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Seville  : grande corrida de Santiago Domecq

On savait l’éleveur jérézano dans un grand moment, la corrida du jour de SEVILLE l’a confirmé. Si la Réal Maestranza n’avait pas fait le plein c’est quand même une belle assistance qui était venue pour cette troisième corrida d’abono de la féria sévillane.

Six toros de SANTIAGO DOMECQ, biens présentés d’un moral d’acier, forts, nobles et braves le cinquième pétition d indulto.

Jose GARRIDO une oreille et ovation après avis

David de MIRANDA salut après avis et deux oreilles

Leo VALADEZ silence et silence

Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN

Jose GARRIDO avait décidé d’entrer fort dans cette féria d’Avril et c’est à puerta gayola qu’il attend son premier toro qui s’avère rapidement un brave mettant la tête dans son capote. Si le tiers de pique est un peu désordonné la première se donnant dés la sortie du cheval en piste, il n’en reste pas moins que l’animal révèle ses qualités. GARRIDO est bien décidé à ne pas passer à côté. La faena est puissante et dominatrice mais aussi très artistique en longs muletazos sur les deux bords harmonieusement ourlés. Le public ne s’y trompe pas mais déguste avec une certaine fraîcheur. L’estocade en décomposant les temps est efficace et permet à GARRIDO de couper la première oreille, Le toro lui est applaudi à l’arastre.

Son deuxième adversaire est aussi brave que le premier mais probablement plus encasté et de ce fait beaucoup plus exigent. La faena fut en dessous de ce que méritait l’animal toréé peut être dans le mauvais terrain mais certainement comme il aurait fallu même si les séries à gauche furent de qualité. L’estocade après avis laissa Garrido sans le deuxième trophées que pourtant l’animal aurait pu lui offrir.

Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN
Photo Jean-Yves BLOUIN

David de MIRANDA faisait sa présentation en temps que matador de toros dans la plaza sévillane, une opportunité à côté de laquelle il ne faut pas passer. Son premier offre toutes les qualités nécessaires pour un un triomphe. La faena est enlevée d’une grand sobriété mais emplie de profondeur souvent dans un terrain réduit malgré la force de l’animal qui comme tous ses congénères de ce soir mourra la bouche fermée. David de MIRANDA canalise parfaitement la fougue de son toro qui jamais ne touche la toile tout en l’effleurant. L’estocade est d’école sans son exécution mais contraire et donc peu efficace et au descabello l’affaire est ardue. De MIRANDA se contentera d’un salut alors qu’il tenait l’oreille au bout de son épée .

Son deuxième Santi Domecq est un tio, certainement le meilleur de cette tarde importante. Il a tout ce que l’on attend d’un toro de combat, bravoure noblesse caste et présence en piste. Ce coup ci David de MIRANDA ne passera pas à côté. Jamais le toro ne se lassera de charger une muleta tenue la main basse avec une ferme douceur. Une faena toute en profondeur et en sincérité qui fait monter la pétition d’indulto mais la présidence ne cède pas. La « Sevilla » n’est pas un quelconque pueblo d’Andalousie : ici on ne brade pas. Malgré un pinchazo il coupe les deux pavillons.

Leo VALADEZ lui restera en demi-teinte. Il faisait lui aussi sa présentation ici en temps que matador mais son alternative est peut être encore une peu fraîche pour venir à bout des grands toros qui lui étaient opposés. Son passage ne marquera pas l’histoire et ses deux ouvrages finiront dans un silence respectueux.

J.DUPIN

Séville, Calerito en triomphe

Real Maestranza de Sevilla, dimanche 7 avril, preferia. 

Corrida de Fermin Bohorquez 

Pour Lama de Gongora, vert wagon et or, Salut au tiers et Oreille 

         Ruiz Muñoz, Vert pâle et azabache Silence et silence après avis 

         Juan Pedro Garcia “Calerito”, sangre de toro et or Oreille et Oreille. 

Un tiers d’arène, beau temps, pas de vent. 

Poids moyen des toros540kg, tous noirs, quatre ans, très bien présentés, bas et armés, fades les deux premiers,intoréable le 5eme, vifs mobiles et puissants les 3eme, 4eme et 6eme. 

Bien dans le type Murube ces toros ont obligé les toreros à aguanter faute de quoi ils risquaient la correctionnelle. Ruiz Muñoz a tiré le mauvais lot , et devant le danger et l’intoréabilité supposée du 5eme il est allé chercher l’épée   après trois tentatives  de passes , désarmé à chaque fois. 

Lama de Gongora qu’on ne voit presque plus en Europe mais qui fait carrière au Mexique et au Pérou (où pourtant le lama andin ne manque pas… oh pardon),s’est donné de toute son âme et  avec le premier , tardo, sans mobilité et qui s’arrêtait à mi passe, il a su attendre  , sans toutefois pouvoir construire une faena.  Le plus grand mérite sur ce toro fut que Paco Lama de Gongora le tua  recta alors que l’animal était totalement arrêté. Palmas et Salut au tiers. 

A son second la copie qu’il rendit à ce public bienveillant fut de belle qualité, d’un engagement total puisqu’il s’en fut à Porta Gayola, puis, le toro l’ayant survolé, il se remit trois fois à genoux dans la foulée, 3 largas de rodillas devant un toro ultra rapide et remate par trois veronicas de bonne facture. Le public se lève! Belle conduite au cheval.  Le reste de la faena sera émaillé d’imperfections mais ca va vite et il faut parer au plus pressé, pour finir par templer les dernières passes  , notamment des naturelles au cours desquelles le toro ne se livre pas entièrement. Grande épée trasera (mais oublions cela, elle est efficace) et après l’ouvrage accompli comment refuser l’oreille: le garçon est un vaillant. 

L’homme du jour ce fut  Calerito ( nieto du vieux Calerito mort à 33 ans en 1960). Au troisième, il se plante au centre du ruedo, appelle le toro qui charge  a pleine vitesse depuis les planches sur la muleta du jeune homme à genoux, et il va le faire tourner ainsi très vite autour de son corps agenouillé pour se relever et lui refiler deux muletazos et une pase de pecho à vous faire frémir.  Et le public frémit, applaudit, crie, et on est à Séville. 

La faena se bâtit peu à peu intelligemment, pas trop longue parce que ce grand toro va a menos( peut- être en raison de la vuelta de campana  du début). Il faut une grand épée, un estoconazo très en place et d’effet immédiat pour déclencher la pétition quasi unanime d’une oreille de grand poids. Calerito a dans la tête une envie de triomphe qui se mesure à son regard et sa démarche, 543 kg de muscles tout noirs et de cornes blanches à pointes noires entre dans l’arène à un train d’enfer. 

Le torero va jouer le tout pour le tout, faire un quite par chicuelinas très audacieux auquel  avec panache mais avec moins de précision  répondra Lama de Gongora. Grand début de faena de muleta   d’abord rapide en citant de loin, puis petit à petit avec style et entrega, Calerito cite le bicho et temple les passes plus rapprochées. Très belle fin de faena  , variée avec un molinete comme improvisé, suivi de naturelles de face, ce fut un très beau moment et je me suis dit alors que s’il tuait bien…  deux oreilles .. qui sait… pouvaient tomber.  Il tua bien , l’effet fut un peu long et le recours au descabello précipita l’animal dans le paradis de prairies oubliées.   

Quelle belle tarde de toros, gorgée d’énergie et de courage, et souhaitons à Calerito que ces deux oreilles pas volées fassent sonner le téléphone de son apoderado. Signalons que tous les banderilleros ont fait un travail engagé et sincère, et deux d’entre eux, Juan José Dominguez et Fernando Sanchez furent appelés à saluer. 

Jean François Nevière 

NOVILLADA d’ANTEQUERA : TRIOMPHE DE PEDRO GALLEGO ET PEREGRINO

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Il n’y avait guère qu’un tiers de spectateurs dans les arènes d’ANTEQUERA pour cette dernière novillada de sélection du certamen andalou des novilladas piquées de la Fondation de Victorino Martin. Il faut reconnaître que la présence des caméras de canal SUR si elle permet une large diffusion , restreint un peu le public réel aux supporters des novilleros surtout les plus proches et les mieux organisés.
Le lot de novillos de CASA DE LOS TOREROS bien présenté s’est révélé un peu faible à part le cinquième et décasté, mais d’une très grande noblesse le quatrième :


Pedro GALLEGO une oreille et deux oreilles après avis


Xavi PEREGRINO une oreille et une oreille après avis

Manuel Jesus CARRION silence et silence après deux avis.

Pedro GALLEGO attend son premier adversaire à la porte du toril pour une larga cambiada à genoux. Au capote le novillo met bien la tête mais s’emploie peu au cheval, L’entame de faena se fait au centre par une passe dans le dos puis une série de derechazos. Le novillo faible se défend et à tendance à protester en fin de passe. Le défaut ne s’arrangera pas et en plus l’attrait des planches est de plus en plus prégnant obligeant le novillero à toréer dans la querencia.

La fin de faena se fait par une bonne série de molinetes. Trois quart d’épée permet à GALLEGO de couper la première oreille de la soirée.


Son second adversaire lui aussi reçu à la porte de la peur, se montre assez fuyard, au premier tirs mais se révèle très noble à la muleta. GALLEGO s’accorde bien au rythme de son adversaire et donne une faena bien liée dominatrice conclue d’une entière très en arrière. Ce sont deux pavillons qui sont concédés par la présidence.
PEREGRINO ouvre les débats à son premier par véroniques. Le toro se révèle vite manso et va seul se faire piquer au cheval de réserve, avant de prendre au vol une deuxième ration au picador de tour. A la muleta le novillo se décompose et proteste à droite. A gauche les choses se passent mieux même si la faena se déroule souvent dans la querencia, pourtant, en insistant beaucoup. Xavi arrive à lui faire concéder des séries liées. La dernière série de naturelles bien de face est remarquable de poder. Malheureusement la suerte suprême se fera en deux temps un pinchazo et une entière en place d’effet rapide.
Son deuxième novillo est un superbe castaño qui s’avère compliqué au capote et PEREGRINO lui apprend à charger dans un intelligent capotazo très efficace. Le novillo entre violent dans la faena de muleta avec une certaine tendance à regarder la querencia. Il sort seul des premières passes à droite le novillero prend alors la main gauche et s’impose au novillo sur se bord lui faisant pour un moment oublier son refuge et toréant de manière agréable et templée. Cette fois-ci encore la mise à mort se fera en deux essais une entière en place après pinchazo mais il coupera toutefois sa deuxième oreille.


Manuel Jesus CARRION a paru le niveau au-dessous de ses deux compagnons de cartel. Même si il a laissé à ses deux adversaires de bons détails au capote et a la muleta il a pas mal de difficultés à s’imposer à ses novillos. Il faut reconnaître à sa décharge qu’il torée sa première novillada piquée et que le lot proposé est loin d’être des plus simples. C’est dans la suerte suprême qu’il péchera le plus.
Il ne nous reste plus qu’à attendre mardi ou mercredi pour connaître les six demi-finalistes qui s’affronteront dans deux novilladas au cours du mois d’avril avant la finale le 12 mai à SEVILLE.

JD

Saint-Perdon / Mont-de-Marsan : Miguel Andrades coupe la seule oreille

Saint-Perdon aux arènes de Mont-de-Marsan : belle petite entrée, temps couvert, température agréable, deux heures trente de spectacle. Six novillos de Valdellan, bien présentés, souvent lourds et mobiles le deuxième et le troisième applaudis à leur entrée en piste. Tous deux piques, le dernier trois châtiments. Sur toutes les rencontres, ils ont chargé avec force et une grand bravoure. On retiendra la deuxième pique du cinquième, chargée, pratiquement du centre de la piste. Seul le premier très faible fut en dessous de ce très beau lot. Ce fut une belle après-midi de toro.

Daniel Medina (vert et ort) au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, silence.

Jésus de la Calzada (rose et or), au deuxième, une entière, salut ; au cinquième, un pinchazo, un avis, une entière, silence.

Miguel Andrades (rose et or souligné de noir), au troisième, un pinchazo et une entière, vuelta ; au dernier une entière, une oreille.

Présidence, Jean-Christian Dabadie ; assesseurs, Nicolas Mirabaud et Camille Vacquier.

Il avait des envies de triomphe et cela se ressentait. Miguel Andrades joua le tout pour le tout avec le dernier novillo de Valdellan, « Mirasuelos » qu’il accueillit à porta gayola complétée par quatre véroniques, très amples et lentes. Pour la seconde fois il reprenait les banderilles pour trois poder à poder très athlétiques. Il y eut là de quoi réveiller l’arène qui l’applaudit chaleureusement… Mais dans sa faena sur la main gauche il allait atteindre des sommets du bon goût en tauromachie par une série de naturelles, très lentes et basses à la limite de l’équilibre. Une mise à mort propre bien qu’un peu basse et un oreille méritée. Un pavillon qu’il aurait voulu conquérir avec son premier adversaire… D’admirables chicuelinas, un quiebro aux banderilles, et de belles passes sur les deux mains. Malheureusement l’ensemble était décousu et par moment il fut débordé. Il devra se contenter d’un tour d’honneur.

Chef de lidia par l’âge, Daniel Medina a encore beaucoup à apprendre. Certes son premier toro n’était pas un cadeau, un animal apathique et faible, difficile à faire charger et ne cessant de s’écrouler. Ensuite, à la cape, on retiendra une belle série de véroniques et un classique début de faena. Mais le garçon fut toujours très mal à l’aise sur la main gauche. A revoir avec une meilleure cuadrilla.

Jesus de la Calzada acceptable à la cape fut plus discret à la muleta où il enchaîna des passes sur les deux mains, sans un véritable style. Il fut parfois en difficulté et victime d’une impressionnante voltereta. Il débordait de volonté et à son retour inventa la porta gayola de profil, qu’il compléta par deux faroles à genoux. Si a gauche il manifesta beaucoup de temple, on retiendra ses subtils changements de mains… mais que de fautes de débutant ! Se découvrant notamment, il le paya de cogida, envoyé plusieurs fois au sol.

En fait la novillada de Saint Perdon, donnée dans les arènes de Mont de Marsan aura trouvé son triomphateur, à la dernière minute avec la personnalité séduisante de Miguel Andrades.

Texte Jean-Michel Dussol

Photos Bertrand Caritey

Copa Chenel, Hernandez en triomphe

Plaza de toros de Torres de la Alameda, Madrid. Corrida de toros. Sixième et dernière du premier tour de Copa Chenel.  Demie entrée.

Toros de Guadajira (3º et 4º), Concha y Sierra (2º bis) et Lora Sangrán (1º, 5º et 6º),

RUBÉN SANZ, Ovation et oreille.

MANUEL DIOSLEGUARDE, Silence et silence.

VÍCTOR HERNÁNDEZOreille et oreille.

Hier devant six toros “madrilènement” armés, un bon mètre de pointe à pointe, trois toreros ont tenté de démontrer que toréer n’est pas une sinécure. 

Très normalement, et en toute logique, c’est le plus engagé des trois qui,a  coupé deux oreilles,(1  e1 ). 

Il s’agit de Victor Hernandez, qui trouve vite le sitio, fait preuve d’entrega d’aguante, , ceinture, construction mentale et adaptation à ses deux adversaires, obtenant la digne récompense de ses deux “actuacions”.Et il tue bien, haut et droit. 

On a eu de la peine pour le chef de lidia, Ruben Sanz dont le talent est inversement proportionnel à la chevelure. Nous avions en son temps assisté à Soria à sa regrettable alternative, l’âge n’a pas arrangé les choses, vouté tel un arc roman en cours d’effondrement dans ses trasteos à la cape, on se demande comment la petite pétition d’oreille à son second a pu fléchir la présidence…Comme disait Aznavour: il faut savoir quitter la table. 

Et le second  compañero, Diosleguarde en qui certains plaçaient leurs espérances voici quatre ans, on n’en a vu que l’académisme sans classe, mais peut- on lui en vouloir, il a hérité du plus mauvais lot. 

Et malgré tout cela j’ai regardé avec un intérêt soutenu cette tarde de toros davantage, probablement, à cause du danger que représentaient les animaux qu’en raison du génie bien caché de leurs opposants. 

La tauromachie c’est cela aussi, des placitas à demi remplies avec des anti vedettes , un public rural, des toros impressionnants, un excellent picador comme Israel de Pedro, un torilero en polo fané, jambes arquées et ventripotent, ni Madrid ni Séville, mais l’ADN d’un peuple. 

La fiesta nacional. 

Jean François Nevière 

SANLUCAR DE BARAMEDA : LA MAITRISE DE VENTURA LE CHARME DE LEA

Le ciel obscurci par les calimas et la température lourde n’avaient pas empêché les aficionados du rejon de remplir aux trois quarts le Coso Del Pino de la station du Guadalquivir pour cette première course d’abono.

Deux toros de Benitez Cubero ( 2 et 6) et quatre de Pallares bien présentés de poids (500 kg) mais outrageusement épointés, ceci évita certainement le pire au cheval de Léa VINCENS pris sous le ventre par le sixième provocant la chute de la la cavalière sans mal ni pour elle ni apparemment pour sa monture, Ce sixième fut le pire du lot, un manso de gala, les autres donnèrent du jeu, le meilleur le premier.

Rui FERNANDEZ oreille et ovation
Diego VENTURA deux oreilles et la queue et deux oreilles
Léa VINCENS deux oreilles et une oreille

Le cavalier Portugais est passé à côté de son toro pourtant noble et brave et noble à souhait. Il ne put jamais vraiment trouver la distance et toréa sans pouvoir que ce soit dans ses deux rejons de châtiment le premier sous la peau et le second correct où aux banderilles dont il usa à profusion souvent à étrier passé, la mise à mort fut laborieuse en deux temps mais lui valut quand même la faveur du respectable qui exigea une oreille et aurait même demandé la seconde.
Son deuxième adversaire fut un peu plus compliqué et il lui opposa le même style de toreo manquant de profondeur la mise à mort fut plus que laborieuse, pas moins de cinq rejon de mort mais le public reteint ses rancœurs et lui offrit une belle ovation.

Diego VENTURA s’impose comme le maître actuel du rejoneo, Il torée réellement ses toros son cheval est un capote et une muleta. Il met en place avec sûreté et cloue avec précision. Tout se passe au raz des cornes avec une maîtrise parfaite des deux arts que sont l’équitation et le toreo, A son premier adversaire il servit une faena enlevée et puissante les banderilles ne sont que des ponctuation précises à un chef d’œuvre artistique et que dire du rejon de mort fulgurant. Je me laisse rarement aller à la liesse andalouse et à l’octroi parfois excessif de trophées mais cette fois je ne fus pas le dernier à sortir mon mouchoir, conquis par l’œuvre du maître.
Son deuxième passage fut aussi une merveille en particulier la pose à deux mains ne menant sa monture qu’avec les jambes et l’assiette. La mise à mort se fit en deux temps et cela l’empêcha de couper une nouvelle queue.


Lorsque Lea VINCENS entre dans l’arène son sourire et son charme ont déjà enlevé le cœur des andalous. Comme en plus l’amazone française est d’une grande élégance à cheval et qu’elle torée bien, cela ne gâche rien à la fête : avec maîtrise son premier adversaire enchaînant avec bonheur œillades au public et poses précises. La mise à mort en insistant pour enfoncer le rejon tarde un peu mais lui permet de couper ses deux premières oreilles.

Elle en coupera une troisième au dernier particulièrement compliqué qui ne lui laissera pas beaucoup d’options. Ce manso ne se laisse toréer que dans la querencia ce qui vaudra à Léa de fortes émotions pour elle et surtout son cheval.
En tout état de cause c’est avec une grande satisfaction que nous avons quitté une fois de plus les charmantes arènes de Sanlucar avant le prochain rendez-vous du 1er Juin avec l’alternative de l’enfant du pays EL MELLI des mains de Roca Rey.

Jean Dupin

UNE FERIA DEL CABALLO JEREZ 2O24 TRES CLASSIQUE

La plus grande nouveauté de la présentation de cette édition 2024 de la Féria Del Caballo de JEREZ DE LA FRONTERA est certainement la présence de Maria ose PELAYO, maire en exercice de la cité, qui dans son allocution de clôture rappelait tout son attachement à la liberté pour les toros et les taurinos, son appui indéfectible à fondation Cultura Taurina et annonçait la réouverture prochaine de l’école taurine municipale, La Maire de JEREZ sera présente dans les arènes ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps, Côté purement taurin pas de grandes surprises :

Le Dimanche 5 Mai corrida de rejon : des toros de Firmin BOHORQUEZ <pout Andy CARTAGENA , Diego VENTURA et Léa VINCENS,

Le jeudi 10 Mai toros de JANDILLA – VEGAHERMOZA pour Alejandro TALAVANTE ,

ROCA REY et Pablo AGUADO

Le Vendredi 11 Mai toros de Juan Pedro DOMECQ pour MORANTE DE LA PUEBLA, Sebastian CASTELLA et Jose Mari MANZANAREZ,

Certes on retrouve certaines figuras du moment avec des élevages souvent répétés dans les arènes de la calle Circo, On peut cependant regretter l’absence de la novillada piquée, pourtant promise l’an dernier et aussi de ne voir figurer aucun torero de la province au cartel,

J.D.

JEREZ : PRESENTATION DE LA NOVILLADA D’ANTEQUERA

Les intervenants  : Marciano Brena, Juan Pedro Domecq , Javier Peregrino,  Daniel de la Fuente. (Photo JD)

La présence de Javier PEREGRINO novillero de JEREZ DE LA FRONTERA et des novillos de la ganaderia CASA DE LOS TOREROS elle aussi jérézana ont motivé cette présentation en grand par la Fondation Cultura Taurina,

Rafael VALENZUELA ouvrait les débats et laissait à Marciano BRENA , grand aficionado et journaliste taurin, le soin de dé-briffer les trois invités, Avant cela il rappela trais clairement les objectifs et mode de fonctionnements de ce concours de novillada organisé par la fondation de Victorino MARTIN, Prit ensuite la parole Daniel de LA FUENTE ancien novillero originaire d’une famille de ganaderos et actuellement collaborateur de Jorge BUENDIA empresa entre autres de la plaza d’ANTEQUERA,Il se félicitait tout de l’initiative de la fondation de de la Junta d’Andalucia dans l’organisation de ces novilladas dans le quasi desert de ces spectacles pourtant indispensables pour l’avenir de la tauromachie,

Juan Pedro DOMECQ BOHORQUEZ présentai ensuite sa toute jeune ganadéria sise dans la mythique finca du MARQUEZ DE DOMECQ dont il est le petit neveu La casa de Los Toreros revit dans cet univers taurin qui l’a marquée,

Javier PREGRINO, un habitué des tentadero de CASA DE LOS TOREROS mais aussi des autres ganadérias de Jerez, Il revenait sur son parcours de novillero mais aussi universitaire puisqu’il se partage entre préparation taurine et son métier d’ingénieur, Il se définit comme un torero classique fortement inspiré par le toreo sévillano,

Pour conclure Antonio SANZ adjoint à la culture de la mairie de JEREZ se lançait dans un vibrant éloge de la tauromachie comme art et culture mais aussi inspiratrice es autres arts et enfin élément indispensable de l’économie et de la préservation du milieu naturel, Il y avait bien longtemps que l’on n’avait pas entendu en public un politique s’exprimer de manière aussi claire et déterminée,

Jean DUPIN

Mugron : après la pluie, le soleil

Mugron (Landes)  Lundi, novillada. Casi lleno.

Novillos de Hdros. de Baltasar Ibán Valdés : deuxième, cinquième et sixième applaudis à l’arrastre.

Alejandro Peñaranda silence après avis et silence après avis

Alejandro Chicharro, qui se présentait en France, oreille et deux oreilles et sortie en triomphe

Tomás Bastos, silence et oreille.

Le trophée Jean Mouneu, grand aficionado de Mugron fondateur de la peña, récemment disparu, a été décerné à Alejandro Chicharro. Ce trophée lui a été remis par son fils Eric.

Après la pluie le soleil dit le proverbe, les anciens aiment à en user car il ne faut pas le perdre de vue cette vérité. Après l’amertume et l’orage d’Aignan (reporté à dimanche prochain) ce fut donc la sérénité d’un ciel dégagé qui permis à une chambrée fournie de vivre une belle journée de toros. On le doit en tout premier lieu au lot de Baltasar Iban bien bâti, dans le type de la maison, armé pointu mais sans exagération. Un ensemble varié dans son jeu qui aura maintenu maintenu l’intérêt du spectacle: les seconds et troisièmes novillos braves à la pique, les cinquièmes et sixièmes se distinguant sous la muleta par leur mobilité et leur transmission, le premier sans émotion, le quatrième sur la défensive. Ils ont tous pris deux piques parfois sévères, en partant de loin et en s’employant.

Peu à dire d’Alejandro Peñaranda: il a semblé absent et hors de l’affaire tout au long de la tarde. Il est vrai qu’il a hérité du mauvais lot, pour autant il n’a jamais montré cette entrega, cette envie de triompher que l’on attend des prétendants à la gloire. Abusant du pico, il ne se croise jamais et et ne pèse donc pas sur le toro. Aucune profondeur dans sa composition terne mais, il faut le noter, bien terminée à l’épée: estoconazo à son, second passage. Tout le monde a bien exécuté la suerte de matar cette après-midi dans les arènes de Condette, c’est assez rare pour être relevé.

Alejandro Chicharro a gagné la timbale en faisant preuve de cette volonté qui a manqué à son aîné qui ouvrait les débats. On sent qu’il a envie et c’est essentiel. Son premier adversaire exigeait beaucoup, il fit preuve de l’assurance nécessaire, monta à la corne contraire et exécuta un trasteo séduisant bien que décousu. Une entière et une première récompense. Il tomba par la suite sur la crème de la tarde, ce qui n’est pas toujours le plus facile car il ne faut pas décevoir. Il se hissa à la hauteur de la bonne noblesse du Baltasar assurant des passages notables, à gauche notamment, donnés par le bas et à “camera lenta” comme ils disent là-bas. Une entière (trasera) et une double récompense que nous ne lui chicanerons pas.

Beaucoup de dispositions chez Tomàs Bastos, encore novice dans la catégorie puisqu’il est passé chez les castañeros il y a quelques semaines à peine, à Olivenza. Le jeune homme a la planta c’est sur. Il a une envie de plaire communicative. Torero largo il a brillé aux banderilles avec une première paire por dentro très exposée. Il n’en reste pas moins que le pupille de Cristina Sanchez demeure encore très vert. Il fut souvent désarmé et un tantinet désemparé face au rétif troisième. Alluré face au sixième, novillo spectaculaire, il sut le conduire dans de longues séries avec ses manières allègres qui passèrent sur les tendidos. On aurait aimé un peu moins de vitesse et plus de d’autorité… Mais comme il tua d’une entière sincère il coupa lui aussi son oreille: conclusion positive d’une après-midi prenante.

Pierre Vidal

Le matin : Julio Norte s’impose

Novillada non piquée. 1/3 d’arène.

Trois erales d’Alma Serena vuleta au premier pour

Hadrien Lucq: une oreille

Julio Norte: deux oreilles et oreille

Julio Norte est le grand vainqueur de la novillada sans picadors de Mugron (lundi 1er avri au matin) face à des erales de Alma Serena, remarquablement présentés à part les têtes. Lourds et imposants. Pour dominer il fallait toréer, ce que sut faire Julio Norte (vert très pâle et or) véritable espoir de l’école de Salamanque. La course s’était ouverte avec une sortie de Hadrien Lucq (blanc et or), nettement plus en confiance que la veille à Aignan.

Il manifesta une certaine aisance à la cape et ouvrit une faena complète par quelques passes changées. Il eut par instants quelques moments d’hésitation mais chaque fois se reprit rapidement, face à un toro qui entre ses charges ne lui laissait que peu de temps pour récupérer. Il terminait d’une entière foudroyante qui consolida l’oreille qu’il gagna.

Julio Norte sut associer le torero spectaculaire et plus classique… comme ce début à genoux de sa première faena qui fut suivi par des passes millimétrées sur les deux main avec des série livrées dans un minuscule terrain où le garçon demeurait immobile. De véritables moments d’école de tauromachie. Il en finit par une entière fulgurante, plantée jusqu’à la garde qui coucha aussitôt l’adversaire… Deux oreilles très méritée.

Le troisième et dernier eral de la matinée revenait logiquement à Julio Norte. Un animal moins collaborateur qui allait très souvent l’obliger à se replacer et contrarier certaines passes. Mais Julio Norte ne renonça jamais et parvint même a regagner du terrain et à s’imposer. Une entière et une nouvelle oreille pour l’enfant du Campo Charro. Un novillero que l’on reverra très certainement tout au long de la saison.

JM.D

Photos Bertrand Caritey

« El Rafi » prix « Tio Pepe » 2023

Le président du Club Taurin vicois et ses invités, De gauche à droite, Patrick Varin, André Cabannes, Raphaël Roucoule « El Rafi et Dominique Valmary. Photo JMD.

Dernièrement (vendredi 22 mars), à Vic-Fezensac à l’occasion de la présentation de la feria se trouvait dans le public, « El Rafi », Rafaël Roucoule et son apoderado, l’ancien torero Patrick Varin « El Rafi », sera le dernier torero de la feria à entrer en piste face aux toros de Los Maños. Invité surprise et de dernière minute, Dominique Valmary, président de la Fédération des sociétés taurines de France (FSTF). Le président n’était pas venu les mains vides. Il apportait le prix « Tio Pepe » 2023 pour le remettre à El Rafi. Cette récompense soulignait l’engagement du jeune torero pour la défense de la tauromachie, notamment il y a quelque mois lors de la mobilisation face à la loi du député Caron qui souhaitait faire abolir la corrida.

Parmi les diverses interventions furent particulièrement remarquées celle de Rafaël Roucoule qui dépassionnait le débat tout en démontrant la profondeur de la culture taurine. Dans ce combat qui parvint à faire avorter le dépôt de la loi Rafaël Roucoule a véritablement marqué des points importants… reliant au-delà des génération l’engagement de Jean-Pierre Darracq dans sa défense de l’éthique taurine et une passion toujours jeune « El Rafi » à croisé la route de « Tio Pepe »

JMD

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