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Blessures de ce dimanche

Le banderillero Carlos Pacheco, a été soigné dans les arènes de Casavieja après avoir été encorné lors du combat du troisième de l’après-midi, du fer d’Ignacio Pérez Tabernero. Selon le rapport médical, le banderillero a été soigné pour « deux blessures par encorchage. L’un d’eux dans le triangle de l’escarpement droit et l’autre dans la région lombaire et latérale gauche. Les deux plaies ont été nettoyées et suturées. Pronostic : menos grave ».

Le novillero Luis Garza a subi une cornada au scrotum par le premier toro la tarde lors de la septième novillada de la temporada de la Plaza México. Le toro était du fer de Gonzalo Iturbe, il a ét combattu parJoel Castañeda.

 Le torero Ángel Tellez a été contraint, selon prescription médicale, de se reposer en raison d’une blessure au plateau tibial droit qui affecte l’articulation du genou droit. La blessure est située dans une zone où il avait déjà dû être opéré pour une fracture de la partie distale du fémur et une fracture du plateau tibial, résultat de blessures antérieures. La blessure provoque une grande gêne et une grande instabilité au genou droit du matador, ce qui l’empêche de performer lors de ses prochains engagements, comme celui du 31 août à Bayonne.

Parentis: magnifiques novillos d’El Retamar

Parentis-en-Born deuxième novillada des fêtes. 3/4 d’arène.

Novillos de Retamar

 Daniel Medina, pitos et vuelta après pétition;

 Juan Herrero, palmas et silence

Pedro Luis, vuelta et oreille. 

Novillada d’El Retamar très bien présentée. Le second astifino a pris une grande pique et applaudi à l’arrastre comme le troisième, le quatrième a pris quatre piques il a été applaudi aussi. Il y a eu du danger en piste toute la soirée.

Daniel Medina peu en confiance à son premier passage a montré plus d’engagement construisant uen faena sérieuse par la suite devant un toro compliqué. La récompense se limitera à une vuelta malgré une forte pétition.

Juan Herrero hérita d’un permeir opposant compliqué. Il bâtit un tasteo sérieux basé sur sa main gauche mais tua d’une entière basse. Il eut beaucoup de difficultés face à l’âpre cinquième.

Pedro Luis est le triomphateur de la journée. Il reçut son premier par des véronqiues profondes et effectua une faena très courageuse sollicitant l’animal sur les deux bords. Le novillo mit longtemps à tombe ce qui le priva d’une récompense qui aurait été méritée. Un grand coup d’épée permit à Pedro Luis de couper l’oreille du dernier, par ailleurs réservé et vite éteint.

Reportage Roland Costedoat

Cazaubon: Les séductions de la corrida portugaise

A Cazaubon, d’une année sur l ‘autre le public reste fidèle à la corrida portugaise. Fidélité aussi depuis quelques fins août du cavalier Roberto Armendariz… il avait pour cette dernière course de samedi, comme compagnon de cartel Paco Velasquez. N’oublions pas les inusables forcados de Chamusca qui ont été encore parfaits. La course fut ouverte par Roberto Armendariz, vêtu de bleu marine, qui fut très précis dans la pose des farpas et des banderilles. On a encore apprécié sa façon très coulée, harmonieuse et très souple de conduire son cheval. Avec son deuxième toro il nous régala d’un excellent quiebro sur les cinq banderilles qu’il posa. Toujours très à l’aise il signa ses deux sorties par, chaque fois, une vuelta accompagné par le forcado dont les sept compagnons bloquèrent le toro à leur premier essai.

On découvrait Paco Velasquez qui apparut en costume historique, rouge. Manifestement il a moins de pratique que son ami… mais au fur et à mesure de la course il prit confiance et réalisa de bons moments. Son premier adversaire était plutôt compliqué et malgré trois farpas et cinq banderilles le forcados durent s’y reprendre à deux fois pour l’immobiliser. Il décrocha tout de même une vuelta avec les hommes à pied. On appréciera par la suite ses poses de banderilles courtes, les seules de la course. Les forcados réussirent un arrêt spectaculaire d’un toro lancé à pleine vitesse. N’oublions pas le toros de la Chassagne, toujours surprenant dans ce genre d’exercice, le deuxième et le troisième avec leurs longues charges et leur agressivité, poursuivant le cheval sans le moindre complexe, ces Jalabert permirent la réussite de la course. Encore un bon après-midi pour notre ami Jean-Luc Courtiol le mayoral de l’élevage.

Seul regret le final de la course qui aurait dû être un feu d’artifice avec les deux cavaliers face au cinquième et dernier toro de Jalabert. Probablement, au cour du tercio de farpas le toro a dû recevoir une blessure létale qui l’a empêché de continuer de façon normale. Ainsi Paco Velasquez a renoncé à poser la dernière banderille. Le toro est mort après avoir été immobilisé par les forcados.

Episode malheureux mais vite oublié lors de la vuelta finale avec les cavaliers et les forcados. On pense déjà à la course portugaise de 2025.

Jean-Michel Dussol

Bilbao: Être différent


par Antonio Arévalo

Samedi 24 aôut. Petite entrée. Temps humide avec des passages pluvieux.

2 toros de San Pelayo pour Pablo, nobles et avec du moteur. 1 sobrero deValdefresno, vite affligé sorti second, un du Puerto de San Lorenzo sorti cinquième,manso et deux de la Ventana del Puerto avec de la mobilité mais sans un réelengagement.

Pablo Hermoso de Mendoza silence et deux oreilles.

Diego Urdiales palmas et silence après avis.

Juan Ortega oreille et ovation

Etre différend. C’est l’obsession de tous les toreros, même des figuras, mais peu y parviennent. On a vu aujourd’hui dans l’arène de Vista Alegre deux toreros avec une conception unique et singulière de la tauromachie.


Pablo Hermoso de Mendoza, dont c’était le dernier paseo à Bilbao, nous a ravis dans une faena au quatrième où on a pu se régaler avec toutes les variantes qu’il a introduites dans le rejoneo et qui ont provoqué la plus grande révolution dans la tauromachie à cheval. Cette proximité avec le toro, ce temple, cette douceur, cette façon de toréer qui ne se limite plus à la pose du réjon. Que ce soit en prolongeant la
charge du toro de côté jusqu’à la domination absolue ou avec ces « hermosinas », alternant les va-et-vient d’une corne à l’autre, ou les quiebros, les pirouettes millimétrées et d’un total engagement. Il l’a fait avec « Nairobi », qu’il a sorti pour ses deux toros, mais aussi avec « Malbec », avec qui il a été éblouissant. Bon toro de San Pelayo qui se livrait quand on allait le chercher. Une despedida de Bilbao avec deux
oreilles méritées et la reconnaissance unanime du public pour sa septième sortie par la puerta des arènes de Vista Alegre. Sur son premier, noble mais qui accusa peut-être le deuxième réjon de châtiment, sa prestation fut inégale, même si avec « Nairobi » il annonça la couleur de ce qui viendrait plus tard.

Présentation à Bilbao de Juan Ortega qui a séduit l’aficion. Il ne ressemble à personne, il y a une langueur, une délectation dans chaque passe, qu’elle soit réussie ou non, qui hypnotise. Parfois cela tient presque du miracle, de l’invraissemblable, tellement c’est beau. Cela s’est produit sur ses deux toros. Au dernier, il a pu le toréer à la cape, avec des véroniques somptueuses et un quite par chicuelinas tellement exquis qu’il fit taire les toristes plus protestaires qui ne voulaient pas d’un toro avec du trapío et bien armé. Ce ne furent pas deux faenas complètes, même si la première fut plus aboutie, mais certaines passes relevaient de l’enchantement. Il y eut des accrocs, mais on se délectait dans dès le début du muletazo jusqu’à sa conclusion, tellement c’était lent et à la fois naturel. Quel torero ! On peut aimer d’autres toreros mais lui est unique. Il coupa une oreille au premier. Indéniablement, au-delà du score,
il a conquis Bilbao.
Diego Urdiales, qui revenait de sa blessure à Azpeitia, n’a pas eu de chance avec son lot. Son premier ne lui a permis que de tracer une belle série à son début de faena de muleta et le dernier, manso, âpre et violent, était intoréable.

A.A.


Saint-Gilles: Finale du Bolsin Nîmes Métropole

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Tous les détails sur la Finale 2024 du Bolsín de Nîmes Métropole à Saint-Gilles…

 .Suite à la dernière épreuve de sélection qui a eu lieu ce jeudi 22 août à Fons Outre Gardon, les sélectionnés pour la finale du Bolsín Taurin Nîmes Métropole édition 2024, qui se déroulera dimanche prochain 25 août à 18H00 dans les Arènes de Saint Gilles sont les aspirants toreros suivants:-
Valentin Vindevogel (CFT)
– Andy Martin (section jeune AFAP “El Toreo”)
– Léo Pallatier (École Taurine José Cubero « Yiyo » de Madrid)
“Hugo Casado ayant été retenu initialement parmi les 3 finalistes ne pourra pas tenir sa place pour des raisons administratives”.
Pour cette finale, ces trois novilleros seront confrontés à six erales, trois provenant de l’élevage de La Paluna et trois de la ganadería de Bernard Taurelle et fils. Le réserve proviendra de la ganadería de La Suerte.
D’un commun accord entre M. Frédéric Lautier, Nîmes Métropole et l’AFAP, les erales de l’élevage de François André ne pourront pas être combattus. Ils ont été remplacés par un exemplaire des ganaderías La Paluna et Bernard Taurelle et Fils.Lors de cette finale, c’est le public, et lui seul, qui désignera le grand vainqueur du Bolsín Taurin 2024 de Nîmes Métropole.Plusieurs urnes seront disposées à la sortie des arènes afin que le public puisse déposer leurs votes à l’aide du ticket d’entrée.
Le vainqueur du Bolsín Taurin recevra une cape de paseo de la Sastrería de Toreros Fermín de Madrid et sera invité à participer à la novillada non piquée de Seissan dans le Gers le dimanche 1er septembre 2024.
Le deuxième se verra remettre une cape et le troisième une muleta, également de la Sastrería de Toreros Fermín.
Pour mémoire l’édition 2024, et d’un point de vue comptable, a été composée de :* 18 erales des ganaderías suivantes : La Suerte – Alain et Frédérique Tardieu – François André – Jalabert frères – La Paluna – Bernard Taurelle et fils.* 12 aspirants toreros des structures suivantes : AFAP – CFT – ETB – ETPA – Adour Afición -École Taurine de Cataluña – École Taurine José Cubero « Yiyo » de Madrid – Ecole Taurine d’Albacete.
(Communiqué)

BILBAO : CORRIDA ATTENDUE…CORRIDA MAL VENUE

PLAZA DE TOROS DE BILBAO- vendredi 23 aout 2024. 5° corrida de toros de la feria.
Beau temps ensoleillé. Arènes casi combles.

6 toros de DANIEL RUIZ, de quatre ans, de 524 à 579 Kg, donnant un mauvais jeu car mansos, faibles et sans caste dans l’ensemble, tous sifflés à l’arrastre. Ils ont gâché la fête.

ENRIQUE PONCE, rose très pale et or, ovation après avis, vuelta de despedida avec salut au centre.
ROCA REY, noir et noir, silence et ovation après avis.
PABLO AGUADO, marine et argent, gilet d’or, Silence et ovation.

Avant de commencer le paseo Enrique Ponce a été fêté par une danse d’honneur basque (arresku; ndlr)

Les uns étaient venus pour les adieux de Ponce, d’autres pour la réputation de Roca Rey, d’autres encore pour la toreria de Pablo Aguado, mais tous sont repartis décus. Non point la faute aux toreros qui ont tout fait pour étaler leur art respectif, mais la faute aux toros de Daniel Ruiz dont on se demandait d’ailleurs avant la course ce qu’ils faisaient à Bilbao pour ce jour tant attendu. Point de polémique ce jour quant à l’octroi des oreilles par le Président Matias Gonsalez car il n’y eu malheureusement pas de pétition, à part une légère pour Roca Rey à son second toro.

Enrique PONCE donc a quand même réussi à faire une faena élégante et suave par derechazos et naturelles « sui generis » à son premier toro qui ne demandait pas de combattre. Une épée un peu tombée concluait ce travail qui laissait le costume du torero aussi blanc qu’au paseo.
A son second, le quatrième de l’après midi même, son désir de triomphe après un brindis au public debout était évident qui l’a même poussé à toréer entre les cornes de son opposant faible et ne transmettant aucune émotion. Une demi épée concluait ce triste combat qui n’en avait que le nom.
Quelle pitié pour le départ d’un si grand torero dont c’était la 63° corrida à Bilbao. Heureusement le si gentil public de Bilbao lui a offert des adieux très émouvants par une vuelta très fêtée et salut au centre avec les yeux du maestro embués par l’émotion. A noter qu’au cours de sa vuelta le Maestro a tenu à serrer la main à tous les areneros de la plaza qu’il rencontrait sur son passage, ce qui en dit long sur sa personnalité.

Andrés ROCA REY n’a pas pu répéter son succès, la faute aux…et pourtant il a tout donné à chacun de ses opposants. Le premier avec une faena commencée par statuaires aux tablas, puis une série dominatrice de la droite avant une passe de poitrine extra. Se centrant de plus en plus nous attendions tous la phase 2 de la faena type du maestro, c’est-à-dire des passes dans le dos, des changements de main, des redondos interminables. Hélas le toro, trop faible et donc dangereux pour ce genre d’exercice ne le permit pas. Un
pinchazo et une épée tombée terminait ce travail.
A son second, le cinquième de l’après-midi, faena débutée à genoux aux tablas puis derechazos au centre du ruedo déclenchant la musique, une phase deux très courte en raison de la faiblesse de l’opposant, mais quatre manoletinas aux planches, une passe de poitrine et une trinchera permettaient au torero de conquérir le public.
Mais comme tout devait aller mal cet après midi un pinchazo précédant une entière ne permettait pas l’octroi d’une oreille par l’ineffable Président Matias, il est vrai soutenu dans son choix par une pétition d’oreille pas assez importante. De toute façon avec ce Président là il faut couper trois oreilles au même toro pour sortir en triomphe, alors…. (Blague en cours à Bilbao).

PABLO AGUADO se présentait après son triomphe de Saint Sébastien et l’on a pu voir ses bonnes dispositions du moment à son premier toro avec des passes de cape de réception par véroniques ajustées puis deux véroniques templées après pique. Faena par la droite et une trinchera de gala, trois naturelles de trois quart face comme il se doit, style « Sévilla », le tout à un toro sans force. Malheureusement deux pinchazos gachèrent le succès attendu.
A son second, l’ultime toro de la course, le mieux présenté peut-être, mais trop faible pour construire une faena complète on put surtout admirer un desplante magnifique, digne de ceux de Curro Romero. Heureusement les six véroniques de réception et les chicuelinas marchées pour conduire le toro au cheval avaient laissé la signature du torero sur le sable gris des arènes, gris comme l’après-midi que l’on attendait lumineux.


A noter que Roca Rey et Pablo Aguado ont tous deux offert le combat de leur premier toro à Enrique Ponce, attention émouvante.

EXIR

Photo De Marchi (envoyé spécial)

Julio Norte Vainqueur du III certamen Iván Fandiño

Erales de Andoni Rekagorri Bilbao 23 août 2024

Savador Herrero Salut et oreille

Julio Mendez Salut et oreille

Julio Norte Salut et oreille

Texte et photos F De Marchi envoyé spécial.

Bilbao: exploit de Borja Jimenez

Bilbao 3ème de la Semana Grande. Moins d’un tiers de plaza. Mano a Mano entre

Daniel LUQUE et Borja Jimenez.

Daniel Luque obispo et or: Silence, silence et silence

Borja Jimenez : Ivoire et or: Oreille, oreille et oreille

Toros de Ricardo Gallardo, FUENTE-YMBRO entre 528 et 615 Kg  nés entre décembre 2019 et décembre 2018.

Vista Alegre sonnait creux, vous aviez toutes les bonnes raisons d’arriver en retard, la place de rêve vous attendait

Pour la 31 éme année consécutive Matias Gonzales présidait (aujourd’hui sans peine ni gloire).

Dès le paseo, la musique était funèbre et de « mano a mano « il n’y eut point.

Daniel LUQUE torero jusqu’au bout des ongles est un être sensible et fragile, malgré les apparences. Il a passé sa soirée à ne pas se trouver en phase avec son toro, certes le second avait un problème de vue très handicapant pour le maestro, mais pas pour le président Matias ! Certes le premier était compliqué et ne baissait pas beaucoup la tête, mais Daniel LUQUE en a vu d’autres… En définitive il a passé sa soirée et trois faenas à attendre LE TORO. C’était trop tard . Il est ressorti de ces arènes livide et la mâchoire serrée.

Borja JIMENEZ a été tel que nous le voyons depuis le début de la temporada, malgré la cornada sévère qu’il semble avoir oubliée. Il a occupé toute la soirée tout l’espace, venant faire des quites (inutiles sur les toros de ce pauvre LUQUE qui n’avait pas besoin de ça !), excellent capeador avec un registre intéressant et un sens du sitio extraordinaire. Il a accueilli ses trois bichos a PORTA GAYOLA (le premier, un peu compliqué, les deux autres parfaits), à la muleta son premier ne lui donna aucune chance de s’exprimer vraiment , un peu faible . Mais les deux autres lui offrirent leur bravoure et leur force, son second, franc comme l’or et qui répétait autant que le maestro le lui demandait et des deux cotés fut un digne exemplaire de la maison GALLARDO. Une épée extraordinaire (un peu chanceuse ?) et une mort instantanée, la deuxième oreille tombait. Le dernier fut une apothéose, nouvelle PORTA-GAYOLA et une faena d’école à un toro exemplaire, avec , peu d’aspérités, mais Borja avait décidé de triompher, il toréa remarquablement sur les deux bords et tua avec, certes une petite hésitation vite oubliée, d’une épée volontaire et décisive.

La soirée était douce, le « sable » de Vista Alegre était gris et Borja JIMENEZ a montré qu’il était un grand torero.

Ch FIGINI

Photo Ferdinand de Marchi (envoyé spécial)

Bizet à Béziers, indultez la musique, de grâce!

Depuis quelques années la mode est venue de faire jouer à des orphéons d’arènes des airs classiques , ou des musiques de films, Carmen, le concerto d’Aranjuez… plus ou moins bien , dans un tempo qui s’accorde le plus souvent mal au lieu, ou à la faena en cours de développement.

Ce fut le cas par deux fois hier  à Béziers oùl’ami Bizet dut endurer l’interprétation de l’air du toreador de Carmen soutenu ou plutôt exécuté par l’orchestre des arènes, avant l’envoi d’une Marseillaise de plus, comme aux jeux olympiques , Et durant la faena du premier toro de Clemente, l’assassinat d’une belle musique de film.

La seule musique qui convienne dans une arène c’est le paso-doble et encore si le chef d’orchestre sait choisir la partition adaptée au style de ce qui se déroule en piste: solennité, combat, douceur, rythme lent ou rapide, tout dans le répertoire des paso-dobles taurin est à la disposition de l’orchestre.

Ajoutons que très souvent “ça” joue trop fort, ou faux.

La solution la meilleure ne réside- t- elle pas dans la méthode Sévillane ?  L’orchestre ne joue que si son chef apprécie ce qui se passe en piste, et libre à lui de choisir le morceau.

Ou bien, solution extrême, calviniste en diable, comme à Madrid, pas de musique du tout pendant la faena!

Et puisqu”il faut bien ne rien prendre au sérieux, rappelons- nous le mot du grand aficionado qu’etait Yvan Audouard, à qui son voisin d’arène  demandait un jour ce qu’il pensait de la corrida en cours, répondit avec un sourire:” oh, vous savez, je n’y connais rien, je ne viens que pour la musique”.

Le vent mauvais, un ganadero qui avait hier de bonnes raisons d’être heureux mais qui aurait pu se passer de faire de grands gestes vers la présidence qui venait de refuser l’oreille à Juan Leal, la pétition étant visiblement minoritaire, un indulto pour le toro Neptuno  probablement un peu généreux avec pétition vigoureuse de l’éleveur, une double vuelta de Juan Leal exigée par le ganadero avec force gestes… 

On attend désormais le troisième indulto obtenu par Clemente, jamais deux sans trois dit le proverbe, mais alors… avec quel toro? 

Un Santi Domecq  de grande classe, un Margé très solide armé et noble, un….,?

En tout cas Clemente ne cesse de nous convaincre, le chemin reste long cependant.

Jean François Nevière-

LA GRACE DU TORO DE COMBAT

Azpeitia le 3 août grâce d’Almirante de Muteira Grave (photo Gil Mir)

Je suis encore sous le choc des grâces de toro dont j’ai été spectateur depuis quelques jours : Azpeitia, Dax, Béziers. C’est comme si dorénavant une féria réussie devait comporter la grâce d’un toro, même si celle-ci est un peu tirée par les cheveux, pour ne pas dire par les cornes. A tel point qu’il va falloir bientôt ouvrir une catégorie de plus dans les statistiques des temporadas : nombre de toros graciés par matador, par arène, …
Que deviennent tous ces toros graciés en France et en Espagne ( on en compte déjà plus de quinze depuis le début de la saison, dont trois le même jour en trois arènes espagnoles différentes ) ? Est-on sûr qu’ils font tous la joie des éleveurs qui doivent les soigner et les rapatrier chez eux alors même qu’ils ne répondent pas tous aux critères d’une « vraie grâce » ?
Il faut d’abord rappeler que la grâce d’un toro était il y a encore peu de temps accordée pour un toro bravo ( sauvage ) dont le comportement à la pique était exceptionnel : trois piques minimum en partant de plus en plus loin et en poussant avec les deux cornes en mettant les reins. Il s’agissait de gracier un toro pour qu’il devienne un bon reproducteur de sa sauvagerie, de sa force, de sa caste et de son ” trapio ».
Temps révolu.
Maintenant on gracie le toro qui est un parfait collaborateur du matador qui le torée : charges fixes et infinies, noblesse, endurance. Peu importe son comportement à la pique, qui est, rappelons le, le principal tercio permettant de juger les qualités de sauvagerie et de force du toro. Partant de là le matador se voit octroyer oreilles et queue d’un toro qu’il n’a pas tué.
Ainsi Clemente sort des férias de Dax et Béziers avec un total de 4 oreilles et 1 queue sans avoir tué ses toros, ce qui est extrême pour un « matador de toros ». Et s’il avait « pinché ? »
Idem pour Colombo à Azpeitia.
Faire en plus la vuelta avec des trophées provenant d’un autre toro précédemment tué a quelque chose de ridicule. Maintenant que la grâce du toro devient un standard des férias Il y a là sans doute quelque
chose à revoir dans le règlement taurin. Une vuelta très fêtée en compagnie du mayoral serait bien suffisante.
Et puis il faut arrêter de dire et d’écrire que tel ou tel matador a grâcié son toro. C’est le président de la course qui gracie à la demande du public, et non à la demande du matador, ni à celle de l’éleveur comme on a pu le voir à Béziers.
Pour manier le paradoxe on peut également penser que c’est l’excellence du toro à la muleta qui offre au matador la possibilité de ne pas avoir à faire son métier de tueur de toro. C’est en ce sens le toro qui gracie le matador.

Certes on dit que la grâce n’a été possible que parce que le torero, par sa faena, a su mettre en lumière toute la bravoure et la caste du toro. Mais tous les matadors actuels savent toréer et ils ne laissent jamais passer un « grand toro  de muleta ». Il n’y a qu’à voir la diversité des différents toreros qui ont gracier cette année pour s’en convaincre. Mais là n’est pas l’essentiel de mon propos.
L’essentiel est ma crainte de voir ces grâces incessantes finirent par donner des arguments aux « animalistes ». Car elles présentent les toros comme des collaborateurs du matador et accréditent l’idée
que les éleveurs arrivent maintenant à façonner des bêtes, non plus sauvages, mais dociles. Et alors l’essence même de la corrida, c’est-à-dire l’intelligence humaine dominant et tuant ne bête fauve lâchée en piste avec toute sa fureur, s’effondre, et par la même l’éthique de la corrida. Il n’y aurait alors plus de justification à faire souffrir des bêtes façonnées par l’homme pour le seul plaisir de l’homme.
Croire que gracier un toro c’est donner des gages aux animalistes est faux.
L’homme n’est pas l’égal de la bête fauve, et gracier les toros parce qu’ils se sont bien comportés en piste pourra un jour prochain se retourner contre nous.
Attention !
EXIR

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