyen dans tous les temps de la lidia.

C’est donc Sergio Sanchez qui ouvrait la novillada. Il fut au début excellent à la cape par de longues séries de véroniques, lentes et amples. A la muleta il ne domina jamais son sujet même s’il y eut quelques séries de derechazos séduisantes. Avec son second adversaire il hérita du toro manso de ce lot, fuyant le cheval tentant de s’échapper par le callejon à plusieurs reprises. Il put lui offrir quelques passes isolées, sans jamais pouvoir construire un ensemble cohérent.

Christiano Torres est apparu comme le novillero le plus mur, le plus sur de lui. Trois grandes véroniques pour ouvrir sa sortie. Puis en quelques passes appuyées il amènera son adversaire au centre pour des séries complètes sur les deux mains… d’où surpassaient des naturelles longues, très dépouillées et nonchalantes. Il rejoua un peu la même scène à son retour et toujours au centre il termina ses séries par des pechos de très bon goût. Malgré une mis à mort chaotique il parvint à arracher un salut à un public peu enthousiaste.

Aaron Palacio est donc le triomphateur du jour. Concédons lui de grandes qualités à la cape. Son grand mérite fut de savoir se mettre au rythme de son novillo, un peu faible qui additionna quelques chutes. Sa faena fut complète et sa mise à mort rapide lui permit de couper la seule oreille de l’après-midi. Mais cet éclair réjouissant ne brilla plus avec le dernier toro. Malgré beaucoup de douceur et de multiples changement de mains et quelques naturelles où il se fit plaisir, l’ensemble manqua de tenu et d’attraits. Sa conclusion à l’épée catastrophique était difficile à pardonner. Mais il était le seul a avoir coupé un trophée.

Que dire de ce lot de Pedraza de Yeltes. Des novillos dont on attendait beaucoup plus, surtout une vraie présence contre le cheval. Seuls les cinquième et le dernier furent dignes de l’élevage. Un lot manquant parfois de relief. Les Pedraza nous laissaient espérer… mais n’ont pas tenu toutes leurs promesses. Tout de même avec des novilleros plus aguerris la face de la course pouvait en être changée.

Jean-Michel Dussol

Photos Roland Costedoat

Madrid, peu de choses pour la novillada

Mario Navas

Arènes de Las Ventas, Madrid. Deuxième novillada de la saison. Moins d’une quart.

Novillos de Sanchez Herrero mansos et avec peu de caste

  • BORJA XIMELIS, silence après avis et sifflets après trois avis
  • EDUARDO NEYRA, silence et silence.
  • MARIO NAVAS, applaudissements et ovation.

Diego Ventura domine la corrida de rejon de Seville

Diego Ventura sur Guadania Ph. JY Blouin

La Real Maestranza de Caballeros de SEVILLA était quasi comble pour cette unique corrida de rejon du cycle sévillan La course à cheval perd un peu de son prestige en raison de l’épointement souvent outrancier des toros, c’était le cas aujourd’hui, et du grand nombre de chevaux utilisés par les cavaliers, chevaux sortant bien frais et remarquablement dressés devant un toro qui n’en peut guère. Je me souvient d’une réflexion d’Alvaro DOMECQ, grand rejoneador s’il en fut, expliquant qu’aujourd’hui il n’éprouverait aucun intérêt à toréer lui qui a toujours combattu des toros en pointe,

Les six exemplaires de CAPEA – SAN PELAYO, biens présentés à part les cornes, furent noble en général mais vite arrêtés sauf le cinquième au dessus du lot pour :

Sergio GALAN silence et salut

Diego VENTURA salut et deux oreilles

Guillermo HERMOSO DE MENDOZA silence et ovation

Sergio Galan sur Caprichio Photo JY Blouin

Sergio GALAN est passé à côté de ses deux toros qui auraient certainement mérité mieux. Certes, les deux se sont arrêtés très vite, mais si il était allé les chercher de plus prés il aurait peut être pu les toréer au lieu de cela il se contenta de numéros de dressage pour le public à l’autre bout de l’arène. J’ai parfois eu l’impression d’assister à une représentation de l’École de Jerez plus qu’à une corrida de rejon. Et comme en plus il tua mal…

Diego Ventura sur “Fabuloso”

Diego VENTURA est certainement le meilleur rejonéador du moment, et une fois de plus il fit preuve ce soir de sa maîtrise. Les poses de banderilles sont claires et précise et surtout il tore. Sa conduite du toro avec ses chevaux utilisés comme une muleta ou un capote sont particulièrement efficaces. Certes son premier adversaire s’éteignit assez vite mais il réussit à en tirer le meilleur et une mise à mort de meilleure qualité, au troisième essai, lui aurait certainement permis de couper un pavillon il se contenta de saluer.

Son second toro fut certainement celui qui servit le plus et Diego en profita pour donner toute sa science et son art. Il nous fit vivre une faena pleine d’émotion utilisant au mieux ses monture en particulier avec Bronce dans une pose à deux mains en ayant ôté l’embouchure de son cheval. La mise à mort est efficace bien que le rejon soit en arrière et lui vaut de couper de couper deux oreilles,

Guillermo Hermoso de Mendoza sur “Fabuloso” Ph JY Blouin

Que dire de Guillermo HERMOSO DE MENDOZA, sinon qu’il fut à bonne école et qu’il dispose, avec la cavalerie paternelle, d’un outil rodé à point, Il me rappelle un peu le jeune Andy Cartagena qui triomphait avec les chevaux de son oncle Gines. Les chevaux sont excellents et il sait les utiliser et cela porte sur la galerie mais dans un jeu qui, pour mon compte, reste encore peu abouti. Il tue son premier d’un mete y saca suffisant mais long d’effet et la pétition d’oreille fut très minoritaire. A son second, il fut un peu gourmand, après une faena somme toutes fort correcte il demanda à l’a présidente de lui accorder une ultime paire de banderilles courtes à deux mains, la première était bien passée, la dernière retomba au sol de part et d’autre du toro, celui ci n’en pouvait plus : erreur d’appréciation. Quant à la mise à mort il s’élança rejon en main d’un bout à l’autre de la piste pour planter dans un toro totalement arrêté un rejon contraire très en arrière et mal orienté qui l’obligea à descabeller.

J.D

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