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Éphémérides à Captieux

Par Antonio Arévalo

La première éphéméride, les trente ans de la feria « Rugby y Toros », imaginée par le regretté André Duranteau, mélangeant ces deux aficions qui ont tant de choses en commun. Un rendez-vous où on se fait souvent plaisir car le choix des novillos a presque toujours été pertinent et les propositions concernant les novilleros alléchantes. Ce fut de nouveau le cas avec les novillos de l’un des fers les plus
importants aujourd’hui, celui d’Alcurrucen.

Aure éphéméride : la dernière novillada du prochain matador Yon Lamothe. Il fut bien servi à son premier, un novillo d’une noblesse infinie, beaucoup de classe et qui transmettait de l’émotion. Un novillo de deux oreilles et Yon n’en coupa qu’une. Faena avec de bons enchaînements, du savoir-faire, à laquelle il manqua la folie, se aisser aller. Yon me plût davantage sur l’autre, un novillo protesté pour sa faiblesse
qui fut très noble à la muleta. Le torero landais sut bien mesurer sa faena, faire oublier au toro son handicap et résoudre les problèmes techniques qu’il lui posait. Mais l’épée lui empêcha de couper une deuxième oreille qui lui aurait permis de sortir en triomphe.

Photo B. Caritey

Encore une éphéméride : la présentation dans le Sud Ouest de Lalo de María. De nouveau, comme ce fut le cas à Madrid et surtout à Nîmes, il a interpellé les aficionados. Ses deux faenas furent inégales, mais il régala le public à certains moments avec de longs muletazos à son premier et, au cinquième, il dessina de très belles naturelles et surprit l’aficion landaise en s’arrimant au novillo en fin de faena. Il aurait pu couper une oreille à chacun de ses novillos mais la mise à mort est raiment, aujourd’hui, son talon d’Achille.

Photo Caritey


Dernière éphéméride (et il y en aurait sans doute d’autres) : Cristiano Torres, novillero de Saragosse, se présentait en France et ce n’était que sa deuxième novillada piquée. Un garçon avec une forte personnalité qui a bien accroché avec le public etqui a montré beaucoup de qualités. Il torée avec goût à la cape et à la muleta il a detrès bonnes bases alliant classicisme et toreo plus spectaculaire.
Il avait remporté en début d’année le « Zapato de Plata » au mois de mars et avait fait sensation à Saragosse pour sa première piquée en sortant triomphe. S’il avait eu plusde réussite à l’épée, il aurait coupé au moins deux oreilles. Un novillero à suivre de très près.

Photo Caritey


Signalons pour finir que se tint une Fiesta Campera matinale avec Joaquín Galdós qui eut un très beau novillo de La Espera qui malheureusement se cassa une patte aux premières passes de cape et auquel il ne put faire faena, l’achevant en piste au descabello. Alejandro Marcos montra quelques beaux gestes, en particulier des naturelles, devant un novillo de La Espera qui chargea à peine au cheval et fit souvent
« hilo » a la muleta. Une nouvelle fois, Alejandro Marcos se montra très déficient à l’estocade.

Photo N. Couffignal


Adrien Salenc fut confronté à un novillo compliqué d’Alma Serena, impossible de la corne droite, il le cherchait en permanence et un peu plus engagé sur la gauche, mêmes’il ne baissait pas vraiment la tête. Ce ne fut pas une partie de plaisir pour le toreroNîmois, mais il sut surmonter les difficultés et conclure d’une épée efficace.

Photo N. Couffignal

Captieux. Dimanche 4 juin. Plus de trois quarts d’arènes. Le paseo fut retardé suite àun orage mais il n’a pas plu ensuite pendant la novillada.
6 novillos d’Alcurrucén, inégaux de présentation, excellent le premier, nobles maisaussi faibles dans l’ensemble.
Yon Lamothe oreille et saluts après avis.
Lalo de María saluts et vuelta après pétition.
Cristiano Torres saluts après pétition et avis et silence après deux avis.

MAUGIO, Oreille pour Solalito et Parejo

Paul Hermé (torofiesta.com)

Le Ier Trophée Daniel Gimenez à Christian Parejo à l’issue d’une novillada historique, dans le sens d’un « no hay billetes » significatif d’un sursaut de l’aficion pour le retour des toros dans la cité héraultaise…

Beau temps, plus de billets. Six novillos sortis dans l’ordre suivant : Malaga, Blohorn, Jalabert, Gallon, San Sebastian et Fernay.

Marseillaise après le paseo puis saluts des trois novilleros répondant à la sympathique invitation du public. 

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Avant toute chose, il faut dire que cette course devrait rester longtemps dans les mémoires des aficionados car elle a été précédée par un gros travail de communication des organisateurs qui a porté ses fruits, à tel point qu’à l’heure du paseo, le « no hay billetes » a pu être annoncé au micro. Sauf erreur de ma part, je crois que je n’avais jamais vu ça en ce lieu pour de la « tauromachie espagnole », et franchement, il y avait là quelque chose de bien réconfortant. Comme je le disais à la fin, s’il y a bien eu un trophée pour un novillero, il y aurait bien pu en avoir un autre pour Matthieu Vangelisti, son père Gilles, ainsi que pour tous ceux qui sous la bannière du cercle taurin « Toros y Toreros » ont contribué à une telle réussite. Avec aussi, bien sûr, une mention pour le public qui s’était mobilisé comme jamais dans une arène de cette taille. Enhorabuena a todos !!!

Solalito : silence et oreille.

Christian Parejo : oreille et saluts.

Nino : saluts et vuelta.

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Solalito ouvrit le bal avec un exemplaire de Malaga (Callet) charpenté, qui prit une pique poussée. Partage des palos avec Nino, les deux saluant, puis brindis à Gilles et Matthieu Vangelisti pour un début aux planches par le haut. Avec une légère brise, Solal se mit principalement en évidence à tribord, non sans essuyer au passage quelques hachazos. Final par bernardinas avant une conclusion qui rabaissa la note. Dommage. Plus tard, le Nîmois allait toréer un Gallon qui prit une ration minimale au cheval suivie d’un second tercio inégal. Brindis au respectable puis deux cambios au centre débutant une faena au cours de laquelle Solal s’efforça de construire une ensemble cohérent compte tenu des conditions d’un adversaire noble, mais limité en forces. Final encimista, luquecinas avant entière au second envoi libérant un trophée.  

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Christian Parejo débuta avec le Blohorn applaudi à sa sortie. Piqué à deux reprises, le protégé de Tomas Cerqueira se montra entreprenant face à un client qui ne lui rendit pas la partie facile, subissant apparemment sans mal une violente voltereta puis se reprenant bien avant entière au second coup. Oreille pour un trasteo somme toute méritoire. Avec le quinto, un costaud de San Sebastian, qui prit un monopuyazo poussé avant un salut de Mehdi Savalli et du Chino, Christian débuta son labeur en affichant une maitrise certaine, mais les choses n’ont pas duré devant un opposant rapidement rajado. Sans pouvoir totalement dominer, le Chiclanero se montra toutefois en valiente et en termina par deux coups de rapière.

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Nino annonça la couleur d’emblée face à son Jalabert par une larga arrodillada suivie d’un bon enchainement capotero rematé par farol. Bon puyazo de Mathias, saluts aux banderilles avec Solal puis brindis à l’assistance avant de pincher hélas une faena entreprenante, le Nîmois faisant admirer son entrega et ses ganas sur plusieurs séries au goût du public. Avec l’ultime, de Fernay et ses filles, ce fut un peu pareil, Nino acceptant la bagarre qui lui valut d’ailleurs un spectaculaire tampon qui fit passer un gros susto sur les gradins et qui aurait pu s’avérer très grave. Face aux complications de son adversaire, il afficha un cran digne de la mention sans pouvoir totalement s’imposer. Conclusion médiocre.

Comme mentionné dans le titre, Christian Parejo reçut en piste le premier trophée, réalisé par Juan Villanueva, sous le regard des filles de Daniel Gimenez. Moment de grande émotion pour conclure une journée qui restera longtemps dans les annales melgoriennes.

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En matinée, devant une belle chambrée, intéressant tentadero de deux bonnes vaches de San Sebastian à charge des élèves du CFT, sous le regard de Rafi qui commenta la séance…

MADRID : LE CHARME DE LEA, LA JEUNESSE DE GUILLERMO

Corrida de rejon lleno de no hay billetes arènes de Las Ventas, toros de Bohorquez (JEREZ DE LA
FRONTERA) bien présentés pour l’exercice de jeu inégal nobles à part le quatrième sosso et
donnant du jeu en général, pour :
Pablo HERMOZO DE MENDOZA silence et silence
Lea VICENS forte ovation et oreille
Guillermo HERMOZO DE MENDOZA : silence et oreille

Les MENDOZA père et fils accompagnaient Léa VICENS dans cet avant dernier paseo de la féria de San Isidro Tous trois fiers cavaliers disposant d’un piquet de chevaux plus qu’au point et d’un bon de la tauromachie, De plus Firmin BOHORQUEZ familier de l’activité et bon ganadro leur a offert un lot tout à fait présentable de ses Murube.


Pablo qui a déjà prévu de se retirer l’an prochain touche un bon premier qui lui permet d’exercer son talent de grand cavalier et de bon torero tant dans la pose du seul rejon de châtiment que dans celle des banderilles il offre au public des changements de terrain templés for agréables à voir, Un mete y saca et un rejon contraire tombé et de travers le privera de tout succès, Il ne laissera que quelques détails dans la pose de banderilles de son second, le plus difficile du lot, qu’en plus il tuera au deuxième essai d’un rejon très en arrière.

On ne présente plus Léa VICENS son charme et son élégance font les délices des aficionados au rejon depuis plus de dix ans, Son premier partenaire sort bien galopant droit et suivant bien le cheval, il est arrêté d’un bon rejon de châtiment, les changements de terrains sont bien templés, Le sourire de l’amazone porte sur le public autant que sont art équestre et les applaudissements fusent, même si les banderilles sont bien dispersées sur le dos de l’animal, Le rejon de mort est contraire et très en arrière, La pétition est nombreuse mais toutefois insuffisante pour que l’oreille soit accordée.
La cavalière française reçoit un salut ovationné et fleuri, Léa attend son second à la prote du toril et s’engage alors une folle poursuite tout autour du ruedo madrilène, le plus grand d’Espagne, avant d’arrêter l’animal d’un bon rejon de châtiment, Elle se prépare à en clouer un second mais le toro perd les mains et elle renonce, L’animal aura tout donné dans ce premier tirs et manquera d’allant par la suite, Les poses de banderilles, longues et courtes, s’enchaînent citées de très prés, Le tout enrobé d’un numéro équestre de haut vol avec force desplante, Le public est ravi et applaudit dans la cadence du cheval, Le rejon de mort est efficace et les hommes à pied non moins efficaces pour que les mouchoirs blancs fleurissent, Léa coupe la première oreille de l’après midi et se lance dans une vuelta des plus joyeuse.


Guillermo HERMOSO DE MENDOZA est probablement l’avenir du rejoneo moderne sa deuxième année d’alternative est prometteuse et le coaching plus qu’actif de papa en calleron n’y est probablement pas pour rien,ce soir encore il nous aura fait forte impression, Son premier adversaire galope bien mais est distrait, il finit toutefois à l’intéresser au combat, Les banderilles sont malheureusement dispersées, manque de précision à corriger, mais les exercices tant équestre que taurins sont efficaces et de bon goût, La pose de la dernière paire de courtes à deux mains si elle est bien exécutées n’en demeure pas moins superfétatoire sur un toro au bout et cela se ressent à la mise à mort un pinchazo un demi rejon tombé et contraire et enfin un entier en place lui ôtent toute possibilité de triomphe, Son second adversaire est d’une noblesse magistrale et il saura en tirer partie, Le toro est arrête par un très spectaculaire rejon posé au quiebro, Le festival de poses à l’écart ne fait que commencer avec les trois banderilles suivantes, les deux suivantes sont posées au galop dans la charge du toro la dernière magnifique bien de face, La fin de faena permet la pose de deux roses bien exécutées et une superbe pose de courtes à deux mains, Le premier rejon de mort se casse sur une banderille, peut être y en a t il trop, le second bien en place est fulgurant, et la pétition est majuscule pour une oreille accordée par la présidence.


En conclusion nous avons assisté à une bonne corrida de rejon mais on ne peut que penser à la prestation de Diego VENTURA il y a quinze jours sur ce même sable : il y a un maître actuel du rejoneo, mais la relève n’est pas loin.

Jean Dupin

Cristiano Torres entre à Soustons

Photo A. Torres

CRISTIAN TORRES remplace FABIEN CASTELLANI pour le trophée de France lors de la Novillada du 6 août 2023 à Soustons face aux magnifiques novillos de CAMINO DE SANTIAGO.

Suite à l’annonce du torero arlésien, Fabien Castellani, de mettre un terme à sa carrière, la société de production LA VUELTA en collaboration avec la commission taurine de Soustons, a décidé d’offrir le poste vacant au torero de Saragosse, Cristian Torres, triomphateur 2022 (sans picador), grande révélation de ce début de saison 2023 et l’un des plus prometteur de sa catégorie.

Courageux, téméraire, ambitieux, puissant et avec une forte personnalité, il viendra rajouter beaucoup de concurrence à un spectacle qui promet d’être riche en émotions, puisque le double champion de France, SOLALITO, vient de frapper un grand coup dans l’une des plus grandes arènes de France, à Nîmes, en coupant 3 oreilles, et prouvant au passage qu’il est fin prêt pour une alternative que l’on suppose pour bientôt.

Pour rappel, le cartel complet 

Soustons, 6 août 2023, 18h

Novillos de CAMINO DE SANTIAGO pour : 

SOLALITO 

RAQUEL MARTIN

VICTOR CERRATO

CRISTIAN TORRES 

Madrid : art d’Uceda Leal, héroisme de Sébastien Castella

21 iéme de San Isidro. No hay billetes
5 toros d’ ‘El TORERO’ et un de José VASQUEZ. Deux de 4 ans et quatre toros de plus de 5ans.
Pour :
Uceda LEAL : Bleu sombre et Or (27 ans d’alternative) Silence et une oreille
MORANTE DE LA PUEBLA  (26 ans d’alternative) Bronca y bronca
Sébastien CASTELLA (23 ans d »alternative) Une oreille et Ovation

Uceda Leal , le madrilène et chef de Lidia reçut son premier par véroniques bien dans le goût du lieu avec calme et temple. Le toro sérieux fit trois entrées à la pique sans vraiment prouver une grande bravoure. Le maestro sut le traiter avec calme et réussit de belles séries sur les deux bords. On peut retenir quatre péchos superbes et de bon goût. On ne compta plus les pinchazos et autres coups d’épée.
Silence.

A son deuxième de 4ans avec des cornes jusqu’au ciel il s’engagea dans une faena avec toujours la main très basse. Il y eut un vrai moment d’émotion quand le Madrilène put imposer un toreo élégant et temple avant une épée aussi foudroyante que sincère.
Une très belle oreille à ce torero qui a l’heur de plaire à tout le public de Las Ventas.

Puis on a cru l’espace de quatre véroniques dont il a le secret que Morante avait trouvé un toro qui lui convenait. Ce n’était pas ça. Passons à la suite et directement au cinquième. « No hay quinto Malo », je n’en suis pas sûr du tout. Morante est souvent le plus ancien dans l’alternative alors il ne rencontre pas souvent de cinquième. Celui là n’aurait pas convenu à grand monde, il essaya un peu et renonça beaucoup.
Fin de l’histoire et sortie sous la bronca de LAS VENTAS qu’il connaît par cœur.

Sébastien CASTELLA accueillit son toro de José VASQUEZ à la muleta par des doblones de gala et à la suite le toro a consenti. Avec ce sentido qu’on lui connaît il a trouvé le sitio et n’a jamais perdu le sens de la Lidia, aussi bien à droite qu’à gauche il a su faire passer ce toro compliqué. Que dire : Il a été Sébastien le Grand! Sa volonté de fer l’amena à une estocade d’anthologie. Et à une mort instantanée du toro.
Une Oreille.
Le sixième, bien mis en suerte fut le seul à recevoir de M.J BERNAL deux piques propres et nettes. C’est rare à Madrid. . Bien sûr Sébastien mesurait l’enjeu, Brindis au public et une nouvelle faena époustouflante de courage et de maestria. « Remero » n’avait pas que de bonnes intentions et il trouva par deux fois une jambe du maestro . Le premier accrochage nous parut terrible et interminable. Mais autre qualité de ce grand torero : il ne laissse jamais paraître la douleur. Pris une deuxiéme fois il tua d’une épée parfaite et sortit sous les acclamations d’un public unanime.
Nous l’avions vu magnifique à Nîmes, nous l’avons vu héroïque à Madrid.
Diagnostic : Deux trajectoires dans la cuisse gauche 15 et 20 Cm.
Le torero triomphateur de la SAN ISIDRO n’en doutons pas c’est lui.

Ch. FIGINI

Sébastien Castella: quel torerazo !

Par Antonio Arévalo

Par son attitude, sa façon de défier les forces de la nature qui se déchaînaient contre lui,par son intelligence, sa capacité de réfléchir devant le toro, de lui laisser son temps, comme ce fut le cas à son premier et de se jouer la vie, sans en faire étalage, et même blessé devant un toro impossible au sixième ne cédant jamais. De l’héroïsme sans ambages, sincère, d’un torero qui donne tout et Madrid, une nouvelle fois, s’est rendu à lui.

Il n’a coupé qu’une seule oreille, mais une oreille de poids à son premier.Une faena perturbée en permanence par le vent mais où le maestro biterrois parvint à enchaîner des séries des deux côtés, avec des muletazos de qualité mais sans la continuité qu’elle aurait pu avoir dans un autre contexte. L’estocade finale fut superbe, l’une des plus réussies de la feria. Au sixième, devant un toro de El Torero avec des intentions assassines, Castella fut encorné de façon spectaculaire. Blessé, le torero ne laissa rien paraître, il le tua et partit à la fin de la corrida à pied en direction de l’infirmerie, sous une ovation émouvante.

On a vu de très bon moments d’Uceda Leal, avec des passages d’un classicisme et d’une pureté à la muleta qui ravirent les Madrilènes. Toreo lui aussi sans continuité mais d’une toreria époustouflante et qui fait qu’on a envie de le revoir. Pourquoi pas en France ? Son estocade au quatrième a été, à mon avis, la plus belle de la feria : un monument.

Morante de La Puebla n’a vraiment pas eu de chance au sorteo, on a pu se régaler avec quelques véroniques qui portaient la sceau de la maison, mais guère plus. Le public, qui l’attendait avec passion, fut déçu mais le siffla injustement.

Ce furent Castella et Uceda qui ont marqué de leur empreinte cette corrida et concernant le français, cette feria.

Antonio Arévalo

Cartel de la corrida de Mimizan

Après l’annonce il y a quelques jours du changement de ganaderia, le club taurin de Mimizan annonce les toreros français qui affronteront les toros de la ganaderia José Cruz ainsi que l’affiche de cette journée dans les arènes de la commune.

La journée du 19 Aout commencera par une capea le matin et la corrida à 17h
Le cartel se présente sera :

Juan Leal Chef de Lidia

, Adrien Salenc ” Adriano” sortie en triomphe lors de la feria de Paques à Arles

Yon Lamothe qui fera son troisième paséo après son alternative à Mont de Marsan


L’affiche a été réalisé par Jérôme Pradet qui avait déjà fait celle de 2022 . Il est l’auteur de plusieurs affiches dont celle de Las Ventas , fête de la Madeleine et feria de Dax entre autres

Avant l’embarque

Photo Diario de Cadiz

Il pleut sur Sanlucar. On sourit ici. Le Camino du Rocio verdit. Nous sommes à la veille de « l’embarque » et dans les « réunions » ce sont les ultimes préparatifs avant le grand départ mercredi : messe à huit heures puis trois jours de marche à travers les marécages de Doñana avant l’arrivée au sanctuaire, deux jours dans la Hermandad et retour sur Sanlucar. Une aventure : spirituel ? Physique ? Anthropologique ? Une initiation. Sur le Guadalquivir, mlgré les élections à venir, on ne parle que de ça…

Mais il y a Madrid, la « capitale du monde » comme écrivait Hemingway qui avait toit compris. Celle qui fait et défait les rois… Profitons de cet instant de tranquillité pour faire le point sur l’essentiel.

Sébastien Castella vendredi soir : un grand maestro renaît de ses cendres. On le disait terminé. Son retour était passé inaperçu et sa grande faena sévillane éclipsée par les exploits de Morante de La Puebla et ceux de Roca Rey. Castella à Las Ventas confronté aux Jandilla frappe un grand coup en exécutant la faena complète, parfaite du début jusqu’à la fin, conclue par un estoconazo. Et Madrid le consacre justement même s’il y en a pour mégoter cet indiscutable succès. Nul n’est prophète en son pays… et le bitterois a dit : aqui soy ! Et le revoilà relancé revenu dans le peloton des grands où la concurrence est si vive. Il faudra faire avec lui et quand on connaît ces pentes ardues on mesure l’exploit. C’est un Sébastien nouveau qui nous est revenu plus apaisé, plus profond dans la plénitude de son toreo.

Dimanche : la controverse face à un ensemble de Fuente Ymbro armé pointu jusqu’aux dents et souvent malintentionnés. Adrian de Torres, venu en remplacement  se joue la peau ce jour-là comme un mort de faim qu’il est. C’est maintenant ou jamais pour Adrian à qui les Vicois ont eu la bonne idée de faire confiance. Maintenant que ses années de galère, sa foi en lui-même et son courage (valor seco) peuvent enfin trouver l’écho dont il rêve depuis si longtemps dans la chambre minable qu’il occupe, près du fleuve. Fallait-il se la jouer ? Non me dit-on autour de moi : « la tauromachie ça n’est pas cela ». Et pourtant qu’en savons nous avec nos esprits cartésiens ? Don Quichotte a-t-il hésité à se jeter sur les moulins au risque de se faire hacher par leurs ailes ? Et ce don de soi, cette générosité, cette expression d’un désespoir profond ne méritent-ils pas notre respect, notre estime ? La vuelta chaleureuse effectuée par le torero de Jaen fut la juste récompense de son exploit.

Amis lecteurs, nous ne sommes pas là pour plaire ni pour éclairer mais pour dire ce que nous pensons. Voila ce qui nous habite à quelques heures du grand saut de l’embarque qui nous mènera de l’autre côté du fleuve, noir ce matin car lourd des nuages qui viennent de l’Atlantique. Aurons la force d’âme pour vivre avec la légèreté qui sied cette longue marche dans le sable alors que la tempête s’annonce ?

Pierre Vidal

Leo Valadez frôle la puerta grande.

Madrid, Las Ventas, 11eme festejo de San Isidro.
Toros de Fuente Ymbro.
Adrian de Torres ( remplaçant de El Fandi)champagne rosé
et or
Juan Leal Bleu charrette et or
Leo Valadez Vert Olive et or

Corrida de Ricardo Gallardo très bien présentée, cinqueño, 5o kgs en moyenne.
Manquant de race la plupart sauf les 1et 3, faibles le 2 et le
4, brave le 5 , tardo et irrégulier de charge le 6.

Le torero de Linarès est venu en remplacement de David Fandila blessé, on n’a pas perdu au change, son courage d’airain au premier fit frissonner las Venta, pris trois fois de très vilaine manière avec la corne qui frôle la face au sol, le disciple admirateur de José Tomas a tout essayé et une oreille n’aurait pas été injuste , compte tenu de la pétition importante, mais le palco considéra sans doute que le matador avait été trop souvent désarmé.. Le toro avait poussé très fort au cheval en y revenant avec alegria. Adrian tenta un quite par chicuelinas et se fit prendre par la corne droite. Curro Javier à la brega fut remarquable. Adrian de Torres tua a l’encuentro avec un courage sans faille, fut accroché et envoyé dans les airs, repris au sol la corne fouillant le sable à la recherche du torero. Epée d’effet immédiat : pétition et VUELTA très fêtée.
Au 4eme le torero de Linarés revenu de l’infirmerie avec l’aval des médecins regarda Curro Javier , encore lui, banderiller en la cara et saluer sous les clameurs. Brindis au public… on sent pourtant que le cœur n’y est plus tout à fait d’autant que le toro tombe aux medios et reste couché sur le flanc.. trop piqué ? Manque de caste ? faiblesse ? Faena un peu désordonnée et un pinchazo puis une entière
trasera. Ovation depuis le callejon.

Juan Leal hérite en premier d’un toro de 6ans, castaño oscuro qui sent la poudre et qu’il reçoit par veronicas. Tito Sandoval a la pique manie bien sa lance et les deux puyas sont en place.


Leo Valadez qui a tous les talents et toutes les audaces offre un quite très ajusté par chicuelinas. Le public avec sa part de chicanos venus pour lui du Mexique lui font une ovation de gala .Brindis au public. Maitre de lui comme de l’univers Leal va se planter aux médios à genoux, mais le toro reste aux planches où le torero devra aller le chercher à genoux encore. Espada de travers ; moche moche, et 1 descabello.

Au cinquième, brindis au public, encore de rodillas au centre le toro passe deux fois et àu troisième passage le matador ne se relève pas assez vite et est désarmé. Toreo un peu lassant, talent forcé sans grâce avec trois passes en rond dans le dos… Final par Bernadinas. Le toro meurt en brave tenant debout longtemps. Toro applaudi à l’arrastre et Leal salue depuis le callejon.

Leo Valadez , lui ne cesse de progresser. Répertoire d’une variété et d’une précision dans l’exécution qui frise la perfection notamment pour le quite par Orticinas qu’il donne au troisième. Brindis au public, très belle entame à droite rematée par un pecho très long et lent de la tête à la queue. Tout est lié, profond , dans la moindre trace de mauvais goût et un final par deux séries gauchères, des naturelles splendides rématées par une trinchera de cartel. Grande épée, et une énorme pétition : OREILLE
Au sixième, dès son entrée ou espère le bon toro pour ouvrir la Puerta Grande. Hélas les deux charges violentes au cheval ne vaudront pour la suite que par leur violence. Leo, mexicain jusqu’à la moelle, va alors donner le plus beau quite de la feria par Zapopinas, conclu sur une media digne des plus grands. Le toro se refuse malgré l’entrega jamais démentie du jeune diestro : là il est évident que le toro manquait de race. Grande épée d’effet immédiat, bien qu’un tantinet trop basse.
Salve d’applaudissements teintée de déception tant Leo Valadez avait enchanté cette tarde de toros.

Adrian de Torres : vuelta et ovation
Juan Leal :silence et ovation
Leo Valadez : Oreille et ovation

Les banderilleros Curro Javier et Marc Leal ont salué.

Jean François Nevière

ALES CORRIDA SANS SAVEUR

Cette dernière corrida de la Féria d’Alès est la dernière sous l’appellation d’Hoyo de la Gitana des Graciliano de la famille Perez Tabernero. Bien présentés, les quatre toros lidiés ont manqué de forces et de race. Avant la course un exemplaire du lot initial s’est blessé/ Il a été remplacé par un Tardieu. Le cinquième Hoyo de la Gitana a été remplacé par un autre Tardieu.

FICHE TECHNIQUE

Temps couvert avec une température printanière 

Remplissage 60%

Cavalerie Heyral

Président N .Petriat

Quatre Hoyo de la Gitana et deux Tardieu (3ème et 5ème bis)

Sanchez Vara silence et oreille

Alberto Lamelas silence et vuelta

Sebastian Ritter silence et silence

Nombre de piques 11

Sanchez Vara Silence et Oreille

Son premier toro très bien présenté de cinq cent quarante Kg est âgé de quatre ans. La première rencontre avec le cheval est ratée, la seconde est longue. Le maestro demande le changement que la présidence refuse. La troisième rencontre est un simple picotazo Le maestro pose les 3 paires de banderilles. Au dernier tiers le maestro arrive à tirer quelques derechazos et quelques naturelles à ce toro de peu de charges.  Un bajonazo et une seconde épée et pour finir un descabello.

Le second toro cinq cent cinquante Kg et aussi âgé de 4 ans fait forte impression. Il prend une seule pique longue. Comme au premier Sanchez Vara pose les banderilles. Sa tauromachie avec celui-ci est plus douce passe par passe et donne de l’émotion au public. L’épée est bien placée et efficace. L’oreille du public tombe

Alberto Lamelas salut et vuelta

Le premier toro cinq cent vingt-cinq Kg et quatre ans ne prend qu’une seule pique. Le maestro l’accueille par une larga. A la muleta il commence par des séries à gauche. La faena comme le toro va à menos. L’épée est entière et légèrement de côté mais efficace

Son second toro de la ganaderia Hoyo de la Gitana se blesse lors de la première rencontre. Il est remplacé par un toro de la Ganaderia Tardieu de très belle présentation qui va deux fois au cheval. Le courage caractéristique de ce maestro se démontre encore devant ce toro très compliqué et dangereux. Il met une épée de côté. Le public, reconnaissant son courage, insiste pour qu’Alberto fasse une vuelta.

Sebastien Ritter silence et silence

Son premier toro est un Tardieu car le toro prévu s’est cassé une corne. Il est bien présenté pèse quatre cent quatre-vingt-quinze Kg et prend une pique. Il est manso et relève la tête à chaque passe. Le maestro n’arrive pas trouver la solution sur ce toro .  Il met 2 épées la seconde est une demie efficace.

Son second toro est un Hoyo de la Gitana de cinq cent quarante kilo et âgé de quatre ans. C’est un manso. Le picador est obligé d’aller au-delà la ligne pour le piquer. Fernando Sanchez pose une très belle troisième paire. Le toro arrive au troisième tiers parado. Ritter essaie mais ne parvient pas à le faire passer. 

E.C Photos Nicolas Couffignal

DIEGO VENTURA CHEVALIER DE MADRID

Madrid 10éme. d’abono las ventas MADRID  arènes quasi pleines toros de LOS ESPARTALES (1er et 5éme ) CARMEN LORENZO (2 3 et 4) CAPEA le dernier. pour :

Diego VENTURA deux oreilles et une oreille

Leonardo HERNANDEZ ovation saluée et silence aprés avis

Duarte FERNANDEZ  qui confirmait son alternative : ovation saluée et silence aprés 2 avis

Duarte FERNANDEZ  termine à l’infirmerie après s’être profondément coupé les doigts de la main droite avec son dernier rejon de mort.

Duarte FERNANDEZ qui confirme son alternative des mains de VENTURA arbore le costume de campo espagnol et non la tenue de cavaliers en place de son pays. Son premier toro est un peu compliqué et à tendance à sortir seul. Cependant apres un bon rejon de châtiment donné de face le toro se met au combat. La première banderille est posée de face de poder à poder, le toro suit bien la queue du cheval et les changements de terrains se font sans problème à noter deux grands quiebros au centre. Duarte pose ensuite trois banderilles courtes al violin avant de prendre le rejon de mort. Le jeune cavalier portugais qui jusqu’à présent donné trés bonne impression doit encore se perfectionner pour la suerte suprême deux pinchazos en place sont cependant suffisant pour que le toro finisse par plier. Lu public appelle Duarte à venir saluer.
Son dernier toro un superbe exemplaire de CAPEA  reçoit deux rejons de châtiment et les supporte bien. En début de faena il a tendance à sortir seul mais Duarte FERNADEZ l’entreprend avec intelligence et l’ intéresse au combat. il est obligé de réduire la distance pour clouer les banderilles dans de bons quiebros. La pose des roses manque un peu de précision et la premiére tombe au sol. La mise à mort est laborieuse d’autant plus qu’au deuxième pinchazo la main du cavalier glisse le long de la lame provoquant une coupure profonde. On comprend bien que, handicapé, le rejoneador ait du mal à descabeller, le toro tombe finalement sans que retentisse le troisième avis.

Diego VENTURA est le maître actuel du rejoneo et une fois de plus il l’a prouvé ce soir. Un sens de la lidia parfait, une cavalerie au meilleur niveau un sens du spectacle et pourvu que le toro veuille nous avons tous les ingrédients du  triomphe majuscule l’incompréhension du président au second toro aura seulement un peu terni cette apothéose.

Le premier toro de VENTURA se révèle vite excellent il poursuit le cheval et règle sa vitesse à celle de la monture du cavalier.  Ventura se contentera d’un rejon de châtiment bien placé et posé de face. Débute alors un festival aux banderilles poursuite  au galop à deux pistes les cornes à quelques millimètres du cheval poses de banderilles au millimètre s’enchaînent pour le plus grand bonheur du public madrilène. Celui-ci se lèvera à la suite d’un immense quiebro cité tout près du toro. Ventura ote alors l’embouchure de Bronce et plante à  deux mains. En suivant une série de trois courtes au millimètre et un rejon fulgurant délivrent le public qui réclame et obtient deux oreilles qui n’ont rien de triomphaliste.

Le deuxième toro de Ventura pèse presque six cent kilos, il l’attend à la porte du toril garrocha en main. Ventura pratique particulièrement bien cette suerte qui est certainement la plus campera du rejonéo, mais ce n’est que le début d’un festival, cites au terre à terre poursuites dans les flancs de NAZARI, on se croirait un instant à Jerez lorsque des tendidos jaillit un fandango, ce chant à la gloire du torero, comme on n’en connait qu’en Andalousie. Les poursuites sont en  ralentissant la charge dans un temple parfait et enfin les pirouettes d’As de oro les cornes au raz du poitrail, tout y est avec pour finir la suerte de l’escargot trois banderilles courtes posées dans la même charge du toro. Le rejon de mort est fulgurant le toro roule au sol sans puntilla. La pétition est majuscule mais le président refuse la deuxième oreille ce qui lui vaut une bronca de gala. VENTURA calme le public et s’offre la vuelta al ruedo avec  NAZARI son vieux compagnon qui fait aujourd’hui sa despedida un moment de grande émotion.

Difficile après cela pour Léonardo HERNANDEZ de sortir. Il donnera cependant à ses deux adversaires deux faenas de haut niveau. Il dispose lui aussi d’une excellente cavalerie et sait l’utiliser et a un bon sens du toro la faillite aux rejons de mort lui vaudra de rester sans trophées, Mais il devait être écrit quelque part que ce jour devait être celui de Ventura et de personne d’autre pour ouvrir en solitaire sa dixième grande porte de Madrid.

Jean Dupin

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